Alone, alone, alone alone ... [Solo~]

Il fait beau aujourd'hui. Beau pour un jour d'automne, en tout cas. Cela ne veut pas non plus dire que le vent se repose. Lui, il travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre, un vrai bosseur. Les jupes de certaines filles se soulèvent, parfois je me demande si ces bourrasques perverses ont une conscience. C'est absurde, mais ils gardent toujours la bonne habitude de s'attaquer aux jupons des filles. Casquette visé sur la tête, j'avance de nonchalamment, l'air décontracté. Ouais, je me sens plutôt bien, aujourd'hui. La vie est plutôt belle, à Gakuen, l'ambiance assez sympathique et le paysage qui l'entoure, tout simplement magnifique. Rien à voir avec les habitats précaires de Pyrite, faites en tôles ou encore en plastique. À mon goût, Pyrite n'est qu'un vulgaire Bidonville, là où nos rêves se brisent. Va là-bas et tu sentiras bientôt les fragrances de poissons en décomposition! Ça, c'est un bon plan voyage.

La raison pour laquelle je ne suis pas resté enfermé dans ma chambre est.... roulement de tambours... Wrath! Vous ne vous y attendiez pas, hein? Évidemment, c'est tellement rare qu'il soit la cause de ma sortie et qu'il me menace avec ses crocs pour arriver à ses fins! Cela n'arrive pratiquement jamais. Là, c'est une exception. D'après ce que j'ai pu comprendre, ce dernier à put apercevoir une sorte de pension pour Pokémons et qu'on pouvait s'y rendre pour en adopter un ou deux. D'ailleurs, il m'en parlait tous les jours, pendant une semaine. Et maintenant, je comprends pourquoi. Il se sent seul, il a besoin de chaleur et de compagnie qui ne soit pas uniquement humaine. Du coup, j'ai pris la décision de me rendre au Centre d'Adoption. Après qu'il m'ait mordu à plusieurs reprises mes jambes et même mon postérieur...
Maintenant, il ne reste plus qu'à trouver ce fameux centre. Mon Malosse ne se souvient plus de son emplacement ni de son odeur. Hum, disons juste qu'il n'a pas cherché à les garder en tête. Ce n'est pas la première fois que ça lui arrive. Je ne sais pas si cela doit me rassurer ou avoir l'effet contraire. Mais bon, passons. Je n'avais pas le choix: je devais me renseigner auprès des passants. Un garçon, cheveux noirs, coupe au bol et plutôt petit, passait à côté de moi avec une distance comptant quelques centimètres seulement. Il est parfait. Il sera ma victime. Je le saisis par l'épaule d'une manière plutôt familière, peut-être même trop. Je le sentais tressaillir avec violence. Il bondit et se tourna vers moi, Pokéball en main, tremblant comme une feuille.

« Tu ne saurais pas où se trouve le Centre d'Adoption? »

Est-ce que je ressemblais au croquemitaine? Ses yeux étaient ronds et gros comme des patates. Excusez-moi, les pommes de terre ne sont pas ronds. Je suis sincèrement désolé. Passons. Le garçon me regarde, l'air hébété. Ce dernier range sa Pokéball qu'il tenait dans sa main tremblante, ravala sa salive et pris enfin la parole.

" C-c'est tout droit. Juste devant! "
« Oh merci ! A plus Tonio ! »


Je crois que ce n'était pas son prénom. Tant pis, j'ai tout de même essayé. Sans attendre, je m'élance en direction du Centre qui n'est qu'à quelques mètres, Wrath sur les talons. La Malosse court devant moi et me bouscule, je me rattrape de justesse. Et lui, ça le fait marrer. Tonio aussi, d'ailleurs. Du coup, je termine le chemin en marchant tranquillement. Je ne tiens vraiment pas à m'exploser à terre. On arrive sur le seuil, Wrath est le premier à entrer. Il a l'air heureux.

later...

Je suis au paradis des Pokémons. Il y en a tellement, je ne sais pas lequel choisir. Est-ce toujours aussi dur? Les autres ressentent-ils la même chose que moi, en pénétrant ici? Je pense qu'on est resté au moins deux heures pour cajoler les bébés et jouer avec les plus âgés. Je veux emménager ici. Wrath aussi. Tant mieux, on va chercher nos affaires. Si seulement c'était possible, je suis trop ambitieux. Puis, j'entends des grognements spécifiques à mon Pokémon, l'étrange coassement grave d'un crapaud et les cris de désespoir d'une bête quelconque. Ah, j'ai trouvé ceux qu'il me fallait, c'est exactement ce que je voulais...