Cours critique ! Elève ennemi est K.O. ! [Kayline Lewis, Levy McGarden, Lina Koizumi, Takeshi Yamamoto et Zuko Hatsuno]

La journée avait plus ou moins bien commencée. D'abord, j'avais passé une mauvaise nuit. Je n'en avais pas l'habitude, mais je n'avais cessé de me réveiller à toutes les heures de la nuit. Pourtant, c'était le silence total, à l'exception de mon Démolosse qui ronflait, couché en boule sur le tapis près de mon lit. Aucun autre bruit à l'extérieur n'aurait pu me réveiller. C'est donc en grommelant, ou bien en soupirant, que je me rendormis à chaque heures et cela dura ainsi jusqu'au petit matin. Très tôt, je décidai de sortir du lit, puisque cela ne me servait à rien de rester couché. Par chance, je n'avais aucun cour ce matin, j'allais pouvoir en profiter pour me reposer et faire quelques devoirs. Sans réveiller mes pokémons, je m'installai à mon bureau sans oublier de me prendre un petit quelque chose à manger pour le petit déjeuner. Je me mis ensuite à réviser les notes que j'avais prise la veille. L'avant-midi avança, mes pokémons se réveillèrent mais voyant que j'étais très concentré sur mes devoirs, ils prirent la bonne décision de ne pas me déranger. Ce ne fut que quelques heures plus tard que Kurai se montra courageux et vint m'interrompre en plein travail, ayant dans sa gueule un morceau de papier.

- Qu'est-ce qu'il y a Kurai ? Tu as faim, c'est ça ?

Le pokémon ténèbre me fit signe que non et tourna la tête en direction de l'horloge qui se trouvait dans ma chambre. N'y comprenant rien, je suivis son mouvement du regard pour constater que les cours de l'après-midi allaient bientôt commencer. Et je n'avais pas encore diner ! Bah tant pis... je n'avais plus le temps de me rendre à la cafétéria pour manger un peu. J'avais faim en plus, mais cela allait devoir attendre à la fin de mon cours. Tiens, parlant de cours, je m'en allais en quoi moi ? Intrigué, je pris le morceau de papier que me tendait mon pokémon et je ne pus m'empêcher de crier en lisant le nom de mon professeur.

- QQUUOOOIIIII !?

Quelques secondes plus tard, j'étais sortis en trombe de ma chambre, mon sac à dos sur l'épaule. J'avais laissé mes pokéballs dans ma chambre, n'emmenant même pas Kurai avec moi. Ce dernier avait l'habitude de me suivre partout depuis que ma mère me l'avait donné, mais selon les rumeurs sur ce professeur, je n'avais pas intérêt à apporter mes pokémons. Par chance, je connaissais le local où allait avoir lieu le cours de ce tyran. Je n'avais encore jamais assisté à ses cours, mais j'en avais entendu parler par plusieurs personnes et aucun d'entre eux ne les recommandaient. Par chance, j'arrivai au cours attend, juste avant d'entendre la sonnerie de la cloche. Le professeur ne semblait pas d'humeur, puisque tout le monde était silencieux. Des retardataires finirent par arriver et je n'aurai pas voulu me retrouver dans leur situation... J'étais déjà arrivé en retard lors d'un cours de Madame Aikawa et elle ne m'avait pas engueuler pour cela. Et si les retardataires étaient nouveaux à l'Académie ? Ce n'était pas très respectueux de la part du professeur.

Il nous annonça ensuite que le cours allait se dérouler dans le parc. Voilà qui pouvait peut-être être intéressant. Je ne savais pas trop ce qu'on allait apprendre aujourd'hui, mais je n'allais pas tarder à le savoir. Le trajet se fit dans le plus grand silence, un silence qui me surprit. À part la nuit, je n'avais jamais entendu cela. Tout ce que percevait mes oreilles, c'était le bruit des pas des élèves au sol, menés par le professeur. Je fus surpris de voir d'autres élèves s'enfuir en courant à la vu du prof. Apparement, il était vraiment détesté à l'Académie. Mais pourquoi le directeur gardait-il un tel spécimen dans son école ? J'aurai bien aimé pouvoir lui demander en face, mais cela n'allait jamais être possible. Pour ma part, ce prof me laissait indifférent pour le moment, puisque je ne l'avais jamais vu avant aujourd'hui. Je n'avais eu vent que de quelques rumeurs à son sujet, mais j'avais pris l'habitude de ne pas croire toutes les rumeurs que je pouvais entendre.

