Un club de journalisme, maintenant ! Tout de suite ! [pv Drew]

Les livres. Que sont-ils ? Certains les adulent, tandis que d'autres ne souhaitent tout simplement pas les lire, on peut les comprendre d'ailleurs. Sur les milliards d'ouvrage existant, combien seront ceux qui ne les intéresseront pas ? Seront-ils seulement capable de comprendre leur contenu ? Et enfin, parviendront-ils à imaginer la scène ou le concept tel que l'auteur tente de le décrire avec ses propres mots ? Si ces questions sont applicables à toute forme de loisir créatif, les ouvrages sur papier souffrent en revanche contrairement aux autres, de ce soucis de l'image. Bien que l'imagination ne soit pas morte, elle n'est aujourd'hui plus assez valorisée pour aider à l'expansion de ce loisir et de cette source de connaissance répandue dans le monde depuis bien longtemps. C'était une des raisons pour lesquelles la soif de lecture de Drew n'était guère étendue. Étant une sommité aujourd'hui oubliée de la psychologie, son plus grand soucis a toujours été les questions d'interprétation et de compréhension des mots, car l'écriture est une limite dont l'idée ne souffre pas. Une forme d'expression que le professeur était parvenu à outrepasser, lui faisant perdre peu à peu son besoin de lire.

La tâche qu'il s'était assigné n'était donc pas des plus simple pour lui. Après des heures de discussion et de négociations, le professeur avait enfin gagné l'accès à la réserve de l'académie, contenant les ouvrages les plus vieux et précieux.. La contrepartie ? Le psychologue devait prendre gratuitement le fils de la bibliothécaire en séance pour comprendre pourquoi celui-ci s'était inséré dans un j'm'enfoutisme des plus détestable vis-à-vis d'elle alors que ses notes à l'école restaient tout ce qu'il y a de plus admirable. La première pensée du quinquagénaire au sujet de ce problème, fut simplement de constater que lorsque l'on comprend à quel point la mère est casse-couille et tête de mule, on ne s'étonne pas que le fils ne soit pas enclin à la respecter. La porte lui ayant été « gracieusement » ouverte, l'homme aux cheveux d'argent commença ses recherches d'ouvrage traitant d'Arceus et de ses liens avec ce monde. Les informations qu'il avait récolté dans les ordinateurs d'Arian amenaient tous à cette conclusion : le chef de la Team Plasma tentait on ne sait comment de prendre contact avec cette créature. Disposant donc de données volées ainsi que de la Plaque Spectre que son adversaire convoitait, Drew devait désormais s'organiser pour savoir comment diriger la contre-attaque. Mais ce ne fut pas des plus simple...

Le savoir est le pouvoir disent certains ? Les livres sont donc alors à eux seuls des réceptacles entiers de puissance qui ne demandent qu'à être utilisés. Peut-être est-ce vrai après tout. N'est-ce pas ainsi que fonctionne le système des études ? Récupérer des informations de ces ouvrages, les comprendre et les utiliser pour finalement décrocher un diplôme et des compétences comme les siennes. Peut-être bien après tout. Après avoir sélectionner quelques ouvrages et les avoir poser sur la table placée au centre de la pièce, le professeur laissa sortir sa créature informatique de sa Poké Ball. Son but ? L'aider à diriger toute cette masse d'informations. Divisant le tas de livres en deux, Nektys et lui-même s'occuperont chacun de lire ces livres. Si le maître sélectionnerait du mieux qu'il peut les passages intéressant, le Porygon lui, avait l'avantage de pouvoir scanner les pages dans leur intégralité, créant ainsi des données qui rejoindraient immédiatement l'unité centrale de son dresseur. Leur odyssée à travers les mots, le papier et l'encre un bon moment. Toutefois, il fut à noter que la patience de Drew fut plus grande qu'à son accoutumée. Les textes sous ces yeux parlant de mythologie ou de faits historiques, il ressentait moins cette lassitude dans le besoin de décortiquer toutes les formes d'expression, les idées que les mots tentaient d'offrir depuis l'esprit de leur auteur. Après tout, l'auteur ne fait ici que tenter de relater des faits ou des histoires, des légendes racontées par delà le monde. Il en revenait donc au lecteur de se faire sa propre idée et non de tenter de comprendre l'auteur comme c'est le cas dans bien d'autres lectures.

