Seul [Pv Arian]

Après près de deux semaines sans pouvoir retrouver le repos, que ce soit à cause du travail ou de tout ce qui lui tournait en tête, le Chef de la Team Plasma réussit à fermer les yeux et à dormir quelques instants. Affalé sur le canapé de sa chambre, parmi les pokémons et les peluches, il se mit à rêver, perdant complètement la notion du temps. Ce ne fut cependant qu'une question de secondes, de quelques minutes au plus, malgré tout. L'entre-deux se réveilla en sueur, sursautant :

— Encore ce rêve... souffla-t-il en fixant le plafond de la chambre.

Le visage du parmanien, ses adieux...
Ce cauchemar, non, cette scène le perturbait depuis des mois. Arian avait eut un grand mal à accepter ses propres sentiments envers son cadet et pourtant, malgré le fait qu'il ne l'ait plus revu depuis, il n'avait su ni pu cesser de penser à lui. Que ressentait-il à son égard... ? À présent, il était sur : ce garçon lui manquait, il l'aimait.

« Je sais désormais que vous n'êtes pas une mauvaise personne, je me suis trompé pendant toute ces années... Sur ce que je suis et ce que je crois. Arian... J'espère juste un jour que vous m'excuserez de m'être mit sur votre route et de vous l'avoir barré. »

« Je ne rentrerais plus à l'académie, faites de que bon vous sembles de mes affaires...  »

« Pardon de vous avoir amené dans ce piège...  »

Ces mots le hantaient...
Ils résonnaient dans son esprit, en boucle, dès qu'il avait le malheur de rechercher un quelconque repos ainsi que dès qu'il pensait au shinobi. Les sentiments qu'il capta ce jour là, au Dojo du champion de Parmanie, s’ancrèrent en lui comme s'ils lui appartenaient.

Arian serra la mâchoire avant de pousser un long soupir. Il s'assit doucement, tentant de ne pas réveiller ses compagnons, balayant la pièce du regard avant de river ses prunelles changeantes en direction de la fenêtre : il faisait nuit mais la clarté à l’horizon annonçait le lever d'un nouveau jour. Une douce brise estivale remuant légèrement les rideaux, mais le flocombien avait d'autres choses en tête comme pour pouvoir admirer la beauté de l'aube.

Sa température corporelle était plus haute que d'habitude, son cœur battait rapidement, il était nerveux et énervé pour « rien ». Il était impatient, ses veines lui faisaient mal, à cause de sa haute tension. Il avait la gorge sèche et il savait qu'il allait encore devoir attendre, s'il voulait se reposer puisque la lune serait pleine dans quelques heures.

Le plasma passa une main dans sa chevelure argentée avant de se redresser, se dirigeant vers la salle de bain. Il avait besoin de prendre une douche bien froide, s'il voulait être plus ou moins disposé pour ses cours de la journée. Sans compter qu'il devait encore faire un bilan des dégâts causés dans la salle de cours de son bon ami Alvaro afin de pouvoir finir les travaux de réparation au plus vite. Il savait qui est-ce qui l'avait fait, mais il n'avait pas envie de tracer par l'académie à leur recherche. Non.. Il préférait attendre à les avoir dans son cours afin de leur annoncer les quatre magistrales heures de retenue qu'ils avaient. Certes, il n'était pas fan des retenues, mais, lorsqu'on dépassait les bornes, il n'y avait pas d'autres moyens. De plus, puisqu'il n'allait pas pouvoir assurer les colles, il avait déjà trouvé quelqu'un qui le remplacerait.

La tête baissée, laissant que l'eau couler directement sur le haut de son crane, Filraën fixa le carrelage de la douche pendant des longues minutes avant de poser son front contre le mur, pensif. Si ses soucis, son travail, les missions, les travaux, les retenues, les mots du poké-athlète et la phase lunaire inopportune ne suffisaient pas à ôter les rares heures de sommeil dont il avait besoin, d'autres souvenirs ne tardèrent l'assaillir. Il ferma les yeux, repensant au moment où il a été récupérer quelques affaires de Kaito, dans sa chambre... :

***Flashback***

Ce fut il y a un peu plus de deux mois.
L'absence prolongée et indéfinie de son « jouet » préféré lui était devenue insupportable. Ennuyé, il se faufila dans la chambre du ninja avec le but de trouver quelque chose qui lui dirait où est-ce qu'il pourrait être. Toutefois, en fouillant, il y trouva des armes ninja et un nombre incalculable de photos... De lui. Il savait qu'il avait été surveillé, mais pas qu'on avait fait une telle fixation à son égard.

