Procrastivampiration. [Pv William]

«Procrastivampiration.»

Les cours, c'est vraiment quelque chose de génial, il y a pas à dire. Un vrai bukkakke d'informations, dispensé par des professeurs extrêmement calés, dans des salles de classes spacieuses et bien chauffées. Les livres qu'on vous distribuait étaient la crème de la crème en termes d'enseignement. Gakuen Pokémon était à la hauteur de sa réputation : un établissement spécialement développé pour l'élite des humains et des pokémons, dont le prestige était bien connu dans le monde entier. La fierté d'être pensionnaire ici se ressentait dans chaque regard, sur chaque visage, c'était flippant. Un paradis du savoir, l'Eden de l'apprentissage. C'est pour ça que moi, j'ai revêtu ma tenue complète du bon chasseur de vampires, j'ai balancé mon arbalète en bois poli sur mon dos, agrémenté le tout de mon carquois- tout cela faisait un tintamarre d'enfer, le cuir, le fer et la maille qui s'entrechoquaient à tout va. Je suis passé devant la salle, j'ai dépassé la porte, j'ai continué le long du couloir et je marchais. Je jure j'ai essayé de rentrer et de m'asseoir pour recevoir de l'éducation en pleine face, mais j'y suis pas arrivé, c'était trop dur. Mes jambes ne voulaient plus m'obéir, elles obéissaient à leur propre petit cerveau. Il y a probablement de la place pour un cerveau dans le genou, un cerveau de moineau, quelque chose dans le genre.
Le couloir était long et sombre. Le plafond était si haut qu'un ou deux Nosferapti y avaient élu domicile, carapatés contre le mur, dormant profondément. Je craignais presque que dans l'entrebaîllement d'une porte, un vampire me saute dessus, toutes griffes dehors et crocs découverts, pour me vider de mon sang et ainsi éteindre la lignée des Van Helsing à tout jamais. Je commençais sérieusement à avoir au bout de cinq minutes, aussi sortais-je mon arbalète et je la pointai devant moi, prêt à faire feu. Ce ne fut que quand j'aperçus mon reflet dans un miroir oblong qui ornait le mur que je me rendis compte que j'avais l'air à la fois épique et très idiot, à zieuter partout avec crainte. M'enfin le côté épique était comme toujours prédominant. Je sortis mon portable et je me photographiais plusieurs fois, mes 206 abonnés sur Instagram ont toujours besoin de nouvelles pics de moi sur leur fil d'actualité. Ce fut à ce moment là que l'unique néon flancha soudain. Je me retrouvai dans le noir. Un des Nosferapti poussa un cri perçant, auquel je répondis par un cri de terreur de ma part. Mon arbalète serrée contre mon coeur je détalai telle la vierge que des tentacules cherchent à abuser dans la ruelle. J'étais déjà loin quand la lumière se ralluma.
Devant moi se dressa un mur argenté, non, un rideau de fer, qui était justement en train de se fermer. A l'instar du majestueux héros du film d'action à la con qui doit sauver le président noir des états-unis de terroristes russes, je plongeai, terminant sur un splendide roulé boulé sur fond du claquement du rideau qui s'était scellé. Mon souffle s'étant perdu en chemin, je dû attendre qu'il me revienne pour me relever, et éventuellement appuyer sur l'interrupteur. La pièce s'illumina. C'était un réduit qui servait sans doute aussi de garde manger et d'entrepôt pour marchandises diverses. Il faisait un brin frisquet et l'air était sec. A chaque respiration je sentais ma gorge se dessécher. C'était tout bonnement atroce. En attendant, je me demandais bien ce que j'allais pouvoir faire ici, en attendant qu'un pion vienne et ouvre la porte. Les murs étaient trop solides pour y ficher des flèches, et il était évident qu'aucun vampire sournois ne se cachait dans les recoins obscurs. Un peu effrayé par la stupidité qui est mienne je m'assis sur une caisse, les jambes en croix, dans la position du lotus, pour méditer tranquillement sur la meilleure façon de faire que senpai nous remarque sans coller une hache sous son nez.

©Esquisse

Dernière édition par Lior Van Helsing le Mar 9 Sep - 19:06, édité 1 fois

Cette journée s’annonçait bien étrange.
Alors que le jeune Adams était confortablement installé à l’une des premières tables de la cafétéria pour y manger tranquillement, il se fit aborder par l’une des cuisinières de l’Académie alors qu’il entamait à peine son repas. La dame, qui l’avait vu passé devant les comptoirs quelques minutes plus tôt, s’excusa de le déranger de la sorte, mais elle avait un service important à lui demander. Elle s’était adressée à ce jeune homme en particulier car il lui semblait digne de confiance et surtout responsable envers la tâche qu’elle était sur le point de lui proposer. D’ailleurs, elle avait besoin d’un étudiant plutôt fort pour transporter sa lourde cargaison. La cuisinière espérait seulement que le ranger allait accepté de l’aider.

- Pas de problème madame, où puis-je trouvé ce dont vous avez besoin ?

C’est alors que William comprit.
La caisse qu’il devait ramener à la cafétéria se trouvait à l’entrepôt de l’Académie, qui se trouvait carrément à l’opposer de l’établissement. Il s’agissait en fait d’une caisse pleine de conserve de sauce tomate pour concocter les prochains repas. C’est à ce moment que le ranger prit réellement conscience du service qu’il avait accepté de rendre à la dame, mais ça lui faisait plaisir de l’aider. Celle-ci lui expliqua que l’homme à qui elle demandait d’habitude pour effectuer ce genre de livraison n’était pas disponible en ce moment. William la rassura rapidement en lui affirmant qu’il allait être de retour avec la caisse dans l’heure qui suivait. L’albinos se dépêcha donc d’engloutir son repas et se leva ensuite pour quitter la cafétéria, toujours en compagnie de ses pokémons.

L’entrepôt se présenta finalement devant lui quelques minutes plus tard.
Comme il s’en doutait, William remarqua qu’il n’y avait pas beaucoup d’achalandage dans le coin à cette heure-ci. La grande pièce aux murs métalliques lui semblait grandement vide, malgré le nombre incroyable de caisse de toutes tailles qui se trouvaient sur les étagères. C’était surtout le fait que chaque petit bruit résonnait avec facilité sur les parois froides et lisses. Perché sur l’épaule de son maître, le Furaiglon chromatique observait avec crainte ce nouvel environnement, tandis que les deux femelles, soit l’Evoli et la Tarsal, suivaient le jeune homme sans comprendre la peur qui habitait leur ami. William ignorait où pouvait bien se trouver les caisses réservés à la cafétéria et il aurait bien aimé trouver un employé dans le coin pour le lui demander.

C’est alors qu’il trébucha.
Tandis que le jeune homme jetait un œil aux nombreuses caisses disposées autour de lui, son pied percuta une boîte en carton qui se trouvait sur le sol. L’impact, qui n’était pas très puissant, fut suffisant pour l’envoyer au sol. En sentant le déséquilibre de son maître, Sitka s’envola, apeuré et ne comprenant pas trop ce qu’il se passait. Toutefois, un bruit plutôt inquiétant se fit entendre. Désormais allongé par terre, William entendit comme un craquement et il comprit tout de suite de quoi il s’agissait. Nerveux, le ranger se détourna rapidement pour constater que son sac à dos était vide, comme il le craignait. Sa Evoli lâcha un cri pour attirer son attention et c’est alors qu’il vit son précieux œuf violet rouler un peu plus loin.

