Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

 

 [Dearth : Emotion] Une recherche improbable

Aller en bas 
AuteurMessage
Drew Kaiten
Professeur
Drew Kaiten


Masculin Lion Singe
Messages : 128
Date de naissance : 19/08/1992
Date d'inscription : 29/09/2012
Âge réel : 31

Feuille de Personnage
Vos Pokémons Vos Pokémons:
Vos Objets Vos Objets:
Argent Argent: 18 700 $

[Dearth : Emotion] Une recherche improbable Empty
MessageSujet: [Dearth : Emotion] Une recherche improbable   [Dearth : Emotion] Une recherche improbable Icon_minitimeMer 31 Oct - 22:11

Il faisait beau aujourd’hui, un peu trop beau d’ailleurs. Après un déluge de pluie et d’orage que Drew trouva délectable, le soleil finit par reprendre ses droits. Ce fut le moment que le professeur choisit pour s’isoler. Seul, sans sa fille ni aucun de ses Pokémon, pas même Seriha, le psychiatre se retira de Gakuen pour réaliser son introspection mensuelle. Il existait en effet une observation exprimée par de grands chercheurs et en laquelle Drew faisait force de preuve scientifique presque inébranlable même face à la quintessence de la suspicion de tous les grands penseurs de ce monde. L’intelligence ne permet pas d’être heureux. Cette vérité, le docteur avait appris à l’accepter au fil du temps. Après tout, ses sourires ou ses rires n’étaient jamais vraiment sincères. Dans le meilleur des cas, ils avaient plus une connotation de jouissance de l’instant présent que du réel bonheur. C’est pourquoi le quinquagénaire éprouvait quelques fois le besoin de s’isoler à l’écart du monde.

Ainsi donc, après quelques minutes de marche à travers des pelouses et des forêts jouxtant l’académie, le professeur parvint enfin à atteindre les formations rocheuses plus éloignées, dans lesquelles se dessinaient des grottes. A leur entrée, l’on pouvait voir de minces filets d’eau couler à l’intérieur. L’humidité était clairement omniprésente tout comme les ténèbres y régnaient en maître. Placé à l’orée de cet abyme glacial, l’homme aux cheveux grisonnant ne fut pris d’aucune angoisse. Sans hésiter, il sortit un appareil de sa poche. Certains appelaient ça un MP3, d’autres un IPoké, Drew ne comprenait pas cette manie d’appeler les appareils par le nom de leur marque. Peu importe le modèle après tout, tant qu’il est performant. Cela pouvait paraître surprenant de voir le professeur arboré un tel appareil, mais en réalité, son image rigide et hors du temps ne faisait que masquer ses véritables facettes. La musique était d’ailleurs une part de lui non négligeable. Peu importait le type, rock, métal, classique, opéra, jazz, bon ok, il faut l’avouer, le R’n’B et le Rap n’étaient pas son truc. Mais cela ne l’obligeait pas à se cantonner à un genre particulier comme beaucoup d’idiots le fond en général. Il y a de la musique de tout type et pour tous, l’essentiel et de trouver les bonnes perles. Pour le professeur, apprécier une musique ne pouvait se faire que lorsqu’elle représentait réellement quelque chose pour lui, que lorsqu’il avait vécu quelque chose avec ou qu’il comprenait la volonté du compositeur. Toujours est-il que le contenu de son MP3 avait le mérite de le délasser. C’est pourquoi il plaça ses écouteurs sur oreilles et entra finalement dans la grotte sans aucune lumière additionnelle.



Pas à pas, l’humain fit son chemin à travers la grotte. Ne voyant rien de ce qui l’entourait, il se contentait de continuer d’avancer en suivant le chemin qui s’offrait à lui. Son seul repère était le flot d’eau continu qui coulait sans interruption le long de la grotte. Finalement, après un temps de marche indéfini dans ce lieu loin de tout, le psychiatre s’assied par terre, laissant son céans se placer dans la fraicheur de l’eau qui dévia légèrement de sa trajectoire pour continuer à s’enfoncer plus profondément. Une fois installé, il laissa son vêtement prendre l’eau peu à peu. Mais avant d’être entièrement trempé, il sortit un objet de sa poche de veste. Qu’était-ce ? Une lampe torche ? Un cristal ? Un souvenir de sa femme ? Non. Rien de tout cela. L’objet en question était une simple sucette, une sucette au Cola. Après avoir retiré l’emballage protecteur et l’avoir ranger pour ne pas rajouter un déchet dans la nature, le professeur plaça la sucrerie en bouche puis commença à se détendre au gré de la musique et de la douceur de son petit plaisir. Toutes les conditions étaient désormais réunies pour qu’il puisse réfléchir posément. Beaucoup de choses s’étaient passés depuis son arrivée à Gakuen. Beaucoup de questions sont restées sans réponses. Il était donc temps de commencer à cogiter là-dessus.

