Entre rêve et réalité. [Aldercy et Drew o/]

Enregistrer des visages à la chaine n’était pas dans ses habitudes. Elle n’en avait pas encore croisé assez, et ne s’était jamais permis de les mémoriser, faute de temps et d’occasion de les recroiser. Etant professeur dans une école, elle devait tout de même faire un effort. Il ne semblait pas y avoir de systèmes de classes à proprement dit, mais plutôt de catégorie d’élève. Chacun avait une petite note sous sa photo, estampillé de diverses annotations. « Participe aux activités des Rangers », « Aide à l’Elevage de pokémon », « N’est pas attentif aux cours »… Chaque prof avait semblé avoir laissé sa griffe sur ce carnet. Plus exactement, c’était une réunion d’information de chaque prof, qui avait été condensé en ce calepin. Bien pratique. Aldercy se doutait tout de même que certaines informations pouvaient ne plus être à jour, vu qu’elle avait hérité d’un trombinoscope fait il y a quelques mois. Bon, il fallait dire, elle n’avait pas cherché à en avoir un plus récent non plus, vierge de toute remarque. Trop habituée au matériel de seconde main, elle avait fini par oublier la sensation de neuf.

Boom, de son côté, était pleinement plongé dans son éternel bouquin sur l’Ancienne Cuisine qu’il avait finalement dérobé à la bibliothèque de la dernière ville qu’ils avaient visité avant d’arriver à l’académie. Il tournait les pages avec une telle passion que ça devenait presque indécent. Il retenait chaque recette, ou peut-être se les remettait-il en mémoire ? Aldercy estimait qu’il redécouvrait de vieux souvenir qu’il a pu avoir, il y a quelques siècles. Donc elle ne l’avait pas réprimandé pour ce larcin. Elle n’aurait jamais eu l’argent pour se permettre de l’acheter. Aussi, elle était très curieuse de le voir dans cet état : elle découvrait de nouvelles choses chez lui. C’était toujours bien, chez un partenaire, de trouver de nouveaux petits sujets. Elle le savait gourmand et bouffeur jusqu’aux bouts des ongles fantomatiques, mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il ait aussi des envies poussées et inassouvies de création.
Distraite, elle penchait sa tête vers le livre, se demandant sur quels types de recette Boom insistait du regard le plus souvent automatiquement. Etrangement, elle voyait successivement des plats salés, sucrés, ou indéfini, s’arrêter plus longtemps devant ses yeux. Aldercy ne lui connaissait jusque-là que des goûts orientés gourmandises ou dessert. D’un côté, ça la rassurait de le savoir plus ouvert gastronomiquement parlant. Peut-être qu’il arrivera un jour à goûter à de la bonne tarte à la citrouille les jours d’automne. Ça faisait des lustres qu’elle tentait de lui en tirer une bouchée, mais rien à faire : il persistait à se planquer ou à disparaitre purement et simplement, par caprice de gosse envers l’aliment principal cuisiné. Mais grâce à ce bouquin, il semblait avoir retrouvé une « joie de vivre » peu commune. Tout pour ravir Aldercy en somme.

La prof d’histoire referma le trombino sur ses genoux, pour finalement le faire balader à l’autre bout de son lit. Elle se tourna sur le côté, attrapant son coussin contre elle. La sensation de douceur et le confort de sa chambre, aussi modeste soit-elle… C’était quelque chose dont elle n’avait plus du tout l’habitude. Elle avait tâché de ne demander que le strict minimum. La présence même d’un bureau était plutôt inhabituelle dans son champ de vision dans l’espace vital que constituait une pièce de repos. Aldercy n’y avait posé que le strict nécessaire, à savoir des bouquins, son sac, une menue trousse à crayon. Elle n’avait embarqué qu’un tabouret pour faire office de place assise. En l’occurrence, elle ne s’y mettait rien que pour y travailler, ou pour préparer ses cours. Le reste se passait sur son coussin. Aldercy, malgré ce niveau de confort qu’elle voyait « trop » à son égard ( bien que ça ne soit que la base disponible ), avait gardé sa couverture de merde qu’elle réservait aux nuits à la belle étoile. Elle l’avait posée sur son lit, au-dessus de toutes les autres. Les jours où elle voyageaient sans vraiment avoir un but… Ça semblait loin.
Au bout d’un moment, Boom sembla se calmer. Il referma son livre, et le posa proprement à côté des bouquins de recherche d’Aldercy, comme s’il s’assurait qu’il aurait ainsi la même importance que le sujet du boulot de sa dresseuse. Elle-même tâchait de lui laisser toujours l’accès à ce précieux ouvrage, dont elle n’avait pas encore tourné une seule page. Le pokémon spectre semblait prendre un plaisir à le lire au fur et à mesure, sans se précipiter sur les pages ou les instructions. Il vint rejoindre Aldercy, s’agrippant sagement à ses cheveux.