Une fois arrivé dans le parc, le professeur nous annonça le sujet du cours d'aujourd'hui ; les coups critiques. Tiens, intéressant tout cela. Je croyais bien que cette théorie allait m'être bien utile lors de mes prochains combats contre des champions. Cysiam n'en dit pas plus pour le moment, laissant les élèves abordés leurs avis avant de les corriger. Comment mieux nous rabaisser ensuite... Je croisai donc les bras sur mon torse et me contentais d'écouter la première élève a avoir eu assez de courage pour prendre la parole. Les paroles de cette dernière me firent tiquer à plusieurs reprises. Je n'étais pas vraiment d'accord avec son point de vu, mais davantage avec celui du deuxième élève qui avait parlé. Puis, voyant que personne ne continuait, je levai la main pour avoir droit à la parole.

- Selon moi, les coups critiques ne dépendent pas des pokémons au combat. Je crois plutôt qu'ils sont donnés au hasard, ou bien tout dépendament de la puissance d'une attaque lancée par un quelconque pokémon. Par exemple, j'ai déjà vu un Chenipan donner un coup critique à un adversaire bien plus gros que lui et pas forcément avec un type plus efficace, un Miaouss par exemple.

Je me tus ensuite, ayant peur d'en avoir trop dit. J'avais hâte de savoir de qui, entre nous trois, avaient raison. J'avais l'impression que la vérité était plutôt séparée entre nous, mais le prof n'allait pas tarder à nous le dire.

Ignorant ? Ah bon, c'est ce que je suis ? Très agréable à entendre, vraiment... surtout de la part d'un professeur. Après tout, je n'étais pas venu à l'Académie pour rien, j'avais un incroyable désir d'apprendre. Qui parmi les élèves étaient venu jusqu'ici, malgré le fait qu'il connaissait déjà tout sur son futur métier ? Euhmm... personne. Il pouvait nous traiter d'ignorant s'il le voulait, c'était vrai et je ne le prenais plus comme une insulte. Depuis quand le fait d'être ignorant est une insulte, à la base ? Selon plusieurs philosophes, le fait d'être ignorant prouve notre intelligence. Ah ouais hein, t'en pense quoi de celle-là Cysiam ? Le fait d'admettre notre ignorance est une forme d'intelligence, puisque nous le constatons. Bref... mes pensées divaguaient un peu du sujet principal du cours, c'est-à-dire les coups critiques. Visiblement, tout ce que j'avais appris par le passé était faux. Un coup critique dépendait principalement du physique du pokémon et du type d'attaque lancée. Une question me brûlait la langue par-dessus tout ; comment on était censé savoir qu'on avait réussit un coup critique lors d'un combat ? Cependant, avec ce prof fou qui ne cessait de parler, je préférais tenir ma langue et garder cette question pour plus tard.

Et bien, chaque pokémon possède son propre point faible. Quoi de plus surprenant... ça doit être pareil avec les êtres humains. Les bras croisés contre mon torse, je réfléchis un peu à cette idée. Pour ma part, le point faible de Kurai devait se trouver derrière ses cornes, là où sa nuque était exposée. Les cornes sur sa tête s'arrondissent vers cet endroit, comme s'il cherchait décidément à protéger quelque chose. Mais bon, peut-être me trompai-je quand même... Pour Doreiku, cela devait se trouver quelque part dans son dos, voir même sa queue, puisque c'était des parties de son corps qu'il n'arrivait pas bien à atteindre. Je réfléchis à chacun de mes pokémons, tentant de deviner par moi-même ses parties si importantes. Toutefois, pour certains d'eux eux, je n'arrivai pas à trouver, par exemple Mizuna, Vanira ou encore Shindo. Pour cela, j'allais devoir les observer longuement pour les déterminer, ce qui n'allait pas être une tâche facile. Je continuai donc d'écouter les paroles du professeur, alors que celui-ci poursuivait sur le sujet.

