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 Basile et la prophétie des flammes

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Basile
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MessageSujet: Re: Basile et la prophétie des flammes   Basile et la prophétie des flammes - Page 1 Icon_minitimeJeu 19 Juin - 22:26


Chapitre 4 : Le cri du volcan

Sur le flanc du volcan imposant, la lumière du jour s’échappait de façon volatile, les flammes mourantes d’une Ponyta tentaient pourtant de compenser cette perte si menaçante. La jument était allongée et tremblait de tout son être.



- J’ai… j’ai de plus en plus froid Erzel, et je me sens si faible.

Le Roucoups se colla à elle et la recouvrit de ses ailes pour tenter de la réchauffer du mieux qu’il put.



- Erzel non ! Tu vas te bruler.

- Je ne crains rien, tu es déjà détendue et tes flammes sont peu agressives pour moi. J’arriverais à endurer la douleur ne t’en fais pas.


Elle se mit soudain à regarder dans plusieurs directions comme alertée par l’absence de quelque chose ou de quelqu’un.



- Filéas… ? Où est Filéas !?

- Du calme, du calme. Tu ne l’as pas vu partir ?


Elle hocha la tête l’air inquiète.



- Maintenant que j’y pense c’est normal, tu devais faire la sieste je pense. Il est reparti vers la jungle pour y trouver des baies.

Son expression changea, elle semblait plus rassurée, mais une pointe d’inquiétude restait toujours en elle. Ceci et la fatigue qu’elle ressentait ne la mettait vraiment pas à l’aise. Son regard plongea dans le vide pendant un moment, elle était perdue dans ses pensées, comme pris par le doute. Tiendrait-elle le coup dans de telles conditions ? Ce n’était pourtant pas la première fois que cela lui arrivait mais c’était plus fort qu’elle. Cette boule au ventre qui s’intensifiait à mesure que le moment approchait. Elle savait qu’elle ne pouvait plus rien faire d’autre, et pourtant elle devait garder son courage.



D’autres pokemons s’étaient approchés d’eux, tout en gardant leur distance, ils espéraient voir le moment tant attendu, celui où l’œuf éclorait. Ils n’étaient qu’une poignée. Un Rapasdepic accompagné de sa progéniture, ou encore ce Caninos à la fourrure tachée de saletés de toute part ainsi que de multiples blessures qui avaient fait de lui un individu maltraité par la dureté de la nature. Il y avait aussi quelques insectes mais étaient-ils présents pour les même raisons ? Ce mélange hétérogène d’espèces qui vivaient sur cette îles, malgré leur différence évidentes s’étaient rassemblés autour d’un seul et même être, encore emprisonné par cette coquille. Ils attendaient sa libération telle une preuve d’espoir. La jument se mit à les observer un par un et elle semblait plus étonnée que jamais mais aussi un peu gênée. Elle n’avait pas eu droit à des spectateurs les autres fois où elle avait tenté de sauver les nouveau-nés, mis à part quelques passages furtifs de certaines espèces qui se trouvaient par là. Il est vrai que toutes les précédentes fois s’étaient soldés par des échecs, mais là, pourquoi y avait-il ce rassemblement soudain. Qu’est-ce que ce moment précis avait de particulier ? Est-ce qu’ils sentaient quelque chose qu’elle ne pouvait ressentir ? Cette fois-ci serait-elle la bonne ?



Elle repensait à cette lumière qui était intervenue rien que pour cette occasion. Elle ne lui avait toujours pas trouvée de nom, à vrai dire elle n’y avait même pas réfléchi entre temps, trop fatiguée pour se concentrer mais aussi trop perturbée par les événements. Elle avait laissé place au stress depuis la venue de ce vil serpent. Elle savait pertinemment que c’était une question de temps à présent pour qu’on la retrouve et lorsque ce sera le cas, elle devra endurer la méchanceté du maître. Lui et son outil d’obéissance, son fouet,  long et menaçant, à l’image de la méprisante apparence du Arbok, un outil humain entaché de la souffrance de toutes les créatures qu’il aura écorchées, rendu docile même les plus caractériels, mais aussi estropiées, à jamais blessés jusqu’au plus profond de leur âme, comme une trace indélébile à supporter tout au long de sa vie.