« Je ferais une sieste volontiers, mais je dois prospecter quelques élèves d’abord. »

Elle se leva, poussant un bref soupir, évacuant la feignasserie accumulée en restant couchée sur le lit. Etirant ses bras, elle laissa Boom collé contre ses cheveux, immobile. Il eut la gentillesse de réajuster ses rubans. Aldercy passa un bref coup de main sur sa frange, et embarqua avec elle une demi-feuille qu’elle plia accompagné d’un crayon tout aussi petit. Elle ne tenait pas à s’embarrasser de sa sacoche, et puis, elle n’avait qu’à passer quelques marches d’escaliers, avant d’arriver à bon port…

Boom, lui, avait pris soin de se planquer du champ de vision des élèves. Il était toujours agrippé sur la tête d’Aldercy, soucieux que le moindre cheveu tienne à sa place. Plus ils avançaient, plus ils percevaient de sons bordel : cris étouffés, murmures divers, gloussement feint. Ouais, les voilà dans le dortoir des élèves. Grimpant au quatrième étage, elle tâcha de faire abstraction du capharnaüm ambiant. Ça, par contre, elle n’allait pas s’y habituer de sitôt. Repérant la chambre incriminée, elle donna deux brèves tapes, sèches.
Un branlebas de combat semble soudainement s’organiser de l’autre côté de la porte. Curieux, Boom, toujours invisible, tâche de passer la tête au travers de l’obstacle physique matériel. Ricanant dans sa barbe, il constate alors ce qui semble être le souk dans la chambre de Lumeka, avant de s’en retourner rapidement sur les cheveux de sa dresseuse, comme si de rien n’était.
Aldercy le réprimande brièvement sur l’intimité des gens, comme quoi l’impatience ne pouvait pas se résoudre par un coup d’œil derrière une porte. Elle ne pouvait pas voir à travers les murs, c’était donc pas une raison pour que Boom se permette de le faire. Il se contenta de répondre par un simple ricanement discret.

Un son indéfinissable aux oreilles d’Aldercy sembla s’évanouir discrètement, puis la poignée de la porte se tourna. Immédiatement, la professeur s’annonça.

« Salut. ( Elle marque une brève pause. ) Mh, donc t’es bien Hakunestu. »

Bon, au moins, son sens de l’orientation en intérieur n’était pas rouillé. Il ne manquerait plus qu’elle se soit plantée de chambre. Heureusement, la couleur de cheveux de la jeune fille devant elle constituait un très, très bon indicateur.

« Peut-être qu’on ne s’est jamais croisé par contre ? Je suis prof d’histoire et touti quanti etc blabla. Mais les cours ne sont pas la raison de ma venue, j’abrège. »

Ricanement imperceptible de Boom.

« Je peux rentrer dans ta chambre ? Si ça ne te dérange pas, j’aimerais un peu papoter avec toi. J’ai lu quelques petites choses qui m’ont inquiétée sur quelques papiers, et je tenais les éclaircir rapidement. »

Coup d’œil derrière Lumeka. Effectivement, ce qui jonchait autrefois le parquet avait été rangé à la vas vite. Rien de dramatique diront-nous, au moins la Ranger avait la descence de faire un brin de rangement quinze seconde avant l’ouverture de son antre. Un téleviseur, source de bruit, était allumé. Mais Aldercy était incapable de reconnaitre ce qui y était diffusé.
D’un coup, Boom enfonça légèrement ses doigts dans le crâne d’Aldercy. C’était une sensation peu agréable, qu’elle avait appris à ne pas retranscrire visuellement. Mais quelque chose avait soudainement dérangé Boom, espérons que ça ne soit que passager.