"Des Pokémon sont morts sur le coup". Quoi !? Morts !? Attend... depuis quand les pokémons peuvent-ils mourir au combat ? Je n'avais encore jamais entendu ça, sauf pour deux ou trois pokémons, tel que Salamèche et ses évolutions. Pour eux, s'ils tombent dans l'eau, c'est fini, tout comme Ponyta et Galopa. Le seul fait d'imaginer Kurai mourir sur une arène me créea une boule d'émotion dans la gorge. Jamais je ne supporterai de perdre mon meilleur ami ainsi, pas alors que celui-ci fait de son possible pour me rendre heureux. Je l'imagine très bien en train de se battre, voulant que je sois fier de lui, voulant remporter le badge et paf... mort. Sans vie sur le sol. Non, décidément je dois m'enlever ces images de dans la tête. Avais-je bien fait de choisir dresseur comme métier ? Je n'en étais plus trop certain... mais comment pouvais-je savoir que le professeur ne nous racontait pas de salade ? Il avait le droit de nous dire n'importe quoi et il avait même le pouvoir de nous faire croire tout ce qu'il voulait. C'était du grand n'importe quoi.

Un Scarabrute apparu rapidement aux côtés du prof et il semblait plutôt agressif. Sans bouger pour autant, je l'observai, ne comprenant rien à sa réaction. Pourtant, nous n'étions pas une menace... enfin, je croyais. À moins que c'était dans sa nature de paraître pour un dur à cuire... mais bon, il y gagnait quoi au final ? Le prof nous demanda ensuite où pouvait bien se trouver le point exact où frapper pour donner un coup critique au pokémon insecte. Hmm... bonne question. Même moi je n'étais certain de rien. J'avais vu très peu de pokémon de cet espèce et c'était la première fois que je pouvais en observer un aussi longtemps. Cysiam désigna une fille non loin de moi pour qu'elle réponde à sa question. Alala, pauvre elle... je la plains énormément. Pour ma part, je croyais que le point faible du Scarabrute résidait presque au même endroit que mon propre starter, soit derrière les cornes. Pourquoi ce pokémon en posséderait-il sinon ? Avoir pu user de télépathie, j'aurai bien soufflé cette réponse à la jeune fille prénommée Lina. J'attendis donc avec nervosité la suite, intrigué de connaître la réponse.

Le point faible d'un Scarabrute ne se trouvait pas au sommet de sa tête ? À en croire les paroles du professeur, sa faiblesse n'était carrément pas sur le haut de son corps. Alors là, j'avais un peu de mal à le croire. Le pokémon insecte pouvait se défendre sans problème s'il était touché au niveau du corps, contrairement à sa tête, puisqu'il ne possédait qu'une simple paire de pince acérée et si l'ennemi réussissait à les contourner, il touchait facilement son adversaire. Je continuais donc d'écouter ce vieux fou qui avait recommencé à nous insulter et c'est bien à ce moment-là que je vis l'immaturité dont il faisait preuve. Un adulte n'agissait ainsi s'il était un minimum bien élevé. Depuis quand un adulte, dans ce cas-ci un prof, pouvait se permettre d'attaquer ses étudiants de la sorte ? Pour cela, il méritait bien de se faire renvoyer, mais le directeur n'avait sûrement pas que ça à faire, c'était ce qui me déprimait le plus. Personnellement, jamais je ne dirais de telles choses en public, même envers une personne que je déteste.

Après tout, ce prof devait avoir été mal aimé pendant son enfance, voilà pourquoi il se la jouait dur à cuire face à nous. Le cours avait commencé depuis un petit moment déjà et jamais je n'avais eu autant envie d'en finir. Je n'étais pas du genre à détester les cours, au contraire, mais celui-ci... Néanmoins, la matière était intéressante. Le mieux pour moi, ainsi que pour les autres j'en étais persuadé, aurait été d'avoir un autre professeur que celui-ci, un autre qui n'essairait pas de se faire valoir en rabaissant les autres. Ce dernier ramena bien vite un élève parmi nous, puisqu'il semblait s'être désintéressé en cours de route. Pauvre garçon... s'il y avait bien une chose à ne pas faire avec ce fou, c'était bien ça. Quoique... aucun prof n'aime voir un élève avec l'attention détourné vers autre chose lorsqu'il donne un cours. M'enfin, ce n'était pas mon problème et j'étais bien content de ne pas avoir toutes ses pompes à faire.