- Non, l’œuf ! Vite Elsa, rattrape-le !

L’evoli chromatique s’était déjà lancée à sa poursuite.
Emporté par son élan, l’œuf continuait de rouler sur le sol glacé. Il s’arrêta finalement au pied d’une caisse posée sur le sol, sur laquelle était assis un autre jeune homme, probablement un autre étudiant de l’Académie. Elsa cessa sa course en apercevant l’autre ranger, n’osant pas s’approcher davantage même si l’œuf se trouvait aux pieds de ce dernier. Soudain, le pokémon chromatique eu le souffle coupé en observant l’œuf de l’endroit où elle se trouvait. Une énorme fissure parcourait désormais la coquille, probablement causée par la chute qu’il avait reçu lorsque William s’était écroulé au sol. Ce dernier s’approchait rapidement de son starter, sachant que quelque chose clochait.

- Je... je suis désolé de te déranger comme ça, c’est juste que...

Le ranger s’interrompit.
Il venait de remarquer la fissure. Après tout ce temps, après tous ses efforts et surtout après la promesse qu’il avait fait à l’infirmière du centre d’adoption... Tout cela était tombé à l’eau dès qu’il avait commencé à chuter. William s’en voulait à mort d’avoir tué un pokémon de cette façon, sachant qu’il n’y avait plus du tout d’espoir après ce terrible accident. L’albinos resta donc planté là, incapable de détourner les yeux de l’œuf violet, luttant contre lui-même pour ne pas éclater en sanglot. À ses pieds, Elsa baissa les oreilles de tristesse, tandis que Jasmine penchait la tête vers l’avant. Sitka laissa échapper un long soupir, peiné lui aussi.

«Procrastivampiration.»

Ça faisait un bout de temps déjà que j'avais compris que senpai ne me remarquerait jamais. Pas parce que je suis laid ou repoussant, mais parce qu'il y a toujours ces foutues étoiles qui brillent autour de sa tête. Et maintenant que mon dilemme avait été platement résolu, je m'étais collé dans les oreilles des écouteurs diffusant des battements binauraux, ces courts crissement colorés qui vous mettent le cerveau en compote, les neurones en déconfiture et les oreilles en miettes. J'ai faim. La tête en avant, deux trois mèches tombant le long de mon front, je m’adonnai à ma petite pratique auditive de pseudo-junkie. Ce serait Sony qui serait furieuse. Elle déteste que je touche à quoi que ce soit qui puisse engendrer des modifications de mes facultés cognitive, mais bon, c'est qu'une Sonistrelle après tout, qu'est ce qu'elle en sait. Une Sonistrelle qui est bien bonne dans mes délires à la salvia, d'ailleurs, mais ça c'est une autre histoire, et qui ne concerne que moi et mon esprit distordu.
La porte dans le coin à l'opposé de mon emplacement s'ouvre, laissant filtrer la claire, brutale, lumière du couloir. Ou du jour, je l'ignore, je n'avais pas vu cette porte, et je ne sais pas où elle conduit. Enfin, ça m'évitera de poireauter pendant de longues heures en attendant l'arrivée providentielle d'un employé qui m'ouvrirait le rideau de fer. Un inconnu entre. Je ne bouge pas d'un iota. Peut-être ne me verra-t-il pas. Peut-être me prendra-t-il pour une de ces caisses qui nous entourent de toutes part. Peut-être qu'en vérité, je suis une caisse, et personne n'a jamais eu le courage de me le dire en face. Mon cœur se serre d'effroi. Non ! Je refuse d'être réduit à la condition de caisse toute ma vie ! Mes oreillettes tombent, et je me sens d'un coup aussi rafraîchi que le channel /b/ de 4chan. Je relève la tête, d'un geste assez arrogant, considérant le nouveau venu. Sweat bleu, Furaiglon sur l'épaule, capstick à la ceinture, chevelure immaculée...
Ses cheveux sont blancs comme neige. Je n'ai jamais vu ça, à part sur Aiden, mais Aiden est un cas à part, lui n'est pas aussi grand que ce prétendu ranger qui vient d'entrer. Prétendu ranger ! C'est un vampire, assurément ! Peau pâle, silhouette pâle, mince. C'en est un, un des leurs, à n'en pas douter. Saisi d'appréhension et d'impatience, je fais coulisser mon arbalète, discrètement, de mon épaule jusqu'à mon avant-bras. Il n'aura pas le temps d'essayer de me mordre, lui alors, je lui aurai déjà transpercé le cervelet d'un carreau bien placé.
Soudain, l'inquiétante personne trébuche sur une boîte solitaire, abandonnée sur le sol. Ses yeux bleus s'écarquillent et il se ramasse violemment. A cause du choc, son sac s'ouvre. J'entends un sourd craquement distinct. Un œuf à la coquille violette s'en échappe, roulant, roulant sur le côté. Il est déjà à plusieurs mètres du vampire lorsque celui ci reprend ses esprits. Un Evoli, que je n'avais pas vu auparavant, s'est hâtée d'essayer de le récupérer. Son maître la presse d'arrêter le précieux objet dans sa course, mais celui-ci vient buter contre la caisse où je suis assis, stoppant net. Je le regarde, tour à tour avec l'Evoli qui s'est lui aussi arrêté, l'air interdit devant moi, et le ranger qui se relève tant bien que mal. Une fissure est visible sur la surface de l'oeuf. Je fronce les sourcils. C'est un très mauvais signe, que la coquille se fende avant le jour de l'éclosion. La chute malencontreuse du porteur a-t-elle entraîné la mort du pokémon à naître ? J'en ai bien peur. Il semble d'ailleurs fort attristé, comme ses pokémons, le Tarsal, l'Evoli, et le Furaiglon qui a pris son envol, incertain. Le vampire présumé se place aux côtés de l'héroïque chromatique et fixe son œuf, probablement avec des pensées identiques aux miennes.

Je... je suis désolé de te déranger comme ça, c’est juste que...

Une seconde. Qu'est ce qui me garantit que cet œuf n'est pas factice, qu'il n'essaie pas de m'amadouer pour me vider de mon sang ensuite, et que ces pokémons ne sont pas eux aussi dans le coup ? Cette histoire est un peu grosse à avaler (cmb), alors lentement, je soulève mon arbalète, la mettant bien en évidence, et je l'arme d'une fine flèche en bois ferré. Le regardant, je déclare d'une voix froide :

- Déclinez votre identité, monstre, histoire que je sache si je vous exécute tout de suite ou si j'attends un peu.

©Esquisse

Une petite vie fragile s’était éteinte juste devant leurs yeux.
Alors qu’il espérait recevoir quelques condoléances de la part de l’autre jeune homme qui avait aussi été présent lors du décès, il en fut autrement. L’inconnu, qui était resté silencieux, coupa vivement l’albinos dans sa tentative d’excuse. Celui-ci, visiblement choqué de se faire parler sur ce ton alors qu’il venait tout juste de perdre un pokémon, était sur le point de répliquer. Cependant, il se ravisa assez rapidement en voyant l’autre étudiant sortir une arbalète de derrière son dos. Quoi !? Avait-il vraiment l’intention de lui tirer dessus après ce qu’il venait de se passer ? Pourtant, William n’avait pas eu l’impression de l’importuner à ce point. D’ailleurs, cet autre étudiant s’adressa à lui d’une façon bien étrange...

