Un coup. Encore plus fort. Encore un. Toujours plus fort. Et encore. J'enchainais les coups de sabre sur la cible avant de passer à la prochaine quand celle ci serait KO. Je frappais plus fort que tout, les larmes se melant à la sueur. J'étais dans une clairière non loin de chez moi, avec mon sabre et des cibles, ainsi que ma colère. Cela faisait déjà une heure que je frappais, appliquant quelques techniques de théories vues les jours précédents cette nuit là. A cette pensée, un cri m'échappa en même temps que le coup que je portais. J'étais en colère, ma haine de moi même, de mon père, de tout, je la vomissais sur ces cibles que ne m'avaient rien demandé. Déjà 5 étaient éventrées au sol. Je bondissais comme un diable sur mes proies sans me douter que j'étais observée : Shiro se tenait avec Del et Zack, m'observant attentivement. Depuis mon retour de l'Académie j'étais muette. Nul ne savait ce que je ressentais.
Et je frappais pour me venger, pour arrêter ces larmes qui ne cessaient de couler, parsemant le sol de taches minces et sombre. Donnant un nouveau coup, j'anéantissais une cible de plus. D'un bond, je reculais, soufflant entre les sanglots qui m'assaillaient. Je serrais les dents, me tournant vers mon nouvel adversaire. Je fonçais vers ma nouvelle cible, armant mon coup et frappant encore. Les muscles de mes bras étaient rougis par l'effort anormal, mon coeur battait fort, pret à exploser et mes jambes brulaient autant que mes poumons, ne comprenant pas ce changement. j'étais sportive mais l'entrainement était soudain, brusque et hargneux. Je donnais un coup en bondissant a gauche et coupait la tete du mannequin. Le corps étant encore debout, je m'acharnais bêtement, me traitant d'imbécile, d'abrutie, reniant ma famille de truands et de disparus. J'étais seule. Horriblement seule. Et encore plus maintenant qu'avant. Ces deux derniers jours succédant notre combat, mon téléphone perso avait sonné bien plus que la normale. Akira cherchait à comprendre. Comment lui en vouloir ?
A cette pensée, mon arme s'abat encore une fois sur le corps du mannequin. Il n'a pas voulu écouter. il ne veut pas comprendre. Nouveau coup. Mais comment pouvais je le critiquer ? Un bras en moins. J'avais fait pareil avec Raven.
Encore un coup et le mannequin vola en éclats à la pensée du corbeau. Je soufflais, mon soufle était court, mes joues inondées de larmes. Mais mes pleurs restaient tapi dans l'ombre. Puis vint Steven. Je frappais encore à deux mains et la cible en paille et en bois a coté se démembra. Sous la violence du coup, mon épée se planta au sol, m'entrainant avec elle. Je tombais, a genoux, m'accrochant à la poignet comme s'il s'agissait de ma vie, éclatant en sanglots et en crise de larmes incontrolables.
Plus loin, mes Pokémon ne savaient même pas que faire. Del, appuyé à un arbre, lacha un soupire et s'en alla, trainant les pieds. Le Luxray et le Spectrum se regardèrent puis suivirent leurs ami :
- Del ! On peut pas la laisser !
- Et tu veux faire quoi Zack ?! Tu crois que ça ne me fait rien de la voir comme ça ?! Pour qu'elle aille mieux il faut détruire Steven et qu'elle retrouve Akira.
- Elle refusera de blesser son père.
- Alors il faut comprendre ! Même Tris ne sait rien de l'enfance profonde de Light ! Y a que Arata mais il n'est pas là. Pour l'instant, elle doit se calmer, et évacué. Gaijin a déjà prévenu qu'elle n'irait pas travailler un gros moment..
Shiro avait écouté l'échange virulent entre les deux alliés. Zack, comme Tris, avait été élevé par mon père adoptifs. Au fond, nous étions frères et soeurs. Mais Del et moi avons atteints des sommets. Nous sommes un duo invincibles,
Musique de fondCependant, les 3 camardes n'avaient pas vu le petit rongeur qui se tenait non loin, assistant au massacre des mannequins. Le boule de poil sortit du buisson après que mes sanglots aient en partie cessé. Il me renifla une seconde, regardant autour de lui. Puis d'une petite voix me demanda :
- Hé, tu vas bien ?
Surprise, je relevais la tete, voyant devant moi une Dedenne me regardant attentivement. Mon regard vide la fixant, elle tourna la tete a droite et à gauche :
- Tu sais, la foret, c'est pas cool. il y fait froid. Dit, j'peux rester avec toi ? J'aime pas voir les gens tristes moi
Je lachais mon arme et m'assis en tailleur, l'esprit embué. Cette fée apparaissait presque un quart d'heure après ma fin de combat, me demandant à ma rejoindre. Je considérait la chose, l'observant. Cette Dedenne devait avoir l'age d'Héka, ainsi avoir une bonne maitrise. Et je n'avais aucun type fée à part Hikari. Elle enchaina en me disant qu'il lui fallait un nom mais qu'elle avait pas d'idée.
- Mei ? Ca te va ?
Le dedenne réfléchit et finalement, accepta. Et sur mon visage fermé depuis 2 jours apparut un sourire face à cette petite fée.