[Terminer]Voyage à l'île mystérieuse : Première heure de colle ! [Pv Alvaro]

Indisposé...

Il était vraiment indisposé...

J'avais passé la nuit à veiller sur ma nouvelle compagne. Fenrir l'avait attaqué lorsqu'elle était venue nous demander de partir de l'île. Il faut avouer aussi que mon pokémon ne l'aurait jamais attaquée si elle n'avait pas lancé l'offensive avant. Cette cryptero avait choisi de rester avec moi et mon équipe. Lorsque Arian put enfin rentrer de sa virée nocturne, le soleil était déjà à son zénith. Il était passé en coup de vent, discrètement, pour me dire qu'il ne pourrait décidément pas assurer l'heure de retenue de cette jeune fille qui m'avait accueilli le jour que je suis arrivé à Gakuen.

Mon ami m'avait dit d'aller la rejoindre sur la plage vers 17h30. Étant plus que fatigué et ayant encore quatre heures devant moi, j'avais décidé de dormir un peu, ou, du moins, essayer. Je n'ai même pas eu la force de me déplacer jusqu'à ma cabine, je suis resté affalé sur un canapé, dans le salon du yacht avec Naoki et Ea tandis que mes autres compagnons profitaient du soleil, dehors. J'avais eu seulement besoin de fermer les paupières pour m'assoupir... et rêver.

Je rêvais de l'époque où je n'étais qu'un auxiliaire de laboratoire. Je venais de rencontrer Lindsey, elle avait toujours son majaspic et elle était tellement sérieuse au travail... Au début, je n'aurais jamais cru pouvoir m'approcher d'elle autrement que par le biais des recherches qu'on avait en commun.

Je voyais tout mais je n'entendais rien. Les lèvres bougeaient, des objets tombaient, parfois, dans mes souvenirs, mais aucun bruit ne s'en dégageait. Seulement du silence, un silence mortuaire qui me perturbait. Ce ne fut qu'au moment où je crus étouffer que j'entendis une voix, celle de Lindsey.

« Tu m’écoutes, Alvaro ?»

Ensuite, je me suis réveillé... Pendant mon sommeil, je m'étais allongé sur le canapé et Fenrir n'avait rien trouvé de mieux à faire que me bondir dessus, se laissant lourdement tomber sur mon ventre. Au moins, c'était un elecsprint et non pas un goinfrex ou un pokémon roche...

C'était le crépuscule et les derniers rayons de soleil enflammaient le paysage. Il était un peu moins de 17h45 lorsque je me suis souvenu que j'avais la retenue à faire. J'ai poussé mon pokémon, je me suis vite recoiffé, j'ai foncé à ma cabine pour me changer d'habits puis je suis sorti en trombe. La plupart de mon équipe est resté dans le navire. Il n'y a eu que Ea, Naoki et Leïa qui m'ont accompagné. Bien entendu, ma fidèle amie l'a fait par l'eau, étant donné qu'on avait rendez vous avec Séléna sur la plage. Si je ne connaissais pas Arian, j'aurais pu croire qu'il avait fait exprès de choisir un tel endroit pour me caser avec une élève...

Il était presque 18h lorsque j'ai aperçu cette soyeuse chevelure bleutée. La coordinatrice gribouillait quelque chose sur le sable, à l'aide d'un bâton. Ses compagnons étaient avec elle, aussi. Droite et fière, Leïa s'approcha de la draco et du petit nouveau qu'elle n'avait pas vu lorsque la dragonne avait évolué, dans la piscine. Elle voulait les saluer, à sa façon et, d'ailleurs, je dus faire la même chose :

_ Bonjour, enfin... Bonsoir, Mlle. Mitsuki. Intervins-je, m'approchant d'avantage de l'adolescente. Je m'excuse du retard, c'est moi qui m'occuperais de votre retenue. Arian est... indisposé, pour l'instant. Ajoutais-je, sans donner des détails au sujet de l'absence de mon collègue.