L'odeur du jeune homme et de ses pokémons demeurait toujours, même si elle était faible. L'entre-deux ouvrit l'armoire du ninja afin de prendre l'un de ses kimonos contre lui avant de rapprocher le tissu de son visage, humant son odeur. Il continua de fouiller çà et là, sans pour autant mettre le bazar, au cas où l'ex-propriétaire de la chambre reviendrait pour récupérer ses affaires, mais il ne revint point. Officiellement, il n'y avait plus de Kaito Zenzetsu dans l'académie.

En tournant par la chambre, il finit par trouver le magnétophone du ninja, sur son bureau. Pourquoi ne l'avait-il pas emporté ? L'avait-il oublié ou était-ce volontaire ? Que cherchait-il à faire ? Couper les ponts avec la société et avec tous ceux qu'il connaissait ou avait pu connaître ? Rageant en silence, Arian serra la mâchoire : Ô combien il aurait aimé blesser les gens du Dojo, après que le ninja soit parti...

Néanmoins, rester, quelle qu'elle soit la raison, n'était guère une bonne chose, selon lui. Il était trop désavantagé, non pas mentalement, mais physiquement, étant donné qu'il était largement dépassé en nombre. Il connaissait ses limites, en combat et il refusait de mettre ses pokémons en danger.

Le Roi de la Team Plasma saisit alors le dictaphone puis appuya sur le bouton afin d'entendre les enregistrements, un par un. Il était curieux de savoir ce que Kaito avait pu faire avant et après leurs rencontres. Comment était-il en réalité ? En savait-il autant qu'il le croyait ? Ce jeune homme aux cheveux bleus l'obsédait...

L'entre-deux savait parfaitement que le ninja était entré dans sa chambre et qu'il n'y avait pas trouvé grande chose, puisqu'il avait fait en sorte que cela se passe ainsi. Il ne put s’empêcher de pouffer, amusé, lorsqu'il entendait ses commentaires au sujet du porygon trolleur. Et oui, à moins de les avoir bien programmés, les porygons sont incontrôlables, une vraie plaie et le pire virus qui soit.

« Je hais cet univers... Je quitte l'école et tout ce que je connais pour vivre seul à tout jamais.  »

Celui-ci fut le dernier message enregistré. Le sourire de l'unysien s'effaça rapidement, l'obligeant à plonger dans quelques sombres recoins de son esprit. Il reproduit une fois de plus le message, tentant de se persuader du fait qu'il pouvait y avoir un autre sens à ses mots, pourtant très explicites. Il n'avait réussi à savoir que ce qu'il supposait et craignait déjà.  Où était-il allé, en réalité ?

***Fin du flashback***

Le poing fermé, Arian frappa le mur de la salle de bain, brisant involontairement quelques unes des dalles. Son obsession n'avait fait que grandir durant ces mois, tout comme ses sentiments. Il en était frustré et il s'était même refermé sur lui-même -du moins, au travail-, au point de qu'on doive reprendre son ancien surnom « Arian cœur de glace ».

Plus d'une heure était passée, depuis que le plasma entra dans la salle de bain. La petite moufouette chromatique se réveilla, lorsqu'elle sentit que son cher éleveur n'était plus près d'elle. Ayant entendu l'eau couler, elle se dirigea à la salle de bain, inquiète. Elle s'approcha de la douche et s'assit en observant l'entre-deux.

— Popa n'Arian va pas bien ? Quelque chose le rend triste ? lui demanda-t-elle, le sortant de ses pensées.

— Papa va bien, ne t'en fais pas, Camélia. C'est juste la lune, qui le perturbe... répondit-il, d'une voix douce, avant de fermer le robinet.

Le feunard saisit une serviette -qu'il passa autour de sa taille- puis se tourna, esquissant un léger sourire afin de rassurer le bébé chromatique qui malgré son jeune âge, n'était pas très convaincue par la réponse de son éleveur. Il sortit du plateau de la douche puis se pencha afin de prendre la moufouette contre lui. Il se redressa puis quitta la salle de bain, caressant la petite femelle.

