Sauvetage en mer [Solo-Capture]

Cela faisait plusieurs semaines qu'Alban avait croisé une des enfants dont il s'était occupés quand il était animateur, Lightning. Cela avait été très étonnant de la revoir comme ça, mais lui avait aussi fait très plaisir. Il avait pu se rendre compte à quel point elle avait grandit et, par la même occasion, à quelle vitesse le temps passait. Lui de son côté se sentait vieillir, une crise de la trentaine en somme. Et oui, il était un adulte désormais, un vrai de vrai. Même si, au fond, il gardait une certaine âme d'enfant, en témoignait sa passion pour les jeux vidéos, et les jeux avec les enfants en général.
En parlant d'enfants, les siens étaient partis en colonie de vacances. Lui se retrouvait seul chez lui, et il en profitait pour préparer sa rentrée. Bon, il est aussi vrai qu'il vagabondait un peu dans sa grande maison. Sans Timeo et Aelys, il s'ennuyait vite. Ses enfants lui manquait beaucoup, et il prenait régulièrement des nouvelles, même s'il savait qu'il allait les revoir à la rentrée. Il les savaient bien sûr en sécurité, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir cette inquiétude que ressentait tous les parents et laissant leurs enfants partir loin d'eux. Il était prêt à aller les chercher à tout moment s'il y avait un problème. En attendant, il avait besoin de se détendre, et de profiter des derniers jours qui lui restaient avant d'attaquer sa rentrée.

L'avantage d'avoir une maison au bord de la mer est de pouvoir se promener sur la plage à n'importe quelle heure de la journée ou même de la nuit. Alban adorait ces balades qu'il faisait régulièrement, et surtout quand il était seul. Son Pingoléon lui aussi adorait cela, car ça lui permettait de passer du temps dans l'eau et de glisser sur la mer tandis que son dresseur marchait sur le sable. C'était une habitude qu'ils avaient prise tous les deux, et presque un rituel qu'ils exerçaient quasiment tous les soirs, que ce soit en compagnie de Timeo et Aelys ou non.

Nous étions en début de soirée, l'odeur du sel marin flottait dans la légère brise qui voilait la plage et son sable. Une odeur si familière à Alban, dont les senteurs iodées remontaient jusqu'à chez lui quand il en ouvrait les fenêtres. Une odeur qu'il appréciait, chérissait même, et qui aimait à sentir le soir avant de s'endormir. Après tout, il était né à Nénucrique, la mer avait toujours été son domaine, son habitat naturel. Il ne se voyait pas vivre autre part que près d'une plage.
L'endroit était désert, car il avait plu quelque minutes avant et les gens n'osaient plus sortir, peut-être de peur de se prendre une saucée, ou alors considérant qu'il était de toute façon trop tard désormais. Bien, Alban n'en serait que plus tranquille, après tout. Cela lui permettrait de se plonger dans ses pensées et de profiter de bruit des vagues, qui ne faisaient que l'apaiser constamment.
L'homme avait enlevé ses chaussures pour sentir la douceur du sable sous ses pieds. La plage était encore humide, mais cela permettait de garder une certaine fraîcheur agréable au toucher, puisque le soleil déclinait a vue d’œil et que ses rayons ne parvenait plus à réchauffer le sable.
Poséidon se tenait à ses côtés, paisible lui aussi. Au final, il n'avait pas tellement envie de surfer sur la mer ce soir. L'océan était beaucoup trop calme de toute façon, il préférait de loin les vagues. Oui, il était quelque peu grand amateur de sensations fortes, et créait même des vagues pour s'amuser, et surtout amuser les enfants d'Alban. Sauf que vu que ces derniers étaient absents, c'était beaucoup moins amusant.