HS// Bouhou le retour au RP est duuuuur comment j'ai pu écrire un paté pareil du premier coup ? óò" bon tant mieux d'un côté j'ai pas trop perdu la main, on dirait. //HS

« Et vous vouliez me dire quoi, au juste ? »

A peine eut-elle le temps de sortir sa feuille de papier qu’elle se fit arrêter net dans son élan par un cri de pokémon. Ceci accompagné d’un sauté de vêtement.

« Il peut être un peu agressif si on le vexe, alors votre Spectrum devrait faire attention. »

Aldercy laissa échapper un bref sifflet entre ses dents. Sans prendre le temps que la remarque se refroidisse, elle fit remarquer :

« Boom a beau être vieux et con, je doute qu’il aille chercher la mouise avec les comparses des élèves de cet établissement. »

Le pokémon Spectre releva la remarque d’un bâillement exagéré, l’air de dire « Ces mots ne m’atteignent aucunement ». Mais la prof avait raison : il n’allait pas se risquer à faire mumuse avec des pokémon peu conciliant. Il préférait la compagnie de camarades plus ou moins luné. Cet Airmure semblait correspondre aux critères précédents. Aussi préféra-t-il quitter les capillaires d’Aldercy pour s’aventurer vers la Goupix de Lumeka, de manière tout à fait amicale.
Il s’avançait, mine de rien, l’air nullement menaçant. Puis au bout d’un moment, voyant que la Goupix s’agitait – pensa-t-il pour ce qui semblait être la raison de son propre stress précédent, il entama une petite séquence … Euh une séquence « Faisons le con » on va dire. Il se posta donc près de Laksy, commençant une séance de grossière moquerie envers Skarmory. Boom prenait une forme relative de la tête d’Airmure, notamment son bec, et mima de manière tout à fait grotesque des caquètements de volaille, qui se voulait non pas pour provoquer le pokémon, mais plutôt pour détendre l’atmosphère. Bref, Boom a toujours le chic de faire l’inverse de ce qu’on lui recommande. Faisant mine de ne pas voir ce qui se tramait, mais prête à rappeler Boom à ses côtés, Aldercy enchaina.

« Jvais te montrer ce qui était inscrit sur ton trombino y’a peu. »

Elle déplia la feuille de papier qu’elle avait embarquée. Sur celui-ci était montré un croquis de Lumeka, avec inscrit les diverses mentions que les profs avaient pu noter à son encontre. Aldercy avait tout recopié par elle-même, inclus le croquis de Lumeka, qui était plutôt ressemblant. Les trombinoscopes étaient plutôt réservés aux profs, aussi ne pouvait-elle pas l’amener dans ces conditions. Enfin, surtout, c’était la première fois qu’elle faisait ça, elle ne savait pas trop comment agir : autant tenir à l’écart sa source d’information concernant les autres élèves. Non pas qu’elle avait quelque chose contre le premier quidam venu, mais il valait mieux se montrer prudent un minimum syndical. Au moins faisait-elle preuve de fair-play, et montrait l’intégralité de ce qu’elle avait à l’élève. A savoir, pas grand-chose la plupart du temps : Ça ne tenait que de quelques phrases, une opinion, une photo… Il ne tenait qu’au prof que de forger son propre avis selon ce qu’il lisait et constatait.

Au bout de quelques minutes, dans lequel elle laissa Lumeka examiner le petit papier, elle annonça :

« Je ne suis pas ici pour poser des blâmes ou faire un quelconque reproche, tu n’as pas à t’en faire. »

Elle se pencha légèrement sur le côté, constatant la présence d’innombrables appareils électroniques, et ne put s’empêcher de laisser échapper un très léger sifflement admiratif.

« … C’est quoi tout ça ? » Laissa-t-elle échapper dans un murmure.

