Sujet: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Jeu 25 Juil - 21:52
Il était tout à fait exténué après avoir effectué tout ce voyage, déjà qu’il s’était fait cette douleur au dos qui semblait tout de même disparaître avec le temps, mais aussi toutes ces égratignures, cela commençait à faire pas mal. Il ne lui restait pas grand-chose à parcourir pour parvenir jusqu'au flanc du volcan, pourtant le crépuscule commençait déjà à se faire voir. Il avait alors longé les falaises, là où la pente était la moins raide et le sol moins chaotique, moins pénible à fouler que vers l’intérieur où le terrain était plus accidenté. Au loin devant lui, l’horizon orangé qui se reflétait sur la mer rappelait toujours que toute belle chose fini toujours par disparaître, pour laisser place à un autre spectacle. Le futur, c’était vraiment quelque chose d’insaisissable mais qui faisait aussi soit rêver, soit faire peur selon les gens. Le lieutenant lui était plutôt angoissé, très tourmenté par cet avenir. Il devait faire un choix décisif et à mesure qu’il se rapprochait de son objectif, son subconscient lui faisait comprendre que le stress était bel et bien présent, même s’il tentait de l’ignorer. En effet il ne lui resterait pas grand-chose à parcourir avant d’atteindre l’entrée du volcan, et il savait que tout se passerait là, à ce moment précis, sans point de non-retour, lui seul et un choix décisif à effectuer.
Ses jambes flageolaient de plus en plus, il était difficile pour lui de maintenir la cadence qu’il avait gardé depuis déjà plusieurs jours, entre ces allés-retours de la ville vers la forêt sans oublier de passer par l’académie, il avait à la fois perdu du temps mais s’était aussi fourré dans des affaires dont il aurait très bien pu se passer. Après tout il s’en doutait un peu. Le destin n’est pas toujours tout droit, il est ondulé, il part dans tous les sens, telle une attraction à sensation forte. Le Pokémon s’assit alors puis se laissa tomber en arrière. Il était désormais impossible pour lui de se relever directement après avoir goûté au rude confort que pouvait être la position allongée sur la roche. Hé bien tant pis il resterait là et s’endormirait jusqu’à ce qu’il ait un peu récupéré de tout ce voyage, tout ça pour une mission qu’il savait importante à ses yeux. Ne surtout jamais lâcher l’affaire et ne pas se laisser déstabiliser. Mais après tout le choix lui appartenait tout entier de modifier ses plans, de repartir de zéro, d’ailleurs quelles conséquences chaque scénarios aurait pu avoir ? Le Maganon était curieux. S’il avait pu prévoir ce qui se serait passé ensuite, il aurait surement choisi ce qui l’avantagerait le mieux, lui oui, mais les autres, en profiteraient-ils de cet avantage ? Les générations suivantes, en seraient-elles meilleures ? Est-ce qu’au contraire une bonne voie pouvait en cacher une vraiment pire que toutes réunies ? Et si modifier ne serait-ce qu’un élément pouvait engendrer des risques toujours plus grands à mesure que l’on se projette dans le futur ? Autant de questions en suspend dont il n’aurait surement jamais de réponses, pourtant les individus dotés de pouvoirs psychiques semblaient en être capable, du moins c’est ce qu’on racontait. Comme toujours la vérité se cachait derrière un voile opaque et on ne se posait pas plus de questions, pensant que le monde était ainsi fait, qu’on ne pouvait plus le changer.
Il ferma les yeux, et tout ce fit rapidement. Il avait vraiment besoin de sommeil, c’était certain. Le sol tremblait à quelques reprises et le grondement périodique du volcan se faisait entendre, mais cela ne perturba en aucun cas le repos du militaire, non au contraire, son subconscient remettait les choses en place, gardant le contenu logique et évacuant tout ce qui était farfelu, impensable.
Le Pokémon feu ouvrit alors les yeux, il se retrouvait dans son bureau situé dans le bâtiment des services secrets de Carmin-sur-mer, une salle constituée essentiellement de roche, du sol au plafond en passant par tous les meubles possible. Aucun élément n’était en bois, cela était d’ailleurs tout à fait compréhensible. Sur le bureau de pierre se trouvait un flacon remplit d’encre ainsi que des feuilles cartonnées spécialement traitées pour résister à une certaine température, il ne lui restait plus qu’à tremper une griffe dans l’encrier et à écrire. Cependant c’était la dernière chose qui le préoccupait à présent. Pourquoi diable s’était-il retrouvé assis sur son fauteuil de pierre, sur son lieu de travail alors qu’il s’était endormi sur les reliefs montagneux d’une île à plusieurs milliers de kilomètres de Kanto ? C’était complètement illogique ! D’un bond il se mit debout puis observa par la fenêtre. Il voyait pourtant bien le port et la mer non loi de là. Intrigué il prit la direction de la porte, l’ouvrit et entra à présent dans une pièce sombre. Au centre se tenait deux piédestaux, supportant chacun une sphère qui brillait, l’une rouge, l’autre bleu, mais alors qu’il s’était avancé par curiosité, également désorienté sachant qu’il s’attendait à atteindre le couloir, la porte se ferma violemment derrière lui, le plongeant un peu plus dans l’obscurité. Sans plus attendre il voulu la rouvrir, mais comme par hasard elle était fermée.
Il porta alors à nouveau son attention vers les deux objets sphériques. Ceux-là au moins on ne pouvait pas les louper, c’était d’ailleurs absurde se dit Basile. Concrètement que devait-il faire avec cela ? Jongler ? Trêve de bavardage, il en choisit une sans hésiter plus longtemps. L’heureuse élu fut donc la rouge. L’autre disparut alors, et tout de suite après la rouge s’évapora en fumée rouge. La pièce se mit à trembler, de l’eau s’infiltra, le Maganon se mit alors à paniquer, ne trouvant plus aucune issue. Le niveau monta rapidement, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer. L’obscurité de la pièce fit à présent place à la lumière du soleil, lumière qui venait d’en haut et lui se trouvait toujours sous la surface comme s’il était à présent en pleine mer. Le rivage ne semblait pas très loin, seulement un mètre de sa position, mais pourtant il ne pouvait même pas bouger, il était comme bloqué, il se débattait dans tous les sens mais rien à faire. C’est alors que des silhouettes apparurent au bord de l’eau bien au sec de l’autre côté de la surface, des silhouettes qu’il reconnaissait très bien pour être celles de ses amis. Ces derniers semblaient observer le Maganon se débattre, le laissant petit à petit dans sa dangereuse position, sans rien faire. Le pokemon feu commençait alors à vraiment désespérer. Il faiblissait de plus en plus, l’oxygène commençait à lui manquer cruellement, l’anxiété qui le parcourrait alors était au plus haut niveau… il allait mourir noyé comme il l’avait toujours redouté. C’est alors que les silhouettes disparurent, réduisant à néant les espoirs du lieutenant. Il arrêta alors de se débattre, son corps coula jusqu’au tréfonds de la mer, une descente qui semblait sans fin, dans les abysses l’enveloppant de plus en plus d’obscurité. Ses flammes s’éteignirent alors et tandis que ses yeux se fermèrent et que ses dernières réserves d’oxygène s’échappèrent de lui, une lueur jaune éblouissante comme un rassemblement de lucioles vint à sa rencontre. Une voix retentit alors dans les oreilles du pokemon feu.
Le choix par omission Au futur te renieront
*Galadrïn…*
Il ferma complètement les yeux et perdit connaissance…
« Basile tu peux toujours faire le bon choix [le bon choix… bon choix… choix] »
Il se réveilla alors en sursaut. Il se retrouvait de nouveau là où il espérait se retrouver depuis le début. Sur cette île au nord de Sinnoh, où il était venu pour effectuer sa mission. Ce cauchemar était vraiment oppressant, le pire c’est qu’il s’en souvenait, il s’était réveillé encore plus mal à l’aise qu’avant. Il regardait alors le ciel étoilé, il faisait bien nuit, la lune se reflétait sur la mer. Il resta assis, pensif, ressassant ce qu’il venait de vivre, pour y trouver une quelconque signification. Il avait soudainement un peu plus froid que prévu, comme souvent dans ces cas là il cru reconnaître la présence d’un spectre, mais comme toujours ils étaient dur à distinguer. Hé bien allez il n’avait qu’à l’emporter dans sa tombe, au moins il n’aurait plus à se préoccuper de son avenir. C’était tellement plus simple de penser de la sorte. Le Maganon se leva alors, se dirigeant vers le bord de la falaise, c’était vraiment haut et ça donnait le vertige.
En était-il arrivé au point de vraiment le faire ? Mettre fin à tout ? Pour quelle raison ? Qu’est-ce que cela apporterait ? N’était-ce pas là un choix venant de lui seul, de son libre arbitre ? Pourquoi pas après tout ? Il ne lui restait plus qu’un pas à faire pour atteindre le vide, cela lui semblait plus simple que toutes les décisions qu’il avait du prendre avant. La décision la plus lâche de sa vie...
Dernière édition par Basile le Mer 23 Avr - 20:30, édité 4 fois
Noctunoir Pokémon Sauvage
Messages : 20 Date de naissance : 24/08/1995 Date d'inscription : 19/10/2012 Âge réel : 29
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Sam 27 Juil - 12:04
Cela faisait bien longtemps que j’étais arrivé sur cette île, dont la variété des paysages était extraordinaire pour un si petit lieu. Bien longtemps, oui... je ne pouvais cependant donner de date précise. Des mois ou des années ? Je n’y avais peut-être pas assez prêté attention. Habitué à vivre dans un monde où l’aujourd’hui était éternel, où l’instant présent était aussi celui du passé et du futur, le temps n’avait que peu de valeur pour moi, qui était pourtant l’un des rares à avoir passé le plus de temps dans une époque vivante.
Le temps n’était pas une règle avec laquelle il fallait jouer. Cela semblait simple à comprendre et à assimiler. Et pourtant, la plupart des êtres vivants peuplant ce monde rêvaient secrètement ou ouvertement d’arrêter le temps, afin de profiter un peu plus du monde présent. D’autres souhaitaient connaître leur avenir afin de choisir la meilleure voie pour eux. Et certains voulaient le remonter, par nostalgie ou pour corriger leurs erreurs passées. Cette valeur abstraite, le temps, était au final aussi insaisissable et convoitée que fragile. La moindre action entreprise pouvait changer le destin du monde entier quelques siècles plus tard. Comme j’avais eu l’occasion de le lire un jour, « A cause du clou, le fer fut perdu. A cause du fer, le cheval fut perdu. A cause du cheval, le message fut perdu. A cause du message, la bataille fut perdue. A cause de la bataille, la guerre fut perdue. A cause de la guerre, la Liberté fut perdue. Tout ça pour un simple clou. »
Etre conscient de vivre avait un prix. Celui de se préoccuper de sa vie future. Ainsi, les êtres qui possédaient cette conscience ne parvenaient jamais à vivre pleinement, j’en suis l’exemple parfait. Tant de questions se bousculaient dans mon esprit. Et les réponses que j’avais obtenu, bien que satisfaisantes, ne faisaient que relancer d’autres interrogations, pour la plupart... sans parler de cette rencontre avec le Pokémon mythique Mewtwo, qui ne s’était guère révélée bien concluante. Ainsi, j’avais poursuivi mes observations sur les individus, humains ou Pokémon, habitant cette île du nord de... comment appelaient-ils cela, déjà... Sinnoh, une région. D’après ce que j’avais ouïe dire, c’est dans cette même région que la première espèce de Noctunoir fut découverte, cependant les Skelenox, eux, mon premier stade, l’ont été dans une région se nommant Hoenn. J’aurais apprécié en savoir plus, mais je dû me contenter de cela. Quoiqu’il en soit, aucun humain n’avait encore tenté de me « capturer » dans un de leurs instruments rouges et blancs, certainement parce que je me déplaçais essentiellement de nuit, et que mon statut de spectre m’assurait une peur instantanée chez les humains. D’après ce qu’on disait, il faisait bon de vivre dans ces balles, elles contenaient un univers holographique spécialement préparé pour chaque espèce, ou tout au moins chaque type, de Pokémon. Certains d’entre eux semblaient cependant préférer être libres, et un nombre non-négligeable de « dresseurs » imposaient même à leurs Pokémon la liberté, à quelques exceptions près. Il était donc intéressant de noter que la relation entre les humains et les Pokémon évoluaient ces dernières années, pour passer d’un statut de maître et apprenti à un statut amical et hiérarchiquement égal.
Je m’égarais. Les pensées étaient si facilement malléables. J’ai commencé à réfléchir sur les conséquences des actions dans le temps, et me voilà en train de penser à la relation entre les humains et les Pokémon, mon sujet préféré. Méditant à l’orée de la forêt, juste avant le plage, j’avais regardé le soleil se coucher. Pour moi, ceci était toujours un spectacle extraordinaire, et c’est la raison pour laquelle je ne manquais aucun lever ou coucher de soleil. Toute cette lumière bienfaisante, toute cette palette de couleur, du rouge, du jaune, du rose, de l’orange, cela dans un ciel bleu prenant petit à petit ces couleurs à l’horizon, et se reflétant sur la grande étendue d’onde, calme et profonde. Ce contexte était impeccable pour réfléchir, le soir. Mais à présent, il faisait sombre. Le soleil était complètement parti et il ne restait plus qu’une lueur pâle au lointain, tandis que les étoiles se montraient timidement et que la lune reprenait sa place de maîtresse de la nuit. Cependant, une deuxième source de lumière pouvait être aperçue, depuis l’endroit où j’étais posté. Comme s’il s’agissait d’une torche. Bien évidemment, de là où j’étais, je ne pouvais distinguer le sujet de mon observation précisément, cependant il me sembla bouger à plusieurs reprises. Serait-ce un Pokémon de type Feu ? Mais pourquoi se montrer ainsi la nuit, au bord d’une falaise de la montagne, donnant directement sur la mer ? Un volcan se trouvait pourtant près d’ici.