Le premier tas de livre ayant été terminé par son acolyte, celui-ci enchaîna son œuvre en parcourant les livres déjà visités par l'humain qui l'avait capturé. C'est finalement quand Drew fut complètement rattrapé par son Pokémon, qu'il accorda à son esprit fatigué quelques moments de répit, le temps que sa créature faite de bits quantiques ne termine son travail. Celle-ci lui tapota l'épaule lorsqu'il eut finit. A ce signal, le professeur ne laissa sortir de ses bras croisés sur la table et de sa tête posée entre eux, qu'un oeil, et un espace suffisant pour que le son de sa voix puisse sortir de cette zone d'isolement dans laquelle il s'était enfermé.

« Tu as tout envoyé au serveur ? »

Un son informatique se fit entendre, son que Drew interpréta comme étant une affirmation.

« Allons-y alors. »

Un à un, l'ex-père de famille rangea les livres à leur place dans les rayonnages tandis que son Porygon-Z retourna dans sa Ball. En sortant de la réserve, le futur retraité demanda à un des collègues de la bibliothécaire de fermer la porte qui menait à cette pièce hors du temps. Toutefois, avant de sortir de ce labyrinthe de rayonnages en bois, celui-ci s'attarda quelque peu dans la zone des nouvelles. A l'intérieur, il retrouvât une histoire qu'il racontait à sa fille, Mélodia lorsqu'elle était plus jeune. L'histoire d'un être ayant pris l'apparence de quelqu'un, espérant combler le vide que sa disparition allait provoquer dans le cœur des hommes qui le connaissait. Le psychologue souhaitait pouvoir revivre avec sa fille les moments privilégiés qu'ils avaient put avoir à la simple lecture de cette histoire : elle dans son lit, et lui à ses côtés, attendant qu'elle s'endorme. Le livre sous le bras, il se dirigea vers le bureau de sa collègue pour pouvoir l'emprunter. Celle-ci commença donc son travail, agrémenté de plusieurs commentaires désobligeants sur son fils, censés encourager le psychologue à aller le voir pour le mettre dans le droit chemin.

« Madame, je vous prie d'excuser l'extrême outrecuidance dont je vais faire preuve envers vous, mais je pense que le seul problème qu'a votre fils, n'est autre que vous. A voir la façon dont vous traiter les inconnus tels que moi, j'ai peur de la façon dont vous traiter votre fils. Vous me dites que ses bulletins sont toutefois excellents et que ses professeurs n'ont pas à se plaindre de son comportement, cela signifie donc qu'il n'a pas de véritables problèmes personnels ou du moins qu'il est suffisamment intelligent pour les régler de lui-même, puisque vous ne semblez pas être capable d'être là pour lui. Commencez déjà par vous mettre à l'écouter, demandez lui ce qui ne va pas sans vous mettre en colère dès lors que vous sentirez qu'il reportera la faute sur vous, car il a peut-être raison : en tant que parent, vous avez probablement échoué. Lorsque vous vous serez tous dit, venez me voir tous les deux, je vous aiderai à y voir plus clair et ferai sans problème office de médiateur le temps que vous trouviez un nouvel équilibre de vie, mais en attendant, apprenez à respecter ceux qui vous entourent et foutez la paix à votre gosse. »

Ne sachant pas quoi dire, la femme d'âge mur continua son travail, enregistrant la référence du livre emprunté. Le long silence qui suivit permis au professeur de remarquer la présence d'un étudiant qui, bien qu'habillé en fille, disposait de traits masculins reconnaissables. Semblant attendre quelque chose, il n'avait à l'heure actuelle pas encore commencer à dire un mot. Plutôt que de le laisser dans cet état pendant un bon quart d'heure encore, Drew entama la conversation.

« Vous désirez quelque chose jeune homme ? »

Cette discussion commençait assez mal. Ce jeune homme, quelque soit son nom, semblait vouloir brosser Drew dans le sens du poil. Prenez ce comportement, associez le à sa volonté de se faire passer pour une fille et à ce sourire hypocrite et vous obtenez un professeur de psychologie qui ne va pas garder sa patience très longtemps.