Il lui demanda de décliner son identité.
Tout en redressant les mains pour lui montrer qu’il était bien sans défense, le ranger recula de quelques pas, ne sachant pas trop comment réagir face à ce danger. Il risquait de se faire tirer au moindre mouvement un peu trop brusque, il allait devoir faire attention pour la suite des évènements. William fut bientôt imité par ses pokémons, qui s’empressèrent de reculer eux aussi, sans lâcher l’arme des yeux. Si jamais ce garçon osait tirer son premier projectile vers l’albinos, il aurait alors trois pokémons furieux sur son dos. Elsa s’arrêta au pied de son maître, tandis que Jasmine se cachait légèrement derrière les jambes de ce dernier. Sitka, trop effrayé pour revenir vers le petit groupe, se posa sur une étagère métallique un peu plus loin, mais ne lâcha pas du regard l’inconnu.

- Hey, doucement, je... je ne cherche pas la bagarre.

Le pouls du jeune Adams accélérait de plus en plus.
Il devait rapidement reprendre possession de ses moyens et calmer cet autre étudiant s’il ne voulait pas mourir aujourd’hui. William tenta de se concentrer, non sans difficulté, mais ne trouva rien de mieux à faire pour sauver sa peau. Il aurait eu envie de parler franchement à son agresseur, de lui demander pourquoi il agissait ainsi, mais ce dernier allait probablement l’exécuter s’il se montrait trop agressif en retour. Peut-être s’agissait-il là d’un membre de la Team Rocket visiblement intéressé par ses pokémons chromatiques. Si tel était le cas, William n’avait pas l’intention de le laisser quitter l’entrepôt aussi facilement, même s’il risquait d’y mourir.

- En fait, je... je m’appelle William Adams et je suis originaire d’Auffrac-les-Congères, à Kalos. Je suis venu ici pour devenir un ranger.

Tout en disant cela, il se redressa pour paraître bien droit devant son ennemi.
Le jeune homme regrettait amèrement de ne pas avoir prit son bâton cette journée-là, mais jamais il n’aurait imaginé une telle rencontre entre les murs de l’établissement. D’ailleurs, ce jeune homme, avait-il le droit d’être ici ? Avait-il infiltré l’école ? Quelqu’un était-il au courant de sa présence dans l’entrepôt, là où se trouvaient toutes les ressources essentielles à Gakuen ? Il y avait de la nourriture ici, une cargaison importante de pokéball et d’autres matériels importants pour assurer le bon déroulement de l’éducation. Toute cette histoire commençait sérieusement à inquiéter le jeune Adams, qui ignorait toujours si son identité allait le sauver ou non.

C’est alors qu’un craquement retentit.
Sursautant sur le coup, le jeune ranger baissa la tête, rapidement imité par ses pokémons. L’œuf violet, qui se trouvait toujours aux pieds de l’autre étudiant, s’agitait vivement et de nouvelles fissures étaient apparues sur sa coquille. Une lueur d’espoir apparu dans le regard de William, alors qu’il prenait peu à peu conscience de ce qu’il était en train de se dérouler devant ses yeux. Elsa avait redressée les oreilles pendant ce temps, toute excitée à l’idée de rencontrer ce nouvel ami. Puis, l’œuf émit un dernier craquement et le petit pokémon fit céder la coquille violette qui l’emprisonnait. Un éclair jaune et blanc s’envola l’instant suivant et virevolta un moment dans la pièce en lâchant un cri de joie. Le bébé pokémon se laissa ensuite descendre tout doucement pour venir se poser sur la tête de Lior, tout content.

Il s’agissait d’un bébé Tylton chromatique.
William du malgré tout contenir sa joie de compter un nouveau pokémon parmi son équipe, étant donné que la petite se trouvait désormais en territoire ennemi. Bien posée sur la tête de l’autre étudiant, elle commençait à faire doucement sa toilette, ignorant la tension qui régnait entre lui et son maître l’instant précédent. Le ranger voulu faire un pas pour aller la récupérer, mais l’arbalète, toujours pointé sur lui, l’en dissuada. Il se contenta donc de rester là et tenta d’attirer sa nouvelle petite protégée près de lui. Si seulement elle daignait lui accorder un regard...

- Petite Tylton, viens ici. Viens, ma belle.

Pour toute réponse, le bébé pokémon se contenta de bailler à s’en décrocher la mâchoire.
Et si l’autre étudiant la prenait comme otage ? Il lui était possible de faire tout ce qu'il voulait avec elle, étant donné qu'elle ne semblait pas avoir envie de quitter son perchoir pour le moment.

«Procrastivampiration.»

Ah, déclinez votre identité. Une bien utile ritournelle. La question piège qui permit à mes ancêtres de stopper tant de vampires dans leurs sombres desseins. Généralement, le ton inflexible et le caractère commanditaire de la phrase obligent le suspect à vomir son nom, âge, adresse, comme un mannequin de 20 ans vomirait ses déjeuners végétariens avant un défilé. La particularité, avec les vampires, c'est que soit ils vous sortent un nom à la con du genre Vladimir Petrouchka- qui est leur véritable nom, hé oui, nombre de petits vampires piquent les portables dans le métro d'Illumis- soit ils vous sautent à la gorge toutes griffes dehors et vous arrachent le cœur, pour boire dans l'aorte comme dans une paille. Là, ça avait l'air de bien marcher. J'agitai un peu l'arbalète, pour accentuer la pression sur l'espèce de monstre qui me faisait face.
Il leva les mains en l'air, comme si je le menaçais avec une arme à feu. Ses pupilles s'étaient étrécies, il avait reculé de deux mètres environ et il me considérait l'air de sérieusement craindre pour sa vie. Il avait de moins en moins raison. Un vampire ne ressent pas de peur, ou de sentiment quelconque. La façon dont il avait regardé l’œuf brisé et à présent la peur qui le défigurait travaillaient à me convaincre que ce jeune homme était bien humain. De plus, un vampire ne peut s'attacher à un pokémon. Pourtant deux des siens s'étaient mis à ses pieds, prêt à le défendre si besoin il y avait. En même temps, peut-être qu'il mentait. Impossible, enfin, je suis un pauvre parano, c'est pour ça que j'ai pas d'amis, il faut que j'arrête de douter d'absolument chaque être qui croise ma route.

- Hey, doucement, je... je ne cherche pas la bagarre.

Hey, comme tu dis, si tu n'es pas un vampire, que fais tu ici, dans cet entrepôt isolé, pendant les heures de cours, je me demande ? Les prémisses fusent dans ma tête. C'est un vampire, ou c'en est pas un ? J'avoue que ça m'arrangerait vachement d'en croiser un, pour la première fois de toute ma courte vie. Je fais genre que j'en ai déjà combattu, au quotidien, mais en vérité je ne fais que me les projeter et en avoir peur. Très peu glorieux pour un chasseur de vampires, dites moi. Le ranger s'adresse à moi d'une voix plutôt faible.

