Mégami Hells Petit Canaillou
Messages : 508 Date de naissance : 24/08/1995 Date d'inscription : 29/06/2011 Âge réel : 29 Localisation : Sur une chaise.
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| Sujet: Re: Carnet de Mégami Hells. Ven 27 Fév - 16:43 | |
| Le Jeu des Ténèbres
…
J’ai tellement de choses à écrire ce soir. Et je ne sais pas par quoi commencer. Je vais réfléchir un peu…
Bon. Après environ trente minutes, je me décide enfin.
La nuit dernière, j’ai vécu ce qui sera sans doute l’un des moments les plus marquants de ma vie. Le genre de moments qui ne se présente qu’une seule fois durant toute ton existence. Le genre de moments qui te pousse dans tes derniers retranchements, qui te prend à la gorge et t’étouffe, te lancine et te hante. Je ne joue pas la comédie. Je ne suis pas en train de faire un écrit pseudo-théâtral pour mon propre plaisir. Je suis réellement bouleversé par ce que j’ai vécu, et je ne sais pas vraiment combien de temps je prendrai pour m’en remettre.
Car la nuit dernière, j’ai été forcé à participer à un jeu. Le Nonary Game. C’est un jeu… où l’on doit parier sa vie.
Comme d’habitude, hier soir, j’étais allé me coucher sans problème. Rien de bizarre, à part un rêve que j’ai fait juste avant, mais bon on s’en fout complètement de ce rêve. Je me suis réveillé pendant ce qui était sûrement le beau milieu de la nuit. Mais je n’étais pas sur mon lit. J’étais sur un sol dur et froid, métallique. J’ai eu l’impression de revivre ce que j’avais vécu pendant la soirée d’Halloween avec Kirito, mais là c’était bigrement réel. Aussi réel qu’en ce moment-même où je suis en train d’écrire ces lignes. Dans la même pièce que moi, qui se trouvait être un ascenseur, il y avait un autre dresseur, Takeshi Yamamoto, que je ne connaissais pas très bien avant ça. Et à mon poignet… un bracelet, sur lequel était écrit « 4 » en jaune et en dessous, le mot « pair ». Je me suis approché de Takeshi. Lui aussi avait un bracelet identique au mien en tout point. Il se réveilla juste après. Nous étions enfermés, mais au bout d’un certain temps, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et nous avons pu sortir, pour atterrir dans un grand hangar dans lequel se trouvaient dix autres personnes, pour un total de douze. Je ne connaissais pas la plupart des autres, mis à part deux d’entre eux : Kirito justement, il faut croire qu’on était destinés à se retrouver dans des jeux bizarres où on était kidnappé, et Kaos Black, la tête dure. Il y avait aussi la nouvelle surveillante, Mia Tsukiyoko, et quelques autres élèves. Nous étions tous affilié à Gakuen Pokémon, en tout cas.
Et nous avions tous un bracelet. Quelques fois, la couleur changeait, quelques fois, au lieu de « pair » était écrit « solo ».
Puis un écran projeté contre un des murs du hangar dévoila rapidement un lapin blanc doué de parole, bipède, qui nous expliqua les règles du jeu, en précisant son nom : Nonary Game, Ambidex Edition. Le chiffre sur notre bracelet représentait notre nombre de points, et la couleur, notre équipe. Ceux qui arrivaient à rassembler 9 points pourraient emprunter la porte de sortie du hangar, qui ne resterait ouverte qu’une seule fois et pendant seulement 9 secondes. Quant à ceux dont le nombre de points atteindrait 0… ils mourraient. Tout simplement.
Je ne vais pas raconter tout le jeu car cela serait plutôt long et sans importance. Tout ce qu’il faut retenir, c’est que je me suis donc retrouvé en équipe avec Takeshi Yamamoto, et une coordinatrice assez étrange du nom de Rei Hazama. Le premier, il ne possédait pas une once de méfiance ou de malfaisance en lui, c’était plutôt incroyable d’ailleurs. Tout ce qu’il semblait vouloir, c’était sortir d’ici et aider les autres comme il pouvait. La deuxième… encore maintenant je n’ai pas réussi à la cerner. Elle pouvait se montrer adorable, une vraie peluche… et en un instant se changer en une terrible harpie. Ceci est à prendre au premier degré, enfin presque.
Et il faut retenir également la façon dont les points devaient être gagnés : un système de vote. Chaque tour était constitué de deux étapes : d’abord une épreuve de réflexion, ou plus rarement une épreuve d’autre chose, puis un vote. Ce vote, il présentait deux choix : s’allier, ou trahir. Pour chaque équipe, il y avait deux votes : un pour le duo, et un pour le solo. Takeshi et moi partagions donc le même vote, quand Rei avait le sien pour elle seule.
Les points étaient distribués selon la manière suivante : si les deux partis s’alliaient, deux points gagnés partout. Si l’un des deux trahissait l’autre, le traître gagnait trois points et le trahi en perdait deux. Si les deux trahissaient… aucun point n’était gagné. Pour que tout le monde s’en sorte, la meilleure chose à faire était donc de s’allier à chaque tour.
Malheureusement, ce n’est pas ce qu’il se passa. Rei trahit Takeshi et moi. Volontairement ou involontairement, je n’ai toujours pas réussi à me décider là-dessus. Elle nous avait dit qu’elle s’était trompée de touche, mais qui pourrait se tromper de touche dans un moment pareil, à part le dernier des manchots ? Takeshi lui pardonna instantanément, moi je restai sur mes gardes.