Effectivement, Aldercy ne venait pas vraiment d’un lieu où la technologie était un pilier central de tradition. D’ailleurs, ça devait être la première fois qu’elle en voyait une console. Un coup d’œil rapide autour d’elle identifia les éléments constituant la chambre de Lumeka comme étant ... une chambre d’ado tout à fait banale. La prof n’avait pas grande culture au niveau des jeux vidéo, mais elle savait reconnaitre ceux qu’elle avait vu le plus le long de ses trajets.
Boom, de son côté, avait cessé de faire l’andouille, pour purement et simplement disparaitre de la vue de tous : Après avoir bien enquiquiné l’Airmure de Lumeka, il s’en retourna à un état fantomatique furtif, en gardant toujours un drôle de sourire. Ceci voulait aussi dire à ses comparses pokémon : « Vous en faites pas, je suis dans les parages, je guette si y’a un souci. ». Parce que oui, il ne négligeait pas l’impression qu’il avait eue et celle de Laksy. Aussi décida-t-il de rester observateur invisible pour les moments à venir, sous l’accord implicite d’Aldercy, qui avait trouvé une idée brillante, et une drôle de motivation d’un coup.

« Tu as déjà tenté de partager ce que tu sais sur… Tout ça ? ( Mouvement de bras vers les posters ) Je suis sûre que y’en a qui sont intéressé par ça ! Je sais pas, moi j’y connais rien là-dedans, je sais à peine allumer un appareil électrique. »

Elle retrouva une attitude plus calme, et continua :

« Si j’ai bien compris, c’est pas trop ton trip de vouloir te mêler aux autres. Mais vous avez bien des sujets en communs, alors pourquoi ne pas les partager ? Peut-être que tu peux apporter des choses aux gens. Et qu’éventuellement, les gens peuvent t’apporter des trucs en retour. »

Aldercy fit un pas vers les posters, envisageant l’assassin d’un regard critique.

« Je me demande comment sont ses fesses à lui. » Murmura-t-elle. Puis, surprise d’avoir dit ça à voix haute, rajouta :

« Ok je me doute que c’est du pur imaginaire, mais je peux bien rêver, non ? »

Rire nerveux. Aldercy aimait beaucoup s’adonner à la contemplation des fesses du sexe opposé, rien que pour les yeux, pas besoin d’y toucher ! Elle ne cherchait pas à aller plus loin. C’était comme un tableau plus ou moins sympathique visuellement. Il est très bien où il est exposé, pas besoin d’aller le chopper pour chez soi forcément. Si elle avait envie vraiment d’avoir quelque chose de sérieux, elle irait voir plutôt ce qui se passerait dans les yeux de l’intéressé. Mais la question n’était pas aux fesses de l’assassin ou de l’absence d’envie précise d’Aldercy : plutôt à ce qui se passait dans la tête de l’élève ? De son côté, Boom avait pris place dans une console de jeu, soucieux de rester discret et d’avoir un angle de vue appréciable.

Le dortoir des élèves. Mon dieu que ça peut être casse couille que de s'y rendre. Le seul avantage ? Voir les gens s'écarter autour de lui. C'était une sensation si enivrante et plaisante. Sentir cet amalgame de peur et de respect qu'il pouvait inspirer rien qu'en marchant, avec son Pokémon et sa propre fille. Like a Dark Lord... Bon en réalité ça ne lui faisait pas autant de bien, mais il avait appris au cours de sa longue vie à profiter de ce genre de petits détails même s'ils nourrissaient les aspects les plus vils de son esprit. Enfin arrivé devant la chambre, il frappa quelques coups sur la porte pour faire connaître sa présence. Derrière cette épaisseur de xylème et de phloème, il laisse le temps faire son office pour que sa jeune élève se décide à lui ouvrir. Une fois la chose faite, il se contenta de peu.

"On peut entrer ?"

Une fois que celle-ci eut apporter un semblant d'approbation, le professeur passa donc à travers l'ouverture accompagnée de son acolyte et de la chair de sa chair. Une fois à l'intérieur, il la laissa s'installer quelque part où elle ne dérangerait personne. Drew quant à lui, resta debout. Lors de son entrée, il put constater la présence d'un autre professeur : Aldercy Karsdeen. Il n'avait encore jamais eut affaire à elle, mais bon, il faut bien un début à tout.

"Il y a un problème ?"

Moui, un petit problème. La présence d'Aldercy ici, probablement pour la même raison que Drew, sauf que pour elle c'était du vrai et non pas du bidon, obligea le quinquagénaire à changer quelque peu sa stratégie. Se mettre à deux profs sur elle pour traiter d'un même sujet signifiait se faire virer les deux en même temps quand elle en aurait plus que marre. Il fallait donc avoir un sujet différent et un poil plus intéressant pour parvenir à tenir la longueur face à Aldercy, il enchaîna donc rapidement avec le nouveau sujet de sa visite.

"Je voulais que l'on reparle un peu de l'attaque des Spectres. Ça ne te dérange pas ?"

[Rarement fait aussi court mais j'ai pas le temps et j'aurai mieux fait de rentrer dans mon dernier post, me suis mis en mauvaise situation là pour faire un bon post ^o^" Désolé également pour l'attente. Je me remet doucement à poster.]

Boom n’avais jamais eu l’occasion de « hanter » un matériel électronique, ces derniers s’étant fait rare sur sa route le siècle dernier pour des raisons que nous comprenons plus ou moins. Le spectre était donc dans une phase de découverte la plus totale. Il percevait des flux qu’il n’avait jamais vu auparavant, des transferts de données semblait-il, dont il était incapable de nommer en détail. Il décida de les suivre, curieux de voir où ça allait le mener.

« Mademoiselle Karsdeen, c'est sympa de s'en soucier, mais me faire des amis IR... Par ici, c'est pas vraiment mon truc. J'ai déjà un entourage, et il me suffit largement. »

Aldercy eut une petite moue nerveuse. Pour sûr, elle n’allait pas forcer Lumeka à aller vers autrui, ça n’aurait pas été très correct, et elle savait qu’en faisant ça, généralement, c’était le juste contraire qui pouvait se produire, la plupart du temps.
Elle jeta un regard en coin à Kaiten… Et à l’autre individu l’accompagnant. Aldercy sentit aussitôt une drôle de tension parcourir la pièce. Rien de grand mal à son goût, mais quelque chose d’assez puissant pour que ça lui parvienne aux narines.
La petite prof laissa le vieux s’exprimer, et accessoirement, l’élève répondre. Agacée par la tournure de la situation, elle zyeuta du côté de son compagnon fantomatique, qui visiblement, se languissait dans son état électronique : La diode de la console clignotait de manière énergique, comme ravie d’accueillir son petit habitant spectral. Tant qu’il ne déconnait pas avec l’alimentation et qu’il ne bousillait rien… Elle le laissait vaquer.

La jeune s’en retourna ensuite vers son centre d’intérêt principal : Kaiten et Lumeka.

« Euh bon, je sens qu’on va pas réussir à faire passer ce qu’on veut, quoi que ce soit. » Glissa-t-elle sans discrétion aucune à son comparse hiérarchique.

Léger mouvement de bras, comme pour calmer l’air ambiant, tendu. En quelques instants, elle tâcha d’analyser la situation, pour en tirer le meilleur parti au possible : le sien. Elle n’avait croisé le visage de Kaiten que dans le trombino de ses collègues de boulot. La fille, jamais croisée auparavant. Elle semblait rester à sa place, ce qui n’était pas un grand mal. Ça faisait quelque chose en moins à se soucier. Elle admettait qu’elle ne serait pas d’une grande menace pour son très prochain argument.
Comptant là-dessus, elle se lança, s’adressant à Drew et Lumeka.

« Je propose d’embarquer Lumeka un très cours instant, histoire d’achever ce que j’ai à lui dire. Tranquillement. J’en étais à la fin de mon speech, donc euh… Kaiten ça te dérangerais d’attendre Lumeka ici ? Je l’emmène juste marcher… Autour d’un bassin, admettons, mais prendre l’air un peu quoi, histoire de finir tranquillement. Puis je te relâche vers Kaiten. Ça prendra à peine vingt minutes normalement. Ok ? Nickel ? Convenable ? »

Elle ne tenait pas non plus à sauter à pied joint sur le peu de relation diplomatique qu’elle avait avec Kaiten.

« Vu qu’en prime, vous avez l’air d’être assez préoccupé par le problème que monsieur Kaiten vient de poser, je vais pas vous retenir d’avantage. »

Aldercy tourna légèrement sur elle-même, tout en se dirigeant sagement vers la fille Kaiten.

« Mademoiselle ici présente veux nous accompagner aussi, histoire de prendre l’air aussi ? Un petit tour avec une fille en plus, ça n’écorchera personne, et autant avoir du papotage en plus vu comme je suis bien barrée. Sinon t’en fais pas, je t’embête pas plus, y’a assez pour s’occuper ici aussi. »

Un coup d’œil autour d’elle, accompagnée d’un mouvement de bras, illustra le contenu bien fourni de la chambre. Aldercy admettait que tout était plus ou moins branché à l’écran, qu’ils pourraient s’occuper en attendant.