- En fait, je... je m’appelle William Adams et je suis originaire d’Auffrac-les-Congères, à Kalos. Je suis venu ici pour devenir un ranger.

Il s'est redressé, vaillamment. Pour me prouver qu'il n'a plus peur, je suppose, même si le vacillement de la lueur dans ses iris bleus le trahit. Nul besoin d'avoir peur, à présent, c'est pas comme si j'étais un démon d'interpol et toi un fervent adepte de lolitacity. William Adams. C'est un nom respectable, sans aucune intonation slave, ou autre, qui pourraient suggérer que je me suis trompé. Je n'ai jamais entendu parler d'Auffrac-les-Kyojin mais je ne suis jamais allé à Kalos non plus, ceci explique cela. De plus un vampire n'aurait jamais eu la patience d'effectuer des tests pour devenir ranger. Finalement, portant son capstick à droite, j'en conclus qu'il est droitier. Or, lorsqu'il m'a affirmé être William Adams, ses yeux ont clairement regardé pendant un instant à gauche. Ce qui est synonyme dans 75% des cas d'une sincérité absolue. Les 25% restant étant des professionnels ou des bien informés. Ce William est celui qu'il prétend être. Abandonnant mon animosité, j'esquisse un sourire confus.
C'est un alors qu'un sourd craquement retentit. Moi qui allait désarmer mon arbalète, je ne fais que la brandir avec plus de vigueur. Je baisse les yeux, méfiant. La coquille de l'oeuf cassé se fend à nouveau de part en part. Visiblement, tout espoir n'est pas perdu. Des petits cris provenant de l'intérieur se font entendre alors que doucement, le pokémon nouveau-né émergeait. William contemplait la scène avec une fascination identique à la mienne. La dernière fois que j'étais aussi soulagé, c'est quand je me suis rendu compte qu'en fait Jesse Pinkman n'était pas mort. Soudain, un bout de chose or et blanc prend son envol, délaissant sa coquille. Je l'observe, retenant mon souffle. Il tournoie dans l'entrepot, avant de retomber, comme un morceau de coton. Il tombe, il tombe, jusque sur ma tête abasourdie. C'est quel pokémon ? Je n'ai même pas eu le temps de voir, mais je pencherai pour un Poussifeu, vu la couleur... Ce qui est certain, c'est qu'il est perché sur moi à la manière d'une copine jalouse et qu'il n'a pas l'intention de descendre. William, que j'intimide encore, cherche à la faire décoller. Il l'appelle doucement. C'est une Tylton, suivant ses dires. Jaune comme ça, ne peut être qu'une chromatique. Il a l'air vraiment terrifié de ce que je pourrais lui faire. En fait, cette situation m'amuse plus qu'autre chose.

- William Adams. Excuse moi de t'avoir traité de la sorte. Non, je me suis mépris. Quant à ton pokémon, je ne lui ferais aucun mal, cesse donc d'avoir l'air aussi apeuré.

A gestes très lents je dévie l'arbalète et la pose à côté de moi. Désormais inoffensif, je lève une main prudente au dessus de ma tête, cherchant à chasser en douceur la squatteuse, les yeux au ciel. Mais, têtue, elle ne semble pas broncher. J'avance donc un peu plus ma main, et me reçoit un vigoureux coup de bec en plein dans le doigt. Jurant, je baisse ma main et la cache dans mon manteau. La Tylton se niche plus confortablement sur ma chevelure, se lissant les plumes. Ou ce qui lui sert de plumes. C'est certes attendrissant, mais d'un autre côté elle ne peut pas me servir de chapeau indéfiniment. De l'autre main, je fais signe au ranger de s'approcher.

- En revanche, j'apprécierai que tu me fournisse un peu d'aide pour récupérer ta Tylton. Elle n'a l'air d'aimer que mes cheveux, dis-je.

Je le regarde, avec un sourire tirant sur le rire. C'est un peu avilissant pour moi.

©Esquisse

Toutes ces minutes d’anxiété... pour rien.
Alors qu’il n’osait toujours pas bouger de l’endroit où il se trouvait, William eu du mal à croire les paroles de son interlocuteur. S’était-il joué de lui pendant tout ce temps ? Le jeune ranger avait probablement vécu les pires secondes de sa vie ainsi et le fait de savoir que cela avait été volontaire de la part de l’autre étudiant le contrariait. Cependant, il balaya rapidement cet instant d’un revers de la main en entendant ses excuses, qu’il s’empressa d’accepter d’un signe de tête. Par contre, un seul petit détail l’agaçait ; apparemment, son interlocuteur s’était tout simplement mépris. Si tel était le cas, quel genre de personne cherchait-i-il comme ça, une arbalète à la main ? Il n’y avait pas tant de jeune homme aux cheveux blancs à Gakuen...

Avant tout, il devait s’occuper de son nouveau pokémon fraîchement éclos.
La petite Tylton, toujours bien installée sur la tête de l’autre ranger, osa même lui donner un coup de bec sur les doigts lorsque ce dernier tenta de la déloger. Visiblement, celle-ci n’appréciait pas de ce faire déranger de la sorte. Voyant que la menace était maintenant écartée, le pokémon chromatique reprit sa toilette en toute tranquillité, sans se douter de la suite des évènements. Sachant très bien qu’il serait impossible de l’enlever de son perchoir sans son consentement, William décrocha rapidement une Luxeball vide qui traînait sur sa ceinture et fit entrer la petite Tylton à l’intérieur à l’aide du rayon rouge bien caractéristique. Étrangement, l’oiseau doré se laissa faire et ne tenta pas de s’extraire à la capture. Elle était maintenant officiellement capturée.

- Je suis vraiment désolé pour elle, je... après tout, je croyais que le bébé pokémon à l’intérieur de l’œuf était mort à cause de mon petit incident.

Un large sourire éclaira le visage du ranger.
Malgré le caractère apparemment désagréable de son nouveau pokémon, l’albinos était heureux de la savoir bien vivante. La tension qui régnait entre les deux humains quelques instants plus tôt s’était envolé, ce qui permit au Furaiglon chromatique de revenir se poser doucement sur l’épaule de son maître. Jasmine et Elsa se détendirent rapidement et cette dernière s’éloigna du petit groupe pour inspecter un peu plus attentivement l’entrepôt. Après tout, ils étaient venus ici pour une raison bien précise, il ne fallait pas l’oublier. En voyant sa starter partir vers les étagères métalliques qui se trouvaient un peu plus loin, le ranger secoua la tête pour reprendre ses esprits. Elsa avait raison, ils devaient continuer de chercher.

- Excuse-moi de te demander ça, mais... je suis venu ici pour rendre service à une cuisinière de la cafétéria. Elle veut que je lui ramène une caisse dans laquelle se trouvent des conserves de sauce tomate. Tu sauras où elle se trouve, par hasard ?

Tout en disant cela, le ranger jeta un rapide coup d’œil autour de lui.
L’entrepôt était jonché de caisse de toute sorte et de carton en tout genre, ce qui risquait de rendre les recherches encore plus difficiles. Le jeune homme ignorait si ce service allait mettre du temps à être accompli au final, mais il allait faire son possible pour livrer la sauce tomate à temps. Il espérait seulement que cela n’était pas urgent...