Le psychopathe s'était alors adressé à une autre élève, lui demandant un résumé de tout ce qu'il venait de dire jusqu'à présent. Et j'étais prêt à parier qu'il faisait ça uniquement pour nous taper sur la tête ensuite, affirmant qu'on étaient tous des imbéciles car UNE seule personne avait mal répondu à sa demande. S'il n'était pas satisfait, pourquoi continuait-il ses questions ? Oui c'est un prof, il doit conserver une certaine ambiance dans son cours pour ne pas que ses élèves soit distrait par autre chose, comme l'autre garçon et les Rattatas de tout à l'heure. Mais il n'était pas obliger d'agir ainsi. Les bras croisés, je continuais donc d'attendre, écoutant ce que la jeune McGarden avait à dire. Mon tour n'était pas encore arrivé et j'en étais heureux. Cependant, je commençais à avoir très hâte de me mettre au travail. Quand l'entraînement allait-il commencé ? À ma connaissance, nous n'étions pas venus dans le parc que pour discuter des coups critiques.

* Aller Zuko, encore un peu de patience...*

Pas que je ne trouvais pas les paroles des autres élèves inintéressantes, mais j'avais franchement envie de passer à l'action. J'avais un peu peur de ce qu'allait me dire le prof si jamais je faisais un truc qui ne lui plaisait pas, mais j'étais quand même prêt à l'affronter. Après tout, c'est en faisant des erreurs que l'on apprend et personne ne serait venu à Gakuen si on savait déjà tout ce qu'il faut savoir à propos des pokémons. Non... franchement après toutes ses réflexions, ce prof avait un problème dans la tête pour agir ainsi avec nous.

Tandis que le professeur était toujours en train de parler, je jetai un autre coup d’œil à ma montre. Quinze minutes. C’était le temps qui restait avant la fin du cours. Je n’étais pas déçu d’apprendre que tout cela allait bientôt se terminer. Malgré tout, la matière était intéressante, ce que nous apprenait Cysiam avait du sens et me servirait sûrement plus tard... mais sa façon d’enseigner était complètement ridicule. J’avais l’impression que ce prof avait un siècle de retard au niveau de la pédagogie. Mais bon, il n’avait probablement pas été engagé à l’Académie pour rien, le directeur avait vu quelque chose de bon en lui, même si moi je ne voyais rien. Ce qui était certain, c’était que j’avais hâte de mettre ses explications en pratique. Ça ne semblait pas trop difficile, mais depuis quand ce genre de prof donnait des leçons faciles à exécutés ? Je m’attendais à échouer à cette séance de pratique, mais j’allais être surpris de mes performances. Nerveux, j’attendis la fin des explications, ne sachant pas trop à quoi m’attendre face aux deux combats qui approchaient.

Dès que le professeur nous donna le temps imparti, c’est-à-dire sept minutes, le groupe se dispersa dans plusieurs directions, cherchant l’endroit parfait où s’affronter. Pour ma part, je ne tenais pas à être avec quelqu’un en particulier, puisque je ne connaissais personne dans ce groupe. Un autre jeune garçon, ayant environ le même âge que moi, m’aborda pour me proposer de me mesurer à lui. Souriant, j’acceptai volontiers son offre et nous nous postâmes non loin des autres, laissant un espace assez large entre nous deux pour les combats qui allaient suivent. Cysiam nous avaient demandé de choisir deux pokémons aléatoirement, pour ne pas qu’on s’en tienne aux vulnérabilités probablement. Pendant un bref instant, je tentai de me décider sur le choix du premier pokémon que j’allais envoyer. Comme je l’avais convenu avec l’autre jeune, j’allais commencé en étant offensif et j’allais poursuivre en étant défensif. Lequel de mes pokémons était bon au combat ?