« Ouah, vous m’avez percé à jour si facilement. J’ai besoin d’aide en fait. Je cherche à créer un club de journalisme mais je ne sais pas comment m’y prendre. »

Avant de répondre à sa demande, l'homme d'âge mûr devait lui faire comprendre que pour obtenir quelque chose de sa part, il allait falloir qu'il change de stratégie. Drew lança un soupir de découragement tout en baissant la tête, le temps de rassembler quelque peu sa patience déjà bien effritée par la bibliothécaire.

« Tout à l'heure dans les rayons, je t'ai vu te baisser pour ramasser un livre tombé par terre à cause d'un autre élève. Ta façon de te baisser en penchant directement le haut du corps est un trait de caractère masculin. »

Doucement, afin de ne pas se montrer impoli, il positionna son pouce sur le haut de ses sourcils et son index à la base de sa longue chevelure.

« Plus de sept centimètres entre tes sourcils et la racine de tes cheveux. Autre trait de caractère masculin. »

Ensuite, il ferma son poing et le posa doucement sur sa gorge, touchant quelque peu sa pomme d'Adam.

« Ceci, est encore un signe qui ne trompe pas. »

Pour terminer, le professeur posa son doigt sur sa bouche, un peu comme n'importe qui le ferait à quelqu'un pour lui intimer l'ordre de se taire.

« Et ceci, est le sourire d'un hypocrite qui n'aime pas être percé à jour. Tu peux cacher ta vraie nature tant que tu le veux, mais tu n'échapperas pas à ton héritage génétique. »

La bibliothécaire avait put entendre ce discours et ne savait pas si elle devait engueuler son collègue professeur pour son attitude ou laisser passer sa singularité en espérant qu'il accepte toujours de lui venir en aide. N'arrivant à trouver une réponse adéquate, elle lui tendit simplement le livre qu'il souhaitait emprunter.

« Je vous remercie. Appelez moi dès que vous aurez discuté avec votre fils, je tacherai de vous aider au mieux. »

Se retournant vers son interlocuteur d'origine, le livre à la main, Drew tenta maintenant de se concentrer sur la proposition de ce garçon qui semblait souhaiter une autre voie.

« Club de journalisme... Intéressant. Mais la question est plutôt de savoir si tu seras capable de le gérer et ce que tu vas produire avec. Suis moi, nous allons en discuter. »

Le psychologue de Safrania sortit de la bibliothèque, toujours accompagné de la personne ayant demander son aide. Ensembles, ils changèrent de bâtiment pour se retrouver dans la salle de classe du professeur. En ouvrant, ils eurent l'occasion de retrouver Seriha dont le sommeil venait d'être troublé par leur entrée. Comme pour s'excuser de leur intrusion, son maître caressa son pelage en prenant soin à la fin de son mouvement de presser rapidement un de ses doigts sur sa peau. Un signal lui demandant de concentrer son attention sur leur invité. S'installant à son bureau, il en sortit le minimum nécessaire pour prendre des notes, tout en faisant signe au porteur de la doléance de prendre une chaise et de s'installer non loin de son bureau.

« Bien. Allons droit au but. Votre initiative est intéressante. Le journalisme est un art qui nécessite de développer de nombreuses compétences ce qui justifierai sa présence au sein de cette académie. Toutefois, je dois d'abord vérifier que vous serez capable de mener ce projet à bien et je dois être assuré de comprendre ce que vous souhaitez accomplir avec ce club une fois celui-ci créé. Si votre projet tiens la route, je vous soutiendrai et vous aiderai à le présenter devant le proviseur qui vous donnera ou non son accord. Vous avez donc droit à quelques minutes pour me convaincre. Commençons donc par le début : Nom, Prénom ? »

Top chrono. Malgré un départ mitigé à cause du comportement de Naoko, Drew lui accordait tout de même une chance de défendre son cas. Le professeur attendait donc patiemment ses arguments et la description de son projet afin de statuer sur le sort de ce club et l'avis personnel qu'il se ferait de ce jeune travesti.

[HJ : Ai rajouter le fait que tu te baissais, si ça te gène, je supprime, je voulais simplement un troisième argument.]