- D’ailleurs, comment tu t’appelles ? Si ce n’est pas indiscret...

«Procrastivampiration.»

L'air hébété et ahuri, je le connaissais très bien : on me le sortait à chaque fois que je prenais quelqu'un pour un vampire malencontreusement, ce qui, contrairement à ce qu'on pourrait croire, arrivait un peu trop souvent à mon goût. Que ne ferait-on pas pour un bon comique de situation défraîchi ! Il allait, j'en étais sûr, reprendre sa Tylton et filer sans demander son reste, en bon Snowden délogé. Une nouvelle perspective de se faire une connaissance amicale s'envolerait et je demeurerais seul avec mes rêveries nsfw et mes douloureux remords empreints d'une culpabilité plus lourde qu'un anaconda. William, reprenant ses esprits, attrapa à sa ceinture une Luxeball rouge, qu'il utilisa afin de capturer le chromatique, toujours assis confortablement sur ma tête. Le poids de celui-ci s'envola, aspiré par le faisceau rouge : je m'attendais presque, jugeant à son caractère, qu'elle se débatte, et sorte de sa nouvelle cache. Toutefois, elle n'en fit rien ; et ce fut avec un contentement évident que son proprétaire contempla la ball, détenteur d'un rare et précieux Tylton. Je penchai la tête, cela était sûrement dû à la faiblesse extrême du nouveau-né. Quoique, le vigoureux coup de bec qu'elle m'avait planté indiquait tout sauf la faiblesse.

-Je suis vraiment désolé pour elle, je... après tout, je croyais que le bébé pokémon à l’intérieur de l’œuf était mort à cause de mon petit incident.

Moi aussi, j'ai bien cru que de l'oeuf ne sortirais pas un pokémon, mais un visqueux liquide jaune canari qui l'aurait fait sans doute régurgiter son quatre heures- et que j'aurait emporté pour me battre une omelette aux champignons, eh c'est pas tout les jours qu'on mange du fœtus de pokémon de si bonne qualité. Je réponds à son sourire, bavant intérieurement sur la perspective d'un bon repas. Ses pokémons, rassurés, rappliquent, se plaçant tout autour de lui, une escorte assez peu intimidante compte tenu de leur petite taille commune. L'Evoli chromatique, qu'on sentait plus maligne que les autres, commença à fourrer son nez un peu partout dans le modeste entrepôt. Le ranger secoua la tête, se rappelant visiblement de quelque chose. Sérieux, il déclara :

-Excuse-moi de te demander ça, mais... je suis venu ici pour rendre service à une cuisinière de la cafétéria. Elle veut que je lui ramène une caisse dans laquelle se trouvent des conserves de sauce tomate. Tu saurais où elle se trouve, par hasard ?

Il se mit à suivre son pokémon, cherchant un peu à l'aveuglette parmi la variété immense de cartons de toutes tailles et de toutes sortes. Me questionnant au passage sur mon prénom. De la sauce tomate ? Voilà une motivation bien futile pour venir dans ce lieu reculé. Si encore il venait piquer du tabac ou les trucs bizarres qu'ils mettent dans les Super Bonbons, il aurait mérité mon respect, mais là, bon, ça faisait plus petit fayot qu'autre chose. Après, il fallait prendre en considération la taille de la poitrine de la cuisinière qui lui avait fait la requête. C'est un facteur assez influent. Soit ! Voilà l'occasion de sauver mon image ! Je me laisse tomber de mon carton, diffusant une charmante odeur de cigarettes piquant presque les yeux, et je me redresse face à William, un large sourire benêt aux lèvres. Enthousiaste, je tape dans mes mains gantées.

- D'accord Willy ! On part à la recherche du ketchup. Ca va être absolument passionant. Quelqu'un devrait en faire un bouquin. « Les aventures de Willy, Lior, et le ketchup. » Lior c'est moi. Ca se vendrait tellement bien. Copyright copyright copyright. Je veux 75% sur les ventes. Trop tard, c'est dit. Dommage pour toi.

Lançant un dramatique 'Héhé !' digne du plus noblissime des Jean-Pierre Coffe, je me précipite à la rencontre d'un carton aléatoire, que j'éventre avec joie et passion, malgré qu'il ne contienne pas une seule goutte de la précieuse sauce tomate.

©Esquisse

Le ranger se figea.
Il s’apprêtait à se mettre sérieusement à la tâche en attendant la réponse de l’autre jeune homme, mais les paroles de ce dernier le perturbèrent. Willy... pourquoi ce foutu surnom continuait de le suivre ainsi ! Il l’avait toujours détesté, même lorsqu’il était tout petit, et le fait de l’entendre être prononcé par une autre bouche que celle de sa sœur l’inquiétait. Cette dernière, depuis leur tendre enfance, ne cessait de l’appeler de cette façon et elle n’avait pas du tout l’intention d’arrêter aujourd’hui. Il croyait peut-être se débarrasser de cet affreux surnom une fois à l’intérieur de l’établissement renommé de Sinnoh, mais cela ne semblait pas être le cas.

- Très heureux de faire ta connaissance Lior. Pour ce qui est du bouquin, je ne suis pas contre l’idée, mais je préfère t’informer que je n’ai aucun talent en écriture...

Autant jouer le jeu, non ?
D’ailleurs, ce Lior semblait être bien gentil malgré la première impression qu’il avait laissé au ranger. Il était devenu tout de suite plus amical dès qu’il avait comprit son erreur et pour William, il était pardonné depuis longtemps. Il jeta un rapide coup d’œil à l’autre étudiant tandis qu’il se mettait à la tâche avec joie et passion. Tout en souriant à la vue de ce dernier, le ranger se dirigea vers d’autres caisses déposées contre le mur de l’entrepôt pour les ouvrir à leur tour. Une idée vint subitement s’incruster dans son esprit ; devait-il se soucier du ménage ? Allait-il devoir refermer toutes les boîtes qu’il avait ouverte avant de quitter les lieux ? Si oui, il n’était pas encore au bout de ses peines...

Un bruit attira ensuite son attention.
Elsa et Jasmine, qui se trouvait un peu plus loin dans la grande pièce, semblaient avoir trouvé quelque chose. Alors que la petite Evoli était trop occupée à agiter la queue et à lancer des cris pour attirer son maître vers elle, la Tarsal fit sortir un objet de la boîte en carton qu’elle avait ouverte quelques instants plus tôt. La sauce tomate ! Le visage rayonnant, William s’approcha de ses deux pokémons pour constater qu’elles avaient bien trouvées ce qu’ils étaient venus chercher. Les deux caisses étaient bien remplies de conserve, exactement ce que la dame de la cafétéria lui avait demandé.

D’ailleurs, elles n’avaient pas l’air si lourdes.
Tout en joignant le geste à la parole, le jeune Adams se pencha vers la première boîte pour la saisir et ensuite la soulever du sol. Comme il le croyait, elle était quand même assez lourde, mais il était en mesure de l’apporter jusqu’à la cafétéria malgré tout. Cependant, il ne tenait pas à faire un aller-retour pour venir récupérer la deuxième caisse qui, il le savait très bien, allait être trop lourde pour faire un seul et unique voyage. Le jeune homme s’empressa d’informer son partenaire de recherche pour éviter que ce dernier perdre davantage son temps.

