Fouet d'écume. {ft. Pandora Mizayaki}

ϟ  La plage. Une vague étendue désertique pourchassé par l'océan ; le bruit de la vague échouant sur le banc de sable, l'odeur saline de l'océan, les parasols plantés dans la poussière beige qui s'élevait à chaque pas, les paroles hurler avec véhémence du bout de la côte sableuse. Tous ces facteurs poussaient White à voyager dans les plus profonds dédales de son esprit. Toutes ces choses, toutes ces sensations, il les avait déjà vécus et ils ne s'en lassaient jamais. Gravés au plus profond de son esprit, elles étaient même parfois plus fortes une fois le soleil à son déclin. Là où les derniers rayons vivaces de l'astre du jour espéraient encore pouvoir s'échapper du filet blanc que formait les brouillards immaculés. L'ambiance était comparable à celle qu'il y avait à Oliville durant les jours où, comme celui-ci, la chaleur ardente annonçait une longue journée ... Et comme dans la ville où il aura vécu un dixième de sa vie, lors des températures semblables à celle-ci, le Ranger allait faire un tour à la plage. Et White pouvait faire la même chose ici, à Gakuen. A peine arriver, White pouvait constater la populace grouillante qui y était présente ; il savait d'ores et déjà qu'il aurait du mal à trouver une place. Vagabondant de dune en dune, tel un nomade, le ranger errait à la recherche d'une place où il pourrait se poser.

▬ On trouvera jamais de place, c’est blindé …

Le ranger s'assit sur les quelques planches de bois posées plus hauts, épuisé par la recherche. Il avait au moins visité les deux tiers du terrain sableux à la recherche d'une place, en vain. Sans compter sur le soleil qui frappait fort. Ah, c'était bien plus facile de trouver sur le rivage de sa ville « d'adoption ». Ses Pokémons se posèrent à côté de lui et il attrapa dans ses bras le Teddiursa craintif qui avait bien du mal à suivre nos quelques protagonistes avec ses petites pattes. D'ailleurs tous ses Pokémon étaient présents, même Orion qui depuis le dernier incident ne s'approchait pas de l'eau, White lui avait appris qu'il ne devait jamais s'en approcher. Le Salamèche avait compris et depuisil ne s'approchait plus d'un quelconque liquide marin.*Bon on fait quoi là ?* questionna soudainement le renard ténébreux, qui était assis à côté de White. A sa gauche plus précisément et le Tarsal à sa droite.

▬ Ce qu'on fait ? On attend Harmoni.

*Pourquoi ? D'ailleurs elle est partie où ...*

*Là-haut Shïn. Elle cherche une place depuis les airs.*

Répondait la créature au casque vert, grâce à ses dons de psychisme.
En effet, la femelle ailé s'occupait de la recherche d'une place depuis le ciel et il semblerait même qu'elle en ait trouvé une. La roucoups se déposa avec grâce sur l'épaule du Ranger et lui indiqua  un endroit sur lequel il pourrait enfin se reposer et tenter par miracle de prendre des couleurs ; chose rarissime pour le brun qui a bien du mal à bronzer. Arriver sur place, l’ex-fermier remarqua entre deux bouchés d’air diaphane que le Goinfrex s'était emparés de al glacière pour la vider. Ah, la journée allait être longue, ça c’est sûr …

Je me répète, mais...:

fouet d'écume...

ou comment profiter d'une belle journée ensoleillée.

Je respirai l'air marin alors que je reprenais le rythme de ma course, Malosse et Coupenotte à mes basques. Hypotrempe quant à elle nous suivait, mais via la mer. J'avais décidé, tôt ce matin, d'aller m'entraîner à la plage, pour faire changement. J'avais entendu parlé des bien-faits de l'entraînement avec les Pokémons, et je constatais tout de suite les changements. J'avais beaucoup plus de motivation à m'entraîner avec mes amis que toute seule. La chanson que j'avais écrite il n'y a pas très longtemps, et interprétée à mes Pokémons dans un spectacle inédit (c'est-à-dire dans notre chambre), me résonnait dans la tête, sans que j'ai à porter des oreillettes. Je tentai de ne pas chanter en courant, puisque les deux activités demandaient beaucoup de souffle. Je me contentai de la fredonner dans ma tête. Épuisée, je me décidai d'arrêter au bout d'une heure et demi. Mes Pokémons eux, au contraire, débordaient d'énergie... Peut-être même un peu trop. 
Suite à notre course, Malosse décida de tester ses attaques enflammées... Et failli brûler Coupenotte. Cette dernière, furieuse, lança Draco-Rage qui finit par arrêter sur Hypotrempe puisque le chien des ténèbres se déplaça très rapidement, qui elle lança une attaque Écume sur le chien. Toute cette suite d'attaques suffit à les achever, et ils finirent par être crevés, eux aussi. Je les regardai, découragée, et je décidai de les rappeler dans leur faire un mini-sermon pour qu'ils restent calmes le reste de la journée... En cas où quelqu'un nous défierait, il ne faudrait pas qu'ils soient épuisés.