Sans plus attendre, j’usai de ma faculté de téléportation, et me retrouvai aussitôt à quelques mètres du Maganon intrigant, pour constater avec stupeur qu’il ne suffisait pour lui de ne réaliser plus qu’un pas, et il serait à la merci des flots. Diantre, qu’avait-il donc en tête ? Croisant les bras et m’avançant un peu vers lui en flottant quelques centimètres au dessus du sol, je décidai d’occulter ma méfiance pour cette fois et lui posai ma question, assez fortement pour qu’il puisse l’entendre clairement.
-Que croyez-vous faire ainsi ?
Bien que j’eus déjà quelques options en tête, je préférai m’en assurer et agir en conséquence. S’il devenait violent, je disposais d’assez de ressources pour me défendre, et s’il était pacifique, nous pourrions éventuellement tirer bénéfices de cette rencontre. Aucun désavantage n’était apparemment présent.
Basile Lieutenant des services secrets Pokémon
Messages : 211 Date de naissance : 01/10/1990 Date d'inscription : 22/02/2012 Âge réel : 34 Localisation : Carmin-sur-mer
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Dim 28 Juil - 1:16
Il regardait en bas, l'air pensif. Cela serait vite terminé et il n'aurait plus rien à se préoccuper dans l'au-delà, ce qui en soit pouvait paraître totalement égoïste. Abandonner de son propre grès toute responsabilité ainsi que couper tout lien avec son entourage en un instant avait de quoi être brutal. Un frisson parcourut alors le Maganon et la présence qu'il pensait avoir déniché se révéla alors exacte.
- Que croyez-vous faire ainsi ?
Il se retourna alors vers l'émetteur. Il s'agissait d'un spectre qui brillait autant de sa présence que ne pouvait s'en vanter le Maganon. Pratiquement même taille et volume. C'était une espèce qu'il n'avait jamais rencontré au préalable, mais cette particularité allouée aux cyclopes il pouvait la rapprocher aux Skelenox et aux Teraclopes. Sans doute s'agissait-il d'un stade évolué de ce dernier. Lorsqu'il eu finit de le dévisager, il prit le temps de partir dans une réflexion à haute voix.
- C'est étrange, j'avais pourtant tous les éléments à disposition pour que rien ne m'empêche de prendre cette décision - mis à part mon libre arbitre, soit dit en passant qui m'aurait permis à tout moment de me refuser à ce sombre dessein - que puis-je donc espérer maintenant que l'on m'impose un autre facteur de décision, de par votre présence, je vais devoir vous écouter. Si par bonheur vous arriviez à altérer mon jugement et que celui-ci me fasse prendre une bonne ou une mauvaise décision qui changerait encore mon avenir, je ne vous en serez que gré de l'opportunité offerte ou bien je vous en voudrais pour toujours. Cependant j'ai toujours le choix de vous ignorer, de faire ce que je devais faire au préalable sauf qu'à présent vous êtes un facteur de plus dans les possibilités infinies, mais dans un autre cas qui me dit que vous me laisserez faire ? Si ça se trouve vous m'en empêcherez, je serais donc contraint de voir refuser ma décision, voir à la réitérer plus tard lorsque vous ne serez plus là.
Basile se mit alors à sourire d'une façon plutôt mesquine. - Et si je tentais de réduire à néant vos tentatives de blocage, c'est dans ce cas vous qui risqueriez d'en faire en partie les frais, si je vous disais que je possède une technique me permettant de battre un spectre, me craindriez-vous davantage ? Par ailleurs j'altérerais aussi mon futur et celui de beaucoup de génération si je choisis la voie de vous supprimer. Par contre si par votre seule réflexe de défense vous provoquiez ma fin alors que vous ne la vouliez pas, tout autre chose se passerait. Et si je bluffais justement pour vous faire peur ? S'il se trouvait que je ne possédais pas une telle technique, je serais tout à fait à votre merci, vous seriez maître de mon destin, mais vous bloqueriez mon libre arbitre.
Puis le Maganon se tourna de nouveau face à la mer. - Mais si je vous disais que je suis en réalité pris de vertige rien que de voir la hauteur de cette falaise, cela vous rassurerait-il de savoir que j'ai justement peur de franchir le pas ? Ou alors vous n'étiez venu ici qu'en tant que spectateur et cela vous est bien égal de savoir si je saute ou non, alors que de part votre seule question vous teniez uniquement à vous assurer du sérieux de ma décision, si j'avais vraiment fait ce choix, si j'y avais bien réfléchi et pourquoi. En gros je me demanderais à l'heure actuelle pourquoi je vous ferai un monologue sur toute les possibilités qui s'offrent à moi, sur tous ces futurs qui se profilent à l'horizon pour nous deux. Vous pourriez tout aussi bien être une illusion, une dernière tentative désespérée de mon esprit de bien réfléchir au choix que je fais.
Ensuite il leva les yeux au ciel.
- D'ailleurs si ça se trouve il s'agit d'un autre cauchemar, et je suis encore en train de dormir paisiblement pour me préparer à accomplir mon destin le lendemain matin, ce qui impliquerait que je pourrais faire n'importe quoi dans ce cauchemar, que vous n'êtes donc pas réel et que je parle vraisemblablement tout seul, tel un fou allié. Mais après tout, dans tous les cas, c'est toujours vous, et vous seul à qui j'aurais à faire durant les prochaines minutes.
Il se retourna enfin de nouveau vers le spectre.
- N'est-ce pas ?
A vrai dire le Maganon commençait à délirer. A présent pour lui l'illusion et la réalité n'avait plus aucun sens et il commençait à se croire tout permis.
Il se mit alors à ricaner dans son coin, tellement il trouvait tout ceci absurde, toute sa vie, tout ce qu'il avait accomplie, en un instant n'avait plus aucun sens. Ce qu'il était par le passé il n'en avait plus aucune idée, ce qu'il était à présent n'avait pas plus d'importance, son avenir par contre il se jouait ici et maintenant.
Si ce Noctunoir était présent à ce moment, cela avait peut-être une quelconque importance, mais ça qu'on l'ai dit ou non au Pokemon feu, il s'en serait bien foutu vu jusqu'à quel point il était tombé bas...
Noctunoir Pokémon Sauvage
Messages : 20 Date de naissance : 24/08/1995 Date d'inscription : 19/10/2012 Âge réel : 29
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Dim 28 Juil - 14:13
Fascinant. Dans ce Pokémon de type Feu semblait être mené un rude combat intérieur. Il venait de m’énoncer une dizaine de possibilités qui s’offraient à nous -principalement à lui- au gré de cette rencontre et hésitait apparemment à mettre fin à ses jours. Des suicides, j’en ai vu un certain nombre, là d’où je viens. Cependant, je connaissais le contexte de leurs choix, contrairement au moment présent, où je ne savais pas quelle était la raison qui poussait ce Maganon à réaliser une telle action. Il était encore intéressant de noter à quel point le conscient pouvait se révéler être une véritable source de problèmes, dans un cas comme ceci, par exemple. Il n’avait juste qu’à effectuer un pas. Mettre un pied devant l’autre, avancer, qu’importe les mots, une chose était sûre, en l’espace d’une seule petite seconde, tout pouvait être terminé pour lui, et sa volonté pouvait être réalisée. Pourtant, comme si un mur invisible se trouvait devant lui, il ne le faisait pas ; et il était presque certain qu’il serait encore dans cette posture dans plus d’une heure. Mais l’esprit, lui, refusait d’avancer, en proie à toutes les interrogations, conscientes et inconscientes, qu’il subissait et auxquelles il ne pouvait répondre. « Est-ce que ça va faire mal ? Est-ce que je vais le regretter ? Est-ce que je vais rater ? Et s’il me restait des choses merveilleuses à vivre ? Et que penseront mes proches ? », plus l’on tentait de répondre à ces questions, et plus d’autres survenaient tout à coup. Tout cela résultait au final en une incapacité de « franchir le pas », au sens propre comme au sens figuré du terme. Je me décidai alors à répondre à sa question simple, avec plus ou moins de précision.
-En effet. Cependant, même si je ne puis vous le prouver, je peux vous affirmer ma véritable présence en ces lieux, autant que la vôtre, et autant que la véracité de l’endroit où nous nous trouvons : une falaise. Elle n’est point illusoire ni onirique. A vous de me croire ou non, et comme vous l’avez si bien dit par vous-même, à partir de maintenant, deux embranchements principaux s’offrent à vous : soit vous décidez de me croire et vous prenez donc en compte ce que je vous dis à l’instant même, soit vous décidez de ne pas me croire et à partir de là, vous pouvez aussi bien avoir cessé d’écouter ce que je clame depuis quelques secondes, ou alors tout de même vous y intéresser, parce qu’au final, vous vous dites que votre esprit n’a peut-être pas si tort que ça d’essayer de vous empêcher de commettre un acte irréparable. Toutefois, je me dois de vous informer d’une chose. Je ne suis point un ange gardien, et chercher à vous préserver de la mort n’est pas un rôle qui me revient. Cela serait contraire aux principes que je me suis imposé, ou plutôt qui m’ont été implicitement imposés, lors de ma venue ici. Je suis ici pour chercher à comprendre ce qui vous pousse à vous mettre dans une telle situation et à vous faire réfléchir sur vous-même. Si vous voulez sauter, alors sautez ; je ne vous y empêcherai point. Mes bras sont croisés et, à moins que vous ne soyez habité de quelques soudaines pulsions hostiles envers moi, ils le resteront.
Comme pour prouver un peu plus la véracité de mes dires, je resserrai un peu plus l’étreinte entre mes deux bras, puis poursuivi.
-Je sais que nous, les Noctunoir, sommes réputés pour être des passeurs du monde des vivants au monde des esprits. Néanmoins, aucun plaisir particulier n’est à retirer de cette action macabre. Voilà pourquoi si je n’ai aucune raison de vous maintenir en vie, je n’en dispose pas plus de vous pousser à commettre l’action que vous souhaitez entreprendre.
Je m’avançai alors lentement vers lui, puis, tout en le fixant, vint me poster juste au dessus du vide qui lui faisait face, flottant grâce à ma faculté de lévitation, propriété typique des spectres.
-Un ami m’a dit, un jour « Ce qui compte, ce n'est pas de vivre le plus longtemps possible... mais ce qu'on accomplit pendant le temps qui nous est imparti. » La question que vous devez vous poser, ce n’est pas « Est-ce que j’ai assez vécu ? Est-ce qu’il est temps pour moi de partir ? », mais « Suis-je satisfait de ma vie ? Ai-je vraiment trouvé et réalisé mon accomplissement personnel ? ». Lorsque l’on quitte ce monde, il est souvent dit de nous que l’on repose en paix. Pourtant, reposer en paix ne fait justement-il pas référence à s’endormir pour toujours en n’ayant aucun regret ? Réfléchissez. Constatez. Vous désirez quitter ce monde maintenant, mais dans le même temps, vous vous inquiétiez pour votre avenir. N’est-ce pas là légèrement antithétique ? Votre accomplissement personnel. Pensez-y. L’avez-vous trouvé ? L’avez-vous concrétisé ? Pouvez-vous prétendre disparaître sans remords aucuns ?
Bien entendu, je parlais plus que jamais en connaissance de cause, ayant moi-même trouvé il y a peu mon propre accomplissement personnel, qui aurait dû causer ma perte. Et à ce moment, la dernière question que je m’étais posée avait trouvé réponse. Je n’avais aucun regret. J’avais trouvé ma voie. Je n’avais plus le sentiment de n’être pas maître de ma vie. Tant d’êtres vivants quittaient ce monde sans en avoir pris conscience. Je ne connaissais pas ce Maganon, mais tous les indices concordaient pour montrer que ce n’était son cas à lui non plus. Qui sait ce qu’il aurait pu se passer si je n’étais pas arrivé. Quoiqu’il en soit, j’espérais avoir posé les bonnes questions. L’altruisme était un sentiment nouveau pour moi et je me devais de l’expérimenter.
Basile Lieutenant des services secrets Pokémon
Messages : 211 Date de naissance : 01/10/1990 Date d'inscription : 22/02/2012 Âge réel : 34 Localisation : Carmin-sur-mer
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Jeu 1 Aoû - 23:27
Le maganon redevint alors un peu plus lucide suite à ces mots.
En tout cas une chose était sûre, il n’était pas dans un cauchemar car tout ce qu’il venait d’entendre était bigrement recherché et pesé, son inconscient n’aurait donc jamais pu créer une telle présence aussi oratoire et brillante que ne l’était ce Noctunoir. Il devait avoir vécu longtemps et avait profité de centaines voire de milliers d’années d’expérience pour se permettre un tel recul sur les événements et une objectivité à toute épreuve. En gros c’était clair et net, il était 100 fois plus sage que le Maganon et il était surement le plus à même de se prononcer sur son sort qui lui taraudait l’esprit.
Ce qu’il en avait retenu c’est qu’il n’y avait pas de choix plus judicieux qu’un autre, qu’apparemment tout ce qui comptait au final c’est de ressentir le fait qu’on n’ait plus aucun remord, qu’on soit certain de l’issue, à présent et pour toujours même après la mort bref, la paix éternelle.
En tout cas l’accomplissement personnel comme le suggérait le spectre, il était loin de l’avoir atteint. Qu’est-ce que cela voulait dire concrètement ? Et si justement cela consistait à ce que tous ses soucis s’en aillent ? Dans ce cas, il lui faudrait bien plus qu’une vie pour y parvenir. De plus tout ce qu’il a vécu était tellement ancré dans son subconscient qu’une part d’amertume le poussait à ne jamais être totalement tranquille, toujours pris par ces fantômes d’un autre temps qui lui dictaient une route à prendre afin de satisfaire ses désirs les plus égoïstes.