C’est lors de la deuxième épreuve que tout se gâta. On nous a infligé une substance qui augmentait notre méfiance, notre paranoïa, juste lorsqu’on est rentré dans la salle. Evidemment à ce moment je ne le savais pas et je n’ai pas pu me douter de ce qui m’arrivait, ce n’est qu’après que j’en suis arrivé à cette conclusion. Je me suis isolé des deux autres parce que la simple présence de Rei était insupportable pour moi, je m’en méfiais trop. Je me suis isolé… les laissant ensemble. Ce fut une de mes erreurs les plus graves.
Alors que j’avait réussi à trouver une solution qui n’aboutirait pas au sacrifice de l’un de nous trois ou d’un de nos Pokémon qui nous avait été attribué à l’occasion -car telle était la règle de l’épreuve-, je suis sorti de ma salle pour me retrouver dans le jardin intérieur, là où se trouvaient Rei et Takeshi. Ce que j’y découvris, ce fut Rei qui venait d’assassiner Takeshi et de s’en servir comme sacrifice.
J’ai laissé la colère m’envahir. Comment ça aurait pu en être autrement ? Le membre le plus fidèle et confiant de notre équipe venait d’être tué par sa coéquipière, qu’il avait cherché à rassurer tout au long du jeu. Dans ma tête, à ce moment, il n’y avait plus qu’une chose qui comptait : que Rei ne parvienne jamais à sortir de cet endroit, qu’elle y croupisse pour l’éternité. Ca me fait mal d’écrire ça, parce que même si j’étais sous l’emprise d’une drogue, je ne me pensais pas capable d’avoir des idées aussi noires.
Un court affrontement entre Rei, moi, et nos Pokémon, suivit. Elle cherchait à me tuer comme elle venait de le faire avec Takeshi, mais j’arrivai à la repousser et à l’endormir. Je me suis emparé des AB cards… et après avoir emmené le Feurisson de Takeshi près de la stèle où reposait son maître, je suis parti, l’abandonnant à son triste sort. J’entends encore son « MEGAMI !! » juste avant que la porte ne se referme… je pense que ce cri de désespoir me restera en tête toute ma vie.
Je ne suis pas quelqu’un de mauvais… et si jamais je dois revivre cette situation, je promets que je ne me laisserai plus aveugler par une chose aussi artificielle et simpliste que de la drogue. J’ai ma volonté, ensuite… j’ai aussi ma fierté.
Et c’est exactement ce que je me suis dit en retournant au hangar pour enregistrer mon vote. Peu à peu les effets de la substance se dissipaient, et je retrouvais ma raison. Je n’en voulais plus à Rei, il n’y a qu’une seule personne qui était responsable de tout ce massacre : le maître du jeu. C’est pourquoi… j’ai laissé la carte de Rei devant une AB Room ouverte, et que je n’ai pas voté pour moi dans la mienne. J’ai voté pour le groupe. Un groupe qui aurait dû rester soudé, un groupe qui avait passé des bons moments. J’ai voté S’allier, comme nous avions prévu de le faire depuis le début. Je me fichais éperdument à ce moment de sortir ou non de cet endroit. J’en sortais avec Takeshi et Rei, ou je n’en sortais pas. Et au moment où j’écris ces mots, je suis fier de moi pour avoir pris cette décision. Maintenant, je sais que même en situation extrême, je ne me laisse pas aveugler et reste fidèle, c’était très important pour moi de le savoir.
Quoiqu’il en soit, comme je m’y étais attendu, ce tour était le dernier. Ce jeu poussait à la trahison depuis le début, de telle sorte que si l’on ne se trahissait pas, on terminait avec 8 points et le groupe entier ne pouvait pas sortir.
Alors que j’allais proposer une solution, celle de se sectionner la main qui avait le bracelet, pour pouvoir sortir même sans le nombre de points requis, un imbécile décida d’actionner la porte directement après avoir eu ses 9 points. La surveillante, Mia Tsukiyoko, eut l’intention d’empêcher les autres de sortir (nous n’étions plus que six à ce moment, et seuls elle et moi n’avions pas assez de points pour nous en aller), mais je l’en empêchai, en argumentant qu’ils pourraient chercher des secours s’ils sortaient. Comme elle ne voulait rien savoir, je me suis interposé physiquement. Pour toute réponse, elle me frappa. Une chose est sûre, elle était entraînée au combat, car ses coups étaient violents et sans pitié. Je n’avais pas l’intention de riposter de toute façon, mais même en le voulant je n’aurais pas pu, elle m’a littéralement laminé. Je n’ai jamais ressenti une douleur aussi intense que son coude contre ma tempe. Il ne restait plus que nous deux dans le hangar. Je l’ai entendue sangloter. J’ai essayé de lui dire ma solution, sans grand succès… et finalement, je ne me souviens pas de ce qu’il s’est passé après. Je suppose que j’ai dû m’évanouir, ou mourir sous ses coups.
Ce n’était pas un rêve. Ce n’était pas une illusion. Je ne sais pas ce que c’était car ce n’était pas non plus la réalité. Je me suis réveillé peu de temps après, j’ai immédiatement fait sortir Papilusion. Elle se souvenait parfaitement de tout elle aussi.
Ce jeu, ce Nonary Game, il avait eu le pouvoir de révéler notre véritable nature à tous, contenue au plus profond de chacun de nous. Effrayant, mais d’un côté je me sens redevable pour ça auprès du Maître du Jeu.
Les cinq phrases que j’ai entendues juste avant de me réveiller résonnent encore dans mon crâne.
« Maintenant. C'est l'heure d'assumer. Si vous ne comprenez pas pourquoi les gens se trahissent. Si vous ne parvenez pas à faire confiance à autrui. Alors vous ne méritez que la mort. »
Rencontre : Takeshi Yamamoto Mia Tsukiyoko Kira NoOkami Lumeka Hakunetsu Misa Katsu
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