Après tout, que voulez vous que je dise ? Que Arian a disjoncté et qu'il n'est pas apte pour aux relations humaines jusqu'à la fin de la semaine ? Non, bien sur... Je m'accroupis alors, adressant un sourire à cette coordinatrice pour laquelle mon tortipouss se montrait très intéressé. Curieux, il s'était timidement approché d'elle, la scrutant et lui tournant autour avant de la regarder avec ses grands yeux doux.

_ Naoki vous aime bien, on dirait. Je profite pour vous présenter mes deux autres compagnons, Fenrir et Ea. Terminais-je, tentant de lancer la conversation, afin que cette retenue ne ressemble pas à une punition mais à une sorte de cours particulier. Je partageais l'avis de mon ami vis à vis des punitions et autres choses du genre...

Ea resta un peu réticente, mais observa ma cadette, attentivement. Bien qu'elle n'était visiblement pas dangereuse, la cryptero ne semblait toujours pas être habituée à la compagnie humaine. Fenrir lui, il renifla Séléna puis se coucha près de moi, sans plus. Je n'avais plus qu'à attendre une quelconque réponse ou réaction de sa part. Après tout... que ce soit moi qui vienne avec une excuse bidon au lieu d'Arian, je doute que ça passe aussi facilement... Enfin, quoi que...

Ea ne semblait pas du tout faire confiance à cette jeune coordinatrice. Elle soutenait son regard, silencieux, tandis que Séléna l'observait, visiblement intriguée.

_ Ouah... J'en ai jamais vu... On dirait un mélange entre un Zarbi et un Xatu. C'est un pokémon qui vient d'Unys ? Votre région ? Enchantée de faire votre connaissance, Fenrir, Ea.  Fit-elle, toujours aussi poliment que d'habitude, avant de designer son bébé pokémon, un babimanta qui était en train de jouer avec sa draco et ma fidèle compagne, Leïa. L’œuf à éclot, il contenait un Babimanta, très affectueux ! Voici Blue. Continua-t-il, me présentant le petit pokémon aquatique. Et... Marley à évolué il y a peu, en Roigada. Ajouta-t-elle, tournant la tête tout en cherchant du regard son pokémon, qui, visiblement n'était pas là.

_ C'est exact, Ea est de cette région. Elle m'a rejoint aujourd'hui. C'est une cryptero, un pokémon de l'Ancien monde, considéré comme une déité. Ils protégeaient et protègent toujours certains lieux archéologiques ou historiques, comme des villes ou des temples et des ruines comme celles-ci. Lui expliquais-je, jetant un petit coup d’œil à Ea qui s’éloigna un peu, lévitant.

Par simple réflexe, j'avais regardé aussi, discrètement, apercevant quelques châteaux de sable avec des coquillages. D'ailleurs il n'y avait ni sa petite mélo, ni son osselait, ni son cadoïzo. Cependant, sa goupix vint nous rejoindre, s'installant sur les genoux de sa dresseuse, me regardant. Je ne pus m’empêcher de lui adresser un sourire.

_ Goupiiix ! * Heureuse de vous revoir !* S'exclama la renarde cuivrée tout en se laissant caresser par sa coordinatrice.

_ Moi aussi, Diva. Heureux de te revoir. Murmurais-je, me penchant un peu vers elle, caressant sa tête du bout des doigts tandis que Séléna caressait un peu Naoki, qui se laissa faire. Il n'était qu'un bébé donc il adorait les câlins et tous ceux qui lui en offraient.

Bien que je ne parlais pas le langage des pokémons, j'avais compris ce que la fennec avait dit, parce que Ume utilisait le même ton de voix quand je rentrais le soir et qu'elle ne m'avait pas vu de toute la journée.

_ Bar.. Pau.... Barpau... * Un si beau garçon... Non... Je suis si misérable à coté de vous tous...* intervint une barpeau qui s'était approchée de nous.