- J’imagine que vous ne me conseillerez pas sur la décision à prendre. Si je devais réfléchir sur moi-même je pense que je ne serais pas prêt de trouver le repos avant plusieurs années, pour cela il faudrait justement que ma vie ne s’arrête pas là.
Il soupira
- Vous m’avez au moins fait prendre conscience que le suicide n’était pas une solution en soit, mais alors mon esprit continuera à être malmené par tout un tas d’interrogations jusqu’à ce que je n’en puisse plus, je souhaite justement ne pas tomber dans une dépression similaire a celle-ci qui m’empêche d’avancer. J’ai en réalité besoin de soutien, pas forcément pour prendre une décision, mais pour m’encourager à faire face à ces interrogations qui m’attaquent telles des épines aqueuses et glaciales dans tout mon être. Je veux juste qu’on m’éclaire davantage sur mon chemin brumeux, vos explications son bien trop compliquées pour moi qui ne suis qu’un simple guerrier en recherche de justice. La sagesse et moi ça fait deux et j’ai souvent agit de façon absurde. Je n’ai jamais eu l’idée de me remettre en question, à chaque fois ce sont les autres qui m’ont secoué pour me redresser et repartir pour de bon. Dans ce cas précis vous serez la n-ième personne à le faire à votre tour. Seulement je vous l’ai dis, rien ne vous empêche de m’ignorer, tout comme rien ne vous oblige à m’aider, dans toutes ces innombrables possibilités en faisant fi dès à présent de ma volonté de mettre fin à mes jours.
Il se retourna puis fit cinq mètres en avant pour s’éloigner du bord, il se retourna de nouveau face au Noctunoir pour finir par s’asseoir en tailleur.
- Dès à présent je vous le garantie, c’est cette décision que je choisi. Ma vie se prolongera donc un peu plus. A présent que ce facteur plutôt déplaisant n’entrave plus notre conversation, permettez-moi de vous demander d’être un peu plus clair. Vous savez je suis un peu abruti par moment et mes cinq ans à l’armée ont un peu ramolli mes facultés mentale qui ne vont pas plus loin que mon apprentissages en tactique militaire, de même que mon évolution il y a deux ans est encore assez récente pour que je puisse totalement comprendre toutes les possibilités offerte par mon organisme, mais passons, ceci n’a aucun intérêt à vos yeux j’imagine. Je ne suis qu’un gamin à côté de vous, il me faut donc quelque chose de plus pédagogique pour que je comprenne. La théorie c’est bien, mais la pratique c’est aussi très intéressant. Auriez-vous quelque chose à me proposer ? Il n’y a que comme cela que ça rentre bien avec moi. Ceci, et les baffes d’un Mackogneur en plein possession de ses moyens, oh rien de bien folichon, juste une anecdote.
*Et Arceus peut me croire que les baffes du Colonel sont vraiment inoubliables*
- Si cela devait uniquement dépendre de moi je pense que je ferais tout un tas de bêtise. Vous pouvez bien faire quelque chose pour moi tout en gardant vos distances sur mon libre arbitre ? Après tout c’est bien cela que vous redoutez d’altérer, n’ai-je pas raison ?
Noctunoir Pokémon Sauvage
Messages : 20 Date de naissance : 24/08/1995 Date d'inscription : 19/10/2012 Âge réel : 29
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Dim 4 Aoû - 14:38
L’armée ? Oh, oui, j’en avais quelques fois entendu parler. Les forces de l’ordre de cette époque, en quelque sorte. Il s’agissait de la puissance d’attaque ou de défense d’un territoire, tout un groupe qui faisait aussi régner l’ordre et la justice à l’intérieur-même de ce territoire. Cela était comparable au groupe que dirigeait le shérif Magnézone, à l’époque où je m’étais rendu pour tenter mes actions insensées. Cependant, en ces temps-ci, cette force militaire semblait être dirigée par des humains et non par des Pokémon, ce qui n’était point étonnant pour autant. Les Pokémon civilisés se trouvaient être encore plutôt rares, ici. Ainsi donc, ce Maganon en avait fait partie, et ce pendant cinq années de son existence. Cela pouvait permettre d’expliquer d’où venaient tous les soucis dont il avait fait allusion auparavant, les responsabilités qu’il avait étaient peut-être trop importantes pour lui. Quoiqu’il en soit, il était revenu sur sa décision, et comme pour le prouver, s’était éloigné du bord et s’était assit. De mon côté, je m’avançai de seulement quelques centimètres pour prendre la place qu’il occupait auparavant, toujours en fixant cette torche vivante. Il souhaitait donc passer à la pratique ? Cela pouvait signifier un nombre non-négligeable de possibilités, j’allais devoir lui quérir quelques précisions avant de tenter quoi que ce soit. De plus il semblait rejeter le fait de devoir réfléchir sur lui-même, convaincu qu’il n’en serait pas capable. C’était une erreur de penser de la sorte, et je me devais de le lui expliquer également.
-C’est effectivement le cas. Vous êtes seul juge de votre destinée. Quant à savoir si je peux quelque chose pour vous, je vais devoir éclaircir quelques petits points, et vous de même avec moi, avant de réaliser quelque action regrettable. La sagesse est une vertu qui s’acquiert, cher Maganon. Nous ne sommes pas nés sages, et personne ne le sera jamais. Il n’est pas plus difficile pour vous que pour moi de réfléchir sur soi-même ; il faut simplement développer cette sagesse. C’est pourquoi vous ne devez pas vous focaliser sur la pratique uniquement, mais bien sur la théorie ; sans quoi, jamais vous n’irez de l’avant. Et je ne vois pas signe d’un éventuel compagnon à vos côtés, me laissant supposer que vous êtes seul, c’est donc à vous-même de vous remettre en question et de vous secouer, comme vous dites, sans aide extérieure aucune. C’est la raison pour laquelle, si je puis faire quelque chose pour vous aider à vous décider, je ferai en sorte de ne pas miser seulement sur la pratique. De plus, il me semble que je n’ai pas été assez clair sur un point particulier. Je vous sens perturbé à l’idée d’être en paix avec soi-même, il me semble donc important pour moi de clarifier une chose. Il ne s’agit pas de vous débarrasser de la totalité de vos problèmes, de vos mauvais souvenirs passés ; là n’est pas le but, car c’est impossible. Il s’agit de les accepter, de vivre avec, de pouvoir les regarder d’un œil objectif sans qu’ils n’influent dans nos émotions. Des mauvais souvenirs, vous pouvez en avoir, vous devez même être conscient que vous en avez et ne pas les rejeter, les accepter, pour qu’ils ne soient pas des regrets, mais simplement des étapes difficiles de votre vie, comme chacun de nous en a eu. Pour vous illustrer, il s’agit du même procédé que lorsque quelqu’un « fait son deuil », comme on le dit. Le concerné a perdu la vie, oui, nous le savons, et nous ne le nions pas, nous vivons simplement avec.
Je préférai faire une pause après tout ce monologue, afin de ne pas le perdre davantage, il avait très clairement laissé entendre qu’il n’arrivait quelques fois pas à me suivre. C’est après quelques secondes de silence que je repris.
-Maintenant c’est à mon tour de vous demander des explications. Qu’entendez-vous par « quelque chose à me proposer » ? La pratique est une notion très vague, vous savez. J’ai besoin de plus de renseignements pour accéder à votre requête. Que cherchez-vous exactement ?
Basile Lieutenant des services secrets Pokémon
Messages : 211 Date de naissance : 01/10/1990 Date d'inscription : 22/02/2012 Âge réel : 34 Localisation : Carmin-sur-mer
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Sam 21 Sep - 20:47
Alors c'est tout ? Il s'agissait de réfléchir sur soi-même, d'accepter son passé pour ainsi vivre en paix et devenir de cette façon quelqu'un d'éclairé, de sage ? Quel miracle tout de même qu'il ait pu comprendre son interlocuteur, du moins il en avait saisi l'essence, c'était déjà ça.
Pour ainsi dire il devait faire face à son lourd passé, tandis qu'il avait dû effectuer un effort assez surprenant afin de revenir à la raison, à une époque où la haine le rongeait. S'il ne l'avait pas rencontré "lui", il ne serait jamais ici présent en face d'un Noctunoir. Toutefois si ce même individu se trouvait à ses côtés à ce moment il ne lui aurait pas fallu longtemps pour se ressaisir. En effet certaines personnes avaient ce don pour réconforter et redonner goût à la vie en un instant, mais pour combien de temps ?
Le spectre envisageait une toute autre manière de voir les choses. En gros, plutôt que de faire confiance aux autres pour se tirer d'une sale affaire, faire plutôt confiance à soi-même, à son raisonnement, à sa capacité à rester maître de ses émotions, garder son sang-froid et ne pas agir sans réfléchir. Ce genre de chose lui était devenu tout à fait paradoxal à partir du moment où il avait intégré l'armée: "faites-ci", "faites-ça", "vous n'oseriez pas désobéir n'est-ce pas Lieutenant ?", "contentez vous d’exécuter les ordres soldat".
En seulement quelques année il était passé de vagabond libre comme l'air, sans aucun maître ni loi, en prise à n'importe quelle décision aussi bien morale qu'immorale, vers un bon petit toutou, apprenant les bonnes manières, le respect, la volonté de progresser. Mais il s'était fait de nombreux amis très loyaux, il ne faudrait pas l'oublier.
Pour lui au final cela se résumait à une boîte que vous remplissez de mauvaises et de bonne choses, puis on mélange le tout, ce qui en ressort n'a rien de blanc ou de noir, ce n'est que du gris et à l'intérieur les idées s'entrechoquent, leur volonté est d'être toujours plus forte que les autres, une bataille s'engage menant la plupart du temps à une auto-destruction de ce récipient, suivi de l'annihilation de l'être, puis un déferlement chaotique menant à la perte, le désir de mourir, de faire cesser cette véhémence spirituelle n'ayant désormais plus ni queue ni tête. Point de rédemption, point de paix dans l'au delà, mais un éternel combat contre la cruauté de la vie, un désir de vengeance permanent.
Le repos éternel ? C'est la plus grosse connerie qu'il ait entendu de sa vie. Inadmissible ! Inconcevable !
...
Et si il acceptait son sort ? S'il assumait entièrement son passé, s'il devenait plus sage ?
...
Que deviendrait-il alors ensuite ? Est-ce qu'il serait toujours lui-même ? Aurait-il la même volonté, ou alors deviendrait-il quelqu'un de passif, tout comme ce Noctunoir ? Cette flamme en lui sera-t-elle toujours active, ou bien diminuera-t-elle ? Qu'est-ce qu'une vie sans passion ? Qu'est-ce qu'une vie sans idéal ? Comment ne plus écouter son égo ?
Qu'est-ce que la sagesse ?
Le maganon respira alors un bon coup puis fini par répondre au Noctunoir.
- Je sais les spectres réputés pour leurs illusions. Ce que je vous demande c'est de me mettre dans une situation délicate, me confronter à un choix cornélien. Une sorte de simulation où je pourrais réfléchir sur moi, sur mon égo, me remettre en question et trouver pourquoi pas un chemin vers lequel je n'avais jamais osé m'aventurer. Jusque là je n'avais pas pris le temps de réfléchir sur le sens de ma vie. Ces derniers temps toutes mes décisions étaient dicté par ce que j'étais devenu, un soldat au service de l'armée qui recevait des ordres. J'ai perdu cette faculté de prendre du recul sur les choses, mon passé accidenté ne m'a pas permis de rester aussi calme que je veux le faire paraître, ce n'est pas un démon qui se cache dans mes souvenirs...
Puis fronçant les sourcils il regarda avec insistance le cyclope.
- ... non c'est pire, c'est l'enfer lui-même !
Suivit d'un bon petit moment de silence et d'un regard pénétrant. On entendait seulement les vagues frapper contre la falaise rocheuse. Son visage redevint un peu plus calme au bout d'un moment.
- Est-ce que vous pensez pouvoir m'accorder ce genre d'épreuve ?
Noctunoir Pokémon Sauvage
Messages : 20 Date de naissance : 24/08/1995 Date d'inscription : 19/10/2012 Âge réel : 29
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Lun 28 Oct - 12:10
Une chose était évidente, ce Maganon était vraiment décidé à passer cette fameuse épreuve. A ce stade, je me sentais presque comme un psychologue devant son patient. Infortunément, il semblait placer de trop grands espoirs en moi et malgré mes capacités supérieures à la moyenne, il m’était impossible d’accéder à sa requête. Les spectres sont en général capables de réaliser en effet quelques petites illusions, afin de faire des farces aux autres animaux comme ils en ont l’habitude. Une illusion aussi puissante que ce qu’il me demandait relevait de psychisme d’un niveau assez élevé. D’autant plus qu’une illusion devenait bien plus exigeante en énergie et concentration quand la cible s’y attendait, le but d’une illusion étant justement de tromper la personne. Ce serait comme tendre un piège à quelqu’un tout en le réalisant devant lui.
Cependant, une idée me traversa l’esprit...