Elle y pensait et par la même occasion commençait à perdre pied. Il était hors de question pour elle qu’elle entraîne avec elle des individus qui ne le méritaient pas. Le maître serait bien capable de mépriser tout ce qui se trouverait sur son chemin, ses amis ainsi que ces parfaits inconnus qui se trouvaient présent autour d’elle. Son pouls s’accéléra et la pression qui la parcourait s’intensifia. Le seul moyen pour qu’elle reste tranquillement c’était peut-être qu’elle soit seule face à son destin. Elle ne comprenait pas cet intérêt soudain pour le spectacle qui allait se passer. Elle avait beau y penser dans sa tête, elle voulait à tout prix que tout le monde s’en aille. « Disparaissez ! Disparaissez ! Laissez-moi souffrir seule ! Disparaissez ! S’il vous plait ! »… Elle ressentait alors une forte tension et ses yeux s’humidifièrent, elle n’était pas loin de craquer, toujours plus emplie de doute « Pourquoi restent-t-ils ? Pourquoi ? Partez ! Je vous en prie ! »



- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi fais-tu cela pour moi ? Pourquoi me suis-tu dans cette folie ?

- Je te l’ai dis, nous sommes comme une famille, et je ne peux pas me permettre de te laisser tomber.

- Tu es un roucoups… et moi une ponyta, deux espèces qui n’ont rien à faire l’une avec l’autre. C’est absurde. Tu devrais me laisser.

- … Sylviana.

- Je suis désolée. Tu devrais t’occuper de Filéas, il en a plus besoin que moi, j’en suis sûre.

- Je peux tout à fait m’occuper de vous deux, cesse de raconter des sottises ! Dis-moi plutôt, qu’imagines-tu ce qu’il se passerait après que l’œuf ait éclos ?

- Je protégerais l’enfant bien entendu et… je lui ferais découvrir tout un tas de choses, lui apprendre tout ce qu’il y a à apprendre sur le monde et il deviendra fort et sage comme toi Erzel.

- Tu me surestimes, je ne suis pas si fort que cela, je commence même à avoir des courbatures assez souvent vu mon âge. Pour ce qui est de la sagesse, j’ai encore pas mal à apprendre.

- Mais je me demande, s’il est « différent », un jour cet enfant me demandera pourquoi je ne suis pas comme lui, je devrais lui dire que je ne suis pas vraiment sa mère et que ses parents… que ses parents l’ont laissé tombé ?

- Tu penses déjà à ce genre de chose ?

- J’ai peur… et si au final on ne vivait pas heureux ?

- Allons, allons. Chhhhht, n’y pense plus, je n’aurais peut-être pas dû te faire penser à tout cela après tout.

- Non tu as bien fait, cela me permet de savoir si je suis vraiment prête pour ça.

- Je pense que tu l’es.


Des bruits de pas se firent entendre non loin de là, ils étaient accompagné d’un cliquetis périodique comme si un objet métallique était balancé à mesure que l’individu marchait. Ces bruits de pas étaient parfois mixés avec un sifflement profond.



- Erzel… on dirait…

- Chht… reste caché, je vais voir.


Le roucoups se détacha de la Ponyta et la laissa planquée derrière le rocher, tandis qu’il était sur le point de tourner la tête vers un côté pour observer furtivement ce qui approchait, les bruits de pas s’arrêtèrent et un ultime sifflement se fit entendre. La gorge serrée, le Roucoups continuait à pencher la tête. Il commençait à voir la silhouette de l’individu. Un humain. L’oiseau déglutit. Il leva les yeux pour mieux voir son visage, il se rendit compte que l’humain n’était pas seul. Autour de son buste se tenait accroché, tel un objet d’ornement, le corps massif d’un serpent.  Plus il levait les yeux plus il était horrifié. Il vit alors les deux figures, en symbiose. La tête de l’humain portant un chapeau de cowboy, le visage dur et l’œil malveillant. Au dessus de son épaule se dessinait le contour parabolique de la tête d’un Arbok, arborant fièrement ses motifs intimidant et sifflant de plaisir. Ce dernier aperçu le volatile avec son œil perçant, balança la tête en avant et cracha.



- Kshhaaaaaah !!!

- Bien joué Réagor.


La ponyta qui venait d’entendre se leva brusquement, ses jambes tremblotantes.



- Erzel ! Met l’œuf dans ce récipient et enfuit-toi avec lui !

- Mais… et toi ?

- Je suis trop faible pour te suivre, je le retiendrais pendant que tu t’enfuiras.

- Tu vas te faire capturer de nouveau !

- Non pas cette fois-ci.

- Qu’a tu l’intention de faire ?

- Ce n’est plus le moment de discuter, s’il te plait enfuis-toi avec l’œuf !