Ils marchèrent quelques minutes avant d'entendre un petit cri. Alban sursauta, puisqu'il ne s'y attendait pas. Le cri se répéta, et il cru le reconnaître comme un cri de détresse. Affolé, il s'approcha en courant du son, qui parvenait d'une pile de rochers.
Là, entre les rochers, ballotté entre les vagues, un petit Evoli tentait de se débattre, contre le courant qui l'attirait vers le fond de l'eau. Ses pattes s'agitaient dans tous les sens, mais il se fatiguait en ses mouvements devenaient de plus en plus lents. Ses membres engourdis, il perdait peu à peu l'espoir de retrouver un jour la terre ferme. Il ouvrait la gueule pour reprendre le plus d'air possible avant d'avoir la tête sous l'eau.
Ni une ni deux, Alban commanda à Poséidon de plonger. Le Pingoléon ayant bien sûr compris de quoi il retournait, fila vers l'endroit de la noyade. Malheureusement, il était très grand et n'arrivait pas à se glisser entre les rochers là où se trouvait le petit chat. Il plongea, et ses yeux aperçurent très vite la forme brune qui commençait à couler. Le chat avait comme cessé de se débattre. Des bulles sortaient de son museau, signe qu'il respirait encore, mais le pingouin devait agir vite. Il ne savait que trop bien quels étaient les dangers de la mer, et l'Evoli était évidemment loin d'avoir la même aisance que lui dans l'eau. Il utilisa Tourniquet, ce qui lui permit de créer un courant qui ramena le petit Pokemon vers lui. Ensuite, il se plaça sous la petite chose et remonta. Il finit par apparaître à la surface, portant l'Evoli inconscient sur son dos. Il se rapprocha ensuite de son dresseur, retournant le plus vite possible vers la plage.

Alban n'hésita pas un instant, et appuya sur le ventre du noyé pour lui faire recracher de l'eau. Après d'interminables secondes, le renard toussa, encore et encore, évacuant l'eau qu'il avait avalée. Il leva les yeux vers ses sauveurs, et prit d'abord peur, ne se rendant pas compte que c'est le Pingoléon qui l'avait sortit d'ici. Ce dernier s'empressa de lui expliquer, et le chat-renard cligna des yeux pour le remercier. Il tenta de se relever, sans succès. Alban l'enroula dans son foulard et l'emmena chez lui, afin de le réchauffer et le soigner.

Il alluma un feu de cheminée dans le salon. Il sécha l'Evoli avec une serviette et le posa ensuite dans un panier devant l'âtre. Il lui prépara quelque chose de chaud à grignoter et, malgré sa faiblesse, le petit ne se fit pas prier. Il se roula en boule et s'endormit ensuite, épuisé par cette aventure.

La nuit passa et, quand le conseiller d'orientation se réveilla, celui qu'il avait recueilli était toujours là. Il lui avait pourtant laissé la porte entrouverte afin qu'il puisse s'en aller une fois remit sur pattes. Mais non, le renard lissait ses poils dans son panier, face à la cheminée éteinte. Voyant l'homme arriver, il se précipita vers lui avec des petits cris joyeux, et l'humain compris qu'il le remerciait.

« Y'a pas de quoi, bonhomme. C'est normal. »

Il lui sourit. Il avait vraiment eu peur pour la bête. Heureusement qu'ils étaient arrivés à temps, ou le chat brun se serait noyé. Poséidon était lui aussi très content. Il posa un regard doux sur le petit qui le remercia à son tour.

« Tu a encore faim ? Tu peux manger avant de repartir, si tu le souhaites. »

L'Evoli tourna la tête vers lui et cligna des yeux. Il voulait lui dire quelque chose. Pour qu'Alban comprenne, Pingoléon prit le sauvé dans les bras et le tandis au dresseurs. Et subitement, l'adulte assimila la chose.

« Tu veux... rester avec nous, n'est-ce pas ? »

Le renard hocha la tête. Ses yeux brillaient, plein d'espoir. Le brun jeta un regard vers les Pokemon empereur. En un seul coup d’œil, ils se mirent d'accord.

« Et bien, alors, restes ! Bienvenue chez nous, mon petit ! Il va falloir te trouver un nom. Que dirais-tu d'Arthur ? »

Ce surnom eut l'air de convenir parfaitement au petit, qui se remit à gigoter dans les pattes de son nouvel ami. Pour conclure ce pacte d'amitié, Alban attrapa une Pokeball, dans laquelle son nouveau compagnon se jeta sans attendre, scellant ainsi leur accord.