Pourquoi ne pas mettre à profit cette croyance que je puisse mettre en œuvre de telles illusions ? Peut-être était-il possible de ne faire naître ces illusions uniquement dans son esprit, sans que cela ne passe véritablement par mes propres pouvoirs. Je n’avais jamais songé à cela auparavant, mais il me semblait que ce fusse réalisable. En lui donnant l’illusion que j’avais de grands pouvoirs, il pourrait éventuellement me prendre pour un maître illusionniste. A partir de là, il serait facile d’introduire en lui des petites idées, qui croitraient d’elles-mêmes dans son esprit, à cause de son imagination. Deux contraintes s’imposeraient néanmoins à moi. La première, c’est qu’il faudrait que je sois suffisamment précis dans les idées que je voudrais lui transmettre pour qu’elles grandissent dans le sens où je veux aller. La seconde, c’est que je ne pourrai pas observer l’illusion moi-même puisqu’elle ne se produira que dans son imagination, et il m’est impossible de voir ce que les autres voient. Malgré tout, je me pensais capable de gérer ces deux contraintes assez aisément. Et puis, procéder comme ceci avait aussi un avantage indéniable : tous les souvenirs de ce Maganon pourraient intervenir alors même que je ne les connais pas, puisqu’il s’agissait de son âme qui produirait ces illusions et non la mienne.
-Je vois et comprends votre requête, très cher Maganon. Aussi j’accepte de vous fournir cette aide que vous attendez. Cependant, je ne vous préviendrai que sur une seule chose. Si l’enfer se cache dans vos souvenirs, il va très certainement refaire surface. Sachez qu’à tout moment il m’est possible de revenir en arrière, mais cela ne vous avancera pas. Vous devrez donc faire face. N’oubliez tout de même pas que vous êtes un maître des flammes et que ce décor infernal est, en conséquence, censé s’accorder avec vous. Dans votre élément, vous êtes le dompteur.
Ces avertissements et conseils mis en place, je pouvais alors me lancer. Décroisant les bras, je m’avançai vers le Pokémon ardent, jusqu’à arriver à plus ou moins deux mètres de lui. J’entrouvrai alors la grande bouche fissurant mon corps spectral, puis fit apparaître un feu follet dans chacune de mes mains. Ces gestes ne servaient à rien en eux-mêmes, mais il serait plus impressionnant pour le Maganon de voir l’illusion débuter ainsi qu’en restant immobile, et son effet prendrait donc mieux.
-Nous pouvons donc commencer...
Et je m’appliquai alors à débuter cette mascarade. Dès à présent, pour moi, tout fonctionnait en hypothèse, mais il était peu probable que je me trompe. Le Maganon pouvait d’ores et déjà constater les flammèches violettes dans mes mains s’animer vivement, grossir, grossir, jusqu’à me consumer petit à petit, en commençant par les bras, puis finissant pas m’engloutir entièrement, tandis que mes cendres tombèrent sur le sol d’un décor qui ne ressemblait déjà plus à une montagne solide, mais à un tableau de peinture dont le bleu marine de la nuit semblait doucement couler sur le relief.
A partir de là, la première partie de cette épreuve pouvait commencer.
Si j’avais retenu quelque chose du récit de ce Pokémon, c’est bien qu’il avait fait partie de l’armée, assez longtemps pour que cela puisse limiter ses capacités de réflexion, et, qui sait, affectives. Il était donc temps de voir jusqu’à quel point. Et c’est ainsi que mon propre tas de cendre au sol se mit à bouger, comme si quelque chose gigotait à l’intérieur. Et à présent, le Maganon pouvait distinctement voir l’être le plus cher à ses yeux, celui ou celle pour lequel son amour fut le plus grand de toute sa vie, qu’il soit toujours vivant ou décédé, se lever depuis cette poudre grisonnante, tel un phœnix renaissant de ses cendres. Je ne pouvais bien entendu pas voir quel était cet être, mais il était certainement en train de regarder le Pokémon flamboyant avec un air doux. Je laissai quelques secondes défiler lorsque je fis apparaître un deuxième être, à la droite du Maganon. Ce deuxième être représentant l’autorité suprême aux yeux du Pokémon Feu, un être face auquel il n’oserait jamais contester les ordres. Ce deuxième être regarderait le premier, et, d’un ton abrupt, ordonnerait au Maganon de se débarrasser de l’être cher immédiatement, prétextant qu’il ne s’agit là que d’une illusion créée pour le déstabiliser. Bien entendu, ce supérieur omettrait volontairement de préciser qu’il est lui-même issu d’une illusion.
Ceci était le premier choix pour le militaire. Il n’y avait pas de mauvaise réponse, juste une situation concrète pour que je puisse moi-même mieux comprendre sa situation.
[N'hésite pas à venir me parler sur Skype si t'as besoin de précisions mais ça je pense que tu le sais, et aussi, finalement j'ai opté pour un truc plus simple je pense : c'est moi qui donne les directives de l'illusion, où ça mène, les grandes lignes etc..., mais c'est toi qui gère les détails comme par exemple l'identité des deux êtres. Je préfère de cette manière vu que tu connais Basile bien mieux que moi (encore heureux) et je pense que tu sauras mieux que moi placer qui ou quoi dans quelle situation. De toute façon encore une fois on peut s'arranger par Skype.]
Basile Lieutenant des services secrets Pokémon
Messages : 211 Date de naissance : 01/10/1990 Date d'inscription : 22/02/2012 Âge réel : 34 Localisation : Carmin-sur-mer
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Jeu 2 Jan - 14:42
Un air de satisfaction parcourrait le Maganon. Son interlocuteur immatériel semblait d’accord pour commencer l’expérience, non sans une pointe d’hésitation qui se voyait.
C’est ainsi que dans ces deux mains apparurent deux flammes violacées, non pas bleue comme la plupart des feu-follets. Ceux-ci semblaient… différents. Ils prenaient de l’ampleur petit à petit, laissant le corps du spectre s’évanouir comme consumé par ces flammes toujours plus voraces. C’est ainsi que ses yeux se mirent à écarter la réalité de leur champs de vision pour qu’à présent un nouveau décor s’offre à lui et…
- …gez-vous Lieuten……… entendez………………….plosion ?
Les images venaient petit à petit, mais restaient toujours imprécises, comme s’il venait de boire un litre de saké d’une traite. Pourtant il lui semblait entendre une voix et non loin de lui quelqu’un était présent. C’était une voix assez robuste tout comme l’était sa silhouette.
A présent le décor se faisait beaucoup plus précis, il voyait bien à présent celui qui était à côté de lui, un Mackogneur habillé en tenu kaki et un béret vert avec une insigne de colonel.
- Mon… Mon colonel qu’est-ce que… ?
- Bah c’est pas trop tôt, vous étiez inconscient pendant plusieurs minutes, j’ai cru qu’on allait devoir vous incinérer plus tôt que prévu – blague à part. Allez bougez-vous, il faut encore libérer ces ambrilex avant qu’ils ne soient livrés à ces maudits esclavagistes.
- Libérer des ambrilex ? Mais…
Il regardait autour de lui. Une explosion avait eu lieu. Sur le sol était étendu le corps sans vie de deux pokemons soldats ainsi qu’un électrode.
- J’ai déjà vu ça… mais c’est absurde ! L’Electrode n’avait pas explosé, je l’avais neutralisé et… oh mais oui c’est vrai je suis dans une illusion…
- Une illusion ? Vous vous foutez de moi ?!
- Vous aussi vous l’êtes mon colonel, c’est le fruit de mon imagination.
Le Mackogneur plus qu’irrité balança une bonne droite sur le ventre du Maganon. Ce dernier surpris par la violence du coup se plia de douleur.
- Uaarrghhh…. !
De l’extérieur de l’illusion, le Maganon eu la même réaction.
- Vous y voyez plus clair maintenant ? Alors ressaisissez-vous, et aidez-moi à retrouver les prisonniers.
- B…Bien mon colonel !
*c’était pas sensé être si réel pourtant, j’aurais ptet dû demander comment on faisait pour sortir de là avant de me lancer dedans*
Le lieu était le même que dans ces souvenirs. C’était un entrepôt en structure métallique, des escaliers et des prisons dispersées de ci de là. Le bâtiment était uniquement sous-terrain et avait était construit dans une montagne, rendant l’endroit difficile à repérer. Ils se mettaient à couvert à chaque angle de couloir. A eux deux ils couvraient un champ de vision horizontal complet. Quelques petits signes furtif de l’un à l’autre et ils avançaient ainsi calmement dans ce dédale sous-terrain.
Ils arrivèrent ainsi à une porte blindée. Le colonel fit signe au lieutenant de faire fondre la serrure, ce qu’il fit sans mal. Ensuite le Maganon se tenait prêt devant la porte, avec son canon droit soutenu par un autre bras pour le stabiliser. Le mackogneur, dos au mur tendait une main vers la porte, prêt à l’ouvrir. D’un geste bref il l’ouvrit alors et le Maganon pointait de suite après son arme dans ce couloir sombre, enfin presque sombre.
Dans le fond se trouvait des barreaux et derrière ces barreaux une silhouette qui brillait. Le soldat s’avançait lentement. Il fut devant la cage et à présent il n’osait plus faire un pas de plus. Le haut gradé qui surveillait toujours les arrières commençait à trouver le temps long et se risquait à jeter un œil là où le pokemon feu s’était infiltré.
- Alors lieutenant, les Ambrilex… ils sont combien ?
Aucune réponse.
- Lieutenant ?...
- Vous devriez venir voir ça mon Colonel.
Il vérifia une dernière fois qu’aucun danger ne rodait dans les parages et se dirigea vers son subordonné. Quand il fut près de la cage il vit cette source de lumière prenant les courbes élancées d’un Ponyta. Ce n’était pas le plus surprenant car non loin derrière, on pouvait voir les corps sans vie d’une dizaine d’Ambrilex, meurtris de graves brulures qui les avaient grignotées jusqu’à la chair. Le spectacle était abominable en plus de sentir cette odeur cadavérique.
- Bon sang c’est quoi ce bordel ?!
Le cheval de feu s’approcha de la grille et vint l’aborder calmement.
- Je leur ai offert le repos et la liberté éternelle, plutôt que de rester dans l’emprise d’humains maléfiques. C’est ce qu’ils souhaitaient… tout comme tu l’a toujours souhaité… Basile.
- Lieutenant vous connaissez cette folle ?
Le concerné resta silencieux un moment. Il semblait de plus en plus perturbé par cette sois-disant illusion, au point de s'y croire vraiment.
- Ce n’est pas une folle. C’est ma mère.
- Et « votre mère » aime bien tuer les prisonniers pour assouvir ses idéaux ? Allons, je croyais qu’elle n’était plus de ce monde ? Regardez bien, on en a déjà vu des cas comme ça. Celui-ci je serais prêt à parier qu’il s’agit d’un métamorph de classe cerebro. Vous savez, ces vermines génétiquement modifiées qui copient aussi la psyché de leur modèle.
- Mais si tel est le cas, c’est une occasion pour moi de la retrouver de nouveau.
- Foutaise ! Allez plutôt m’éliminer cette abomination. En plus de faire partie de nos ordres d’extermination, ce machin vient de carboniser les cibles que nous étions venus sauver.
- Je refuse.
- Vous refusez ?
- Oui, je refuse.
- Alors c’est moi qui m’en chargerai.
- Non vous ne ferez rien Colonel.
- Et depuis quand les grades sont inversés lieutenant ?
- Je vous interdis de vous en prendre à elle, que feriez-vous si un jour votre frère revenait ?
- Laissez cette histoire de côté, je n’aurais jamais dû vous en parler maintenant que j’y pense. C’est du passé, et vous, vous voudriez vivre avec une vieille version de votre mère ? C’est ça que vous voulez ? Vivre dans le passé ? Arrêtez donc ce délire sur le champ.
- Je n’y compte pas.
- Tant pis.
Le Mackogneur commençait à forcer la grille en écartant les barreaux. De son côté la ponyta recula vers le fond, regardant Basile d’un air paniqué. Il comprit le message, braqua son bras droit vers les bras du mackogneur en action, et lança une boule de feu. Le haut gradé se recula avec une sorte de réflexe hors du commun. Juste le temps de voir que son subalterne projetait vers lui un poing de feu, qu’il arrêta d’une seule main. Un deuxième poing de feu venait vers la gauche cette fois-ci. Il se baissa pour éviter le coup qui venait sur sa tête et lui prit le bras droit avec une autre main. Enfin le Maganon se remplit d’air, prêt à lancer une attaque à partir de sa gueule. C’est alors que le Mackogneur se servit de ses deux bras restant pour s’agripper aux deux épaules de son adversaire, l’amener vers lui, et lui asséner un violant coup de boule. Le pokemon feu, quelque peu assommé ne tarda pas à son tour à lancer la déflagration qu’il avait préparé juste avant. Le colonel s’éloigna alors de lui et se couvrit le visage et le torse avec ses quatre bras pour parer au maximum. Le coup partit et la protection du pokemon combat eut son petit effet. Toutefois il ne fut pas à l’abris de quelques brulures et une partie de son uniforme avait même prit feu.
- Que se passe-t-il ici ?
Un humain dont le visage était couvert par l’ombre venait d’arriver à l’entrée de la cellule. Il tenait dans sa main un 9 mm mais son bras n’était pas tendu. Il attendait juste que la situation s’éclaircisse.
De retour hors de l’illusion.
Les yeux du maganon regardaient dans le vide, la pupille dilatée au maximum mais plus claire qu’à l’origine. Ce n’était pas la seule différence. Ses flammes qui d’habitudes restaient calmes étaient cette fois-ci très mouvante, avec une ondulation très désorganisée, comme une mauvaise note de violon qui venait agresser les tympans. Mais à la fois aussi agressives puisqu’elles pouvaient prendre une direction et un volume tels qu’elles pouvaient toucher quelqu’un non loin de lui.
Toutes les émotions et les interférences psychiques dont il était victime se répercutaient sur son organisme et se voyaient à l’extérieur comme des sursauts d’énergie brusque, telles les éruptions incontrôlées sur la surface d’une étoile qui propulsait en dehors le trop plein d’énergie qui pourrait lui être nocif, comme si l’organisme du Maganon tentait d’expulser un venin qu’il n’arrivait décidément pas à débusquer.