Les premiers rayons de soleil pénétraient dans la chambre, réveillant plus d'un tandis que l'entre-deux préparait de quoi nourrir ses compagnons avec l'aide de sa momartik, qui n'aurait pas trop lui adresser la parole, connaissant parfaitement la source principale de son tracas. Arian, quant à lui ne prit qu'un café viennois avec beaucoup de crème ainsi que quelques biscuits.

Une fois qu'ils eurent tous déjeuné, l'entre-deux posa la moufouette pour aller se préparer. Il avait hâte de finir sa journée pour pouvoir se tapir dans la forêt avec ses compagnons en attendant une phase lunaire qui lui serait propice. Il enfila un pantalon assez serré, une chemise très fine et des rangers, le tout en noir, puisqu'il n'avait pas envie de porter des couleurs, aujourd'hui. Ensuite, il récupéra sa trousse et l'attacha autour de sa taille, la laissant au dessus de ses fesses avant d'y ranger son pokématos et son portefeuilles. Dernièrement, il prit un sac bandoulière gris, où il rangea tout ce qu'il avait dans son sac habituel.

Puisqu'il n'avait avec lui que les pokémons qui avaient besoin de soins spéciaux et les bébés, sans compter Sion et sa Evangeline, Arian ne s’inquiétait pas des possibles débordements en cours. Il quitta rapidement la chambre afin de se rendre à sa salle de cours. Comme d'habitude, il était en avance pour le premier cours de la journée, histoire de bien pouvoir préparer le tout. Hélas, il était distrait, il oubliait certaines choses, il était un peu maladroit -puisqu'il ne mesurait pas sa force, cassant à peu près tout ce qu'il touchait-, etc. Il en avait conscience et cela le frustrait d'avantage.

Les élèves arrivèrent vers 9h15.
Oort -qui avait évolué il y a quelques jours- et Fenwick les rejoignirent dans l'académie, même si le premier préféra rester dans l'enclos de la salle de cours. La première heure du cours se déroula sans encombres mais, lorsqu'il dut commencer à écrire sur le tableau -et que les petits malins qui ne le connaissaient pas commençaient à titiller ses nerfs-, il fut à deux doigts de perdre son sang froid. Toutes les craies étaient brisées et la pointe des feutres enfoncées. Arian se raidit, grognant malgré lui, optant finalement pour « dicter » le cours.

Ses élèves se mirent à parler et à regarder dehors. D'habitude, lorsqu'on faisait ce qu'on voulait dans son cours, ça ne le dérangeait pas, mais, il était tellement énervé qu'il se voyait déjà en train d'encastrer un de ces gosses dans le mur. Étrangement, son cœur manqua un battement lorsqu'il entendit la raison de ce raffut : un pingoléon chromatique se tenait près d'une des fenêtres de sa salle, le regardant.

— Pourrais-je te parler Arian ? Il s'agit de Kaito. intervint le noble pokémon aquatique.

Sama était là, près de lui.
Oui... il l'avait reconnu, de part son odeur, il n'y avait pas beaucoup de pingoléons qui lui parleraient d'un Kaito. C'est clair... Un nouveau battement fut manqué. Était-il arrivé quelque chose à ce garçon ? Pourquoi venait-il, son pokémon ? S'il était là, ceci voudrait dire que l'athlète ne se trouvait pas « très » loin... Cela le soulageait autant que ça le perturbait. Son cœur se mit à battre plus vite alors qu'il s'approchait dudit pokémon.

— Le cours est fini. Il n'y a pas de devoirs pour la semaine. Dégagez avant que je change d'avis. lança le flocombien en fronçant légèrement les sourcils.

La sonnerie n'avait pas encore sonné, quelques minutes restaient. Même s'ils étaient contents de ne pas avoir de devoirs et de sortir en avance, ils n'avaient pas été très rassurés par le regard que l'enseignant leur avait lancé. D'ailleurs, le feunard fit pleurer une jeune fille, rien qu'avec le ton qu'il avait employé. Les élèves quittèrent rapidement la salle de cours, réconfortant la petite prépubertaire.

— Je suis content de te voir, Sama. Est-ce que tout va bien ? Il n'a rien, j'espère... demanda-t-il, visiblement inquiet.