Commençons par le début, Alawn Die Nennvial. Ce jeune homme qui avait bien malgré lui traverser le temps. Son époque et celle d’aujourd’hui était toutes les deux complètement différentes. Drew comprenait à quel point il pouvait perdre pied, mais l’ignorance ou le dépaysement ne pouvaient être considérés comme une excuse à son ingérence face au monde extérieur. Quant à son Pokémon, son Miaouss, Nyanko, il fallait qu’il commence à s’en détacher. Ce Miaouss était une véritable mère poule pour Alawn. Tant que son influence protectrice sera aussi forte, jamais le jeune homme ne pourra faire ses propres pas dans le monde. Il était tout à fait normal que cette créature avec qui il avait vécu la même expérience reste à ses côtés, mais sa surprotection écrasait le jeune homme, l’empêchant de sortir de son cocon protecteur. Le professeur avait envie de tabasser ce chat aveugle de toutes ses forces, notamment à cause de son outrecuidance et de ses problèmes d’égo. Le fait qu’il ait utilisé ses dons en classe était resté en travers de la gorge de l’homme mûr. Une idée se mit alors à germer. Le proviseur lui avait demandé il y a quelques jours de cela de se rendre à Lavanville non loin de sa ville d’origine pour enquêter sur des phénomènes mystérieux probablement provoqués par des Pokémon Spectre. Emmener le jeun Alawn avec lui rendrait ce pauvre Miaouss complètement incompétent et permettrait peut-être au jeune homme de commencer à prendre confiance en lui. C’était une idée à creuser.

Passons au second sur sa liste, Gray Shinto. Encore un programmé. Drew en avait soupé des programmés. La moitié de sa vie de psychiatre il l’avait passé à trouver comment déprogrammé des gens. Sa capacité à les flairer après seulement quelques mots en avait surpris plus d’un. Ce qui était casse bonbon avec eux c’était qu’il fallait parfois s’accrocher et en venir à un affrontement d’idéaux face à un bloc de granit qui ne cherche pas à comprendre votre point de vue. Des discussions stériles qui menaient rarement à créer de véritables fissures. La déprogrammation était tout un art, mais aussi un combat. Et aider cet élève ne ferait pas exception. Mais pour commencer, il fallait enquêter. Après quelques recherches internet sur des rumeurs qui circulaient sur Gakuen ainsi que sur les personnes reflétant les idéaux présentés par Gray, Drew en conclut qu’il roulait pour la Team Plasma. Pas la plus dangereuse, pas la plus malhonnête, mais en revanche, la plus convaincante. La déprogrammation serait compliquée surtout que le jeune homme se sent investi d’un idéal juste. Il sera donc plus ardu de lui faire entendre raison. Le professeur n’avait même pas envie de se lancer dans une nouvelle joute directe avec Gray. Le meilleur moyen de l’atteindre au cœur de ses certitudes était de briser son mentor. De ce fait, il gagnerait sur les deux tableaux. Démanteler le réseau de la Team Plasma de Gakuen en stoppant leur chef provoquerait l’effondrement des certitudes de Gray et après, peu importe s’il décide finalement de rester chez eux. Ce que le psy voulait ce n’était pas l’empêcher d’accomplir son idéal, c’était simplement de lui apprendre que suivre une voie aussi noble n’a de sens que si la conviction est sienne, et ne vient non pas d’un autre comme c’était actuellement le cas. Mais pour briser ce mentor, il fallait déjà commencer par le trouver. Drazian lui serait utile, mais il manquait encore d’expérience et la Team Plasma n’était pas à prendre à la légère. Si le professeur venait à manquer de prudence ou de discrétion, il serait immanquablement dans leur collimateur, ce qu’il ne désirait pas. Patience donc… La solution finira peut-être par venir d’elle-même.

L’homme à demi couché sur la pierre avait les yeux fermés et continuait à penser dans l’ombre, laissant les musiques défiler, le faisant passer par des états mentaux différents changeant chacun sa perception du problème. Puis enfin, le vide s’installa. Ce moment de neutralité complète où l’esprit semble se mettre à flotter mais alors qu’il allait enfin réussir à retrouver ce moment de sérénité si rare et si précieux à ses yeux, quelqu’un vint interrompre cette forme de méditation.


« There was a friendly but naïve king
Who wed a very kind Queen.
The King was loved and, the queen was too.
Till one day sitting in a train
An explosion killed everyone
He lost his wife and….
His own daughter. »

Le père de la petite Mélodia se redressa soudainement, rouvrant les yeux suite à cette chanson. Cette chanson… Il la connaissait… Elle faisait partie de sa playlist. Mais quelqu’un en avait délibérément changé les paroles. Quelqu’un venait de commettre une erreur monumentale. Le paternel poussé par une frustration froide se releva doucement et sortit sa sucette de sa bouche pendant quelques instants, le temps d’en savourer toute la douceur. Qui que soit celui qui venait d’associer ces quelques mots, il venait de s’attirer des ennuis plus que considérables. Jamais des mots n’étaient parvenus à lui faire aussi mal en aussi peu de temps. Et cette douleur ne resterait pas impunie…


D’un pas clair et décidé, le psychiatre continua à s’enfoncer dans la grotte, suivant l’origine de la voix qui semblait vouloir se jouer de lui. Des bruits d’eau qui clapote finirent par être perceptible, faisant comprendre à l’humain que la personne en question s’éloignait à grande vitesse. Drew accéléra quelque peu pour s’assurer qu’il finirait par le rattraper de manière inéluctable. Impossible de déterminer à quelle profondeur le vieil homme était désormais, toujours est-il que le mince flot d’eau s’apparentait désormais à un véritable petit ruisseau. Ce ruisseau cité 4 mots en amont fut la cause de son désarroi actuel. L’eau ayant rendu la roche extrêmement glissante, l’accélération de sa traversée lui fit perdre pied, entamant une glissade qu’il ne parvenait pas à stopper. Cette glissade fut accompagnée d’une chute libre de quelques mètres dont l’atterrissage fut douloureux. Couché sur le sol, la douleur qu’il éprouvait lui montrait qu’il n’avait rien de cassé, mais le choc commença à lui faire tourner de l’œil. Son dernier souvenir avant de s’évanouir fut celui d’une masse bleue hâtivement éclairée par la lumière de son cristal qui était sortit de sa chemise.

*Qui est-ce ? Que m’a-t-il fait ?*

Impossible de dire combien de temps le quinquagénaire était resté dans les vaps. Toujours est-il que son réveil fut étrange. La douleur n’existait plus, quant à la grotte, son humidité avait disparue sans laisser aucune trace. Que s’était-il passé ? Quelque chose ne collait pas, mais sa colère se fichait de pareils détails. Ses yeux de nouveaux ouverts lui révélèrent la présence d’une lumière bleue au bout du tunnel qui continuait à descendre. Le professeur n’hésita pas une seule seconde à continuer sa progression bien que sa situation n’était guère des plus enviables, la sortie lui ayant été barrée par ce puits naturel. A mesure qu’il progressait, des pierres luminescentes bleues et noires ornaient les murs. Drew s’arrêta quelques instants pour admirer leur reflet. A l’intérieur, des reflets de souvenirs, à l’extérieur, à travers ses oreilles, des murmures de paroles anciennes.

*Un télépathe. Je suis tombé sur un foutu télépathe. Je vais tuer ce salopard de mes propres mains.*

Pourquoi l’énerver ainsi ? Pourquoi l’agacer en ressassant des souvenirs déchirants ? Ne souffrait-il déjà pas assez ? Quel était donc le but de tout cela ? L’enfoncer encore plus à l’image de son itinéraire depuis le début de ce topic ? Ses dents commençaient à faire craquer le sucre de sa sucette, témoignant de son énervement. Les murmures continuaient et s’amplifiaient inlassablement.

« Pourquoi es-tu à Gakuen ? »
« Tu ne fais que fuir. »
« Chéri, je m’inquiète pour notre fils. Il est trop intelligent pour être heureux. »
« Pour qui tu te prend ? »
« Tu crois qu’aider les autres va te rendre heureux toi ? »
« Toi, professeur ? N’y pense même pas. »
« Qu’est-ce qui est le pire ? Ton mariage ou ta relation avec ta fille ? »
« Admet le, ta philosophie ne vaut rien. »
« Ce n’est pas tes patients que l’on devrait enfermer, mais toi. »
« Tu crois vraiment pouvoir aider ces gosses ? »
« Est-ce vraiment ta fille ? »

Sa colère ne s’atténua pas. Chacune de ses phrases appartenant à son passé proche ou lointain était en train de le poursuivre, l’aveuglant complètement. Et ce n’est finalement que lorsque Drew atteignit le fond qu’une dernière parole résonna à travers un antre de cristal au milieu duquel reposait un Pokémon qu’il reconnut rapidement. Cette parole le transperça en même temps que le regard du Lucario lorsque celui-ci ouvrit les yeux.

« Qu’est-ce que le bonheur ? Qu’est-ce que ton bonheur ? »

Drew dévisagea ce trouble-fête pendant quelques instants. Ce Lucario avait eut l’outrecuidance de le sonder grâce à son pouvoir sur l’aura. Sa télépathie lui avait permis d’accéder à ses doutes et à la véritable raison de sa présence dans cette grotte. Ce Pokémon l’avait obligé à se poser la vraie question, à se remettre lui-même en question. Une notion que le psychologue n’était pas parvenu à retrouver depuis le jour où sa femme fut retrouvée morte et sa fille muette. La douleur que lui provoquaient ses introspections au cœur de son âme était trop forte. Aujourd’hui, et pour une des rares fois dans sa vie, le quinquagénaire n’allait pas retenir ses poings.

« C’est tout ? C’est ça ton plan ? M’attirer ici pour espérer que je trouve enfin des réponses à mes questions ? Pour me faire retenir une leçon ? Je vais t’apprendre à ne pas m’emmerder. »

C’était pathétique. Drew ne se rendait même pas compte que ses paroles sonnaient comme une série B de seconde zone. Il sélectionna une musique et retira ses écouteurs pour que son appareil utilise le haut-parleur. Les notes seraient ses émotions, des ondes qui se propageront tel un écho et envahissant tout l’espace pour ne laisser aucun répit ni aucune liberté pour tout autre personne ici. Ici, en ce jour, en ce lieu et face à ce Lucario, ses sentiments règneraient en maître absolu. A tous ceux qui pouvaient encore se demander quel pouvait être le passé de Drew, on ne pouvait guère en dire trop. Ce que l’on pouvait en revanche annoncer, c’était que celui-ci l’avait initié à l’art du combat à mains nues. Le professeur s’approcha du Lucario pour entamer un combat des plus violents. Un premier coup de poing fut servit et stoppé sans ménagement. Le bruit de claquement de leur peau en devenait presque effrayant. Les frappes rapides et puissantes s’enchainaient une à une, n’aboutissant qu’au même résultat, une attaque, un contre, une attaque, un contre. L’expression du Lucario restait neutre face à ces tentatives futiles de le blesser tandis que Drew cherchait une faille. N’importe qu’elle faille… Les membres des deux adversaires se mirent à bouger dans une fluidité exemplaire, un ballet continu et meurtrier au travers duquel aucun ne semblait laisser du terrain. Une égalité parfaite, une attaque et une défense de puissance égale. Et tandis que cette danse continuait sans relâche, le Lucario ne lâchait pas l’affaire. Usant continuellement de sa télépathie pour remettre Drew en question.

« Pourquoi es tu là ? »
« Que veux-tu prouver ? »
« Que cherches-tu ? »
« Pourquoi n’es tu pas heureux ? »
« Qu’est-ce qui te manque ? Ta femme ? Ta fille ? Les deux ? »
« Altruisme et égoïsme mêlés, mais lequel atteins tu ? Lequel est ton symbole ? »
« Tu connais les voies du bonheur pour les autres, mais pas pour toi. »
« Des objectifs. Toujours des objectifs, mais aucun progrès. »
« Ta pensée égoïste : ton pouvoir sur les autres ; ta pensée altruiste : les aider à s’en sortir. »
« Mais ça ne te suffi t pas. Rien de tout ça ne te suffit. »

« Je SAIS !!! »

Le coup de Drew qui accompagnait cette phrase frappa le Lucario au visage qui prit appui sur ses pattes postérieures pour stopper son inertie. Une goutte de rosée rouge tomba sur le sol, résonnant à travers toute la chambre. Le premier sang venait de couler. Le psychiatre venait d’accepter son problème. Il savait pertinemment que quelque chose n’allait pas chez lui. Il en connaissait tous les symptômes, mais ne parvenait pourtant pas à trouver son propre diagnostic. Mais comme pour descente aux enfers, le meilleur moyen d’en sortir est d’accepter l’idée qu’on y est… Le Pokémon Combat se releva et cette fois commença à passer à l’attaque. Drew ne tentait pas de contrer ses coups. Trop puissants. C’était un Pokémon après tout. Le mieux était encore de les esquiver et de tenter des approches différentes.

« Qu’est-ce qui te manque ? » Le Lucario frappa d’une droite.

« Mélodia. » Drew réalisa une chop sur ce bras tendu vers lui et l’utilisa pour se rapprocher et tenter un coup à la gorge.

« Elle est avec toi pourtant. » La prise à la gorge fut stoppée puis Lucario reprit l’avantage sur la chop précédente, amenant Drew à genoux à sa merci, tandis que son bras commençait à l’étouffer.

« N..No.. Non. Elle a disparue. Je ne l’as reconnais plus. » Le psychologue tentait de défaire cette prise mais n’y parvenait pas, le pokémon Aura lui obstruait la trachée, stoppant l’accès de l’air à ses poumons.

« Elle a chanté pour toi. Elle t’a montré qu’elle serait toujours avec toi. » La prise s’affermissait… Drew sentait que ses arguments ne tenaient pas debout. Son raisonnement ne tenait pas debout, il avait loupé quelque chose. Puis soudain, l’illumination. La vérité qui libérerait son âme.


Drew cessa de tenter de desserrer la prise de Lucario. Ses mains glissèrent sur les siennes, semblant abandonner tout espoir. Craignant l’avoir tué, le Pokémon Aura relâcha quelque peu la tension, se rendant compte finalement que sa victime était toujours en vie.

« Pourquoi ne te débats tu plus ? Tu penses que c’est en abandonnant que tu l’as retrouveras ? Finissons-en dans ce cas. »

La prise du Pokémon Acier se fit plus forte que jamais, allant presque jusqu’à provoquer la rupture des cervicales de Drew dont la voix s’éleva pourtant à travers le lieu du combat. Ses yeux s’ouvrirent alors qu’il annonça d’une voix claire et forte :

« Je ne me débats pas car je n’ai pas besoin de respirer. »

Le psychologue attrapa le pied droit de son adversaire qu’il tira de toutes ses forces pour le déstabiliser et le faire tomber à terre. Pas besoin de respirer. Drew venait de prendre conscience de cette vérité. Il n’était plus dans le monde réel. Le comportement de sa fille qu’il avait retrouvé ce soir là, les paradoxes repérés tout à l’heure en entrant dans cette chambre où siégeait le Lucario, tout cela pouvait se résumer en un seul mot : cristal. C’était le cristal de Mélodia qui s’était activé cette nuit là et c’était dans son cristal que Drew vivant actuellement cette épreuve. Ce Pokémon caché au milieu des grottes était parvenu à l’y amener pour qu’il puisse subir le même type de défi qu’il infligeait parfois à ses victimes. Une introspection forcée. L’aura, ce pouvoir si étrange avait permis à ce Lucario de l’enfermer dans son propre esprit pour l’obliger à passer le stade suivant. Il n’allait pas être déçu. Le quinquagénaire compris finalement que tout ceci n’était autre qu’un monde illusoire dans lequel il avait été envoyé pour relancer sa quête : retrouver sa fille. La même fille qu’il avait aperçue au lac ce soir là. Sa progéniture, sa descendance…

« Je la retrouverai… Je la ramènerai à moi. »

« Prouve le moi. »

Les deux adversaires se lancèrent l’un sur l’autre sans aucune retenue cette fois. Les cris d’entrain du Lucario ne faisaient que rendre ses mouvements plus prévisibles. Drew ne laissa pas passer l’opportunité qui s’offrit à lui. Son coude droit frappa le torse à côté de son épine d’acier, il le pivota ensuite pour que son poing touche la tête. Le bras gauche libre enchaina avec une attaque au ventre, le tout se termina par un coup de pied retourné qui mit le Pokémon à terre. Le combat était terminé. Le paternel n’avait certes pas sa réponse, mais le doute avait été replacé en lui, brisant son aveuglement tout comme le monde virtuel du cristal, sortant le vieil homme de son sommeil artificiel. Mais alors que cette réalité se fissura, une dernière pensée raisonna à travers ce micro-univers avant qu’il ne se mette à disparaitre.

« Quel est mon bonheur ? »

Couché sur le sol, Drew se retrouva là où sa chute l’avait entrainé précédemment, à l’exception prêt que… son visage était placé sous plusieurs centimètres d’eau.


Le psychologue sortit son visage de l’eau et se releva malgré le froid et la douleur qui avaient profités de son inconscience pour l’envahir complètement. Le flot d’eau continu de tout à l’heure s’était transformé en un véritable ruisseau qui bientôt se transformerait en torrent. Drew tenta de remonter mais c’était peine perdue, la paroi était bien trop humide pour espérer grimper ici. Alors que le débit de l’élément liquide doubla soudainement, le psychiatre compris que persévérer inutilement ne servirait à rien. Pour en sortir vivant, il fallait courir et trouver une autre voie. Drew s’enfonça sans hésiter dans le tunnel, utilisant la lumière de son cristal pour se repérer. Il ne s’avait pas où aller, mais un son très particulier le guida à travers ces lieux insondables. Le clapotement des pieds de quelqu’un dans l’eau. Le même clapotement que tout à l’heure… L’homme mûr lui courut après tandis que les flots semblaient vouloir l’engloutir sans vergogne. Mètre après mètre le chemin se faisant de plus en plus difficile à parcourir. Les tunnels peu réguliers, la pente montante le rapprochant de la surface, son souffle torride lui brûlait littéralement la gorge. Puis finalement, un cul de sac, et au bout de celui-ci, une lumière plus élevée. La sortie était droit devant à travers un trou suffisamment étroit pour prendre appui de chaque côté. Pas le temps de réfléchir, l’eau allait bientôt le noyer, il récupéra tous les appuis possibles, se frayant un chemin. S’il tombait maintenant dans l’eau, le courant le ferait se perdre dans les tunnels, signant son arrêt de mort. Alors que son pied touchait déjà la surface de ce qui allait lui faire perdre la vie, il prit une impulsion de la dernière chance sur son pied droit pour tenter d’atteindre la terre meuble humidifiée par la pluie torrentielle qui s’abattait sur toute la zone mais sa main glissa sur l’herbe, annihilant toutes ses chances de survie. Une main bleutée le rattrapa alors et parvint à le soulever pour l’aider à s’extirper de ce trou avant que son contenu ne l’engloutisse complètement. De nouveau sur la terre ferme, Drew s’éloigna quelque peu du trou pour éviter de retourner dedans, et tandis qu’il reprit son souffle, son regard se posa sur son sauveur, un jeune Riolu. Ce bébé Pokémon s’était fait passer pour un adulte afin de masquer son inexpérience de la vie et imposer plus de respect. Mais ses capacités de maîtrise de l’aura et donc de télépathie étaient tout simplement impressionnantes pour son âge. Ce Riolu était parvenu à saisir la complexité d’un cristal et à l’utiliser à son propre profit, c’était une raison suffisante pour le respecter. Drew compris alors que cette voix qu’il entendait depuis tout à l’heure n’était en réalité pas perceptible par ses oreilles mais pas son esprit.

*Quel est mon bonheur ?*

Le professeur, pas encore remit de ses émotions sortit une Poké Ball et pointa directement la créature avec pour l’y enfermer sans ménagement.

« Ferme-la. Je t’en supplie, ferme-la. Je ne veux plus t’entendre pendant 3 semaines. »
Revenir en haut Aller en bas
 
[Dearth : Emotion] Une recherche improbable
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Gakuen Pokémon :: Extérieur :: Grottes-
Sauter vers: