Nouvelles rencontres: Deux chercheurs et un troupeau de pokémons. [Arkjo]

Aujourd’hui, nous avions une belle journée d'automne où les feuilles ocres et rougeâtres des arbres tapissaient quasi le sol. Ce manteau aux couleurs chaudes mais représentant une magnifique nature morte, accompagnée d'un ciel qui commençait à grisonner et d'un léger vent frais montraient que l'été était terminé, hélas. Cette brise qui sentait le bois et la terre humide tentait d'effacer les dernières traces du dernier solstice apportant avec elle les premières moussons.

Notre jeune chercheur avait passé la matinée vautré sur un fauteuil dans un coin de la bibliothèque, lisant des livres sur ces légendes pokémons qu'il aimait tant. Ces livres neufs dont l'encre industriel faisait briller les pages, ces reliures et couvertures en cuir aux gravures et aux majestueux dessins ressemblant fortement à ceux de son époque lui rappelaient qu'il n'était plus chez lui, qu'il n'était plus dans son temps, qu'à présent, ceci était le futur et qu'il n'avait plus de famille. Seul son descendant et ses pokémons étaient avec lui et, le fait de penser qu'il était théoriquement bien plus âgé que tous les humains ici lui faisait sentir quelque peu bizarre. Pour lui, il n'avait vécu que dix-sept ans.

Il ferma enfin le livre et se leva du fauteuil pour aller le ranger. Nyanko, qui était assit sur le repose-bras du fauteuil, sauta par terre et alla rejoindre son protégé. Oui, bien que le jeune rosalien soit son dresseur, ce miaouss était bien plus qu'un pokémon pour lui : c'était son « gardien ». Après tout, c'était lui qui l'avait sauvé des flammes lors de l'incendie dans la Tour de Cuivre, même si Alawn n'en est toujours pas sur.

Une fois rangé le livre, il sorti avec son fidèle ami hors de la bibliothèque et s'engagea dans les couloirs. Aujourd'hui, il portait : un magnifique kimono noir avec des motifs de fleurs de cerisier au bas et au derrière, arrivant jusqu'aux reins, où il avait choisit de mettre une ceinture blanche avec un cordon jaune. Sans compter qu'il portait toujours ses okobo noires. D'un autre côté, il prit un ruban blanc, le même où il avait accroché les clochettes et l'attacha autour d'une mèche près de son visage, laissant les cheveux détachés.

Où pouvait-il se diriger? Souriant, comme à son habitude, il cajola le felin (le gardant entre ses bras) et commença à accélérer le pas. Marchant de plus en plus vite, il se mit à courir. Ses chausses en bois faisaient inévitablement du bruit dans les couloirs donc il se devait de sortir vite. La discrétion n'était pas son point fort dans ce genre de situations. Faisant attention à ne pas trébucher à cause du kimono, il n'avait pas calculé que sa sacoche était aussi une possible cause de chute...

Hors des bâtiments, une fois qu'il fut dans le parc, il commença à ralentir ses pas. Manque de chance, la sacoche lui fit perdre l’équilibre et le fit trébucher et s’étaler sur la pelouse de plus belles. Tout de suite, il se roula vers le côté et regarda son pokémon, un peu affolé :

_ Tu n'as rien ?! Lui demanda-t-il. Il ne s’inquiétait jamais de lui-même, mais il s’inquiétait toujours de ses pokémons. Le félin au bandage noir tapota la joue du petit brun pour le rassurer et pour lui dire qu'il cesse de s’inquiéter pour un rien. Le rosalien se leva doucement, époussetant ses habits puis les réajusta avant de caresser son pokémon. Je n'aurais pas du courir, je sais... Je ne suis toujours pas habitué à cet endroit, et tu sais à quel point j'aime découvrir des nouveaux endroits. C'est enthousiasmant. Ajouta-t-il en souriant à son pokémon, tendrement. Nyanko frotta un peu contre son cou, ronronnant pour lui dire que ce n'était pas grave. Ensuite, il sortit deux de ses pokéballs. Nina et Kyo vont être contents, c'est calme, spacieux et ce contraste entre le vert et l'ocre est magnifique.