Curieux, certains de ses compagnons qui ne le connaissaient pas, s'étaient rapprochés afin de l'observer. Tandis que quelques uns le saluèrent, les autres préférèrent rester en silence, cachés derrière leur éleveur. La pashmilla et la momartik s’approchèrent aussi, saluant avec un grand sourire le starter du parmanien. Le flocombien s'accouda sur le bord de la fenêtre, attendant la réponse du bleuté.

«  Hmm... Rien physiquement, mais... C'est pour son esprit que je m'inquiète. »

La réponse du pokémon aquatique ne se fit guère attendre.
Le pingouin prononça ces quelques mots avant de saluer les compagnons du flocombien. Visiblement, il n'était pas venu parce que l'ex-ninja était en danger physiquement mais mentalement. Bien qu'au début l'entre-deux s'en sentit un peu soulagé, savoir celui qu'il aimait dans une telle situation l'inquiétait d'avantage. D'un côté, même si le ninja ne devait même pas le considérer comme un ami ou autres, il se sentait un peu frustré parce qu'il n'avait pas tenté de le contacter avant et, de ne pas être grâce à l’intervention du pokémon royal, il n'aurait sans doutes pas entendu parler du poké-athlète avant longtemps.

— Il s'est reclus dans la montagne. Nous vivons désormais dans un petit chalet en altitude... Où seul règne la neige, le froid et le silence. A son image en quelques sortes mais... Aucun humain ne peut vivre ainsi, n'est-ce pas ? Kaito ne doit pas finir ainsi, il a... Beaucoup souffert de l'espèce humaine et une fois encore, il fut berner à cause de Koga.continua-t-il avant de soupirer.

Ah ça, Arian s'en rappelait...
D'ailleurs, c'était en partie grâce ou à cause de lui, que le shinobi avait été sorti hors des doutes au sujet de Koga et ses disciples. Pourtant, le plasma n'avait pas exposé ses informations ni ses hypothèses à leur égard. Cette mission fut courte et il ne put suffisamment profiter de sa présence. Par ailleurs, qu'elle dure moins que prévu le convint puisqu'il détestait se trouver en public lorsque la pleine lune se hissait dans la voûte céleste. Mais... ce dernier soir l'avait marqué et hanté depuis : ce regard, cette voix, ces paroles... Arian pinça ses lèvres, tentant de chasser de son esprit le visage incertain du parmanien, écoutant attentivement le pingoleon.

— Je sais qu'il ne reviendra pas à la civilisation, il ne veut pas... Il prétend être heureux, maintenant, seul... Il prétend être libre de tout ses actes aussi... Mais est-ce vraiment ça le bonheur pour un homme ?  lui demanda-t-il à l'entre-deux.

Arian n'était personne pour juger ce qui pouvait ou pas faire le bonheur du jeune homme. Néanmoins, il croyait le connaître suffisamment pour pouvoir avoir son mot dans cette histoire. De plus, puisqu'il l'aimait, il refusait le fait que ce garçon puisse souffrir. Il savait que son bonheur n'était pas isolé à 100 % dans une montagne où il ne voyait que des pokémons et de la neige. Il allait finir par tomber malade, devenir dingue ou avoir des problèmes avec les polargriffe qui vivaient dans le coin.

— Je sais que... Vous ne vous entendiez pas trop avec lui, mais... Il a changé, il n'a plus d'animosité envers vous, car, vous n'êtes plus sa cible. Mais le voir ainsi, errer parmi la neige, les sapins... Parmi nous... Nous nous inquiétons. Kaito, n'a juste jamais eu de chance en sociale... Il a fais confiance et s'est vus trahir plusieurs fois. Pourtant, un humain ne peut vivre seul, je ne veux pas qu'il finisse seul. expliqua le starter du parmanien. Peut-être que je fais une erreur en venant frapper à votre porte... Mais, je ne sais pas comment m'y prendre. Je comprendrais si vous refusiez, après tout ce que nous avons fais contre vous... Chef de Team Plasma.

L'entre-deux ne put s’empêcher d'esquisser un semblant de sourire lorsqu'il entendit les derniers mots du pokémon chromatique. Était-il le seul à connaître son rang ou, le savait Kaito, lui aussi ? C'était fort probable. Mais... Comment considérait-il Arian, à présent ?

Les pokémons du flocombien qui se trouvaient dans la salle de cours sortirent à l'enclos avant que la momartik ne verrouille la porte qui donnait au couloir et commence à fermer les stores grâce à ses pouvoirs psychiques. Arian sortit dehors aussi, afin de rejoindre le pingoleon chromatique. Une fois près de lui, il reprit la parole :

— Qu'on ne s'entende pas en apparences ne veut pas dire que je le déteste. D'ailleurs, ça n'a jamais été le cas. Je l'ai toujours apprécié. Au début, il me semblait amusant, je le taquinais et le faisais tourner en bourrique certes, mais... A présent, comment refuserais-je de venir en aide à celui qui m'est le plus cher, Sama ? répondit le flocombien, passant une main dans ses cheveux. Avouer ce genre de choses à un pokémon ne le dérangeait point. Il était fier mais il était toujours très ouvert envers ses semblables non-humains. Je pensais rentrer directement à la réserve, après les cours, à cause de la lune mais, Kaito et vous êtes plus importants. Je vais rassembler certains de mes compagnons et on y va ? continua-t-il en faisant signe à certains de ses compagnons.

L'équipe de l'entre-deux avait entendu vers où ils comptaient se diriger donc, seulement le golemastoc, la momartik la pashmilla et la moufouette restèrent hors de leurs pokéballs. Les autres -puisque ce n'étaient que des bébés- retournèrent volontairement à leurs balls. Le spectre ancien sortit du sol en entendant qu'un déplacement était nécessaire : il était toujours disponible pour transporter ses amis.

Arian fouilla dans son sac-bandoulière puis... sortit une petite doudoune mauve et une verte pastel -un peu plus grande-. Ensuite, il s'accroupit afin d'habiller la moufouette chromatique avec la doudoune verte, tendant l'autre à la pashmilla -qu'elle enfila juste après, puisqu'elle était assez frileuse après l'hibernation-.

— Eh. Eh ! On y va quand, he, A-chan? s'enquit Evangeline  avant de grimper sur son ami d'enfance, s'installant sur l'une de ses épaules : elle avait hâte de revoir Kaito et le reste de son équipe, surtout Elvis et Katana, qu'elle idolâtrait en secret.

— On va à la neige, popa ? demanda le bébé type poison, visiblement impatiente, puisqu'elle adorait la poudreuse.

— Oui, on va à la neige, Camélia. On va aller voir un ami de papa, tonton Sama va nous guider. ajouta-t-il, cajolant la moufouette. On te suit, Sama. Mais, si tu préfères t'y rendre plus vite, Oort est toujours partant pour nous y déposer. Tu n'as qu'à lui expliquer où c'est, plus ou moins.

Le flocombien resta accroupi, ajustant correctement les petites doudounes des deux femelles. Il câlinait son bébé moufouette, en attendant que le pokémon impérial veuille bien reprendre  la parole. D'ailleurs, il n'eut pas vraiment à attendre, puisqu'il lui répondit directement :

— Je mets bien moins de temps à descendre la montagne qu'à la remonter. Le chalet est en altitude, là où il y a les premières neiges éternelles, mais à l'exposant sud de la montagne. C'est le seul chalet des environs, vous ne pourrez pas le manquer et normalement, Lee vous fera signe lorsqu'il vous verra.  lui expliqua le pingoleon chromatique. Ne vous inquiétez pas pour moi, j'arriverais un peu plus tard. Allez y Arian, je vous rejoindrais.

L'entre-deux reconnaissait bien le starter du parmanien. Il avait toujours été un pokémon assez froid et solitaire, mais il était très sage et plein de bon sens. Il avait sans doutes refoulé son orgueil afin de lui demander à l'aide au flocombien. Il était reconnaissant envers ce pokémon aquatique parce qu'une vie sans Kaito lui semblait on ne peut plus morne.

S'il était venu à ne plus jamais le revoir, il aurait sans doutes reprit ses mauvaises habitudes et n'aurais plus ouvert son cœur à personne. Lui qui se disait incapable d'aimer un humain, s'était fait prendre au piège par une jeune homme qui faisait une fixation sur lui. Que ce soit professionnellement ou personnellement, il s'en moquait : il était heureux d'avoir pu accaparer une bonne partie de son esprit.

— On se revoit sur place, alors. rétorqua l'unysien, cajolant sa petite moufouette avant de grimper sur l'une des mains de son golemastoc. Ah et, Sama : merci. souffla-t-il au pingouin, peu avant que le colosse d'une autre civilisation ne décolle.

Ceux ci étaient des mots sincères qu'il n'avait pas l'habitude de prononcer, surtout pas dans une telle situation. Arian savait remercier autrui, mais il était rare qu'il le fasse autrement que par compromis ou par politesse.

Une fut qu'une question de minutes, avant que le colosse de pierre survole la forêt -à une vitesse vertigineuse- au pied de la montagne. Ils ne tardèrent pas longtemps puisque le spectre ne craignait pas de perdre sa charge, étant donné qu'il tenait son dresseur et ses compagnons contre son torse. Entre les doigts du pokémon d'antan, le flocombien pouvait voir déjà la neige. Lui, il ne ressentit pas le changement de température mais, sa pashmilla ne manqua point de se blottir contre lui, profitant de sa chaleur corporelle.

N'étant pas très fan des hauteurs, la petite moufouette manqua plusieurs fois de lâcher une de ses fameuses ventosités. Toutefois, lorsqu'il sentit l’étreinte de son éleveur se serrer, elle se calma : elle faisait confiance à son père adoptif et à ses camarades. Le chalet du parmanien était visible sur une épaisse couche de poudreuse d'un blanc immaculé. La le bébé chromatique gigota un peu, lorsqu'elle put apercevoir la neige, voyant un riolu leur faire vigoureusement signe.

— Oort, tu peux atterrir maintenant. fit le flocombien en plissant les yeux.

Si le soleil n'était pas suffisamment lumineux pour lui, la lumière piégée et reflétée par la neige finissaient d'achever ses pauvres yeux. Ceci dit, une fois que le colosse atterrit -expédiant la neige qui se trouvait sous se pieds dans toutes les directions-, la neige n'était pas aussi éblouissante. Vue du ciel, elle dérangeait la vue toujours plus. De plus, il faisait plutôt doux, une fois sur terre ferme.

Les pupilles contractées en très fines fentes, l'entre-deux libéra une main afin de saluer les pokémons du parmanien se trouvant hors de la demeure. Le golemastoc déposa son ami et éleveur avant de se fondre dans le sol, afin de rester hors de la vue de toute les autres formes de vie. C'était un pokémon très sérieux et discret, malgré sa taille. Tu as doucement posé ta moufouette sur la neige : elle était heureuse et se mit à sautiller un peu partout, se roulant sur la poudreuse. Pendant de ce temps, l'entre-deux s'approcha du rondoudou et du riolu, leur adressant un léger sourire, malgré son air sérieux.

— Ça faisait un bail, vous deux. Elvis, tu es encore plus adorable qu'avant. commentais-tu en les saluant d'un signe de tête avant de regarder le chalet, pensant au jeune homme que tu étais venu voir : Il est à l'intérieur, n'est-ce pas ?

Lee, le riolu du parmanien confirma les dires du plasma : le fruit de ses convoitises et de sa préoccupation se trouvait à l'intérieur de cette demeure. Doucement, il s'est approché du pas de la porte, accompagné par le jeune loup.

Tout était en silence, calme, ce qui ne surprenait point le professeur. Malgré tout, il pouvait entendre le foyer frémir et craquer, depuis l'entrée. Des petites voix de firent entendre par la suite, puis des pas, mais ces premiers ne vinrent point en direction de l'entrée. Non. Freddy, le kecleon rival d'Arian s'était installé sur la fenêtre qui donnait à l'extérieur et semblait aussi surpris que choque de voir l'unysien chez eux, accompagné par l'un de ses coéquipiers, qui plus est.

— Kecleooon * Traaaaitre* siffla le pokémon caméléon, énervé.

Lorsque l'entre-deux posa le regard sur le kecleon, il vira au rouge tout en le fusillant su regard. Perdant la mince esquisse qui étirait ses lèvres, l'unysien riva ses yeux vers la porte attendant un bref instant avant de frapper deux coups fermes, comme il avait l'habitude de faire. Ceci dit, ce ne fut que lorsque le riolu appela son dresseur qu'il se daigna enfin de s'approcher de l'entrée.

Les pas du bleuté étaient incertains.
Le flocombien l'entendit rassurer le pokémon énervé, avançant que ça ne devait être qu'une personne égarée. Le kecleon avait quitté la fenêtre, s’élançant vers la porte, pour empêcher son protégé de l'ouvrir, sans doutes. Peu après cela, l'ex-shinomi ouvrit la porte. Il était habillé d'un magnifique kimono blanc avec un pattern de pétales bleus. Un semblant de sourire, se voulant accueillant, flottait sur ses lèvres, du moins, jusqu'à ce qu'il voit qui est-ce qui venait de frapper à sa porte.