Elle semblait un peu déprimée et je ne comprenais pas vraiment la raison de cela. Par contre, je n'allais pas tarder à comprendre, puis que Séléna soupira avant de s'adresser à elle, qui semblait faire partie de son équipe, aussi :

_ Milo, cesse de te rabaisser, on t'aime comme tu es, n'est-ce pas ? Lui dit-elle, tentant de la rassurer. Ses pokémons appuyèrent ses dires, chacun à leur propre façon. Je l'ai prise avec moi le même jour que l'éclosion de Blue, au lac de l'école. Elle allait se laissait picorer par des Couanetons... Ça m'a fendu le cœur ! Même les pokémons se soucient de leurs apparence, au point de se laisser mourir si ils ont une image péjorative d'eux... m'expliqua-t-elle avant que ladite Milo retourne nager près des dragonnes avec le babimanta.

_ Je la trouve belle, pourtant, Milo. J'ai toujours aimé les pokémons aquatiques, puis qu'ils m'ont sauvé la vie. Elle sera une magnifique Milobellus, il faut juste lui faire reprendre un peu de confiance en elle-même. Commentais-je, regardant Leïa, pensant au jour que je l'ai rencontrée, au jour que j'ai quitté Pacifiville.

Ensuite, l'adolescente ajusta un bandage qu'elle avait sur le front et qui glissait sur son visage. Je ne m'étais rendu compte qu'à cet instant même de qu'elle l'avait. J'eus même un petit pincement au cœur : j'étais inquiet, malgré moi. Qu'est-ce qu'il lui était arrivé ? Une fois ceci de fait, elle désigna un coquiperle qui était à ses pieds, reprenant son discours :

_ Et là... Cette Coquiperle assez timide vient de s'échouer sur la plage, comme vous pouvez le voir, elle à du échapper à un Sharpedo, au vu de la taille de la marque sur sa coquille. Je lui ai donné une baie Alga, mais... Elle ne s'est pas ouverte à nouveau. Ajouta-t-elle, visiblement inquiète, m'expliquant ce qui n'allait pas avec ce pokémon. Il était vraiment amoché... Il fallait lui apporter quelques soins, puis-qu’ici on n'était pas prêts de trouver un centre pokémon. Mais... Qu'en est-il de ma punition alors, si Monsieur Philgard ne vient pas ? Vous a t-il donné du travail pour moi ? Ou alors il suffisait vraiment de rester au bord de l'eau pendant un temps donné.

_ Je vous ai bien dit qu'il ne s'agissait pas vraiment d'une punition. Vous pouvez le considérer comme une heure de « partage ». Il ne m'a pas confié du travail pour vous, il m'a juste demandé de m'occuper de vous. Répondis-je, souriant doucement. Je me mis à fouiller dans ma sacoche, pour sortir un flacon avec un médicament fait à base de racines -que Arian m'avait appris à faire- et une baie sitrus bien mûre. Tenez, appliquez l'onguent sur la partie abîmée du coquiperle. Une fois que la solution séchera, cela fera comme une deuxième peau, une petite couche imperméable qui l'aidera à guérir. Quand ce pokémon sera disposé et voudra bien s'ouvrir de nouveau, vous pourrez lui donner cette baie. Elle a les mêmes effets revigorants qu'une baie Oran. Continuais-je, expliquant à Séléna comment procéder. Quant à ce que nous ferons pendant cette petite heure... et bien, pourquoi ne me parleriez vous pas de comment s'est passé le trajet jusqu'ici, pour vous ? Qu'est-ce qui qu'il vous est arrivé ? Si vous avez quelque chose de de prévu pour votre séjour ici, etc. terminais-je, effleurant le bandage du bout des doigts.

Fenrir fixait intensément la goupix, silencieux et sérieux, mais très intéressé par elle, puis qu'il ne clignait pratiquement pas des yeux. La tête posée sur ses pattes antérieures, couché à côté de moi, il trouvait tout à coup la retenue beaucoup plus intéressante, amusante, puisqu'il avait trouvé quelque chose qui lui plaisait.