Aussi vite, il sortit les deux pokémons. La féline au pelage rose commença à sautiller par tout, comment à son habitude. L'arko resta près du rosalien avant de voir un petit coin avec des feuilles où il ne tarda pas à aller se coucher dessus. Il n'y avait pas beaucoup de gens, mais il y en avait quand même. Nina ne se gênait pas, elle allait saluer toutes les personnes et pokémons qu'elle voyait ou croisait, amicalement et avec son éternel sourire. Sur ce point, elle ressemblait au petit chercheur. Rares étaient les fois où il n'avait ne serait-ce qu'un esquisse de sourire aux lèvres. Alawn allait rejoindre son pokémon à chaque fois qu'elle approchait quelqu'un pour s'excuser. Ça ne plaisait pas forcement qu'un pokémon étranger vous saute dessus ou saute sur vos pokémons pour en guise de salut. L'adolescent dût s'incliner et s'excuser rapidement à chaque fois. Finalement, quand elle eut finit de saluer les inconnus, elle resta relativement tranquille : elle se mit à courir en ronds, pas loin de l'arko, tentant d'attraper sa queue. C'était son passe-temps préféré.

Quand notre jeune homme avait réussi à s'asseoir enfin et que sa boule de poils rose cesse de courir partout, il s'assit sous un arbre, près au pied d'un arbre, près de son ses pokémons. Il déposa son miaouss sur ses genoux et sortit son calepin et un fusain. Il commençait à faire quelques croquis des pokémons qu'il n'avait pas vu jusqu'à présent et qui gambadaient ou se promenaient dans le parc avec leur dresseur respectif quand un autre arcko arriva et aborda Kyo. Alawn les regarda un instant, se disant qu'il voyait double mais l'autre arcko n'avait pas de foulard rouge autour au cou alors il comprit que s'en était un autre.

_ B‘jour, je m’appelle Arkjo. Si tu te poses la question, le deuxième Arcko est le mien… entendit-il. C'était une voix masculine mais d'un ton timide et quelque peu tendu, comme s'il avait du mal à choisir les mots à dire lui-même et qu'il répétait quelque chose.

La voix de cet individu fut familière -et inconnue en même temps- à l'ouïe du rosalien, alors il leva la tête pour voir qui parlait : un jeune homme aux cheveux blancs, teint clair, yeux bleus pluie, profonds. Des mots lui vinrent en tête « Non, non, ce n'est rien ». Il l'avait déjà vu peu avant, lors qu'il avait été s'excuser auprès de lui pour le comportement de son pokémon. Alors que toute à l'heure cet adolescent lui sembla assez sympathique mais peu bavard, là, il l'avait abordé de son propre gré. Le petit brun posa son calepin où il avait déjà fait quelques traits sur sa feuille (ressemblant fortement à un draby et un phyllali qui jouent) et lui adressa un tendre sourire avant de lui parler :

_ Bonjour, je me nomme Alawn mais certains m'appellent aussi Niniel ou Caïn. Ravi de faire votre connaissance. Le salua-t-il en se présentant à son tour, avec un petit signe de tête étant donné qu'il ne pouvait pas s'incliner vu qu'il était assit. Kyo fixait son semblable, interloqué. C'était la première fois depuis longtemps qu'il voyait un autre arcko. Il l'approcha et le détailla rapidement. Nina, en voyant le mascaïman, s'approcha de lui rapidement, pour le renifler, sautillant comme toute à l'heure pour le saluer. Nina, viens repose-toi un peu, tu pourrais déranger quelqu'un si tu les abordes aussi vigoureusement. Dit-il en regardant la skitty qui retourna rapidement près de son dresseur, se frottant contre lui et se calant contre ses jambes, près du félin aveugle. Cela fait peu de temps que Nina est avec nous, tout comme Kyo. Elle est très affective, je m'excuse si cela peut vous causer du soucis. S'excusa-t-il en caressant la femelle doucement qui semblait très contente.

Nyanko tourna la tête vers ledit Arkjo et « regarda » le mascaïman. Il n'avait jamais vu ce pokémon alors il tapota la jambe d'Alawn et fit un signe de tête, discret pour qu'il regarde le pokémon sol. Le rosalien fut encore plus intrigué par le pokémon de ce que le félin pouvait l'être.

_ Dites, votre autre pokémon, il appartient à quelle espèce et quelle région ? Termina-t-il en le regardant, les yeux pétillants. Il était comme à son habitude : bien trop curieux ! Après tout, à son époque, il n'y avait pas de pokédex qui te disaient tout et il ne connaissait l'existence que de la région de Kanto et celle de Johto.

HRP:

« C’est un Mascaïman, un Pokemon Croco Sable de types Sol et Ténèbres. Cette espèce est originaire du désert d’Unys situé au Nord de Volucité. Néanmoins, je l’ai trouvé au désert de la route 111 d’Hoenn, au Nord de Lavandia. Je viens d’Hoenn aussi, de Vermilava, plus précisément.»

Ceci fut la réponse du vermilavien. Il répondit ainsi à la question du rosalien, baissant légèrement le regard pour poser ses yeux sur lui, tout comme le brun avait fait peu avant. Le miaouss resta silencieux, comme à son habitude, sans cesser de « fixer » le mascaïman, puis son dresseur et ses autres pokémons. La skitty était très contente de trouver quelqu'un de sa région, elle lâcha de sorte de miaulements pour exprimer sa joie.

Alawn déposa son calepin et son fusain sur ses genoux, près de son starter, qui regardait le croquis qu'il avait commencé : un glaceon et un tortipouss qui jouent ensemble, auprès de leurs dresseurs sans doute. Même si le dessin n'était pas achevé, on pouvait bien discerner les pokémons et les humains tout comme quelques traits du paysage. Le jeune rosalien offrit l'un de ses plus beaux sourire au jeune homme avant de prendre la parole :

_ Je suis de Rosalia, de Johto. C'est la première fois que je vois une autre région et que je rencontre des pokémons d'au delà de mon village. Enfin, c'est quelque peu difficile d'expliquer... lui dit-il sincèrement, tout en caressant la tête de Nyanko.

Comme à son habitude, sa forme de parler semblait assez ancienne, comme ses manières à la traditionnelle. Après tout, plus de cent cinquante ans séparent les deux époques, la sienne et celle des pokéballs et des pokedexters. Pour lui, sa façon d'être et d'agir était tout à fait normale, mais pour les gens d'aujourd'hui était assez étrange, chose qu'il ne semblait pas réaliser, en vue de toute cette diversité de modes et d'individus différents, une époque où la technologie et l'argent règnent.

Petit mot:

HRP:

Alors que le jeune rosalien caressait la tête de son fidèle compagnon, le félin observait l'originaire d'Hoenn, ronronnant, mais silencieux. Il avait bien compris ce que son dresseur n'avait toujours pas réalisé : cet humain aux cheveux blancs semblait hésiter, étant un mal à l'aise avec le fait de ne pas connaître de sexe de son interlocuteur, même. Cependant, Nyanko avait bien compris qu'il n'était pas dangereux et qu'il pourrait même être quelqu'un de confiance pour le petit brun.

_ Ce n’est pas grave, prenez le temps de m’expliquer, cela m’intéresse. Et si cela ne vous dérange pas bien sûr. fit le vermilavien en regardant le chercheur.

Alawn leva les yeux et plongea son regard dans celui de son interlocuteur un bref instant, hésitant. Devait-il lui parler de son secret ? Que devait-il lui dire, qu'il était venu du passé à cause d'un Celebi plus que joueur mais qui lui avait tout de même sauvé la vie ? Nyanko tapota la cuisse du rosalien pour le rassurer et lui dire qu'il sentait qu'il pouvait avoir confiance en Arkjo, même s'ils venaient de se rencontrer. Le brun prit une profonde inspiration avant de répondre à sa nouvelle connaissance :

_ Je ne sais pas vraiment comment dire ce qui vous intéresse tant, c'est vraiment quelque chose de difficile d'expliquer en ce temps. Nyanko dit que je peux avoir confiance en vous, Arkjo-san. Commença-t-il avant d'entrer dans le vif du sujet : Avant tout, j'aimerais vous dire que je ne suis sorti que très rarement de Rosalia, uniquement pour me rendre à la Tour Chetiflor, où mon grand-père travaillait à l’époque et moi, j'étais encore très jeune. Autant, que je n'avais pas encore rencontré Nyanko-san et mes parents étaient toujours en vie. Père était prêtre dans la Tour de Cuivre et mère, apothicaire, elle avait la boutique dans notre propre maison. Je devais avoir 8ans, lorsque j'accompagnais ma mère à la Tour de Cuivre, c'était le jour de mon anniversaire... Dans la matinée, la tour s'est incendiée et ma famille et moi nous sommes retrouvés coincés dedans. Je me suis vite retrouvé seul, et la fumée ne me laissait rien voir. Lorsqu'un petit clair se fit parmi la fumée, j'aperçus père et mère... Ils gisaient par terre. Dit-il à l'adolescent dénommé Arkjo. Vous savez ? La dernière chose que je vis ce fatidique jour, ce fut une forte lueur dorée ainsi que quelque chose de brillant. Lorsque je me réveillai le lendemain, je vis Nyanko auprès de moi. J'ai vécu pendant huit ans chez mon frère aîné et sa fiancée. J'étudiais indépendamment la médecine pokémon ainsi que tout ce qui concernait les légendes de ce monde lorsque je suis tombée sur celle qui parlait de la Voix de la Forêt donc j'ai voulu en apprendre plus. Je m'étais perdu dans les bois derrière mon village et étant en hiver, les températures étaient très basses. J'ai cru que j'allais mourir, j'ai cru que j'étais mort lorsque je n'ai plus pu me battre contre le sommeil et que je me suis endormi contre un arbre.

Alawn fit un léger sourire, comme s'il se moquait lui-même de sa propre faiblesse et de l'ironie du sort. Nina se roula donc en boule et s'endormit contre son dresseur, ronronnant fortement. Nyanko guettait les possibles réactions du chercheur et interlocuteur aux yeux bleus.

_ Une nouvelle fois, en ouvrant les yeux, j'eus l'impression de me trouver ailleurs, alors que ces lieux m'étaient familiers. Un petit pokémon vert lévitait devant moi, semblant inquiet puis me fit un grand sourire, tournant sur lui-même, comme s'il était soulagé. Nyanko était toujours sur moi. Il avait essayé de maintenir ma température quand on était à l’intempérie ce jour d'hiver. Nonobstant, les bois que je vis en me réveillant, étaient les bois verts, humides et tièdes propres au printemps. Ce Celebi m'avait sauvé la vie en m’amenant à ce temps et j'ignore encore pourquoi il l'a fait. Il m'avait même accompagné à jusqu'à l'orée du bois, pour que je ne vagabonde pas en forêt. Quand j'ai revu Rosalia, ce n'était plus le même village que j'avais connu : d'un village, c'était devenu une petite ville qui comptait plus d'une cinquantaine de maisons et de petits bâtiments, dont ce que vous appelez un Centre Pokémon. Expliqua-t-il. Il reprit son fusain et gribouilla en même temps sur son calepin, finissant le croquis avant de s’attaquer aux ombres. C'est un descendant directe de mon frère aîné qui m'a hébergé et qui a payé mes études ici. Il habitait où j'habitais autrefois, dans la même adresse... Quand j'ai rencontré Ranmaru, j'eus la sensation d'être mort et de ne plus exister, car tout ce que j'avais connu ou pu connaître, avait disparu depuis longtemps. Continua-il en faisant une pause de quelques secondes, avant de rire un peu. Il faut dire qu'un siècle de demi plus tard, rien n'allait rester... Les vestiges du passé demeuraient toujours à Rosalia, La tour Carillon étant toujours là bas ainsi que les ruines de la Tour de Cuivre. Maintenant, il me semble que vous l'appelez Tour Cendrée. Commenta-t-il en virant le regard vers Arkjo. Enfin... Je suis désolé... Cela a dû vous paraître assez étrange et long... Puis, si vous vous demandez quelle est ma date de naissance exacte, je suis né le 31 Décembre 1854.

Ce fut ainsi que Niniel finit son « récit », sa petit explication. Il était un peu mal à l'aise en racontant son histoire, surtout qu'il n'était pas sur de que sa nouvelle connaissance le croit. Il savait bien ce qu'il en était, et ça l'importait peu qu'on le croit ou non, mais il espérait juste qu'on ne le traite pas de menteur ou de mythomane, il détestait ça, lui qui ne savait ni pouvait mentir à cause de sa bonne foi. Grâce à Celebi et à Nyanko, il avait eu droit à une nouvelle chance, et il en était reconnaissant. Il ne restait plus qu'à attendre la réaction du chercheur aux cheveux blancs.