J'avais connu des plages, à Irisia. Il n'y avait que cela... Toutefois, je n'avais jamais pu en profiter... Les responsabilités avaient été trop grandes pour pouvoir aller se baigner ou autre, et Ariane préférait largement le dessin et la peinture à l'eau et au sable... Cela me faisait du bien d'enfin pouvoir relâcher toute la pression qui s'était accumulée sur mes frêles épaules. Je me rendis près de l'eau, que je touchais avec mes doigts, et me rendant compte qu'elle était bonne, je m'aspergeai le visage. Coupenotte fit de même, tandis que mon chiot restait éloigné de la substance aqueuse, la craignant plus que d'autre chose... Quand finalement j'eus envie d'aller me faire bronzer, je pris Hypotrempe dans mes bras qui pépia joyeusement. Et c'est là que je me rendis compte que la plage s'était remplie...


- Eh merde... Bonne chance pour se trouver une bonne place...

Je soupirai. Mes Pokémons firent de même, mais nous marchâmes tout de même, dans l'espoir de trouver l'endroit parfait. En effet, la plage grouillait de monde à cette heure. Les gens parlaient, riaient, s'amusaient... Et moi j'étais seule avec mes Pokémons... Je continuai ma marche durant une bonne demi-heure, avant de trouver un endroit où déposer ma grande serviette blanche et noire. Je retirai mon top blanc et mes shorts, et je m'allongeai. Mon deux-pièces, grisâtre et blanc, mettait mes formes en valeur, selon les regards que j'avais attiré sur moi en retirant mes vêtements qui étaient, à ce moment-là, en surplus. Je n'en fis aucun cas, et pour ne pas qu'elle ait trop chaud, je rappelai Hypotrempe dans sa balle, puisqu'elle ne supportait pas la terre ferme.
Malosse et Coupenotte se reposèrent grandement, tandis que moi je tentai en vain d'appliquer ma crème solaire dans mon dos. Je ne voulais pas réveiller aucun de mes amis, ni demander à l'un des pervers qui me regardait avidement. J'émis un son de dégoût face à cette attitude, et c'est au moment où je regardai derrière moi que je remarquai un jeune homme, qui venait de s'établir près de moi. Il était très beau, et il possédait un charme certain. Mes cheveux, attachés en une tresse sur le côté, furent balayés par une bourrasque de vent soudaine, ce qui réveilla mon chien, tandis que ma dragonne dormait à poings fermés. Et puis j'eus une idée. Quelqu'un devait m'appliquer de la crème solaire, sinon c'était certain que j'allais brûler. Respirant l'air marin à grandes goulées, je décidai de me lancer, avec une petite gêne, et de m'adresser au beau jeune homme aux cheveux châtains qui se trouvaient près de moi.

- Hey! S'il-te-plaît, j'aurais besoin de quelqu'un pour appliquer la crème dans mon dos... Et comme toutes les autres personnes de la plage semblent être de sombres pervers... Enfin quoi. Tu peux m'aider ?

À la fin de ma question, Malosse regarda le jeune homme d'un regard mauvais. Je compris de suite que mon nouvel ami était jaloux. Je rigolai face à cette réaction et je reportai mon regard et mon beau sourire vers le garçon, en attendant sa réponse.

made by pandora.

ϟ Il avait réussi. White était parvenu a empêcher Shõku de vider la glacière ; de faire passer la nourriture d'un contenu réfrigérant au contenant annihilant qu'était le ventre du goinfre vert. Il avait dû hausser le ton pour s'être fait obéir, et il s'en voulait. Le Ranger n'arrivait pas à être sévère avec ses Pokémon, pour non pas se faire respecter, mais obéir. Bien sûr, il voulait avoir une relation amicale et non pas hiérarchique avec ses compagnons, mais s'il devait ne plus se faire entendre pour autant, ça n'avait plus aucun intérêt. Et à être trop gentil et tolérant avec les autres, notre « agent de la justice » avait même des remords à s'être comporter de cette manière. Et pour se faire pardonner, il était allé lui chercher une boite remplit de donuts. Pour ensuite la lui apporter, plus loin sur la rive, car vexé, notre cher ventre sur patte s'était enfuit. Évidemment, après quelques pâtisseries, le Goinfrex retrouvait vite son innocent sourire et son hyperactivité épuisante.