Le crissement du stylo sur le papier n'est jamais un son agréable lorsque vous attendez un verdict dans un silence de mort uniquement perturbé par cette onde parvenant à vos oreilles. Le professeur nota donc les points importants qui allaient composer le journal puis ajoutait au tout ses propres remarques, tentant de percer la véritable intention de ce jeune homme à travers la création d'un tel journal. Le problème fut que contre toute attente, il révéla de lui-même sa véritable envie et les raisons qui le poussaient à demander la création d'un tel club. Les mains jointes devant son visage, le stylo pointant vers le haut, Drew était dubitatif. La création d'un club de journalisme était une bonne idée, mais l'existence de pages people utilisant la vie privée des élèves était tout bonnement hors de question. Cela finirait par causer plus de problèmes que cela ne pourrait en résoudre. Malheureusement, enlever cette partie de ce futur journal provoquerait non seulement la fin de ce projet, puisque Naoko ne pourrait pas y trouver son compte, mais pourrait également mal tourner si celui-ci en venait à outrepasser ses droits quant à la rédaction de ses articles. Il fallait donc trouver un moyen de satisfaire les deux parties et si possible, d'en tirer avantage. Négligeant de le regarder, préférant pointer ses yeux vers le fond de sa classe, le psychologue commença à lui répondre.

« Monsieur Aikawa, vous avez bien conscience des conséquences que pourront engendrer vos désirs personnels ? La création d'une section ''People'' comme vous dites pourrait bien provoquer un nombre incalculable de problèmes dont vous serez inévitablement tenu pour responsable. »

Le professeur marqua une courte pause, continuant de rajouter des notes sur son carnet, permettant à son idée de prendre forme peu à peu au travers du projet de cet élève cherchant le profit personnel.

« Toutefois, il se peut qu'un jour vous trouviez un blog sur internet, rédigé de manière anonyme, parlant des sujets tabous de cette académie en utilisant probablement le matériel réservé au club de journalisme. Si jamais il vous prenait alors l'envie d'inclure ces articles dans votre journal en en précisant la source et en y adjoignant, à chaque numéro une critique de l'article, de l'auteur en particulier ainsi que de la situation décrite. Si jamais vous profitiez donc de cette occasion pour montrer autant en quoi l'auteur se trompe en tant que journaliste et autant en quoi les sujets se trompent dans leur manière d'aborder leurs problèmes personnels... »

Le psychologue tourna alors lentement sa tête vers l'androgyne aux cheveux d'or, laissant son œil perçant lui transmettre son idée de la manière la plus claire et abrupte possible.

« Je ne vois pas qui pourrait vous en empêcher. »

Le message était assez clair. Puisque Drew ne pourrait empêcher cet étudiant de n'en faire qu'à sa tête, alors il fermerai les yeux sur ses activités à la seule et unique condition qu'il sache couvrir ses traces et parvienne à garder un regard critique autant sur lui-même que sur les autres. De cette manière, ce petit hypocrite pourrait non seulement progresser dans sa voie de journaliste mais pourrait également aider ses camarades à résoudre leurs problèmes s'il s'acquittait convenablement de sa tâche ; chose dont le psychologue s'assurerait sous peine de transformer le futur torchon de cet élève et de ses futurs coéquipiers en PQ dont même un Grotadmorv ne voudrait pas.

« Qu'en pensez vous ? Monsieur Aikawa ? »

Hum ? Il était amusant de voir à quel point ce jeune homme semblait confondre le quinquagénaire avec un conspirateur de bas étage. Il ne semblait pas comprendre le véritable but du professeur à travers ce pacte. C'était déjà un point qu'il allait falloir éclaircir pour que la suite se passe convenablement. Voyant sans problèmes que son invité semblait se mettre soudainement à s'inquiéter, il décida comme à son accoutumée, de faire preuve de suffisamment de transparence pour le rassurer. Il se retourna et s'adressa à lui directement pour obtenir un face à face témoignant d'un peu plus de respect envers son interlocuteur qu'il ne l'avait fait auparavant.