Petit mot HRp:

« Ah... Je vois que mon bandage ne passe pas si inaperçu malgré mes cheveux... »

A ce moment même, je portais mon regard sur ses mains, du moins, celle qui était le plus près de moi et qui caressait Diva (elle dormait sur mes genoux). Séléna porta son regard vers l'horizon avant de commencer à me raconter ce qui lui était arrivé :

_ En fait... Je... Bha je n'aurais pas du être du voyage, c'est une dresseuse blonde qui m'a donné son billet, car elle ne voulait pas se retrouver en compagnie d'Arian. Elle semblait très remonté après cet enseignant. Elle disait qu'elle était pas ici pour du tourisme... Et moi, j'aime bien les voyages. M'expliqua-t-elle alors qu'un doux sourire se redessinait -enfin- sur ses lèvres. Un vrai, comme ceux qu'elle m'avait adressé le jour de mon arrivée à Gakuen. Je ne dis pas que les autres soient des faux sourires mais, il étaient quelque peu différents... cela se sentait. Sauf qu'une fois monté dans le bateau, et après description du voyage par le professeur Philgard, et bien... Je me suis rendu compte que je n'étais pas du tout fait pour ça ! En fait, je voyais ça plus comme des petites vacance, mais pas du tout... Y'a du danger, de l'inconnu et je suis assez malchanceuse et trouillarde. Continua-t-elle, gribouillant des vagues sur le sable -à l'aide de son index-. Je n'osais pas sortir du bateau, ce sont mes pokémons qui m'ont... Aidé, et puis Marley a évolué en Roigada et je n'ai jamais vu un tel pokémon avec tant de sagesse et une soit de savoir, de comprendre, donc forcément, il y a eu l'appel des ruines. Je n'ai pas su résister à son euphorie et je trouvais ça dommage pour lui, après tout cette île est secrète encore, donc, ce n'est pas parce que je ne veux pas bouger que mes pokémons doivent subir ça aussi, n'est-ce pas ?  Reprit-elle, quelque peu gênée. Elle avait même baissé la tête...

Je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle avait honte, personnellement, je trouvais cela tout à fait normal. Je n'avais pointé été là pour entendre le discours descriptif du voyage mais j'avais déjà été sur cette île avec Arian. Je la connaissais pratiquement aussi bien que lui et, avoir peur ou même être un peu « lâche » comme qui dirait, n'était qu'un signe d'intelligence et d'intuition pure. Celui ou celle qui n'aurait jamais peu de l'inconnu ne saurait point à quoi il/elle s'engage en venant dans ce genre d'endroits.

Amener des élèves qui ne viennent que de commencer à découvrir le monde dans cette île, ou dans un quelconque autre endroit dans ce genre, était aussi irresponsable (de la part des organisateurs) qu’intéressant (pour les élèves) puis qu'on n'aura sûrement pas l'occasion de répéter cela. Moi aussi, je crains certains évènements, certaines choses, qui pourraient avoir lieu dans cette dense forêt ou dans ces ruines puisqu'elles me sont inconnues dans leur globalité. Je ne suis pas quelqu'un de téméraire et mon orgueil ne peut m'être plus inutile que dans ces cas-là, alors, à quoi bon feindre une vaillance qui peut être nuisible ?

_ Alors j'ai cédé, on a traversé la jungle sans embûche mais les ruines se sont révélé un peu plus dangereuse que prévu, je suis tombé dans un piège, j'ai perdu connaissance d'où mon bandage et j'ai rencontré un dresseur perdu lui aussi... Alphonse Kerchan. Dans l'après midi, à notre retour et après mes soins, j'ai simplement décidé de me balader sur le rivage et là encore, j'ai vu une fleur magnifique, j'ai simplement voulut la sentir et là, Kira, un ami m'a sauvé en réalité d'une fleur de Raflesia... J'aurais pu être paralyser, vous comprenez ? Ajouta-t-elle, soupirant.Alors... comme cela, elle avait eu quelques imprévus dans les ruines... Je suis vraiment, vraiment malchanceuse... Faites attention si vous êtes avec moi. Me prévint-elle avant de poser à nouveau son regard sur moi, affichant un petit sourire mal à l'aise. Vous avez le droit de vous moquer, c'est pas la première fois... Depuis que je suis toute petite c'est comme ça. 