À son retour - quelques minutes plus tard -, White remarqua que quelqu'un s'était installé juste devant la place qu'il occupait. Une jeune fille aux longs cheveux rosâtre, assez mignonne d'ailleurs. Le natif de Jotho, lui, tentait de ne pas trop la reluquer, par peur de passer pour un voyeur ou un pervers. Et surtout c'était malpolie de fixer les gens. Ainsi, il détourna le regard et observa plutôt là où il y a quelques temps trônait un iceberg, sculpter à partir des canons installer sur le mastodonte à carapace. Désormais il n'y avait plus que la mer, le bloc de givre ayant fondu il y a de cela six ou sept jours. Durant des mois, le roc glaciaire attisait la curiosité humaine et animales. Grâce aux saisons qui se sont rapidement succédées, le glacier avait réussis à être conserver : principalement grâce à l'hiver. Jusqu'à ce que l'amas de gèle ne se brise, ne laissant comme trace qu'une ridicule montée d'eau désormais dispersée dans les sept océans.

*White.* Un. *White.* Deux. *White ?* Trois. Soudainement, le Ranger sentait une mélodieuse musique qui ne lui était pas inconnue s'infiltrait dans sa tête. Comme s'il pensait avec un casque qui diffusait cette musique. Sauf qu'il avait déjà du son qui tournait en « lecture aléatoire ». Mais là, les « nyan » semblait être incrusté dans l'instrumentalisation. Et plus le son montait plus la frénésie sonore prenait le dessus sur celui déjà présent entre les deux écouteurs blancs à « B » écarlate stylisé. Comme si on tournait lentement la molette d'une enceinte peu à peu, jusqu'à ce que l'on remarque l'ennuyeuse mais joviale mélodie. Par réflexe, White tourna la tête vers la créature psychique quand il fût sûr que ce n'était pas son imagination qui lui jouait un sale tour, ainsi l'air musicale s'arrêta net. White retira l'engin blanc de ses oreilles et l'accrocha à son cou avant de s'adresser à Yukio.

▬ Quoi ?

*Je peux aller acheter des glaces ? Shïn et Harmoni viendront avec moi.*

▬ Bon, et bien d'accord s'ils vous accompagnent. Tu ne prends pas Orion avec toi ?

*Non, il préfère faire des châteaux de sable avec Kuma.*

▬ Bah, 300P$ ça devrait suffire. Ramène en aussi pour eux et prend moi en une gout ...

*Chewing-gum je suppose. D'accord, bah j'y vais.*

Illusionniste, psychés et oiseau disparurent dans une volée de poussière. Et dans un soupire d'ennui, White se préparait à remettre son casque « beats by dr.dre » sur sa tête, quand soudainement la jeune femme devant lui l'aborda. Sa demande surpris le Ranger qui ne savait pas comment réagir. Déjà, il était flatté de ne pas être considéré comme un pervers parmi tous les autres jeunes hommes qu'elle aurait pu aborder pour faire sa demande.  Surpris par un grognement, White bougea lentement sa tête sur le côté, observant un Malosse qui semblait vouloir que la jeune fille abandonne l'idée de demander de l'aide au ranger. Mais White souriait, car c'était le signe qu'il tenait à sa maitresse. Pour qu'un Pokémon veuille ainsi protéger son maitre, il faut que celui s'occupe de lui. Et de toute façon, elle n'avait pas l'air bien méchante.

▬ Je veux bien t'aider, de toute façon ça serait dommage que tu pèles et attrape un méchant coup de soleil.

L'ex-fermier attrapa la bouteille qui contenait le liquide qu'il allait devoir appliquer sur le dos de cette jeune demoiselle. Il se leva et alla s'asseoir juste derrière elle et commença ainsi à appliquer le baume protecteur qu'il appliqua lentement. D'abord sur les épaules, puis il descendait jusqu'à là où se scellait la première partie du maillot qu'il décrochait après avoir averti la jeune fille et il finit de déposer tout le filtre anti-UV sur les omoplates de la jeune fille. Le travail achevé, il approcha lentement sa tête de l'oreille de la jeune fille avant de lui murmurer :

▬ Et que ce qui te fais croire qu'en faite je ne suis pas pervers aussi ?

Évidemment, il plaisantait avec elle. Il voulait juste profiter de l'occasion pour taquiner la jeune fille qui  semblait lui avoir accorder sa confiance un peu trop vite à son goût.