Ce genre de flammes faisait aussi office d'histoire, par ses sursauts elles semblaient vouloir décrire les sentiments et la situation dans laquelle le pokemon se trouvait, même si leur interprétation abstraite semblait difficile à traduire pour toute personne ordinaire. C'était comme un tableau qui changeait à chaque fois, une musique dont le rythme changeait tout le temps, plus fort et plus significatif que des mots.
Le pokemon feu par la même occasion répétait inlassablement les même paroles à travers un murmure pratiquement inaudible, comme une incantation.
- Je suis, je choisis, je deviens… je suis, je choisis, je deviens… je suis, je choisis, je deviens…
Il ressentait les effets des coups qu’il prenait, d’ailleurs un peu de sang perlait en dehors de sa bouche. Les effets semblaient si réels que le corps admettait volontiers cette réalité illusoire. Avait-il enclenché une expérience de non-retour, ou bien le Noctunoir allait devoir réagir ? Quelle idée, après tout il n’avait fait qu’exaucer le vœu du Maganon. Et un vœu quand il est fait, on ne peut plus l’arrêter.
Noctunoir Pokémon Sauvage
Messages : 20 Date de naissance : 24/08/1995 Date d'inscription : 19/10/2012 Âge réel : 29
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Sam 22 Fév - 15:26
Cette première partie de l’épreuve conçue comme un simple test, une simple formalité pour me permettre de mieux cerner son âme, se révéla être beaucoup plus intéressante que prévue. Parfois, on cherche quelque chose, pendant plusieurs minutes, plusieurs heures, on la cherche dans tous les recoins, dans tous les endroits où nous sommes allés récemment, on réfléchit et essaye de se souvenir intensément, et finalement, on s’aperçoit que depuis le début de la recherche, cette chose se trouvait dans un endroit complètement évident. Notre propre main, par exemple. Bref, « tellement évident que c’en est impossible ». Serait-il possible que la réponse au tourment de ce Maganon soit de ce type ?
Une chose était certaine, il n’avait pas (plus ?) une grande connaissance de lui-même. S’il m’avait décrit son statut de militaire sans émotions et se contentant d’exécuter les ordres qui lui étaient imposés, il venait de me prouver exactement l’inverse. Il était assez simple de deviner que non seulement il avait choisi la voie des émotions et non de l’obéissance, mais qu’en plus, il avait tenu tête à son supérieur absolu au point d’engager des hostilités avec celui-ci. Et en tenant compte de cela mais aussi de son statut actuel de solitaire à tendance dépressive, je pouvais affirmer que l’être cher qui avait été matérialisé dans son esprit était décédé. Une plaie qui n’avait jamais guéri, un deuil qui n’avait jamais été fait, à tel point que bien qu’ayant toutes les preuves du monde que cet être n’était pas celui qu’il connaissait, cette vision l’aveuglait totalement et le poussait même à désobéir à ce qu’il pensait être jusqu’à maintenant, son mode de vie habituel.
Autre chose, l’illusion test que j’avais lancé qui était pourtant censée en être une plus que sommaire, s’était transformée en un décor profond, avec un contexte cherché et les deux personnages que je voulais alors intégrer dans cette illusion ne semblaient pas être les seuls présents. Il semblait donc que ce Maganon ait mêlé un de ses souvenirs avec une invention pour parvenir à cela. Cela me confortait encore plus dans cette idée que le problème, bien qu’en apparence compliquée, nécessitait pourtant une solution plutôt simple et voyante.
Le langage du corps était un concept qui en disait généralement long sur les véritables pensées de son interlocuteur, j’étais bien placé pour le savoir d’après mon expérience personnelle. Lire l’esprit de quelqu’un en n’observant que ces gestes était quelque chose de facile pour moi à présent, bien que cela dépende du type de personne. Or, l’intéressé avait des réactions plutôt intenses et brusques, beaucoup plus qu’à la normale, à tel point que je dû m’écarter un peu plus de lui pour éviter de me retrouver blessé. Les jets désordonnés de ses flammes tels des éruptions solaires constituaient un parfait exemple concret de l’expression « Bouillir d’impatience ». En effet, toutes ces gerbes de flammes n’étaient pas contrôlées du tout, c’est comme si quelque chose cherchait à s’échapper du corps du Pokémon ardent et le faisait comprendre au moyen de ce feu brouillon et étant projeté de toute part du Maganon. Comme si celui-ci était prêt à toucher au but, était à deux doigts d’atteindre ce qui lui permettrait de connaître un peu de répit, mais demeurait légèrement trop loin pour le saisir. Si c’était le cas, s’il s’agissait vraiment de cette hypothèse, alors il ne lui restait plus qu’à dépasser ses limites, le pousser à se surpasser au lieu de se contenter de stagner, pour qu’enfin il puisse refermer ses griffes sur cette Réponse qui lui montrera la lumière ; ou plutôt sa propre lumière.
Et enfin, il y avait ses paroles… « Je suis, je choisis, je deviens ». J’avais eu du mal à comprendre ces mots mais, à force de persévérance et puisqu’il les répétait sans cesse, je pu enfin correctement les entendre. Peut-être ces mots étaient-ils la clef de tout ? Dans l’état où il était actuellement, physiquement comme psychiquement, seule son inconscient pouvait lui ordonner de parler ainsi. Et l’inconscient a bien souvent un bon nombre d’informations qui nous sont imperceptibles en temps normal. Peut-être son inconscient connaissait-il les différentes étapes à franchir pour lui permettre de trouver sa Réponse ? « Je suis ». Il pouvait s’agir de son état actuel, tel qu’il me l’avait énoncé. Un militaire divisé entre l’obéissance et les sentiments, entre la rudesse et la douceur, perdu dans un néant au milieu de notions toutes plus contradictoires les unes que les autres. « Je choisis ». Il était en ce moment-même en train de faire son choix entre ces deux valeurs et ces deux notions. Pour lui, la confusion n’était plus permise, il devait faire un choix. Bien sûr, le choix pouvait d’abord présenter comme option, le choix de l’obéissance, ou le choix des sentiments. Mais deux autres pouvaient également être envisagés : celui qui consisterait en un mélange ou une synchronisation parfaite des deux, ou au contraire, celui qui consisterait à tout abandonner, à n’être plus rattaché à rien, ce qui, à terme, le conduirait à son plan initial, la mort. Quoiqu’il en soit, l’heure n’était plus au doute, elle était au choix. C’était maintenant ou jamais qu’il devait se décider, renoncer était même devenu impossible à présent. Qu’importe sa décision, elle devait être prise et déciderait de son avenir. « Je deviens. » Cet avenir, justement, c’était donc à lui seul de le créer. Une dernière étape aurait donc lieu après celle du choix : l’aboutissement de cette décision. En suivant ce que tout son être aura jugé bon pour lui, il pourra suivre son propre chemin, qu’il aura tracé lui-même, et alors à ce moment, il assistera à sa propre sublimation : d’un être doutant de lui-même et ne sachant quelle voie emprunter, il passera à un être lucide et sûr, prêt à affronter les obstacles qui se dresseront devant lui sans la moindre hésitation. Un être qui aura atteint l’éveil.
Cette interprétation n’était que la mienne, mais elle ne me semblait pas improbable, bien au contraire. Pour le moment, le Maganon, pris dans mon illusion, ne pensait certainement pas consciemment à tout ceci, et c’était bien mieux comme ça car c’est ce blocage qui justement l’empêchait d’avancer ainsi auparavant. Un imprévu surgit cependant. Une troisième présence, plus importante que les quelques mineures qui étaient également présentes, avait fait son apparition. Une troisième présence qui, malgré mon intervention pour seulement deux, l’une représentant l’autorité et l’autre la tendresse, occupait une place aussi importante que ces deux là. Si je ne pu être renseigné sur son identité, je devinai cependant que la symbolique de cette troisième présence n’était donc pas anodine, et ce même si on serait tenté de le croire de prime abord.
Une chose était certaine : l’illusion devait se maintenir. Tout ce que j’avais à faire, c’était de m’assurer que les conséquences de celle-ci ne soient pas irréparables sur le corps physique du Pokémon, et si je me concentrais sur cette tâche, cela lui permettrait de continuer à vivre cette expérience comme très réaliste sans que cela ne représente un danger pour lui.
Dès lors, il n’y avait plus de questions, plus d’hésitations. C’était à lui d’agir, et surtout réfléchir, comme je lui avais précisé au départ. « C’est la raison pour laquelle, si je puis faire quelque chose pour vous aider à vous décider, je ferai en sorte de ne pas miser seulement sur la pratique. » Trois acteurs. Un choix à faire. Un être au centre de tout ça. Tout se déciderait maintenant.
Basile Lieutenant des services secrets Pokémon
Messages : 211 Date de naissance : 01/10/1990 Date d'inscription : 22/02/2012 Âge réel : 34 Localisation : Carmin-sur-mer
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Ven 28 Mar - 19:26
L’humain doté d’une arme à feu semblait être le plus calme du monde. Il examina les individus qu’il avait en face de lui et fit une légère grimace. Il s’approcha un peu plus d’eux et son visage se dévoila. Le maganon se pétrifia à la vue de cet être au regard dur. Ce dernier imita un sourire en coin et regarda Basile comme s’il semblait le connaître. Il exprima son mépris par un bref soupir. Son visage était par endroit creusé par des rides, il s’agissait d’un homme d’un âge assez avancé, approchant de la cinquantaine, des cernes assez voyant et un début de calvitie, ses yeux étaient perçant et semblaient vouloir intimider n’importe qui se risquer à poser son regard devant ces iris aussi sombre que les ténèbres. Noir sur noir et la partie blanche restante injectée de sang à cause du manque de repos. Il arrêta sa marche et leva légèrement les bras au niveau de sa taille comme s’il voulait exprimer sa compassion après s’être perdu de vue pendant longtemps.
« Basile, Basile, Basile… Aaaaaaah… ce cher Basile… quelle surprise de te voir ici. Je me disais peut-être que, tiens, cette occasion ne se représenterait plus devant moi après tant de temps, mais voila que le destin satisfait enfin mon désir. »
Il se mit à sourire cette fois-ci de façon crédible et leva les bras encore un peu plus haut au niveau des épaules.
« Réjouissant, n’est-ce pas ? Allons ne fait pas la tête, tu devrais être heureux toi aussi non ? Une telle occasion se présente à toi, en ce moment même. Quel veinard tu fais toi aussi. Hahaha ! Tu as vu comme c’est chouette chez moi ? Tu as dû être surpris dans tous les sens du terme, je me trompe ? Je suis désolé par contre pour tes amis, ils ne s’étaient pas bien essuyés les pieds avant d’entrer, alors forcément ils ont eu une punition. AH les vilains ! J’espère que tu es beaucoup mieux élevé qu’eux. Tu n’es tout de même pas devenu une vermine toi aussi hein ? Oh non mais qu’est-ce que c’est cette décoration sur ton couvre-chef ? T’as vraiment mérité ça ? dis-donc tu m’épates de plus en plus ! Ta mère doit être fière de toi ! D’ailleurs elle n’est pas bien loin, je vois que vous aussi vous avez fait les retrouvailles, n’est-ce pas ?»
Il baissa les bras et son emprise sur son arme s’intensifia, la main qui l’empoignait tremblait nerveusement d’impatience. Le sourire s’effaça et laissa place à une neutralité totale.
Son visage devint encore plus dur et la haine pouvait se lire à présent dans ces yeux qui le fixaient intensément. Ce duel de regard dura un moment, une tension s’était installée et remplissait toute l’ambiance. Le Mackogneur de son côté, encore chamboulé par ses brulures, ne réagit toujours pas, comme si ce n’était pas « à son tour » d’être un personnage actif en ce moment. L’attention du Maganon était portée sur l’humain et plus rien d’autre n’avait d’importance. Il était de même pour la Ponyta qui semblait ne plus avoir de rôle à jouer à cet instant précis, comme si la venue de l’humain, son introduction dans l’illusion, ne devait en aucun cas être interrompue, afin sans doute de poser les bases d’un nouveau facteur dans le choix du Maganon, une sorte de liberté de parole que chacun des trois auraient de façon égalitaire, du moins si on pouvait parler d’égalité.
« J’aurais du t’éliminer tant que tu étais encore inoffensif, quand tu n’étais rien qu’une ridicule larme de volcan, un pitoyable petit magby, cela serait passé inaperçu à tous les coups et tout serait allé dans le bon sens. Aujourd’hui encore tu n’arrêtes donc pas de détruire tout ce que j’entreprends. J’ai tellement envie de te foutre une balle dans la tête si tu savais… mais je risquerais de le regretter à présent, quelle ironie. En tout cas je vois que tu t’es fais des nouveaux copains justiciers, maintenant tu fais joujou au chat et à la souris ? Tu es le gentil petit toutou de la justice ? Alors comment ça fait… hein ? D’être du "bon côté" ? »
Les mots perfides s’enchainaient, l’humain laissait ressortir toute la haine qu’il avait accumulé jusque là. Il se cramponna un peu plus à son arme et la pointa à présent sur le Maganon.
« … mais au final si je t’élimine là et maintenant, c’est la fin du cercle vicieux. La haine n’engendrera plus la haine, la boucle sera bouclée. Remarquable idée n’est-ce pas ? »
Le maganon resta impassible.
« Tiens, tiens… Il y a encore quelques années tu m’aurais sauté à la gorge sans hésiter et là tu fais la fine bouche ? Qu’est donc devenue la bête du volcan ? On a perdu sa fougue ? Tu étais un Magmar redouté, hostile au possible et tout le monde te surnommait « le diable de Cramois’île ». J’ai eu écho de certaines rumeurs aussi, quelques graves dérives de ta part. Tout ça pour dire que toi et moi, au fond on n’est pas si différent. Toutefois il y a comme une « rivalité » ! Mais cette-fois tu n’as pas l’air de vouloir t’opposer… Il marqua un temps d’arrêt eut un rictus de dégout. Oh non… me dit pas qu’ils t’ont formaté ? L’armée ? Erk… quelle plaie… tu t’es infligé ça à toi-même ? C’est à n’y rien comprendre. »
Il inspecta cette fois-ci la cage où se tenaient la Ponyta et les corps sans vie des ambrylex.
« Le clonage artificiel a dû dérégler le psychisme d’origine du Ponyta en se mélangeant aux résidus de l’inconscient du métamorph, provoquant ainsi une aliénation de l’hôte, c’est bien dommage, me voila avec une grosse perte de bénéfice sur les bras à cause de ce massacre irraisonné. Ils allaient me rapporter gros mais bon tant pis ça se remplace ce genre de marchandise. »
Le maganon commençait à perdre patience au fur et à mesure qu’il entendait ce qui pour lui ressembler à des paroles ignobles, immorales. L’humain avait sûrement fait exprès de sorte à le provoquer, le faire sortir encore plus de ses chaines, entravé qu’il était par les fondements de l’armée. Ces chaînes venaient déjà d’être mise à mal suite au désaccord avec son colonel mais cette fois-ci, quelque chose de plus profond en lui voulait ressortir, une haine enfouie depuis très longtemps, une plaie qui n’avait jamais guérie. Il commençait alors à mimer un mouvement de bras offensif, une tentative que l’humain avait tôt fait de prédire, c’est pourquoi ce dernier braqua instinctivement son arme en face de la tête du lieutenant. Le Maganon ne fit plus un geste, et l’humain fit une remarque après cette réaction.
« Tien voila qui m’inspire une citation : "J’aperçois la véhémence revenir du lointain et voici que mon âme, du plus profond des ténèbres renonce à sa raison pour renforcer sa passion. J’attends que cette haine m’abreuve pour qu’enfin à mon tour je devienne prince de cette folie". Encore une fois je te vois venir à des kilomètres à la ronde Basile, ne crois pas me surprendre. Quoique tu fasses ici, quoique tu choisisses, sache que tu pourrais bien le regretter…»
- Lieutenant ! Ne commettez pas d’imprudence, il faut trouver le bon moment pour le surprendre.
- Et pas de messes basses avec le Mackogneur bien sûr sinon je me verrais obligé de précipiter le dénouement.
Puis il pointa son arme vers le Colonnel.
- D’ailleurs je vais devoir prendre quelques précautions.
Il visa vers le bas au niveau des jambes du Mackogneur, et un coup parti. La balle s’élança à pleine vitesse et vint perforer une cuisse du pokemon dont les muscles étaient pourtant très résistants. Le Pokemon combat mit genoux à terre et se mit à gémir faiblement malgré la violence et la douleur provoquée. Machinalement Basile voulu se venger mais le pistolet était de nouveau pointé vers lui à une vitesse fulgurante et l’humain claqua de la langue pour désapprouver. Il rangea alors sa haine et vint au secours de son supérieur.
- Mon colonnel !
- Gnnhhh après m’avoir attaqué vous venez tout de même à mon secours… hmm… vous êtes vraiment dur à cerner.
- J’ai juste un peu craqué sur le coup. Voyez cela comme une divergence d’opinion plutôt musclée.
- Hé bien… j’aurais trouvé votre remarque amusante si on n’était pas dans une telle situation. Je vais garder une main plaquée contre la plaie… comme ceci… argh !… bon… la balle est restée coincée dans le muscle… il faut juste… éviter de paniquer… Okay ? Ce type là… ce type est vraiment un enfoiré.
- Et encore mon colonel, c’est un éloge que vous lui faite. Aucun mot n’est assez fort pour exprimer sa sauvagerie.
- Vous semblez bien le connaitre.
- Croyez-moi, j’aurais préféré que ce ne soit pas le cas.
- Comme c’est choux… attendez je prends une photo souvenir.
L’humain sorti un téléphone portable de sa poche le posta en face de lui et visa le spectacle. Un flash apparu et l’instant venait d’être immortalisé. Il visionna son tirage et sourit, comme satisfait de sa prise.
- Excellent ! Il faut vraiment que je l’imprime pour l’afficher dans mon bureau, ça me rappellera des souvenirs… des souvenirs du jour où j’ai été plus fort que l’armée.
- Il se fout de notre gueule c’est pas vrai !
- A présent c’est moi qui édicte les règles du jeu. Basile, maintenant que je t’ai sous ma domination, ton premier rôle sera d’exécuter le Mackogneur. Je n’ai pas besoin de te dire ce qu’il se passera si jamais tu n’obéis pas hein ? Tu dois t’y connaitre à force.
- Lieutenant faite attention il est imprévisible.
- Que dois-je faire ?
- Comme toujours bien entendu. Etre un héro.
- J’ai jamais entendu une phrase aussi clichée que ça.
- Et cette situation elle le serait pas par hasard ? Pourtant elle est bien réelle.
- Réelle ?… mais… ce n’est pourtant qu’une illusion… non… je ne sais plus à force…
- Basile ! Tue-le ! dit une voix derrière-lui.
Il se retourna vers le ponyta et son attitude changea radicalement.
- Mère… pourquoi…
- C’est pas votre mère bordel ! Lui dit une voix plus autoritaire juste à côté de lui. Il tourna de nouveau la tête et voyait la figure exemplaire du colonel. Sa tête commençait à tourner.
- Bon sang qu’est-ce qui m’arrive ?
- Quoi encore ?
- J’ai l’impression d’avoir plusieurs jugements qui s’entrechoquent dans ma tête, deux mondes différents en compétition, si j’écoute d’un côté mes sentiments forgent mon opinion et de l’autre c’est la raison. L’ennemi lui par contre, c’est toujours le même. C’est encore une chance que je m’en rende compte.*j’ai l’impression que quelque chose cloche dans cette illusion ou alors il s’agit vraiment de la façon de me faire prendre conscience que deux pensées ont du mal à s’allier dans mon esprit*
- J’ai voulu la neutraliser, elle veut se venger à présent. Au final c’est vous et vous seul qui avez la situation en main Lieutenant.
- Quand je vous parle pourtant je n’ai aucunement envie de l’écouter, mais paradoxalement lorsque je l’entends, c’est plus fort que moi il faut que je sois touché par ses paroles et je ne pense plus à tout ce que j’ai appris qui m’a rendu si respectable.
- Alors dans ce cas, n’écoutez que les voix qui vous semblent propice à défaire la situation. Vous devriez savoir qu’aussi loin que puisse aller le formatage militaire, pour chaque soldat et moi-même il est difficile de ne pas écouter les voix du cœur. Choisissez la solution que vous prendrez sans aucun regret car c’est cela le plus important pour votre évolution. Il est temps pour vous de prendre les devant. De toute manière, si jamais je meurs, ce n’est surement pas mon cadavre qui viendra vous sermonner. Faites fonctionner votre matière grise, c’est un ordre.
- …
- Basile écoute moi ! Si tu lui obéis il te gardera ici et nous pourrons rester ensemble ! Puis nous trouverons un moyen de nous échapper ! Nous retrouverons notre foyer et nous vivrons libre comment avant. Souviens-toi de la caresse du vent frais dans les replis de nos flammes, souvient toi de la splendeur du jour au mois de Zenith, souviens-toi des moments de plénitude, de nos rire, de nos chants. Tout ceci tu le retrouveras et tu seras de nouveau libre avec moi à tes côtés, pour toujours.
L’attitude du Maganon changea de nouveau.
- Oui je me souviens de tout cela, je me souviens de cette époque et je me dois de neutraliser tout ceux qui se trouvent sur notre route, tout parait beaucoup plus simple avec toi maman, je suis content que tu sois là.
Il se retourna vers le Mackogneur et le regarda d’un air possédé, il prépara son bras enflammé.
- Vous faites bien le geste lieutenant, il est certain que je ne pourrais pas échapper à votre attaque, maintenant il ne manque plus que la conviction pour atteindre votre but…
Des larmes brulantes se mirent à couler le long du visage du Maganon.
- Bordel… J’ai… j’ai l’impression que mon jugement fais un bond de 20 ans en arrière et en avant à chaque fois, c’est agaçant, j’ai l’impression que ça n’en finira jamais si je ne prends pas de décision.
- Alors ? Je vais devoir me mettre à faire un décompte Basile ? Vas-tu te décider à exécuter mon ordre ?
- Cette épreuve me parait insurmontable.
- Lieutenant…
- Basile chérie…
- Aaarghhh !!! Ma tête ! J’ai l’impression qu’elle va exploser ! Gnnnnnnh…. Des épines dans ma tête… une forte pression dans mon cœur… La douleur est insupportable… Aidez-moi je vous en supplie…
En dehors de l’illusion le Maganon leva la tête bien droite en face du Noctunoir, des yeux injectés de sang comme jamais et un tourbillon de flamme l’entourait à présent, plus important qu’avant.
- Choisir… choisir… choisir la destruction… plus d’obstacle… rien que la mort sur mon chemin.
Un craquement se fit entendre aussi brusque qu’un coup de tonnerre puis une onde d’énergie inoffensive surgit alors du corps du Maganon se propageant rapidement aux alentours jusqu’à l’horizon puis s’évanouissant.
Les flammes prirent alors encore plus d’amplitude. Le béret se mit « enfin » à brûler et à se désintégrer, les plaques d’acier connurent un sort tout aussi tragique. Il ne lui restait plus aucun effet personnel sur lui.
- Libre… libre…
L’onde de choc qui s’était répandu tout à l’heure s’effondra de nouveau sur elle-même pour revenir à son point de départ dans le corps du Pokemon feu. Cela eu pour effet de mettre le Maganon à terre en train de se tortiller de douleur.
- Daaaahhh !!!… laisse… moi… tranquille… tu… n’arriveras pas… à m’empêcher de prendre emprise… sur… ce corps… cette fois-ci !
« IL SUFFIT !»
*CRACK*
- Gueuhh !
…
…
…
…
C’est alors qu’une chose plutôt surprenante intervint aussi bien dans l’illusion qu’en dehors de celle-ci.
Tout d’abord dans l’illusion, le temps se figea et les couleurs se ternirent pratiquement aussitôt pour virer au noir et blanc, aussi bien le lieu que les personnages qui avaient été intégrés dans cette simulation. En dehors de l’illusion par contre, le mouvement des flammes du Maganon reprit son court normal, les sursauts de flammes n’étaient plus présents et il ne gémissait plus. C’est alors que son corps se mit à dégager une lueur jaunatre, comme une aura. Puis de cette aura, des particules de lumière semblable à des lucioles s’en échappèrent. Elle se rassemblèrent toutes en un seul amas au dessus du pokemon feu, le vidant par la même occasion de cette aura. Les particules s’étaient agglomérées en une sphère et elles bougeaient toutes dans un sens ou dans un autre, comme un flux d’énergie. Petit à petit les particules se rassemblèrent à certains endroits de la sphère, formant ainsi une sorte de « visage ». On ne pouvait distinguer que des yeux. Non pas deux yeux comme on pourrait s’imaginer, mais plutôt trois qui étaient rassemblés selon une géométrie triangulaire. Ils avaient l’air fermé. Les deux du bas s’ouvrirent et regardaient le Noctunoir pendant un moment puis ils se refermèrent. Les traits qui dessinaient ces yeux n’étaient pas vraiment réguliers car ils étaient formés de particules en perpétuel mouvement, mais on pouvait bien se rendre compte qu’il s’agissait d’yeux qui s’ouvraient puis se refermaient. C’est alors que l’œil du haut s’ouvrit, lentement. Il observait lui aussi le Noctunoir pendant un moment. C’est alors qu’un flash survint et que les mots suivant parvinrent jusqu’à la conscience du Noctunoir :
Heureux celui qui voit Par delà l’illusion du choix S’ouvrir à lui le chemin De son véritable destin
Puis un autre flash et voici que les trois personnages se trouvaient dans un décor différent.
Il n’y avait plus rien de semblable au paysage d’avant. Le sol rocheux avait laissé placé à un sol lisse qui reflétait la lumière, et plus aucune étoile, ni même la lune n’éclairait la surface. Tout était sombre. La sphère de particules changea alors d’apparence et bientôt ne ressemblait plus à la figure ronde d’avant. Les particules s’étendirent en une trainée vers le bas formant ainsi un buste fin et ondulant puis au bout d’un moment les lucioles se séparèrent en deux chemins pour former des jambes. De la tige principale apparurent également deux autres filaments de part et d’autre dans un sens horizontal, c’était au tour des bras d’apparaitre. Toutefois au sommet se trouvait toujours une forme circulaire avec les trois yeux. La silhouette semblait très abstraite quoique facilement repérable par son apparence humanoïde. Cette fois-ci tous les yeux s’ouvrirent en même temps. Ils observaient le noctunoir et de temps en temps la « tête » s’inclinait de gauche à droite comme si l’entité se questionnait sur l’identité du spectre, mais aussi pour analyser sa constitution.
Au bout d’un moment sans qu’il ne se passe rien d’autre, les particules abandonnèrent leur structure et formèrent un tourbillon assez large. De ce tourbillon, une silhouette davantage reconnaissable en sortie. Un corps longiligne couvert d’une robe. Il s’agissait tout bonnement d’un gardevoir. Ce dernier voulu se mettre à parler pour la première fois. Les première paroles raisonnaient intensément dans l’oreille et provoquaient un écho permanent.