- Hey Lior ! Je vais avoir besoin de ton aide. Tu crois être assez fort pour porter l’une de ces caisses-là jusqu’à la cafétéria ?

C’est donc ainsi qu’ils quittèrent l’entrepôt, au plus grand soulagement de William.
Ce dernier n’aimait pas trop les endroits de ce genre. De grands espaces, une atmosphère plutôt froide et l’écho des moindres bruits ambiant qui se répercutent sur les murs. Tout cela n’avait rien de rassurant... Mais bon, pour le moment, le petit groupe se dirigeait tranquillement vers la cafétéria, suivi par la petite troupe de pokémon du ranger. Alors qu’un silence plutôt pesant était sur le point de naître entre les deux étudiants, William tenta de trouver un sujet de conversation pour combler ce malaise au plus vite. Pour le moment, le voyage se déroulait bien malgré le poids de la cargaison, à la plus grand satisfaction du ranger.

- D’ailleurs, si on souhaite vraiment écrire ce livre, il faudrait avoir une bonne conclusion. Peut-être que la cuisinière serait en mesure de nous faire un bon témoignage, non ?

L’un d’entre eux allait devoir se transformer en journaliste pour accomplir cette tâche.
Trouvant sa propre remarque assez amusante, le jeune Adams ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire en coin. Encore quelques minutes de marche et la livraison serait accomplie.

Spoiler:

«Procrastivampiration.»

C'est pas comme si j'en avais, moi, du talent pour écrire. Faudrait déjà que j'écrive pour avoir du talent. Et les seules choses que je sait écrire sont les commentaires insultants sur les vidéos yt de jeunes artistes. En plus, savoir écrire me permettrait de faire quelque chose de constructif de ma vie, ce qui est tout sauf envisageable. Les unes après les autres, je déchiquette l'emballage des caisses, à la recherche épique du quark dans l'atome, la sauce. C'est aussi bien plus marrant de les ouvrir ainsi plutôt que proprement, avec respect pour les employés qui passeront plus tard. De toute façon, si ça pose un problème, ce serait William qui prendra pour deux. Une assez bonne justification pour mettre le bordel dans des locaux officiels.
Après quelques minutes d'enthousiaste tamisage, je ne trouve toujours rien, à part des cigarettes destinées à la boutique du coin, dont j'ai empoché quelques paquets. La vendeuse faisait de plus en plus d'histoires pour me les vendre, convaincue qu'elles auraient un effet désastreux sur ma santé et que je mourrais jeune. Certes, hein, mais les meilleurs partent les premiers. Tant que je la paie, elle devrait me laisser déglinguer mes poumons en paix. Après réflexion, je fourre quelques boîtes de plus dans ma sacoche- celles là, je les vendrais. Content de moi, je hoche la tête.
Les Pokémons de l'autre Ranger se mettent à piailler. Je me retourne, curieux. Deux d'entre eux sont occupés à forer dans un carton de l'autre côté de l'entrepôt. William s'approche, et sa Tarsal lui tend une boîte métallique. La petite tape satisfaite qu'il donna à son Evoli m'informa qu'il s'agissait de la sauce tomate. Je me relève, et m'approche à pas désinvoltes. L'albinos se baisse et en saisit une ; le poids le fait se plier légèrement. Faible, ce type, pas étonnant que ses pokémons soit si minuscules. Un sourire narquois éclaire mon visage et je le regarde s'écarter, puis se tourner vers moi.

-Hey Lior ! Je vais avoir besoin de ton aide. Tu crois être assez fort pour porter l’une de ces caisses-là jusqu’à la cafétéria ?

-Assez fort ? Tu te moques de moi ? Souris-je, l'air encore plus goguenard.

Je soulève la seconde boîte, qui à ma grande surprise, se révèle bien plus lourde qu'elle n'en avait l'air. Histoire de préserver mon honneur, je cache toute trace d'effort et appuie sur le bouton qui actionnait le mécanisme de la porte. Dans la lumière du jour, je constate le sigle rouge vif en formeJ de tomate sur le côté des caisses qui nous aurait épargné bien des peines si nous avions été moins débiles et allumé la lumière. En même temps, moi, moins débile ? Cause perdue. Nos pas résonnent fortement dans les corridors au papier orangé, soulignant l'absence de parole totale de William. Je me penche un peu, me demandant si je ne l'ai pas vexé. Parce que marcher en file indienne comme des soldats hitlériens, ça me plaît pas plus que ça. Enfin, il se décide à briser la glace.

- D’ailleurs, si on souhaite vraiment écrire ce livre, il faudrait avoir une bonne conclusion. Peut-être que la cuisinière serait en mesure de nous faire un bon témoignage, non ?

Je baisse les yeux, me demandant vaguement si il se trouvait marrant. Je force un léger rire gêné, comme celui qu'on ferait à la blague d'une grand-mère mourante afin de s'assurer une bonne part de l'héritage. Après deux trois minutes, je répond d'un ton ennuyé :

- On pourrait même la mettre sur la couverture, si elle est bo- belle.

William est peut-être de ceux qui prônent la beauté du cœur et tout le truc. Je risquerais pas de perdre l'estime d'un des rares types qui m'apprécient pour une de mes foutues blagues vaseuses. Sans trop écouter son éventuelle réponse, je le prend à l'épaule et le fait tourner à gauche dans le couloir : je peux pas débarquer dans la cafétéria avec des paquets de clopes débordant de mon sac. On arrive à une large porte blanche qui aboutit directement au cuisine. Je l'ouvre, le laisse passer et la ferme. Il n'y a qu'une seule employée présent, je l'interpelle.

- Ma gente dame, est-ce vous qui avez chargé mon compagnon ici présent de rapatrier de la sauce tomate de l'entrepôt de l'académie ? Car nous voici, portant la précieuse marchandise !

Elle se retourne, avec un soupir distinct en me reconnaissant. Pas un soupir de bonheur, oh non. Elle s'approche, les bras croisés comme une féministe en colère.

- Van Helsing, je croyais t'avoir dit de plus jamais revenir dans les cuisines...

Voyant le regard intrigué de William, elle s'explique, à mon grand désarroi :

- Il vient régulièrement piquer de la bouffe dans les placards. La nuit. Le grand seigneur, ça marche pas avec moi, Lior, alors tu pose ce carton et tu dégages.

Je laisse le carton tomber à grand bruit, avec un distinct murmure de 'puisse dracula placer la malédiction sur votre odieuse famille de dégénérés', et je sors la tête haute. J'hésite à attendre William au-dehors ; mon comportement l'aura peut-être rempli de dédain à mon égard. Je m'adosse donc au coin du couloir adjacent, pour pouvoir partir incognito au cas où.