« Je m'appelle Drew Kaiten et vous vous trouvez dans ma salle de classe dédiée à l'étude de la psychologie et de la philosophie adaptée aux combats Pokémon. Mon but dans cette académie est de vous apprendre à vous responsabiliser et à vous montrer les conséquences de vos actes aussi insignifiants puissent-ils paraître à vos yeux. Si d'habitude je me concentre sur la question des Pokémon, un langage qui dans ce monde semble être quasi universel, les sujets dont je traite sont applicables à l'usage de n'importe quel pouvoir ou de n'importe quelle responsabilité dont vous pourriez être chargé. Vous Naoko, si vous me permettez de vous nommer ainsi, vous sembler vouloir vous lier avec le quatrième pouvoir : la communication. »

Le professeur venait ici de présenter ici sa propre personne, permettant de ce fait à l'androgyne de mieux comprendre qui est la personne qui a accepter de lui accorder un peu d'intérêt à lui et à sa proposition. C'était la première étape. La seconde était de lui expliquer la raison de son action.

« Puisque ce sont mes motivations qui vous inquiètent, tenez le vous pour dit : je n'ai d'intérêt que dans votre évolution. Mon but est de comprendre qui vous êtes et pourquoi vous avez choisis d'être ainsi. C'est en suivant ce parcours que je suis alors en mesure de vous montrer où sont vos erreurs et de vous apprendre à les corriger. C'est en vous mettant face à la réalité de votre existence face à ses plus grandes horreurs tout comme face à ce qu'elle a de meilleur que je peux tenter de vous enseigner des principes simples et de vous proposer des voies auxquelles vous n'auriez pas encore penser, mais qui façonneront votre vie au delà de tout ce que vous auriez pu croire. »

Un peu pompeux certes, quelque fois, le psychologue ne choisissait probablement pas les bons mots. S'ils avaient toujours le mérite de décrire plutôt bien sa pensée, ils n'étaient pas toujours adaptés à l'interlocuteur, pouvant ainsi le faire passer assez vite pour un fou ou comme un passionné, tout dépend de qui est en train d'écouter.

« Si vous souhaitez donc savoir où est le piège, le voici : je suis certains que votre idylle ne tiendra pas la route. Non pas la création de votre club de journalisme qui sera surement un succès, mais votre désir personnel de créer des pages people, de fouiner dans la vie des gens et de révéler leurs secrets pour votre propre plaisir. Pendant plusieurs mois, je vous imagine très bien prendre votre pied et satisfaire votre égo avec vos articles, profiter de l'adrénaline engendrée par vos recherches et de la satisfaction d'en voir le résultat dans la cour de récré lorsque potins et ragots seront à l'ordre du jour. Mais finalement, quelque chose aura changer. Peut-être que les auto-critiques qui seront sine qua none à la publication de votre journal vous feront enfin réellement réfléchir sur votre propre personne et vous ferons voir votre passion différemment. Peut-être que les lecteurs se lasserons de vos écrits et se retourneront contre votre journal. Je ne sais pas. Quoiqu'il arrive, je pense que tout cela aboutira à deux solutions : la compréhension de votre part du métier de journalisme ou l'arrêt pur et simple de votre page people qui pourrait en plus, vous causer de graves problèmes dans votre scolarité. Dans les deux cas Naoko, je pense que vous retiendrez une leçon de cette expérience et c'est tout ce qui compte pour moi. »

Le professeur le laissa réfléchir quelques instants, afin que celui-ci puisse comprendre la position de Drew dans cette affaire. Quoiqu'il arrive, Naoko sera sous surveillance puisque cette section « People » ne pourrait être publiée que si la critique qui suivrait serait satisfaisante, obligeant donc ce jeune homme à réfléchir sur soi-même ou à se rendre utile. Un moyen simple d'amener cet androgyne à chercher un peu plus loin que la satisfaction de ses petites envies.

« Etes vous toujours tenté par ce projet ? »

Naoko l'avait écouté sans le couper, mais Drew comprit très bien qu'il n'en avait cure de ce que le professeur lui disait. Afin d'être sûr de lui, il détourna même quelques instants le regard vers Seriha, qui pour toute réponse, fit un hochement la tête. Verdict ? Naoko n'allait en faire qu'à sa tête.