— Bonj-.... s'interrompit-il, claquant la porte au nez du professeur.

Arian fronça les sourcils, tiquant. Il aurait voulu l'arrêter et entrer de forces, mais ça ne se faisait pas. Il n'était pas venu pour faire du mal au ninja, même si ce dernier aurait pu croire le contraire. A peine un mètre et une porte en bois les séparaient l'un de l'autre. Arian pouvait ressentir à quel point le bleuté paniquait, il avait peur. Pourquoi ? Il n'avait pas la conscience tranquille, sûrement. Et, il faut avouer que, te rencontrer aussi soudainement, après autant de temps, ce n'était jamais bon signe.

Le flocombien ressentit le regard du kecleon sur lui, mais il ne fit que lui montrer les crocs puis l'ignorer, se retenant de grogner. Le riolu interpella de nouveau son protégé tandis que le plasma soupirait. Il leva une main afin de caresser Elvis, qui s'était installé sur son épaule peu avant.

— ... Je me reprend, je me reprend, ça va aller. entendit le flocombien. Ces mots incertains et peu convaincants furent suivis par une grande inspiration et d'un long soupir. La porte ne tarda point à s'ouvrir, doucement mais sûrement. Vous êtes bien loin de l'école. Monsieur Phillgard.

Alors que le parmanien semblait aussi froid envers son aîné, ses compagnons eux, étaient plus chaleureux, surtout la persian qui salua Arian en ronronnant. Le rondoudou qui créchait sur l’épaule de l'entre-deux rentra à l'intérieur de la demeure en flottant avant de s'entretenir avec le... salamèche qui semblait avoir envie de flamber leur invité surprise.

— Je pourrais te retourner la remarque, Kaito. rétorquait le flocombien directement.

Le ton qu'il avait employé ressemblait assez à celui que le bleuté avait utilisé pour s'adresser à lui. Il posa ses prunelles rougeoyantes et brillantes sur le parmanien, le détaillant indiscrètement de la tête aux pieds, jaugeant l'étendue des dégâts causés par cet isolement. Entendant la voix de leur éleveur, la bébé moufouette et la pashmilla levèrent la tête, cessant de jouer. Evangeline regarda vers la porte, et leva une patte, sautillant sur la neige en saluant le ninja et les pokémons qui se trouvaient près de lui. Ensuite, elle reprit ses jeux, faisant bien attention à ne pas perdre de vue le bébé chromatique.

— Es-tu heureux, en vivant dans des telles conditions ? lui demandait-il avant de poser une main sur le torse de son cadet, le poussant un peu avant de le plaquer contre le mur, près de la porte, d'une façon un peu brusque mais il ne voulait pas le blesser, loin de là. Je répète. Est-ce que tu es heureux en vivant isolé du reste du monde ?

Aria leva lentement sa main, l'approcha du cou de son cadet avant de la passer sur sa nuque, rapprochant son corps du sien. Il plongea ses iris surnaturels dans l'océan glacial qu'était devenu le regard de celui qu'il aimait. Il fronça davantage les sourcils puis, soudainement, ce visage sauvage et sévère sembla s'adoucir, tout comme le ton qu'il employa par la suite :

— Tu n'es même pas capable de voir à quel point on s'inquiète à ton égard. Tu t'es juste enfermé dans une bulle, lâchement et tu t'es éloigné de tout ce qui t'a semblé pointu afin d’éviter des nouvelles blessures, n'est-ce pas ? lança-t-il, parlant assez vite et pourtant, il le faisait avec une certaine douceur.

On pouvait ressentir son inquiétude, malgré lui. Il perdait ses moyens face au bleuté. Ça avait toujours été ainsi. Il avait beaucoup de mal à se maîtriser, notamment, depuis leur mission. Arian serra sa main sur la nuque du jeune homme en kimono : il tremblait. Froid ou frustration ? Frustration... Son orgueil lui empêchait de faire et de dire tout ce qu'il pensait, sur le coup. Il serra les dents, puis rapprocha son visage de celui du bleuté, l'attirant contre lui. Difficilement, le feunard laissa de côté sa fierté maladive afin de l'étreindre.