« Le sceau a été brisé… il doit être rétablit. Le sceau ne peut-être brisé que par une brèche de l’espace-temps, ainsi donc je rencontre enfin le produit de cette singularité. Soɹʇǝɯ Galadrïn ɔnsʇos dɹǝɔıdnns dnǝɹ ɐuıɯo, ǝx ǝƃo, ɯnupns ǝsʇ poɯns… Le Gardevoir s’inclina avec une profonde humilité face au Noctunoir après s’être présenté, il ferma les yeux et porta une main vers son cœur puis se releva, s’exprimant cette fois-ci de façon normale, sans écho. Que votre présence soit éternelle dans cet univers ! Ou bien devrais-je dire simplement "bonsoir" comme le disent la plupart des individus de ce monde. Je me désole de ne pouvoir vous montrer qu’une apparence matérialiste de mon tout, j’ai opté pour un être à la fois sage et pacifiste pour que votre jugement ne soit pas alerte par quelque attributs offensif naturels comme en arborent certaines espèces. Pourtant votre configuration psychique semble depuis longtemps habitué à ces artifices de la nature, un être affranchi de sentiments primaire, un être vers la voie du "ıllnɯıuɐʇıo", un état au dessus, béni par le savoir, la sagesse suprême. Je ne fais partie d’aucune espèce que vous ayez vu de votre mémoire, je ne suis qu’un amas d’énergie et d’information créé par le commun de l’univers… l’un d’entre eux pour être exact. Puis il se retourna vers Basile, qui était toujours figé. ʇɹıuıʇɐʇıs ʌıʇɐ Basilii ʌolnuʇɐs ǝsʇ ʇǝɹʇıns ǝıns˙ ıuʇǝɹıʇnɯ ıu sıʇı, ǝʇ ǝxdɐupıʇnɹ. uou ǝʇ sdǝ' ıu ɯnupo ıu ʌıpı ǝʇ ɔlɐɯɐʌı' ǝʇ ɯǝɐɯ' ɐuıɯɐɯ… Le jeune enfant apprend à marcher et tombe à de multiple reprises jusqu’à ce qu’il trouve la force en lui pour avancer et découvrir le monde de ses propres yeux. »
Il s’avança vers le Maganon, puis l’effleura d’un geste élégant avec une main. Cette dernière s’illumina en un rouge ambré de noir, puis toujours de sa manière délicate, il joignit ses deux mains face à lui, paume contre paume. A leur contact, une bulle légèrement transparente de couleur rouge fit son apparition et s’étendit jusqu’à atteindre un rayon d’une distance pratiquement inatteignable. Cette bulle avait fait apparaitre sur son chemin expansionniste des lignes horizontales rouge à un mètre du sol. Les lignes se croisaient et se séparaient. Des carrefours gigantesque se formaient et à ses embranchements se tenait des silhouettes à moitié transparente.
Le début du tracé se composaient de plusieurs dizaine de chemin, seul l’un d’eux représentait le jour de la naissance de Basile, les autres lignes qui ne comportaient pas cet événement se brisaient et n’allaient pas plus loin, en poursuivant sur le "bon" chemin d’autres événements étaient représentés, figés dans une bulle. De ces points important se dispersaient toujours plus de ligne au point qu’une gigantesque ramification se formait.
L’être fait d’énergie parcourait ces ramifications rapidement, avec un simple geste de la main, toujours de façon élégante. Beaucoup d’informations s’enchainait, c’était la source de toute la vie du Maganon, tout son destin était retranscrit là, dans une suite de ligne rouges et de bulles d’événements.
« Ne soyez pas surpris si j’ai accès à ce genre d’informations, la sensibilité qu’elles peuvent représenter me contraignent à ne rien toucher, ou sinon mon état sera reformaté… pardon, je voulais dire que je ne pourrais plus vivre en ce monde, moi et celui pour lequel j’ai le droit d’observer le destin, en l’occurrence Basile. Toutefois, je peux modifier un chemin dans une seule condition… la présence d’une singularité. Regardez… »
Le gardevoir fit un autre geste, tout bougea rapidement et à présent ils étaient devant un événement bien familier. Dans la bulle on pouvait voir Basile d’un côté tout près de la falaise, presque au bord du gouffre et de l’autre, Noctunoir tout en bas qui levait la tête vers l’incandescence du Maganon.
« Cet événement vous le connaissez, il s’est passé il y a exactement 25 158 200… oh pardon encore cette habitude… je voulais dire, il y a quelques minutes de cela. Maintenant regardons la ligne brute du destin. »
L’être fit un geste de la main et dé-zooma l’événement, on voyait bien à présent la bulle d’où arrivait une ligne assez étrange par rapport aux autres, elle ondulait frénétiquement, puis vint traverser le fameux moment qu’ils venaient d’observer et de cette bulle ressortit des milliers d’autre lignes qui ondulaient encore plus.
« Voici l’avarie. Je n’ai pas besoin de vous expliquer que signifient ces ondulations, vous devez juste savoir qu’elles représentent des probabilités chaotique, ce que les humains instruits appellent "quantique". Elles sont survenues à partir de ce moment… »
Il fit défiler une fois de plus et cette fois-ci en face d’eux apparut une bulle difforme, une sorte d’image déformée, comme un mirage. En observant bien on pouvait apercevoir la silhouette du Noctunoir.
« La fameuse singularité, votre arrivée dans ce plan spatio-temporel. Ne soyez pas surpris, il en existe des milliards dans tous les plans d’existence après tout. A présent je voudrais en revenir à la source du problème. L’instant T qui a déréglé le psyché de Basile a fait rompre le sceau et m’a fait apparaitre. C’est une routine que j’avais mis en place dans ce genre de cas exceptionnel. Je ne peux vous en dire davantage, sachez juste que l’ont m’a assigné Basile comme une mission spéciale et que d’autre règles exceptionnelles s’appliquent, comme une sorte d’expérience. J’en viens donc à la raison qui m’a fait venir ici : votre illusion. Celle-ci a provoqué un événement sensé se reproduire bien plus tard dans les calculs que j’avais effectué, de ce fait l’individu n’est pas encore prêt pour ce genre de chose. Votre arrivée à accéléré l’événement et entraine sur son chemin de nombreuses perturbations, toutefois cela n’est pas grave à long terme sachant que la ligne brute reprendra son cour normal, c’est juste que cela prendra beaucoup plus de temps pour Basile de s’en remettre. Je parle ici d’un événement clef que je nomme "volonté". Ce qui a été accéléré et pour lequel vous avez été en quelque sorte témoin est "la volonté du choix". Comme il s’agit d’une singularité, il m’est possible de la corriger, mais cela implique un autre destin à altérer… le votre. »
Ils s’écartèrent de nouveau de la bulle contenant la singularité et se retrouvèrent en face de là où ils étaient précédemment, le moment juste avant que Basile et Noctunoir se rencontrent.
« Vous avez deux alternatives, soit vous décidez de rencontrer Basile, de lui faire passer l’épreuve plus tôt que je l’avais prévue et peut-être que la magie de la singularité fera que cela est encore plus bénéfique, ou à l’opposé vraiment pire que prévu, ou bien vous décidez de ne pas croiser son chemin, de laisser le destin se dérouler sans brusquerie. »
Il fit un geste de la main et deux flammes rouges parcourues par des courbes noires se mirent à flotter dans l’air. L’une était calme et brulait convenablement, l’autre en revanche n’avait aucun mouvement logique, tout était chaotique, en une seconde ses sursauts d’énergie pouvait se projeter à un kilomètre, vers le haut, a droite, à gauche, revenir à la normale et même ne plus ressembler à une flamme ( nda : comme un bug de texture 3D ).
« Je ne pense pas avoir besoin de vous expliquer quel flamme représente quel choix à mon avis, c’est plutôt explicite. Il vous suffit de toucher l’une d’elle. »
Le gardevoir ferma les yeux et s’inclina une fois de plus comme lorsqu’il s’était présenté.
« Je m’excuse de tout cet amas d’information que vous avez pu recevoir en si peu de temps, vous êtes largement en droit de douter, je ne vous empêche pas de vous en aller, il vous suffit de penser à ‘’partir’’ et vous vous retrouverez de nouveau dans la continuité du scénario, en train d’observer l’illusion et voir Basile tenter de faire un choix – il s’agirait donc de choisir en quelque sorte la singularité comme issu - avec ceci de différent que j’aurais rétablis le sceau et que l’événement qui s’était produit lorsqu’il n’était plus lui-même ne se reproduise plus, car j’ai renforcé le sceau entre-temps, je ne peux vous donner de détails sur pourquoi cela s’est passé, vous n’êtes pas en droit de le savoir. Je suis en mesure de répondre à vos questions, sachez toutefois que je me réserve de répondre à certaines, vous devez bien être au courant de cela, vous qui n’appréciez d’altérer le passé. »
Dernière édition par Basile le Sam 21 Juin - 18:15, édité 1 fois
Noctunoir Pokémon Sauvage
Messages : 20 Date de naissance : 24/08/1995 Date d'inscription : 19/10/2012 Âge réel : 29
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Ven 18 Avr - 18:58
Il y avait un problème avec cette illusion, ça ne faisait aucun doute. Je l’avais d’abord senti, puis les symptômes apparus sur le corps physique de mon patient confirmèrent mes soupçons.
Pour commencer, mon contrôle quasi-nul sur ma propre illusion n’était pas normal, et ce même en ayant pris des risques et en expérimentant une nouvelle forme. Je portais soudainement en moi cette désagréable sensation d’impuissance, face à ma propre œuvre. Je me sentais à présent désarmé, je n’avais plus aucun moyen de savoir ce qu’il se tramait à l’intérieur de cet être fait de magma. Je commençais même à me demander si tout cela n’était réellement qu’une illusion que j’avais engendrée. J’eus la réponse bien vite. Le Maganon ne tarda pas à prononcer des phrases mystérieuses, comme si le combat qu’il menait en lui-même s’extériorisait de plus en plus. « La destruction », ainsi donc, était-ce le chemin qu’il avait choisi ? Pourtant, quelque chose était différent. J’avais l’impression qu’il y avait comme deux entités à l’intérieur de ce réceptacle de feu. Diantre, une banale illusion pouvait-elle avoir des effets aussi profonds et néfastes sur une cible ?
… Non. Certainement pas. Mon illusion n’avait été que le déclencheur. Elle avait permis à un mal bien plus ancien de se réveiller. Qu’est-ce qui allait de travers avec ce Pokémon ? De ma vie je n’avais jamais rencontré telle situation, et pourtant, j’en avais vécu de nombreuses anormales.
A présent il semblait se tordre de douleur. Démuni, il était hors de question que je stoppe mon illusion maintenant, d’un point de vue de volonté mais aussi de pouvoir ; je ne maitrisais plus rien et même si ça avait été le cas, qui sait ce qui aurait pu se passer pour cet individu si je lui avais fait regagner le monde réel dans cet état ? J’observai donc stoïquement la scène bien que ce fut difficile, me préparant à agir si cet individu déchainait trop de puissance. Mais ce qui se produisit fut bien loin de tout ceci.
Ses flammes s’étaient calmées, mais surtout, des particules de lumière commencèrent à s’échapper de son corps. Non, impensable. Etait-ce possible ?
Je connaissais bien ce phénomène pour l’avoir moi-même vécu. Même si les conséquences ne semblaient pas les mêmes, les symptômes étaient identiques. Le jour où j’avais vécu ça… j’étais sur le point de disparaître à cause de la modification du temps. Je me souvenais encore parfaitement de ces boules de lumières qui semblaient être ma propre énergie, s’en aller. Plus elles me quittaient, plus je m’affaissais. Ca n’avait pas été douloureux, simplement, c’était comme si mon corps s’était brusquement fatigué, fatigué à tel point que je n’avais pu que m’effondrer. Si ce n’était pas le cas pour lui, je me posai tout de même une multitude de questions. Mais toutes s’entremêlaient dans ma tête et il était impossible de les distinguer clairement. Au final, il n’en restait qu’une : Pourquoi ? Par ce pourquoi, j’entendais bien évidemment une question très vague. Ces particules de lumière n’étaient pas chose commune, ça je le savais parfaitement, elles symbolisaient quelques chose qui se passait au-delà de notre dimension, au-delà de l’espace et du temps. Qu’avait-donc fait ce Pokémon pour être concerné ? Etait-il vraiment ce qu’il prétendait être depuis le début ?
Ce fut ensuite au tour d’yeux étranges de se montrer. Des yeux qui m’observaient. J’avais la désagréable impression d’avoir fait quelque chose que je n’aurais pas dû, d’être coupable de quelques faits incongrus. Cela me rappelait soudainement une légende que j’avais lue, avec un certain juge du destin, je ne me souvenais plus exactement, c’était très flou. Une chose était sûre, je me sentais mal à l’aise.
Il y eut alors un flash aveuglant, puis des mots résonnèrent dans mon âme.
« Heureux celui qui voit Par delà l’illusion du choix S’ouvrir à lui le chemin De son véritable destin »
Des vers, en rimes, qui plus est, non-explicites au possible. La possibilité d’y réfléchir ne me fut pas accordée puisqu’un second flash se produisit, et c’est alors que je crus que j’étais moi-même piégé dans une illusion.
Le décor était maintenant totalement uni, et la seule véritable source de lumière était cette entité qui me faisait face. Calmement, je la regardais prendre forme, apparemment elle avait une forme humanoïde néanmoins il était sûr que ce n’était pas un humain. Les trois yeux s’ouvrirent… cette situation était ma foi fort dérangeante. Cette impression de n’être qu’un livre ouvert que l’être qui vous faisait face feuilletait avec aisance… ce regard qui l’observait intensément, et encore, ce mot était doux pour décrire la façon dont il le regardait. Où étais-je ? J’avais vraiment la sensation de n’être qu’un intrus dans ce monde abstrait. Je me sentais dans cet univers comme un rat de laboratoire, incapable de comprendre ce qu’il se tramait autour de lui. A ce moment précis je n’étais sûr que d’une chose : je n’étais pas à ma place, cette dimension ne me concernait pas.
