On écrit toujours une histoire par "il était une fois". PV Lior

On commence toujours une histoire par:

«il était une fois...»

La journée avait très mal commencé.
Mon réveil n'ayant pas sonné, j'ai raté l'heure de début du seul cours auquel j'avais envie de participer de toute la semaine.
Par contre, ça, je ne m'en suis rendu compte qu'après.
Alors j'ai couru frénétiquement dans ma chambre en essayant de me dépêcher.
Panique oblige, j'ai fait tomber ma brosse à dents dans les canalisations en tentant de me brosser les dents sous la douche pour gagner du temps. Alors que je courait hors de cette même douche, trempé et nu comme un ver, je glissai sur les carreaux et tombai, me raccrochant de justesse à la poignée de la porte, ce qui eut pour effet de l'ouvrir. Blue-Jean, mon Lixy, toujours prompt à faire n'importe quoi, en profita pour s'échapper. Je me lançai à sa poursuite, un oreiller contre moi pour camoufler l'essentiel et je mis dix bonnes minutes à le rattraper, sous l'oeil hilare de mes camarades du deuxième étage. Ces péripéties achevées, j'enfilai mon armure à la hâte et courai au-dehors lorsque je me rendis compte que j'avais oublié mes chaussures. Rougissant de rage, j'y retournai une dernière fois pour finir de me préparer et récupérer mon sac, ma Sonistrelle me couvant d'un regard amusé. Quand j'eus enfin fini, je me précipitai dans les escaliers, mais comme je cumule les malchances, l'eau dégoulinant de mes cheveux trempés me fit déraper et je dévalai tel un sac de patates les marches jusqu'au premier.
Je me présentai, toujours un peu humide, à la porte de la salle de cours, et jetai un coup d'oeil par la fente du haut. C'était plein, et le cours avait déjà bien avancé. Je lançai un juron sonore, avant de me rendre compte que n'importe qui pouvait m'entendre. Je filai la queue entre les jambes (évidemment) sans demander mon reste.
Me voilà dans l'aile ouest de l'Académie. Je regarde, dépité, par la fenêtre qui donne sur la cour. Mon Lixy est sorti de sa pokéball sans demander mon avis, et il se balade dans le couloir, à la recherche de quelqu'un à faire trébucher. Sony quant à elle reste perchée sur mon épaule, touchée par mon ennui et ma tristesse. Je n'ai plus qu'à faire comme tout les autres jours : sécher. Même si à force, ça devient lassant. Et que j'allais finir par avoir des ennuis. Que faire aujourd'hui, pour occuper mon temps libre ? Lire ? Je n'aime pas lire, et le livre de Siloë, je l'ai lu et relu. Chasser les vampires est une activité peu productive en plein jour. L'expérience montre qu'on en trouve bien plus en pleine nuit. Je pourrais entraîner Sonistrelle, mais Blue-Jean semble très réticent à m'obéir. Une dernière option s'offre à moi : aller embêter Aiden.
Ca fait des jours que je ne l'ai pas vu, mais il doit bien traîner quelque part dans le coin, non ? Pourquoi pas... Dans l'entrée. C'est un petit garçon casanier qui se borne à hanter les lieux qu'il connaît le mieux. Enthousiasmé, j'applique une petite pichenette à Sony afin qu'elle s'envole et me suive de ses propres ailes, et je hèle Lixy pour qu'il sache que je m'en vais. Têtu comme à son habitude, il m'emboîte le pas, très lentement, en espérant que je m'énerve. J'y suis usé désormais et ne bronche pas. Courant le long du couloir à grand bruit, je dévale les escaliers en colimaçon, bousculant plusieurs personne sur mon chemin, sans m'excuser. Les reproches fusent derrière moi, mais je m'en fiche.
Finalement, j'arrive dans l'entrée. Elle est fourmillante d'activité, de gens et de pokémon, mais ce n'est pas inhabituel. Joyeux, enjoué, j'entre en tempête dans la salle, saluant au passage la gentille secrétaire qui ne me répond pas, exaspérée par mes pitreries quotidiennes. Sonistrelle s'accroche au plafond. Elle déteste me voir me ridiculiser en public, je crois que ça la gêne fortement. Je scanne du regard la pièce, à la recherche de la chevelure blanche d'Aiden, sans succès. Déterminé toutefois, j'écarte des bras l'assistance pour essayer de le trouver.

- Lililixy !

Blue-Jean, toujours aussi énervant, me bondit sur le dos dans l'espoir de me faire tomber. Je suis plus robuste que ce petit bout de félin, donc je lui résiste, mais son geste me déconcentre. Par inadvertance, je me cogne contre une fluette fille que je n'avais pas remarquée auparavant à cause de sa petite taille. Très confus, je me retourne et la dévisage, m'apprêtant à la relever, cependant son Zébibron le fait avant moi. Les griffes de Blue s'enfoncent dans mon dos, c'est désagréable. La fillette me regarde à son tour, ses yeux d'un bleu étonnant m'intriguant.

-Je Mh.... Pardon je voulais pas... Vous bousculez pardon monsieur...

Je m'agenouille devant elle, sincèrement désolé. Je lui souris, tentant d'avoir l'air rassurant et bienveillant, même si je ne sais pas m'y prendre avec les petits. Elle a quoi, elle..? Dix ans ? Hésitant, je lui tapote deux fois la tête, avec gentillesse.

- C'est moi qui vous ai bousculé mademoiselle, il ne faut vous en vouloir. De part votre attitude, et votre sacoche bien remplie, je présume que vous venez d'intégrer notre académie, me trompe-je ? En passant, ne m'appelez pas monsieur, voyons. Je ne suis qu'un pleutre. Nommez moi Lior.

- Lixy !

Mon Lixy vient de passer sa tête par-dessus mon épaule. Il fixe lui aussi la petite fille, en ouvrant de grands yeux. Je suis un peu surpris, en effet, d'habitude il saute sur les inconnus et leur griffe le visage avec violence. Ce pourrait-il qu'il soit attendri par le jeune âge de mon interlocutrice ?

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