[HP/J'écris de la merde lalala désolée, j'espère que ça rejoint ce dont on avais parlé.]

Apparemment, le silence ne faisait pas très bon ménage dans les souvenirs d'Aldercy. Durant le trajet, moult choses s'en étaient remonté de la cage fermée de sa mémoire.

« Vous êtes certains qu'elle peut se débrouiller seule ? »

Vissée sur une chaise, la gamine tenait fermement le pan de veste de sa mère, attentive au sujet de discussion : son éventuel futur.

« Oui, nous sommes sûr et certains.
- Des établissements spécialisés existent pour parer à d'éventuels problèmes … Qui peuvent survenir dans une heure, demain, ou dans quelques mois. Ils ont l'habitude. »

Elle ne comprenait que la moitié des mots de la suite de la discussion. Elle sentait sa mère se retenir d'entrer en joute verbale contre le médecin scolaire. Aldercy pensait à Boom, que son père avait enfermé dans sa pokéball avant de partir à l'école cette fois-ci. Elle se sentait seule sans lui. Ils s'étaient beaucoup amusé depuis qu'elle l'avait rencontré. Il lui avait apprit plein de chose intéressante. La signification de certains mots. Comment s'en écrivait certains. Elle aimait beaucoup être avec Boom.
Tous ses autres amis ne voulaient plus venir apprendre des choses avec elle. Il faut dire qu'elle était tombée dans la classe, et qu'elle s'était fait très mal. Peut-être que c'était parce qu'ils avaient eu peur parce que Boom était venu pour la soigner. Il était apparut aussitôt, furieux qu'un garçon lui ai fait cette farce. Depuis, personne ne l'embêtait. Ou lui parlait.


« Quand je disais que ça pouvait intervenir à un autre moment. Vous ne m'aviez pas écouter, voici les conséquences. »

Une odeur de brûlé. Des sirènes de pompiers. Son père qui accourait.

« Vous n'aviez pas saisi les avertissements que j'avais pourtant envoyé. Subissez les conséquences, pauvres imbéciles. »

Boom s'en retira aussitôt du corps d'Aldercy, pour se loger dans ses cheveux lorsque son père la rattrapa avant qu'elle ne heurte le sol.


Sur l'écran de la télévision de Lumeka, un écran apparut brutalement, provoquant un léger grésillement sur l'alimentation. De petits personnages se pourchassaient sur l'écran, surmonté d'un « WANNA PLAY ? », reposant en plus petit sur un « PRESS START ».


« Je propose qu'on se pose ici un petit moment, histoire de pas s'éloigner et de ne pas tourner en rond non plus. Du coup, si vous avez quelque chose à me dire, ou à me proposer, ou à me demander, c'est maintenant. Mademoiselle Karsdeen.»

Oh, les voilà devant un drôle de bassin. Délimité par de grosse pierre, grand comme une petite piscine ( quoi ), il était assez profond pour que la prof n'en voit pas le fond au premier coup d'oeil.
Elle ne prit pas en compte la « pique » de l'élève, et commença à... Retirer ses chaussures.

« Autant en finir rapidement, je te l'accorde. On ne va pas faire poirauter Kaiten trois ans pour rien. »

Elle retira ensuite ses chaussettes, les posant convenablement dans ses godasses, qu'elle avait aligné convenablement sur une des pierres bordant la zone d'eau.

« J'ai pied ? (Elle en pose un dans la surface d'eau. ) J'ai pied. »

La voilà avec de l'eau jusqu'aux genoux, marchant doucement le long du bassin.

« Donc pour en revenir à tout à l'heure. Le partage, on oublie, j'ai saisi. C'était surtout un prétexte pour t'expliquer un petit truc. »


Quelque chose lui chatouilla les pieds. Elle s'arrêta un instant, continuant sur sa lancée.

« Le but surtout c'est de se créer un réseau. Quand on est dans la merde ou qu'on a besoin de quelque chose, faut un réseau. Si j'ai bien capté toi t'as ça... De manière distant. Donc t'as déjà des potes, ça je vais pas le nier. »

Deux antennes vinrent pointer hors de l'eau, se tournant vers Aldercy, puis vers les deux filles, avant de retourner sous l'eau.

« Le souci c'est de savoir si t'as un réseau à portée de main. Est-ce que les potes que t'as, ils pourront se déplacer en cas de soucis ? Si tu tombes malade, faudrait que quelqu'un te récupères tes cours, tu vois le genre ? Avoir un réseau fiable quoi. Si tes potes distants peuvent t'aider au quotidien, si tu n'es pas « seule »... Ok, ça me va. Tain je suis pas douée pour les speech à la con. 'Fin bref moi je veux que t'ai une « assurance keupin ». Voilà. Ok ? Si t'es dans la mouise un jour faut que y'en ait qui vienne te relever. »

Mouvement de jambes dans la flotte.

« Voilà c'est tout ce que - »

La jambe se retrouva surmonté d'une masse bleue et jaune. Surprise, elle fit un tour sur elle même, chancela, et se rattrapa sur les cailloux du rebord. Le cul vissé sur l'un d'entre eux, elle agita vivement sa gambette en braillant « KESTUVEUX » de manière plus ou moins étouffée.
S'arrêtant, elle observa le pokémon qui était venu en touriste la squatter. Le pokémon regardait aussi Aldercy. Soudain, il continua à grimper sur sa jambe, aidé de ses deux grandes antennes surmontées de balls jaunes brillantes. Elle reprit ses braillements, tandis que le pokémon eau aventura une antenne... Vers sa jupe, pour en chopper un paquet de 'becs qui y étaient planqués.
Pour se casser aussitôt dans les profondeurs du bassin.

Aldercy ne perdit pas de temps pour protester.

« … MECREAAAAAAAAANT »


Elle bondit sur le sac à Lu, braillant « Qu'elle le lui rendrait » : elle choppa une pokéball et de la bouffe, et se posta vers les cailloux.

Aldercy commença à saupoudrer la surface d'eau de bouffe qu'elle avait largement émietté de rage, attendit patiemment que le pokémon sortit de l'eau. Il n'en montra qu'une antenne, qui raffla les plus gros morceaux. Prise d'un soudain accès de rage, Aldercy poussa un grognement étouffé, avant de balancer d'autres miettes, mais de se poster de l'autre côté du bassin. Elle repéra cette fois l'antenne... Mais pas de trace du pokémon, qui dans son sillage, avait déplacé trop de poussière.
Cette fois, Aldercy décida d'employer les grands moyens. De toute sa grâce et de sa féminité, elle bondit dans le bassin, effrayant les autres habitants aquatiques alentours. Le pokémon incriminé s'en retourna alors, surpris ( ou plutôt ses antennes ), avant de se redresser complètement sur l'eau.
La prof lui lança alors un regard terrifiant, accompagné d'une réplique accessoire :

« Tu t'es permis de toucher à ma réserve de becs' sans permission, tu vas en payer le prix ! »

S'avançant lourdement droit devant le pokémon, maintenant terrorisé par l'aura dégagée par la prof – et résiduelle de Boom, Antenne-longues se tapit soudainement à quelques centimètres de profondeurs, à la fois terrifié et captivé par cette anomalie. Il ne se rendit pas compte que, quelques secondes après, il se recevait une Ball dans le coin du nez... Qui coula avant même qu'Aldercy ait pu voir si ça avait fonctionné. Elle se hâta alors d'aller la récupérer, juste à temps pour la voir se balancer dans ses mains, pour finalement cesser de bouger.

« ... »

Mouvement de tête vers les deux filles.

« Faites ce que je dis, faites pas ce que je fais, vous connaissez la musique. »

Elle s'en récupéra ses chaussettes et godasse, et leur proposa de retourner voir Kaiten comme la discussion était reglée.

« Je vais te racheter une ball et un sachet de bouffe immédiatement, mais je vais devoir juste euh, t'emprunter une serviette sèche... »

Lumeka, Aldercy, Mélodia et un Airmure venaient de quitter la chambre, laissant le professeur libre de ses mouvements dans cet espace clos. Pourtant, celui-ci n’allait pas fouiller. Celui-ci allait se contenter d’observer. Autour de lui, un bordel assez caractéristique, composé de sucreries, de jeux vidéo, consoles, matériel informatique et de BD. Un choix assez ciblé qui pouvait en dire long sur la jeune fille. Mais la lassitude lui vint bien vite, et avec elle la nostalgie de ses années de jeunesse. Les souvenirs de ses records et de ses capacités à la manette étaient encore relativement frais dans sa mémoire, mais ses responsabilités de père de famille et de psychologue l’avaient éloigné assez vite de cette facette de sa personnalité. C’est pourquoi cette chambre était très tentante avec lui. Et il n’avait guère l’intention de résister à cette tentation. Le professeur s’installa à la place dédiée au joueur et prit la manette entre ses mains. Voyant qu’un jeu était déjà en train de tourner, il éteignit la console, sous le regard accusateur du Goupix encore présent. Drew sentit son regard et lança alors la phrase qui allait au minimum diminuer un peu son appréhension :

« Ça va, j’ai sauvegardé. »

Le Pokémon cessa alors de le fixer, signe qu’il avait su trouver les bons mots. Rangeant le CD dans sa boite, l’ex-joueur chercha dans la Lumy-thèque une ancienne connaissance. Ses yeux se posèrent sur un jeu de combat : « L’épée des âmes 2 ». Les barrières de la mémoire s’ouvrirent, lui rappelant les déculottées magistrales qu’il avait put donner à bon nombre de prétentieux à cette époque sur ce jeu. C’est sans hésiter qu’il lança l’application dans la console, retrouvant des sensations qu’il avait cru perdues à jamais. Afin de ne pas changer la progression de Lumeka, Drew se contenta de lancer un mode Arcade pour vérifier où ses réflexes et l’agilité de ses doigts en étaient restés. Après une première défaite dû au temps nécessaire pour se remémorer les touches, le professeur redémarra le mode de jeu dès qu’il se sentit prêt à faire des étincelles. Malheureusement pour le jeu, ce sont pires que des étincelles qui virent le jour. Pulvérisant 1 à 1 chaque adversaire, la console n’avait déjà plus qu’un seul opposant à lui présenter : L’enfer incarné. Toutefois, un hic se glissa sur l’écran. Une sorte de Spectre semblait se tenir juste derrière le personnage à tabasser, et sa présence semblait lui offrir une régen’ constante de vie. L’ancien PGM ne se souvenait pas de cette créature ni de cette capacité. Le jeu avait-il subit des modifications ? Un patch ? Des DLC ? Bah, qui sait. La plupart des rééditions avaient droit à des ajouts de contenu alors bon, pourquoi pas. L’essentiel était que maintenant, le combat allait pouvoir être assez long pour que Drew utilise ses meilleures techniques.

Mais tandis qu’un homme retrouvait ses années de gloire à travers une manette, une jeune fille elle, répondait à son interlocutrice tandis qu’un professeur se battait pour un objectif ultime : Un paquet de bonbecs. Faisant complètement abstraction de cet affrontement entre un Mécréaaaaaant !!!! et une gourmande, Mélodia se mit à converser avec Lumeka. Celle-ci prit sa main, et dessina les lettres dans sa paume pour qu’elles puissent parler toutes les deux.

Citation :

J.E.T. A. I. T. R. O. U. V. E. E.

Cette première phrase pouvait sembler effrayante ou inquiétante, mais à travers les yeux de la fille du psychologue, on ne trouvait alors que la joie et l’innocence. Un bonheur véritablement communicatif, comme si elle venait d’atteindre le but même de sa vie, que bonheur allait lui permettre de mourir en paix et sans regrets pour vivre l’éternel retour.

Citation :

L.U.M.Y. A. M. I. E. D. U. R. E. V. E.

Lentement mais surement, les mots s’enchainèrent au rythme du glissement du doigt de Mélodia sur la peau de celle avec qui elle espérait se lier.

Citation :

Q. U. E. L. R. E. V. E. E. S. T. L. U. M. Y. ?

Citation :

D. E. V. I. E. N. T. R. E. E. L. ?

Elle gardait sa main contre celle de la jeune rouquine, fermant celle-ci tout en la regardant de par ses yeux chaleureux et son sourire agréable. Mélodia, espérait tellement… Espérait tellement que… Le rêve devienne réalité.


[Ouais désolé mais j'ai besoin de la réponse de Lumy avant de faire un vrai "on rentre voir Drew !" ^o^"]