« Oui, je suis toujours partant, mais ne vous méprenez pas, cela ne veut aucunement dire que je suis d’accord avec tout ce que vous avez dit, compris ? »

« Vous ne comprenez pas bien Naoko, je me fiche complètement que vous soyez d'accord avec moi ou pas. Les règles sont simples non ? La première : votre page People n'apparaîtra que si vous rédigez à chaque fois une réaction critique à votre discours couvert par votre anonymat. Cette réaction critique me sera présentée à chaque fois avant la publication du journal. Je la corrigerai et la validerai. La seconde : si vous couvrez mal vos traces et que quelqu'un découvre que vous êtes l'auteur de ces ragots, je ne vous couvrirai pas. Vous respectez ces règles et votre journal est publié, vous les enfreignez, vous vous retrouver en conseil de discipline. Je ne peux pas être plus clair. »

Tu joues le jeu, ou tu fous une partie de ta vie en l'air. C'était un peu le deal que Drew proposait aux gens qui souhaitaient ''pactiser'' avec lui en fait. Un marché assez commun pour lui en quelque sorte. Le problème c'est que les imbéciles n'ont jamais compris combien ces serments sont à leur avantage.

« Bon j’ai votre approbation et ensuite ? Quelles sont les autres formalités à régler pour mon club ? »

« Maintenant vous aller devoir monter un dossier suffisamment solide. A l'intérieur devra se trouver le descriptif complet de votre journal, son rythme de parution et 3 budgets prévisionnels basés sur le moyen de diffusion que vous utiliserez et le matériel qui vous sera nécessaire. Commencez par celui qui comprendra tout ce dont vous avez besoin et rédigez les seconds en revoyant vos ambitions dévorantes à la baisse. Pour terminer, vous devrez trouver 2 à 3 camarades de l'académie prêts à vous accompagner dans la gestion de ce journal. Quand vous aurez terminés, présentez moi votre dossier et ajoutez-y les noms de vos équipiers. Je verrai alors si le tout me semble acceptable ou non. Nous irons ensuite le présenter ensemble au directeur. »

Simple, clair, concis. Au point que moi-même, le narrateur, je ne sache pas quoi dire de plus. Je vais donc tenter de clarifier un peu l'avis de Drew au sujet de son interlocuteur : il n'avait pas plus d'intérêt en Naoko que celui-ci en avait pour lui. Pour l'instant, ce jeune homme n'a su jouer que les éléments perturbateurs. Il avait une idée, une bonne idée d'ailleurs, nourrie par un désir personnel, un petit égoïste lambda en quelque sorte. Pourtant, son irresponsabilité, son absence apparente d'engagement véridique envers sa volonté d'être une fille et son impertinence auraient depuis bien longtemps du le mettre dans la liste de ses cas les plus sérieux. Après tout, n'était-ce pas à cause d'inconscients comme lui que sa femme était morte et que sa fille a faillit rencontrer elle aussi la grande faucheuse ? La vérité était simplement que Drew voulait se faire une meilleure idée de cet androgyne avait de le caser dans un coin. Cette rencontre était loin d'être suffisante pour pouvoir savoir si oui ou non, il allait devoir se charger personnellement de son cas et à quel point. La réponse viendrait en revanche bientôt. Très bientôt...

Cet entretien semblait toucher à sa fin. N'ayant plus grand chose à dire, Naoko sembla souhaiter se retirer le plus rapidement possible. En effet, les précisions de Drew sur les conditions de parution de son futur journal l'avaient quelque peu refroidis. Des conditions qui pouvaient paraître dur, mais qui étaient nécessaire à la fois pour garder le contrôle sur cette future création mais également pour pouvoir montrer à Naoko que les désirs personnels ont un prix. Un prix qui se doit d'être payé, parfois bien plus cher que la valeur du moment tant désiré. Bien que tout ceci aurait put aboutir sur une nouvelle discussion, le jeune androgyne n'était visiblement pas en état de débattre. Il lui fallait retourner se cacher derrière ses masques de féminité avant de pouvoir contre-attaquer. Attendant alors que l'élève quitte sa classe, le psychologue se tourna vers sa Mentali qui s'approcha de lui avec un cristal, lévitant grâce à ses pouvoirs psychiques. Le maître offrit une caresse à sa créature, la remerciant de son initiative. Et tandis que son regard transperçait le cristal, observant le reflet de l'ambigüe à l'intérieur, il laissa s'échapper sa pensée profonde.

« Je suis curieux de savoir ce que ce jeune homme va pouvoir nous apprendre. »

[HJ : Réponse très tardive et courte due à mes soucis internet. Cristal créé, topic terminé.]

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