©Esquisse

Tout s’enchaînait si rapidement.
Le ranger, qui croyait avoir rencontré un autre jeune homme aussi banal que lui, allait bien vite se rendre compte qu’il avait fait une erreur sur la personne. Son rire gêné, et surtout forcé, rendit William mal à l’aise. Certes, il avait fait une blague de merde, mais de là à lui répondre avec un ton ennuyé... Le ranger se contenta de détourner le regard à nouveau après cela, n’osant rien ajouter si c’était pour obtenir une réponse de la sorte. Il ne prêta pas vraiment attention à la réponse de Lior, désormais perdu dans ses pensées. Le jeune Adams avait seulement tenté de détendre un peu l’atmosphère silencieuse en abordant leur précédent délire du livre, mais son humour n’était sans doute pas apprécié de tous.

Un nouveau silence retomba entre les jeunes hommes.
Pour le moment, il était important de livrer la cargaison de sauce tomate en bonne état, surtout que le temps d’attente avait été plutôt long. William ne se consacrait qu’à cela. Lior le guida jusqu’aux portes de la cuisine que ce dernier n’avait d’ailleurs jamais remarqué auparavant, surtout qu’il ne venait pas dans les parages quand il ne pensait qu’à manger. Tant mieux si Lior connaissait davantage les lieux que lui, ça leur éviterait de perdre encore plus de temps. D’un autre côté, le jeune Adams tentait de se rassurer en se répétant que cela pouvait être pire. Par chance que ces cartons ne contenaient que des conserves et non pas des explosifs, car William aurait déjà fait tout explosé.

Sa quête était presque accomplie.
Alors que William pénétrait dans les cuisines, soulagé d’avoir rapporté le colis qu’on lui avait demandé quelques heures plus tôt, il ne s’attendait pas du tout à recevoir un tel accueil de la seule femme qui travaillait derrière les fourneaux à cette heure-ci. Celle-ci s’approcha dangereusement du petit groupe en s’adressant à Lior et ses paroles, pas très agréables, intriguèrent le jeune Adams. La femme expliqua rapidement la situation, sous le regard ébahi de William qui tournait tranquillement la tête dans la direction de son partenaire. Lui, voler de la nourriture en pleine nuit ? Malgré la première impression qu’il lui avait laissé, jamais le ranger ne se serait attendu à un tel geste de la part d’un élève de l’Académie.

« Ce Lior me surprend à chaque instant. »

Le principal concerné quitta les lieux après avoir déposé sa cargaison.
Encore perdu après cette grande révélation, William déposa lui aussi son carton à l’endroit que lui indiquait la dame, tout en s’excusant du désagrément. Il n’avait jamais été au courant de ce petit détail chez Lior et il ne s’agissait aucunement d’une alliance volontaire dans le but de lui permettre un accès aux cuisines une nouvelle fois. Non, pas après ce qu’il avait fait, surtout que la cafétéria était gratuite en tout temps. Toujours perturbé, William salua la dame en lui souhaitant une bonne journée et quitta la cuisine en compagnie de ses pokémons. Elsa, toujours devant le petit groupe, repéra Lior un peu plus loin dans le couloir.

- Tu sais que tu pourrais te faire renvoyer de l’Académie si jamais la direction apprenais ce que tu as fais ? lâcha-t-il, une fois à la hauteur de l’autre ranger. Quoique... ils sont probablement déjà au courant.

Ces phrases étaient sorties toutes seules.
Puis, ne voulant pas créer un second malaise entre eux, William secoua la tête pour s’éclaircir les idées. Lior était gentil et il voyait en lui l’opportunité de se faire un nouvel ami au sein de cet établissement, ce qui serait sans doute un exploit. Malgré tous les mois passés ici, il n’avait pas encore tissé de véritables amitiés avec qui que ce soit, surtout que ce problème se répétait depuis sa tendre enfance. William pouvait bien user de sa gentillesse, de son courage, voir même de sa compréhension... personne ne s’intéressait réellement à lui, à l’exception de sa sœur jumelle et des membres de la Team Plasma.

- Oublie ce que j’ai dis d'accord, tes antécédents ne me regardent pas, ajouta-il en passant l’une de ses mains sur sa nuque. Heum... tu préférais qu’on fasse un truc ensemble ? Comme une promenade à l’extérieur ? Sinon... je ne t’ennuie trop dis-le moi, y’a pas de soucis.

Il se sentait vraiment trop stupide.
William espérait que la première option serait la bonne, mais il ne s'autorisait pas à trop rêver non plus. Lior devait sans doute être exaspéré par cet autre ranger et il ne tarderait probablement pas à le laisser là pour retourner à ses occupations. Pour le moment, il se contentait de rester immobille, à entendre avec impatience la réponse du chasseur de vampire.

«Procrastivampiration.»

Discrètement, je jette un œil vers l'entrée des cuisines. Il n'est toujours pas sorti. Il fraternise avec l'ennemi, c'est cela, ce traître de faux vampire demi-sang de bas étage. Je n'aurais jamais dû lui faire confiance. Je fais trop confiance à tout le monde. Tout le monde abuse de ma confiance. Tous des traîtres. Ils ont tous des intentions cachées. Tous ! La petite fille qui vous apporte des cookies, elle veut de l'argent. La fille adorable que vous voulez épouser, elle en a après votre argent. Le banquier qui fait mine de vous soutenir, un faux pas et plus d'argent. L'homme qui vous aide à ranger vos courses va s'enfuir avec votre portefeuille. L'infirmière au chevet de votre lit de mort espère être couchée sur le testament. Tous dans le coup, tous dans le complot, chacun pour soi. C'est une trahison ! Une trahison ! Je donne un violent coup de poing dans le mur !

- Aïe ! Putain !

J'ai mal, alors que c'est moi qui ai frappé le mur ! Lui aussi est dans le coup ! Il est dans le coup ! C'est une conspira-

- Tu sais que tu pourrais te faire renvoyer de l’Académie si jamais la direction apprenais ce que tu as fais ? lâcha-t-il, une fois à la hauteur de l’autre ranger. Quoique... ils sont probablement déjà au courant.

Sa petite Evoli à ses pieds, William m'a finalement rejoint. Je le regarde fixement, avant d'esquisser un sourire forcé tout en cachant le mur abîmé derrière moi. La direction... Au courant ? Mais oui, bien sûr ! Ils doivent avoir des mouchards ! Des caméras ! Des pokémon espions ! Ils observent nos moindres faits et gestes ! Ils savent tout ! La direction !

- Oublie ce que j’ai dis d'accord, tes antécédents ne me regardent pas, ajouta-il en passant l’une de ses mains sur sa nuque. Heum... tu préférais qu’on fasse un truc ensemble ? Comme une promenade à l’extérieur ? Sinon... je ne t’ennuie trop dis-le moi, y’a pas de soucis.

Plissant les yeux, j'inspecte les courbes du plafond, à la recherche de l'oeil électronique d'une caméra de vidéosurveillance. Hmm... Ils ont fait du très bon travail. Absolument indétectable. Avec célérité, je m'allonge sur le sol afin de vérifier les fentes du lineau. Où sont ces foutues caméras ? Je les trouverai ! Je déjouerai les plans de ces scélerats ! J'attrape un long couteau dans une poche intérieure et je commence à arracher la plaque de revêtement. Si je ne pouvais les voir... C'étaient qu'elles étaient inscrustées dans le sol !
Le tronçon plastifié dans les mains, je le regarde avec insistance. Rien. J'ai l'air un peu con d'ailleurs, avec ce truc dans les mains. Je le repose, tâchant d'avoir l'air parfaitement innocent, et me relève en m'époussetant.
Répondre à William. Il semble stupéfait. Je le regarde sans comprendre, et affiche un brillant sourire.

- Moi, renvoyé ? Mais non, voyons. Je suis avisé de faits sur la très noble dame. Si elle me vends, je la vends, et elle le sait pertinemment. Si ils le savaient, je serais déjà banni de ce lieu, répondis-je nonchalamment. Ne t'inquiète point pour des choses si futiles.

Bonk, bonk, quelque chose tape dans un coin de mon crâne. Je me remet à observer méticuleusement les coins et fissures du couloir sans trop m'éloigner. Peut-être qu'il n'y en a pas à cet étage. Elles sont si bien cachées ! Mais je ne perdrai pas espoir. J'exposerai au grand jour la félonie des directeurs de cet établissement ! Alors je poursuis ma recherche. C'est si difficile. C'est presque mission impossible que de dénicher ces caméras. Presque comme trouver Charlie. Charlie est très dur à trouver. Mais les caméras me cherchent moi. Alors... Mais c'est bien sûr ! Je suis Charlie !
Bonk, bonk. Ah, oui, c'est vrai ! William a dit autre chose ! Je me retourne vers lui alors que ces mots me reviennent. Je plisse instantanément le front. Surpris, content, méfiant, je ne sais pas.

- Euh... C'est pas grave, dis-je, perdant mon vocabulaire fleuri pendant un instant. Non, non... Ca ne me dérange pas... C'est pas comme si tu venais de me voir voler de la marchandise pour la revendre...

Un paquet de cigarettes choisit très bien son moment pour tomber de mon sac.

- Enfin, peut-être que si... Passons. Je serai benastru de faire une carroge, en effet, si cela ne vous contorbe pas. Je veux dire, oui, bien sûr, ce serait super. J'ai pas souvent l'opportunité de me balader avec des gens... La plupart m'évitent... Je suppose que c'est parce que j'entre parfois dans leurs chambres la nuit... C'est pour leur bien, n'empêche...

Je fixe William, avant de m'apercevoir que je radotais sans raison, tel le clochard au sortir du métro. Je ris violemment, comme pour essayer de masquer mes paroles.

- Bon, si t'as rien à faire... Allons-y maintenant !

Je lui administre une tape digne d'une fillette sur l'épaule et je marche vers le bout du couloir, profondément honteux.

©Esquisse

Ce qu’il vit le perturba au plus haut point.
Après avoir fait sa proposition d’aller marcher à l’autre ranger, William s’attendait de le voir répondre dans les secondes qui suivirent, à la limite en abordant un air plutôt blasé. Cependant, il en fut tout autrement, puisque Lior semblait être beaucoup plus intéressé à observer le plafond que d’écouter son interlocuteur. Que regardait-il ainsi ? William se doutait qu’il était peu intéressant, mais il ne croyait tout de même pas que ses paroles n’avaient été que du vent. Apparemment, c’était bien le cas. Fronçant les sourcils, le jeune Adams fixa le jeune homme se coucher sur le plancher, visiblement à la recherche de quelque chose. De quoi pouvait-il bien s’agir ? Avait-il fait tomber une cigarette, par hasard ?

Il le vit alors sortir un couteau de nul part.
D’abord intrigué, William était désormais plus que stupéfait par les gestes de l’autre ranger. Ça y est, il est devenu cinglé, pensait-il. Il devait être en manque de nicotine ou de toutes autres substances ayant tendance à rendre les gens dépendants d’elles. En tant normal, le ranger s’en serait fiché, mais il s’étonna de constater que ce Lior lui importait plus qu’il ne le pensait, surtout que c’était le premier étudiant qui n’avait pas fuit l’albinos cette semaine. Le couteau toujours en main, celui-ci s’attaqua à l’une des tuiles du plancher et parvint à la détacher pour y jeter un œil plus attentivement. Par réflexe, William recula de quelques pas.

- Heum... dé... désolé si m’as question t’as perturbé à ce point, je... je ne le souhaitais pas.

À vrai dire, c’était très simple, il était seulement devenu fou.
Sans le quitter des yeux, le jeune Adams vit Lior se redresser et retirer la poussière qui se trouvait sur ses vêtements, comme si de rien n’était. Elsa, toujours aux pieds de son maître, regardait le second ranger avec un drôle de regard, étant donné qu’elle n’avait absolument rien compris à ce qu’il venait de se produire. Si l’idée d’une simple promenade le forçait à déraciner toutes les dalles du plancher, leur amitié n’était pas gagnée. William ne savait plus trop quoi dire, de peur que l’autre se mettre à détruire les murs par la suite. Que lui avait-il fait pour en arriver là ? Certes, la scène avec la cuisinière n’avait pas été de tout repos, mais au point de se défouler en arrachant le plancher...

- Oui bon... je vais faire comme si je n’avais rien vu, ajouta-t-il en voyant un paquet de cigarettes tomber au sol.

Il volait des choses pour les revendent ? Sérieusement ?
Le ranger n’en croyait pas ses oreilles. En effet, cet autre jeune étudiant était bien surprenant, jamais il n’aurait pu s’imaginer de telles choses sur lui. Il avait tenté de le voir avec son arbalète, l’avait entraîné dans les cuisines de l’Académie pour y subir un moment plutôt gênant, il réduisait en bouillie les constructions et maintenant, il volait des trucs ? Décidément, William n’était pas tombé sur n’importe qui aujourd’hui, il se demandait même comment sa demande d’inscription avait pu être acceptée par l’établissement. Une idée germa bien vite dans son esprit. Peut-être faisait-il partit d’une organisation, lui aussi ? En ce qui concernait la Team Plasma, ce n’était pas vraiment envisageable, puisque l’albinos connaissait la plupart des membres. Donc... il se trouvait chez les rockets ?

Il secoua la tête pour chasser ses pensées.
William regrettait un peu d’avoir proposé une promenade à l’autre ranger, surtout que ce dernier ne semblait pas très en forme. Voilà qu’il se mettait à parler d’un langage plus que soutenu avant d’accepter sa proposition et de se mettre en route. Oh et puis après... une petite balade de quelques minutes ne ferait de mal à personne. Le jeune Adams suivit de près l’autre étudiant, ses pokémons sur les talons. D’ailleurs, sa dernière remarque avait éveillé bien des soupçons chez lui. Il entrait dans la chambre des gens la nuit ? Pour quoi faire ? Après tout, William se trouvait peut-être aux côtés d’un violeur en série, même s’il avait dit plus tôt qu’il volait un bon nombre d’objet pour les revendent plus cher.

- Sinon, euh... tu es sûr que tout va bien ? se risqua-t-il à demander. Tu n’étais pas obligé d’accepter ma proposition si cela t’importunait.

Tout en continuant de marcher, il s’empressa d’ajouter ;

- M’enfin... tu as tes pokémons avec toi ? Je ne les ai pas encore vu et je dois dire que ça pique bien ma curiosité.

» [4-26-188] William Adams
» ● Carnet de William
» ● [03-30-99] William J. Handson
» Carnet de William Adams
» Comme on se retrouve [William]

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée