Ne regardez pas le renard qui passe, regardez seulement quand il est passé !

Aaah, Edenia en ses heures de gloire ! Dans les rues, les étudiants allaient et venaient en petits groupes, principalement parce qu'on était un vendredi, mais aussi parce que c'était le soir, qu'il faisait bon et que plus personne n'avait de raison de s'enfermer entre quatre murs. Le fait était aussi que depuis l'installation de l'académie sur l'île, je me doutais bien que la ville était devenue presque principalement estudiantine, avec ses tas de restaurants, de boutiques pokémon et de loisirs.

Je décidais de sortir du restaurant dans lequel j'étais, mon paquet de nouilles à la main, jugeant les étudiants un peu trop bruyants pour manger en paix. Je dégustais donc dans la rue, Kyûbi bâillant sans vergognes à mes côtés et me faisant bien comprendre à quel point la vie dans la cité était ennuyeuse pour lui. Après tout, cité voulait dire civilisation, donc êtres "civilisés", peu de combats, si pas du tout, et donc mon partenaire à quatre pattes avait peu de chances de s'amuser. D'ailleurs, il se demandait sûrement quelle serait la vie des humains si un jour il décidait d'engendrer le Mal Absolu et de le répandre sur la terre. Je haussais les sourcils, peu enclin à approuver les idées noires de mon ami, et continuais mon chemin.

Nous passâmes alors devant le cinéma. Grand noir et moderne bâtiment, avec les affiches des films placardées sur les vitres, je m'arrêtais bêtement pour le regarder un instant. Kyûbi protesta. Déjà que ce n'était pas son truc de déambuler dans les rues, il n'allait sûrement pas supporter de rester immobile pour aucun dessein précis ! Il avait de grandes ambitions, lui, au moins !
Ignorant la remontée que me donnait -comme d'habitude- le Goupix, je descendais mon regard sur foule à l'intérieur du cinéma. Comment faisaient-ils pour supporter d'être ainsi confinés ? Cela faisait des années que j'avais perdu l'habitude de suivre la masse... Et leurs pokémons, que faisaient-ils ? Nul doute qu'ils étaient pour l'instant avec eux, mais pendant le film, les laissaient-ils dehors ou les enfermaient-ils dans leur pokéball respective ? Je me décidais à entrer pour vérifier ça. Kyûbi hurla presque de fureur. Mais il me suivit.

- Juste un instant, s'il te plait, lui chuchotais-je alors que je m'installais sur un sofa disposé dans l'entrée. On regarde le sort réservé aux pokémons, puis on s'en va.

Kyûbi émit un soupir mais se tût. Il savait que c'était important pour moi, même si lui aurait préféré que l'on mette les voiles vers d'autres terres dangereuses et inconnues. Je souris en l'observant. Comment avions-nous pu nous entendre aussi longtemps en tant que partenaire, nous qui avions les idées si différentes ? Tout les jours, je m'attendais au divorce de la part du pokémon feu, mais non, il restait fidèle à son post. Soudain, je me dis qu'il avait sans doute faim. Je posais alors mon paquet de nouilles presque fini à côté de moi et fouillais dans mon sac pour en sortir trois baies. Un bruit pétardant et quelques cris attirèrent alors mon attention, et je tendais distraitement les baies à Kyûbi tout en regardant l'origine du bruit. Quelqu'un avait visiblement fait exploser sa bouteille de soda et cela avait fait peur à certains.

Les protestations de Kyûbi, juste sous mon nez, me firent sortir de mes pensées. Je le regardais, et émis une grimace lorsque je me rendis compte que j'avais tendu ma main pleine de baies complètement à l'opposé de lui...

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