La forme changea de nouveau pour prendre une apparence m’étant bien plus familière : celle d’un Gardevoir, le Pokémon bienveillant et loyal. Il commença à parler, je l’écoutai. Un sceau brisé… une brèche dans l’espace-temps… une singularité…moi ? Tout était confus. Je tentai d’assimiler les paroles de mon interlocuteur sans un bruit, mais tant ses quelques phrases en langues étrangères que sa tirade me paraissaient abstraites. Etait-il une certaine forme d’ange gardien pour ce Maganon ? Non, cela devait être une dénomination bien trop simpliste. En réalité, il m’était impossible de connaître son identité. Pourquoi ça ? La réponse était vraiment très simple.
Je ne le pouvais pas car c’était ainsi.
Imaginez un être venant d’un univers constitué intégralement en deux dimensions, la longueur et la largeur. Si par un quelconque moyen vous arrivez à entrer en contact avec cet être, il sera complètement perdu, puisque cette troisième dimension, la profondeur, est une notion qui n’existe pas dans son univers. Imaginons maintenant que vous décidiez, pour l’aider, de prendre une feuille de papier et de dessiner un simple cube, en trois dimensions, comme vous avez appris à le faire de manière simple à l’école. Alors il ne verra pas un cube, mais un complexe enchevêtrement de triangles et quadrilatères, et cela pour une raison bien simple, on ne peut pas assimiler une notion qui n’existe pas là d’où on vient. D’ailleurs, tout ceci n’est évidemment qu’hypothèse puisqu’aucun moyen n’existe pour entrer en contact avec quelque chose qui n’existe pas. Cependant, moi, j’étais différent. Comme l’avait très justement souligné cet être de lumière, je suis arrivé ici en transcendant les limites du temps, et par conséquent ce monde n’était pas le mien non plus. Je m’étais senti tel un intrus lorsque j’avais été envoyé dans cette pénombre abstraite avec cette entité lumineuse aux trois yeux, mais la vérité était que cela avait toujours été le cas depuis mon arrivée dans ce monde. Dès lors, ma situation actuelle n’avait plus grand-chose d’étonnant pour peu que je prenne assez de recul. Reste que je n’étais tout de même pas du même rang que ce « Gardevoir » et que je ne pouvais donc tout de même pas me comparer à lui pour cette raison, nos origines étaient bien trop différentes.
Des lignes commencèrent à apparaître. Etrangement, après cette réflexion que je m’étais faite, j’arrivai à les comprendre instantanément, comme si elles m’apparaissaient comme une évidence. Sans un bruit, je continuai donc d’écouter, beaucoup plus calme intérieurement qu’auparavant. La suite du discours ne fit de toute façon que soit lui confirmer ses soupçons, soit lui apprendre certaines choses qu’il comprit aussitôt. Notamment, il avait bien retenu qu’il avait déclenché un événement qui aurait dû se passer plus tard pour le jeune Maganon et que cela le perturbait grandement.
En somme, il devait faire un choix, dont l’une des issues représentait la sûreté et l’autre, une issue à double-tranchant. Cependant, un des choix lui paraissait aussi intéressant que les deux autres bien qu’il ait été mis moins en avant, celui de la pensée « partir ». D’un côté, en choisissant cette option, il assurait au Maganon d’avoir l’illusion qu’il désirait tant, et de l’autre côté il lui assurait aussi la sécurité avec cet être qui se chargerait de maintenir ce « sceau » inconnu en place. Une fois de plus, je croisai les bras. Avais-je vraiment des questions ? Oui, de nombreuses. De trop nombreuses, et j’étais certain que mon avidité de la connaissance me pousserait à en avoir plus encore une fois qu’elles auront trouvé réponse. D’autant plus que je me doutais que la moitié d’entre elles ne seraient pas convenables. Mais il n’y avait pas nécessairement besoin de questions. Le bon choix lui apparaissait comme une évidence, tout simplement. Bien que l’option de partir aurait pu être la plus bénéfique, comme je m’étais fait la réflexion plus tôt, j’étais un intrus. Je m’étais juré en arrivant dans ce monde de ne pas altérer le cours des événements, sinon qui sait ce qui aurait pu se produire. Et à en croire les paroles de l’entité, c’est précisément ce que j’étais en train de faire. Je ne pouvais me le permettre, je devais mettre un terme à tout ceci.
Tout en réfléchissant, j’observais à nouveau les différentes lignes du destin de ce Pokémon. Qui sait combien d’autres destinées je pourrais changer si je me complaisais à rester dans cet univers ? Le seul être avec qui j’avais réellement pris contact n’était autre que Mewtwo jusqu’à maintenant, mais c’était parce que je le supposais assez sage pour vivre avec cette révélation. Je pense que j’ai eu raison. Mais pour l’avenir, je ne saurais le dire. Je savais que mon retour à mon époque était proche, mais de toute évidence, je devrai le précipiter. De toute façon, cette rencontre m’avait apportée les réponses qu’il me fallait. Mon rôle ici était terminé. A partir de maintenant, je ne devais plus influencer même d’une manière minime l’existence de quelqu’un. Jusqu’à ce que je m’en aille. Et en accord avec cette pensée, un seul choix était possible. Je reportai alors mon attention sur l’entité.
-Non, il n’y a pas de questions à avoir. Je suis sans aucun doute allé trop loin, je n’ai pas su mesurer l’influence que mon acte aurait pu avoir. Votre intervention n’est assurément pas fortuite, vous m’êtes apparus tel que j’apparais aux autres, nous n’aurions jamais dû nous rencontrer tout comme je n’aurais jamais dû rencontrer votre… protégé ? Quoiqu’il en soit, j’en déduis qu’en le laissant seul avec ses pensées, il ne mettra pas fin à ses jours tout de suite pour autant, si cette situation aurait dû se reproduire plus tard dans sa vie.
Je me tournai alors vers la flamme calme.
-Fort bien. J’ai pris ma décision - ou plutôt, la décision. Et autant vous rassurer, je ne compte pas altérer plus longtemps le destin des êtres de cette époque. Ma place n’est définitivement pas ici.
Regardant une dernière fois l’être d’un air solennel, je lui lança ma dernière phrase.
-C’est sur ces mots que je vous salue. Etant donné que je ne vous reverrai probablement jamais, je vous fais mes adieux. Et…
Je jetai un regard au Maganon inerte.
-…puisse-t-il vivre comme il l’entend.
Enfin, je refis face à la paisible flamme et, sans hésitation aucune, décroisai mes bras et tandis ma main droite vers elle, pour la toucher, prenant bien grade à ne pas ne serait-ce qu’effleurer la flamme voisine, chaotique et infernale.
Un petit moment se passa, puis un autre flash survint.
J’étais à présent sur la plage, observant l’endroit où quelques minutes auparavant se tenait un soleil couchant. Cependant, une deuxième source de lumière pouvait être aperçue, depuis l’endroit où j’étais posté. Comme s’il s’agissait d’une torche. Ce Maganon au bord de la falaise, auquel j’avais offert mes services, en proie actuellement au doute, à se demander si sa vie devait finir ici ou pas. Je connaissais maintenant la réponse à cette question alors que lui-même n’en avait aucune idée, quelle ironie. Fort bien. Je devais le laisser seul face à sa destinée à présent. Il était temps pour moi de partir. D’ici peu, je ne serai plus de ce monde.
Détachant mon regard de ce Pokémon incandescent, je baissai la tête, puis usai de mon pouvoir spécifique. Une boule de ténèbres entoura progressivement mon corps entier, puis, une fois arrivée à son maximum, elle se stoppa et rétrécit peu à peu, pour finalement ne laisser que du vide là où je me tenais quelques instants antérieurs.
[Dis-moi si la fin est trop brutale et que t’aurais préféré un tour de plus, j’ai hésité en fait, donc voilà ça me dérange pas de refaire la fin. En tout cas, au cas où, merci pour ce super dernier RP de Noctunoir.]
Basile Lieutenant des services secrets Pokémon
Messages : 211 Date de naissance : 01/10/1990 Date d'inscription : 22/02/2012 Âge réel : 34 Localisation : Carmin-sur-mer
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir] Mer 23 Avr - 20:17
...Il ne lui restait plus qu’un pas à faire pour atteindre le vide, cela lui semblait plus simple que toutes les décisions qu’il avait du prendre avant. La décision la plus lâche de sa vie...
Ce qu'il ignorait, c'est que deux individus l'observaient. Il aurait été compliqué de les repérer tant leur technique de camouflage semblait parfaite. Ils n'étaient pas bien loin, à cinquante mètres au dessus de la falaise en train de flotter, pourtant même en levant la tête ils étaient presque indiscernable. En ce moment même ils observaient le Maganon d'un air impassible.
- Combien de temps avant que notre taille ne redevienne normale ?
- Peut-être dix minutes.
- Cela aurait été plus simple d'utiliser la capacité camouflage de Kecleon.
- Trop risqué, le spectre nous aurait repéré sans difficulté.
- Et en quoi une taille minuscule c'est mieux ?
- As-tu déjà essayé de chercher une fourmis dans une plage ?
- Heu... ce serait pas plutôt "chercher une aiguille dans...
- Shhht... regarde, le Noctunoir s'en va.
- Ce qui veut dire plus de témoin, c'est l'occasion alors.
- Non. L'autre est sur le point de se donner la mort.
- Hé bien tant mieux on aura enfin eu notre vengeance sur ce type.
- Idiot ! Si le Maganon meurt, Grand-frère meurt aussi avec lui, tant qu'on n'aura pas détruit le sceau spirituel, l'esprit de Grand-frère sera toujours emprisonné dans ce corps de lave. S'il n'est pas libéré, il est impensable de mener notre croisade. sans lui nous ne pouvons rien. Cela va faire 5 000 ans... il ne faut pas échouer !
- Et comment tu veux le briser ce sceau ?
- En tout cas pas avec les moyens conventionnels, c'est pour cela que nous devons continuer à le suivre pour en apprendre davantage.
- Il est quand même assez près du bord là, faudrait peut-être se décider au bout d'un moment.
- Je m'en charge.
L'individu qui semblait être la tête du duo commença à briller et se métamorphosa.
- Un Salamèche ? Je saisi pas...
- Dans ce genre de situation, les sentiments sont les plus puissants. Regarde et apprend les mécanismes du cœur.
Il flotta au dessus du sol puis vint se poser derrière le Maganon à une dizaine de mètre. Le pokemon feu était sur le point de faire un pas dans le vide, quand il entendit une voix derrière lui.
- Hé Basile !
Il s'arrêta net, se retourna et d'un air surpris fit face au Salamèche.
- C'est toi Charm' ?
Le salamèche se mit à sourire, positionnant ses bras derrière la nuque comme s'il était fier. Juste après il se mit à courir vers le militaire en lui prenant un bras pour l'amener avec lui.
- Allez on va jouer hein ?
- N... non pas maintenant, je dois finir mon voyage, je suis si prêt du but.
- Dommage... mais... tu me promets qu'on se reverra hein dit ?
- O... oui je te le promet.
- Ok ! Alors à bientôt !
- Non attend !
Le salamèche se mit à courrir et en quelque seconde on ne voyait même plus sa flamme éclairer la nuit.
- Il a... disparu.
Il se retourna et observa le bord de la falaise. Une sorte de malaise profond vint alors s'installer.
*Pourquoi me donnerais-je la mort ? C'est idiot. Il faut à tout prix que j'atteigne le volcan, j'espère que la réponse y sera.*
C'est ainsi qu'il reprit sa plaque d'écorce, et d'un air déterminé continua sa route jusqu'au sommet ardent. Les deux êtres mystérieux continuaient à observer le périple du militaire tel de parfaits spectateurs.
- Pas mal, j'aurais jamais pensé utiliser ses relations récentes pour attirer son attention.
- Quand tu observes l'ennemi, c'est l'information à ta disposition qui importe plus que le nombre et la puissance de tes munitions, c'est fondamental. Le Maganon avait forgé petit à petit une relation étroite avec ce Salamèche, je n'ai fais que m'en servir.
- Certes... En tout cas nous le suivons depuis Carmin-sur-mer, mais cette "mission secrète" dont il parle à chaque fois c'est quoi au juste ? De plus loin que je me souvienne, il n'a été affecté à aucune mission secrète d'ordre militaire.
- Peut-être parce qu'il ne s'agit justement pas de ça, peut-être juste quelque chose de plus personnel, tellement personnel qu'il ne le dévoile même pas à ses amis proche.
- Pourtant après avoir rencontré l'humain militaire, le "major", il s'est vu affecté une mission, il a même été intéressé.
- Ce qui ne veut pas dire qu'il s'en chargera. Bien sûr à présent il dispose de ce genre d'information. En tout cas ces histoires ne nous concernent pas, concentrons-nous sur NOTRE mission.
- Mouai... pourvu qu'un jour on puisse enfin se débarrasser de ces corps roses et gélatineux.
- Tout est relatif, tu n'as qu'a prendre l'aspect d'une espèce qui te convient le mieux, c'est d'ailleurs pour cela qu'on a choisi ce genre d'hôte. Il est très malléable.
Sur ces paroles ils prirent chacun l'apparence d'un pokemon volant et suivirent le Maganon dans son périple qui touchait presque à sa fin.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: [Terminé] Être, choisir et devenir [Noctunoir]