- J…je… d’accord…


Le roucoups prit alors l’objet rond et le posa doucement dans le sceau, il commença alors à s’envoler et prit dans ses pattes le récipient pour enfin prendre son envol. Le poids et la fragilité de l’objet ne lui permettaient malheureusement pas d’aller bien vite. Le bruit interpella les deux ravisseurs. Le serpent ne pouvait sûrement pas laisser échapper de telles proies. Il positionna alors sa tête toujours plus en avant, toujours accroché sur son maître, ouvrit la bouche et cracha plusieurs aiguilles empoisonnées qui touchèrent sans mal le pokemon en plein vol. Erzel perdit alors de l’altitude et s’écrasa au sol. Le sceau bascula lorsqu’il toucha le sol et l’œuf s’échappa, il roula sur quelque mètre puis fut arrêté par une irrégularité rocheuse.



- Erzel non !

La ponyta vint courir à son secours, mais après quelque mètre elle trébucha une première fois. Elle se releva alors avec toujours plus de difficulté, tous ses membres tremblaient. Elle reprit sa course. Elle ne put faire qu’un mètre tandis que quelque chose vint lui bruler le dos en même temps qu’un claquement. La douleur fut telle qu’elle tomba de nouveau. Elle voyait le Roucoups à terre. Il bougeait encore ! Et l’œuf était-il toujours là ? Oui ! Un autre claquement se fit entendre, une autre douleur effroyable et Sylviana hennît de douleur. L’humain était à présent juste à côté d’elle et il manipulait un fouet. Elle tourna la tête et le vit, son regard était embrouillé par la fatigue et les larmes, mais elle le reconnut.



- Maître… maître non, laissez-les tranquille.

- Réagor, étreint-la, je vais l’attacher.


L’arbok s’enroula autour du cheval de feu, non sans exprimer une certaine douleur à cause de la chaleur. L’humain harnacha le museau du pokemon afin qu’il ne puisse plus la lâcher. Il tira sur la corde pour la forcer à se lever, tellement fort que la jument avait l’impression qu’on lui arrachait la tête. L’humain semblait furieux et ne se retint pas pour exprimer sa colère.



- Espèce de sotte! A cause de toi j’ai perdu un client ! Je ne sais même pas ce que je devrais faire de toi à présent … peut-être bien te jeter dans l’océan pour que tu ne me déçoives plus.

Il se mit à tirer sur la corde par à-coups amplifiant la douleur qu’elle éprouvait.



Le serpent se détacha de son emprise et se dirigea vers l’œuf qui n’était pas bien loin. Le pokemon feu qui observait la scène ne put s’empêcher de crier et tirer sur la corde à l’opposé de son maître. Ce dernier la punit de nombreux coups de fouet, ce qui la fit encore plus crier, mais de douleur cette fois-ci. Le parcours onduleux du Arbok se poursuivait de façon irrémédiable, il n’était plus qu’à quelque mètres.



Erzel reprit ses esprits, tentant de se lever avec les forces qui lui restaient pour empêcher le perfide reptile d’atteindre son but, mais il était trop loin.



- Réagor espèce de lâche, vient plutôt t’en prendre à moi si tu l’oses.

- Patttttience tu seras le prochain….ssssssss. Un repas sssi frais ne se refuse pas.


C’est alors qu’un sifflement dans l’air se fit entendre, et une ombre monstrueuse fut projetée sur le sol. Alerté, l’humain regardait vers le ciel, mais le soleil l’empêchait de bien distinguer de quoi il s’agissait. En tout cas, « cela » arrivait à pleine vitesse et fonçait vers le sol selon une trajectoire courbe. L’individu volant non identifié pris encore plus de vitesse, et tandis que Réagor n’était plus qu’à un mètre de son repas ovale, il fut violemment percuté par cet envahisseur aérien, survenu tel un éclair rouge. Le serpent vola très loin avec l’impact puis roula sur le sol, toujours conscient néanmoins. L’inconnu volant reprit de l’altitude et l’humain serra les dents, frustré de  ne pouvoir l’identifier.



- Tsss ! Qu’est-ce que c’est encore ? Réagor ! Bouge-toi et reviens ici tout d’suite.

Juste après des bruis de pas et des claquements rapide se firent entendre.



- C’est bien Pachac ! Revient ! Maintenant Krabulle va donc rafraîchir les ardeurs de cette triple buse.

- KRAAAAAAAAB !!!

Le Kraboss s’engagea dans l’assaut et en pointant sa plus grosse pince vers cette tête coiffée d’un chapeau de cowboy, il lança un puissant jet d’eau ce qui eu pour effet de le déstabiliser et de le faire tomber. Le pêcheur arrivait alors tout prêt de lui.



- Elric ! Espèce de troufion des profondeurs du volcan ! Quel ignoble éleveur fais-tu par tous les diables ?

- Vous !… cela ne vous regarde pas…

- Bien sûr que ça me regarde ! Je ne vois pas pourquoi j’accepterais un être aussi immonde sur cette île. Du fric, de l’élevage, de la maltraitance et je te passe toute l’ironie dans tout ça, j’aurais dû m’en douter ! Sacre de Kokyas ! c’est impensable ! Regarde donc l’état de ce Ponyta, tu devrais bruler en enfer.

- Vous m’agacez… REAGOR ! UTILISE BOMBEURK !


Le serpent cracha une boule de venin toxique qui se dirigea vers Norbert, mais elle fut vite arrêtée en chemin par la grande pince résistante du mollusque.



- Krabulle ferme lui son clapet !

- Kh-kh-kh-kh-kh-kh-kh-kh !


Sa démarche fut plus rapide que le serpent qui ne put esquiver. Il fut vite emprisonné par ces grosses tenailles d’ivoire au niveau de la collerette.



- Bien à présent réglons ça comme des grandes personnes Elric. Laisse ce pokemon libre et je ne dirais rien de tes agissements.

- Je me contre-fiche de ma réputation ici.


L’éleveur maléfique tira de nouveau sur la laisse. Sylviana se mit debout, toute tremblante.



- Allez utilise flammèche sur ce vieillard.

Elle ne s’exécuta pas et tremblait encore plus. Un nouveau coup de fouet parti, et elle retomba de nouveau, les yeux en larmes et observant l’œuf toujours en proie au danger, ainsi qu’Erzel qui rampait vers lui à l’aide d’une seule aile. Tout semblait fini, il n’y avait plus d’espoir, elle ne deviendrait jamais une mère et son ami trépassera sans qu’elle n’est rien pu faire. Le vieil homme serra les poings et son visage foudroyait l’autre homme. Une telle méprise de la vie lui semblait trop insoutenable. Un autre coup de fouet parti, la douleur effroyable suivit. Des marques de plus en plus rouges apparurent sur le corps du Ponyta. Elric semblait éprouver du plaisir, mais aussi une façon de se venger de ce qui lui avait filé dans les doigts comme opportunité. Il fouilla dans sa poche et en sorti une pokéball qu’il lança vers le Kraboss. L’objet s’ouvrit et laissa échapper un flot d’énergie qui fit apparaitre une masse putride, un Grotadmorv.



- Kradoll… asphyxie-moi ce parasite.

Il obéit sans plus tarder et cracha une masse hautement toxique qui vint toucher le crabe de plein fouet. Il lâcha prise et le cobra put s’en aller. Il n’attendit pas une seconde pour se diriger vers l’œuf. Norbert fit un geste pour lancer une pokéball mais il fut interrompu par Elric qui lui avait sauté dessus, et les deux hommes furent par terre. Un duel prit alors place.



Sylvianna voyant Réagor se diriger de nouveau vers l’œuf se servit de ses dernières forces pour l’arrêter. Elle se releva, toute tremblante puis couru… aussi vite qu’elle put, manquant presque de trébucher. Filéas reprit enfin l’usage de ses deux ailes, malgré l’une d’entre-elle touché gravement par les dard-venin, ses dernière forces furent consacrés à une vive-attaque qui vint percuter la perfide créature. Pourtant ce ne fut pas assez, Réagor continua néanmoins vers l’objet de sa convoitise qui n’était plus très loin, il pouvait enfin se délecter, planter les crocs dedans et tout absorber dans ses entrailles.



Des bruits de sabots n’étaient pourtant pas loin et le grondement des flammes non plus. Le serpent fut alors submergé par des flammèches. Il se tordit de douleur pendant un moment. Sylviana pris alors de l’avance sur lui et arriva la première au côté de son petit protégé, s’interposant entre lui et son agresseur.



- Ssssshhhaaaaahhh ! pesta Réagor.

- Souffre autant que tu peux, tu ne poseras jamais ton vil épiderme sur ce nouveau-né.

- IL EST A MOIIIIII !


L’Arbok se ressaisit puis sauta sur la ponyta. Celle-ci tenta une autre attaque mais seulement des étincelles et de la fumée en sortirent… l’heure était grave… vraiment grave car les crocs du serpent vinrent se planter dans son cou avec un bruis affreux suivi d’une douleur épouvantable. La ponyta comme tétanisée ressentait à présent le liquide mortel se répandre dans son être. Le serpent lâcha prise, et laissa la jument à son sort… elle se retourna alors vers l’être qu’elle avait gardé sous sa protection jusque là, puis tomba à la renverse, les yeux remplis de larmes, un froid glacial emplit tout son corps.



Son esprit s’embrumait et les dernières images qu’elles virent, furent les crocs de Réagor se planter dans l’œuf…



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