Je ne suis pas empathe, comme mon patron, mais j'éprouve une certaine empathie vis à vis des personnes comme elle : des êtres qui soit me sont chers, soit je les apprécie énormément. Je pouvais sentir une certaine solitude venant d'elle, comme si sa façon d'être et que cette supposée « mal chance » avaient fait qu'elle soit marginée. Cela me faisait de la peine, je dois l'avouer... Quelqu'un d'aussi candide et chaleureux qu'elle ne pouvait pas porter la poisse sur Autrui. Remarquez, je n'étais pas mieux, avant...

_ Je devrais essayer de trouver un pokémon qui porte chance... En tout cas, y'a que eux qui souhaite volontiers rester avec moi, la seule chose que je rate pas, c'est mes gâteaux ! Commenta-t-elle avant de rire un peu avant de me retourner la question que je lui avais tantôt posée : Et vous ? Vous faites des recherches sur l'île vous aussi ?

Séléna avait fait ce que je lui avais dit pendant qu'elle parlait. La petite coquiperl s'entre-ouvrit. Elle me rappelait un peu cette jeune fille : timide, blessée, seule -d'une certaine façon-, mignonne... Mais, le plus important était à l’intérieur, d'elle, or elle recelait un immense et magnifique trésor que peu de gens ont eu la chance d'apercevoir.

_ Et bien oui et non... Je suis certes venu faire des recherches sur l'île mais je suis aussi venu en tant que professeur, c'est à dire, pour m'occuper des élèves ayant assisté au voyage. Lui répondis-je avant de plonger mon regard dans le sien. Si je puis me le permettre, tu ne portes pas malheur, Séléna. Je pense que c'est le contraire. Tout le monde a des périodes difficiles. Il n'y a pas d'âge, pour cela. La vie est ainsi. Certes, bien que l'on dise qu'il n'y a pas de destinée fixe, je crois un peu au destin -et au karma- dans la mesure où celui-ci nous réserve à tous une fin et des évènements que l'on peut -ou pas- éviter, des obstacles difficiles à contourner, etc. Lui dis-je, me voulant être rassurant. Je m'étais permis de la tutoyer pour essayer de me rapprocher un peu d'elle, parce qu'il faut dire... les vouvoiements créent une certaine distance entre les deux interlocuteurs. Tu sais ? Jusqu'à il y a quelques années, je partageais ma vie avec une femme. J'étais jeune et j'envisageais déjà de créer une famille avec elle, de me marier et la voir habillée en blanc, souriante, sur l'autel d'une église... Nonobstant, la vie en a décidé autrement. À l'époque, je pensais encore -tout comme toi- porter malheur. Cette femme me fit changer d'avis, et, à sa mort, je m'en voulais d'y avoir cru. En prenant du recul, tu ne peux que constater ce qu'il en es vraiment... lui expliquais-je, fermant un instant mes paupières, remémorant le visage souriant de Lindsey et les fois qu'elle m'avait grondé, au laboratoire pour avoir fait X ou Y sans sa permission ou sans en avoir eu l'ordre. Je rouvris les yeux puis gloussais, posant une main sur sa tête, doucement, avant de lui ébouriffer légèrement les cheveux. Enfin, je m'égare. Excuse-moi. Tout cela pour te dire que tu est un petit rayon de soleil, tu réchauffes les cours de ceux qui t'entourent, tu ne peux être une source de malheur. Cependant, si autrui s'acharne -ou s'est acharné- sur toi, ce n'est qu'une question d'égoïsme. Ils devaient faire porter à quelqu'un le fardeau de leurs actes et des évènements ayant lieu. On doit savoir prendre les choses telles qu'elles nous parviennent, savoir accepter le bon et le mauvais côté de toutes et chacune d'entre-elles. Cependant... Je ne dis pas qu'il faut les oublier, donc, il faut juste savoir les reconsidérer. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire...

J'étais sans doutes un peu trop franc avec elle, peut être trop direct ou bien je m'ouvrais trop à elle... Toutefois, j'avais confiance en elle. Son innocence me soulageait et sa présence m'était tout bonnement réconfortante. Si les enfants de son entourage l'ont maltraitée et marginée, c'est qu'ils étaient simplement stupides... Les enfants sont cruels, c'est connu, mais bon... Peut être que mon image de son passé est exagérée par mon imagination, peut être que je dramatise un peu... mais c'est normal, je pense, puisque je m’inquiète pour elle. Est-ce que j'en fais trop... ?

Spoiler:

J'ignore pourquoi mais, à ce moment même, je sentis que cette jeune fille qui me tenait compagnie, allait pleurer. Cependant, au lieu de le faire, elle sourit, chaleureusement. Je n'aimais pas parler de mon passé, je me sentais vulnérable face à ceux qui écoutaient mes récits, mais, elle, elle était différente, je le ressentais.

_ Merci beaucoup, vraiment. Me dit-elle avant de prendre la coquiperl dans ses bras, tout en se relevant, pour ensuite ajouter : Je vais alors, offrir du bonheur à cette Coquiperl et la guérir de ses cicatrices... Et moi aussi, j'espère un jour rencontrer quelqu'un qui aura un onguent pour soigner mes blessures.

La goupix se réveilla et s’étira sur mes genoux. Ensuite, elle me léchouilla la main, comme pour me remercier, avant d'aller se replacer auprès de sa coordinatrice. Séléna, elle, elle regardait l'horizon ainsi que ses pokémons, qu'elle rappela en frappant dans ses mains. C'était mignon comme tout, je me souviens, quand j'étais enfant, que la leveinard de mon père frappait dans ses pattes pour m'appeler à table ou pour m'envoyer au lit. À huit ans, mes parents m'ont quitté, me laissant en mains de cette même leveinard et d'un mr mime, deux de leurs pokémons, mais eux, ils m'amenaient à l'école, malgré l'absence de mes géniteurs. Naïf comme j'étais, je n'aurais jamais cru qu'ils ne reviendraient plus jamais...

Je gloussais, discrètement, regardant faire l'adolescente. Elle fit entrer les trois pokémons qui pataugeaient avec Leïa dans leurs balls avant de se tourner de nouveau vers moi, me tendant l'une de ses mains pour m'aider à me relever. Je la saisis et me redressais ensuite, sans trop m'appuyer sur elle, histoire de ne pas lui faire de mal, ni la faire tomber. Fenrir soupira, d'ennui, lorsqu'il capta que Diva s'était éloigne.

_ J'ai confiance en la vie, même si elle a été dur d'entré... J'imagine que le meilleur ne peut que venir maintenant, n'est-ce pas? Termina-t-elle, toujours souriante. Elle me faisait un peu de peine, je dois dire... Je sentais que la vie ne lui avait pas fait non plus des cadeaux.

La jeune coordinatrice avait construit ses dernières phrases impersonnellement, hésitait-elle à la façon dont elle devait s'adresser à moi ? Peu après que la coquiperl se soit refermée, la remerciant, je me suis permis de me rapprocher de Séléna, à une distance plutôt... intime, dois-je l'avouer avant de m'adresser à elle, une nouvelle fois :

_ Tu as tout à fait raison, Séléna. Ne baisse jamais les bras, quoi qu'il en soit. Lui répondis-je, me permettant de l'enlacer brièvement, afin de ne pas l'incommoder. Si tu as des ennuies ou ne serait-ce que le moindre soucis, n'hésite pas à me rendre visite ou à me contacter, hu ? D'ailleurs, tu peux me tutoyer sans craintes, surtout en dehors des cours. Ajoutais-je, serrant davantage mon étreinte avant de m'éloigner d'elle, lentement. Tu devrais rentrer au yacht... La nuit ne tardera pas à tomber et l'île est encore plus dangereuse, après le crépuscule. Je vais te raccompagner, Séléna. Terminais-je, entamant la marche en direction du yacht, lentement, attendant cette jeune fille aux cheveux bleus.

Mes pokémons prirent un peu d'avance, me laissant avec la jeune fille. La seule qui resta plus ou moins à notre « portée de main » fut Ea, qui lévitait près de moi, me surveillant, sans doutes. Même Leïa se dépêcha de retourner au yacht, à la nage. J'ai l'impression que c'est un coup monté... Quoi donc ? Me laisser seul avec une élève adorable, mignonne, qui plus est, aussi « tard », sous le soleil couchant... mais à quoi je pense... ? Je suis vraiment un cas désespéré...