- Okino, à toi de jouer !
La pokéball s’ouvrit, laissant apparaître mon Roucoups sur notre arène improvisé. Curieusement, mon adversaire envoya son pokémon au même moment et dévoila son Gueriaigle, un pokémon redoutable grâce à sa puissance d’attaque. Par chance que ce dernier avait été choisis pour la défense, jamais mon pokémon n’aurait été apte à lui tenir tête. Par chance, Okino avait déjà affronté cette espèce de pokémon l’an dernier, lorsque j’étais dans les montagnes, en compagnie de Lumeka. D’ailleurs, il avait même évolué à ce moment-là et c’était le mieux placé dans mon équipe pour affronter cet oiseau. Impatient, mon Roucoups lâcha un cri, prêt à passer à l’attaque. Pour ma part, je me concentrai sur le pokémon adverse, essayant de trouver son point faible. Ma première idée fut d’abord ses ailes, mais c’était bien trop évident pour que ça soit cela. Ses pattes peut-être ? Non plus.

Une idée me vint soudainement en tête. Qu’est-ce qui était essentiel aux oiseaux ? Qu’est-ce qui leur permettaient de voler sans problème, à l’exception de leurs ailes ? Leurs queues, bien sur ! Ces plumes leurs servaient de gouvernail, leurs permettant d’attérir convenablement, ainsi que de se diriger dans les cieux avec les courants aériens. Si le Gueriaigle permet l’usage de cette partie de son corps, il serait cloué au sol et privé d’une bonne partie de ses attaques qui le rendait redoutable. Sans perdre de temps, j’ordonnai alors à mon pokémon de viser les plumes de sa queue et le combat commença. Premièrement, il tenta d’approcher son adversaire sans trop se presser, mais il comprit rapidement que le pokémon originaire d’Unys était bien sur ses gardes et qu’il ne se laisserait pas berner par ça. Okino passa donc en mode offensif et chargea, visant la queue de son adversaire. De l’endroit où je me trouvais, c’était fascinant de voir les deux oiseaux s’affronter dans les airs, zigzaguant et se repoussant sans cesse.

Après plusieurs tentatives, Okino n’était encore jamais parvenu à toucher moindrement le Gueriaigle. Ce dernier parvenait souvent de justesse à esquiver les charges du Roucoups, pivotant sur lui-même ou bien en prenant plus d’altitude. Cependant, mon pokémon n’avait pas dit son dernier mot. Enchaînant une attaque Vive-Attaque et une attaque Aile d’Acier, il fonça sur son ennemi, tandis que ses ailes prenaient une teinte métallique et qu’une traînée blanche se laissait voir derrière lui, preuve de sa grande vitesse. L’oiseau violet essaya une nouvelle esquiva et piqua vers le sol, sachant que sa propre vitesse serait accrue avec ce mouvement. Toutefois, alors qu’il se trouvait avec la tête en-bas, sa queue bien en évidence vers le haut, les ailes de mon Roucoups touchèrent finalement leurs cibles. Les plumes furent coupées et comme je le pensais, le Gueriaigle s’en retrouva déstabilisé, ne pouvant plus reprendre de l’altitude. Le pauvre oiseau alla donc s’écraser au sol, soulevant un immense nuage de poussière au passage, sous les yeux de son dresseur horrifié.
Satisfait, je fis rentrer mon Roucoups dans sa pokéball, qui lui était bien content d’avoir réussis cet exercice. Le deuxième combat débuta et le seul pokémon qui me vint en tête pour cette manche était bel et bien mon starter. Ma pokéball s’ouvrit donc et fit sortir Kurai, mon cher Démolosse, qui semblait bien surpris de voir que j’avais fais appel à lui pendant un cours. L’autre jeune garçon envoya son deuxième pokémon au même moment et dévoila un Seviper à l’allure farouche. Cette fois-ci, c’était à mon tour d’être défensif et j’expliquai brièvement à mon pokémon ce que j’attendais de lui. Pendant un moment, mon adversaire sembla examiner mon pokémon, sûrement pour trouver son point faible, qui se trouvait tout juste derrière la tête, à l’endroit où ses cornes le protégeaient. Le Seviper se lança sous les ordres de son maître, la gueule grande ouverte, prêt à mordre son adversaire.

Ce deuxième combat fut bien plus long que le premier. Le serpent ne cessait d’enchaîner ses assauts, essayant vainement de toucher soit le dos ou le ventre du Démolosse. Déjà que ces deux endroits étaient loin d’être ses points faibles, il parvenait quand même à esquiver la plupart des attaques lancées contre lui. Il se fit toucher une fois par une attaque Queue-Poison de son ennemi qui vint lui frapper le dos, lui faisant lâcher un gémissement de douleur. Déstabilisé, Kurai ne put éviter la prochaine attaque qui approchait ; le Seviper bondit sur lui et le mordit à sa patte avant droite, tout en utilisant une attaque Crochetvenin. Cela eut pour résultat d’empoisonner Kurai, même si le serpent n’avait pas encore trouvé son véritable point faible. Après quelques attaques, mon pokémon n’en pouvait plus et s’écrasa au sol, visiblement hors de combat à cause du poison. L’autre élève cria sa victoire, mais avait-il compris ce que Cysiam désirait ? Il n’avait jamais touché le point faible de mon pokémon et il avait tout de même gagné.

- Monsieur Archénym ? Est-ce que cette victoire est considérée comme de la triche ? Certes, mon pokémon ne peut plus combattre, mais il n’a jamais été touché à son point faible, comme vous nous l’avez demandé.

Curieux d’entendre sa réponse, j’attendis donc, tout en rappelant mon starter dans sa pokéball. C’était un peu injuste de perdre de cette façon, puisque cet exercice était loin d’être un combat normal. À moins qu’il croyait que le point faible d’un Démolosse soit son dos... mais il se trompait complètement. La fin du cours étant imminente, je croisai à nouveau mes bras contre ma poitrine, impatient de connaître mes résultats. Je n’avais sûrement pas été parfait, mais je m’étais tout de même bien débrouillé. Peut-être que Cysiam avait-il reconnu ma véritable valeur ?

Les résultats ne tardèrent pas à tomber. Après ce qui s’était passé de mon côté, j’avais hâte de voir la réaction du professeur. J’espérais seulement qu’il ne prenne pas la défense de l’autre étudiant, puisqu’il avait partiellement tricher en utilisant son poison pour venir à bout de mon pokémon sans pour autant trouver son point faible. Mes espérances furent réalisées lorsque Cysiam se planta devant celui-ci pour le sermonner. La tête de l’autre dresseur en valait le coup, il ne se sentait plus aussi confiant désormais. C’était bien fait pour lui. Il allait apprendre à ne pas faire le malin avec ce genre de professeur aussi sévère qu’à l’armée. Je ne connaissais pas vraiment Cysiam, puisqu’il s’agissait de mon premier cours avec lui, mais je savais déjà qu’il ne fallait pas abuser avec lui. C’était difficile de ne pas le remarquer... à l’exception de mon ancien coéquipier.

Puis, la classe se positionna devant le professeur pour obtenir les résultats tant attendus. Tout comme les autres, j’étais nerveux à l’idée de savoir si Cysiam avait apprécié ma performance ou pas. Les résultats ne tardèrent pas à arriver et je fus surpris de voir que la plupart d’entre eux étaient mauvaises, la moyenne du groupe se situait environ à sept sur vingt. Soupirant, je tentai de contrôler ma nervosité qui ne cessait de croître au fur et à mesure que les élèves recevaient leurs notes, autant offensivement que défensivement. Le prochain résultat, plutôt mauvais encore une fois, fut donné à Kayline, une dresseuse que je ne connaissais pas encore très bien. Quelques rares étudiants avaient obtenu une note acceptable malgré tout, mais ils étaient très rares. Ce professeur de stratégie pokémon semblait être difficile à satisfaire.

* Que j’aille une bonne ou une mauvaise note, cela m’importe peu en réalité... Je suis venu ici pour apprendre, de toute façon. J’ai fait de mon mieux cette fois-ci et si ce n’est toujours pas suffisant, et bien je continuerai de travailler aussi fort que possible pour réussir à devenir un bon dresseur ! *

Malgré tout, je ne pouvais pas m’empêcher d’être nerveux. Les résultats continuèrent d’êtres annoncés et mon tour arriva finalement. Je fus tout de même surpris, autant par ma note finale que par les commentaires du professeur. J’avais obtenu la moitié des points, j’étais l’un des meilleurs du groupe. Mon offensive n’avait pas été très bonne, mais je m’en étais mieux sortit que la plupart des autres élèves. Je n’arrivais pas à y croire... c’était fantastique ! Soulagé, je dus contenir un peu ma joie pour ne pas avoir l’air d’un con devant le professeur Archénym. Je n’avais pas l’intention de me vanter devant les autres dresseurs, mais c’était la première fois que je réussissais à obtenir une note au-dessus de la moyenne. J’avais hâte de raconter tout cela à Sukie !

J’étais fier de ce que mes pokémons avaient accompli. Okino avait fait du bon travail contre le Gueriaigle, mais je m’étais fait prendre au piège comme un débutant. La queue d’un pokémon oiseau était bien un point faible, mais il s’agissait du même point faire pour tous les pokémons de ce même type. Rare d’entre eux ne possédaient pas cet vulnérable, comme les Doduo. Les ailes auraient pu être un point faible aussi, mais certains pokémons vol n’en possédaient pas, Doduo servant d’exemple encore une fois. J’allais réfléchir à ce point faible durant toute la soirée, je voulais le connaître, puisque le professeur ne me l’avait pas du tout expliqué. Kurai s’était bien débrouillé contre le Seviper et il aurait sans doute réussi cette manche si l’adversaire n’avait pas décidé d’utiliser le type poison de son pokémon à son avantage.

Cependant, un autre résultat pitoyable me fit sortir de mes pensées. Un sur vingt... Mon dieu, qui avait eu ça ? Qu’avait-il fait pour obtenir une note pareille ? Il s’agissait de Takeshi, un jeune dresseur qui se trouvait non loin de moi. Le pauvre perdait des points sur son prochain devoir à cause de cela et il était même obligé de faire des pompes. J’étais tout de même soulagé de m’en être tiré avec une bonne note, cela m’évitait d’avoir des conséquences de la sorte. Puis, le cours toucha à sa fin et le professeur renvoya tous les élèves chez eux, ne demandant que ceux qui avaient lamentablement échoué cet exercice. Sans perdre davantage de temps, je me détournai pour retourner à ma chambre, ma journée de cours étant déjà terminée.

À peine avais-je fais quelques pas que j’entendis une phrase plutôt déplaisante à mon égard. Une jeune dresseuse se vantait délibérément devant tout le monde, malgré la mauvaise note qu’elle venait de recevoir. Au début, je tentai de l’ignorer, mais je sentis la colère monter en moi lorsqu’elle fit un sous-entendu sur ma brûlure. Ne supportant pas qu’on se moque de moi à cause de mon passé, je me tournai vivement vers elle, n’ayant pas l’intention d’être gentil avec elle. Elle riait de moi, alors qu’elle ne me connaissait pas du tout.

- Si tu as un problème avec moi, dis-moi le franchement ! Tu ne me connais pas. D’ailleurs, si tu te crois si forte que ça, pourquoi est-ce que tu te trouves à Gakuen en ce moment même ? T’es sans doute venue ici pour apprendre à devenir une bonne dresseuse, non ? Si tel est le cas, tu es donc au même niveau que tous les autres dresseurs ici, tu n’as pas à...

Je cessai mon monologue en voyant que la jeune fille se fichait totalement de mes paroles. Celle-ci m’avait tourné le dos et elle s’éloignait déjà, visiblement peu touché par ma riposte.

- C’est ça, dégage ! T’es simplement jalouse. Si jamais je dois me mesurer à toi, ajoutai-je en murmurant, prépare-toi car je n’aurai aucune pitié face à toi. Je déteste les gens qui se croient supérieurs aux autres.

Soupirant, je quittai rapidement les lieux, les mains dans les poches. J’étais encore énervé, mais je savais bien que j’allais réussir à me calmer dans peu de temps. Ma colère ne reviendrait pas à la charge tant que je ne reverrai plus cette fille. Je n’avais pas l’intention de la revoir non plus. Plus elle se trouvait loin de moi et mieux je me portais. De quel droit osait-elle se moquer de moi à cause de ma cicatrice ? Ça se voyait que ce n’était pas elle qui s’était mangé un lance-flamme d’un Magmar en plein visage, trois ans plus tôt. Secouant la tête, je chassai ces idées noires de mon esprit avant d’entrer dans ma chambre. J’avais bien hâte d’assister au prochain cours de monsieur Cysiam Archénym.