— Si tu oses me répondre que tu es heureux, malgré tout, je saurais que tu mens. Tu ne peux pas atteindre le vrai bonheur en restant ici, bercé par une pâle réalité que tu as peiné à créer. Regarde-toi, Kaito... murmura-t-il en resserrant son étreinte.

La lune serait bientôt pleine et il savait ce qu'il risquait en sortant dans cet état. La température corporelle de l'entre-deux allait bientôt atteindre son apogée, faisant bouillonner son sang : la transformation était proche, hélas.

HRP:

L'entre-deux n'avait pas fini de parler lorsque son cadet baissa la tête. Il ne le réprimandait point, il ne ressentit pas de la honte provenant de lui non plus, alors, il ne comprit pas le pourquoi de ce geste. Par ailleurs, Kaito ne semblait pas comment réagir -comme l'unysien, d'ailleurs- et avait peur : il se raidit lorsque le plasma l'étreignit, tardant quelques secondes avant d'opter par repousser son aîné, rougissant ; Si la situation avait été différente, le jeune Cadell n'aurait pas lâche son étreinte aussi facilement.

— Vous... Vous ne savez pas. fit le parmanien, se laissant tomber à genoux. J'en ai marre, marre d'être trahi, marre d'être trompé. Ce monde n'est pas fait pour moi. expliqua-t-il, couvrant une partie de son visage d'une main avant de lever la tête vers le flocombien. Je ne comprends plus rien. Pourquoi vous ? Vous qui me détestiez ! Vous qui saviez tout depuis le début !

Oui. C'était lui, qui ne comprenait pas...
Ou qui ne voulait pas comprendre, par peur d'être blessé ou trahi davantage. Le professeur compatissait : il avait aussi marre d'être trahi, d'être trompé par autrui. C'est pourquoi il était devenu qui il était, à présent : un homme bien trop froid et désagréable envers les humains, en général. Il passait pour quelqu'un d'insensible, un homme cruel, sadique et moqueur ayant un humeur très douteux et morbide. Pourtant, ce n'était que l'image qu'il voulait de donner de lui : il ne voulait pas montrer ses faiblesses à autrui par crainte qu'on les utilise à mauvais escient.

La persian rejoignit l'ancien ninja afin de le consoler, ronronnant fortement tout en frottant sa tête contre la sienne. Ensuite, elle s’éloigna de son protégé, laissant que l'entre-deux gère la situation comme il le pouvait. À ce moment là, visiblement plus calme, Kaito désigna ses compagnons et reprit la parole :  

— Ici, avec eux... Mes seuls amis, je suis moi même. Nous sommes nous mêmes. Je ne suis pas heureux, parce que, le bonheur est une illusion aussi. Voilà tout ! Alors, je... Je me vois très bien vivre ici jusqu'à ce que mort s'en suive, s'il le faut ! Vous ne pourrez pas en décider autrement, c'est mon choix. Je renie les humains ! continua-t-il, visiblement déterminé.

Le bleuté était convaincu par ses propos.
Le flocombien ne voulait pas le ramener à l'académie, ce n'était pas un bon endroit lui, notamment, parce que la Team Rocket -tout comme son organisation, la Team Plasma- menaient une guère froide dans son enceinte, n'hésitant pas à réduire leurs effectifs un fois hors des bâtiments si jamais quelqu'un dévoilait ses penchants socio-politiques.

Kaito et Arian se ressemblaient pas mal. D'ailleurs, le Roi de la Team Plasma avait l'impression de s'y voir reflété par moments, apercevoir son ancien lui, un entre-deux plus jeune et dépourvu de son expérience et  recul actuel. Ceci dit, les mots qu'il prononcés étaient justes, en soi : le filraën était d'accord sur le fait que les pokémons ne recouraient pas au mensonge et ne trahissaient pas ceux qui leur étaient chers. Mais, le bonheur, quant à lui...

— Je ne suis pas non plus un pokémon, mais ici... Oui, je suis lâche, ici dans ce froid, personne ne me fera de mal et moi non plus je n'en ferais plus. Je veux juste vivre paisiblement, aider les pokémons sans faire partie de quoique ce soit et être victime de mensonge ou manipulé comme un pion. Arian, j'ignore vos intentions, mais je vous l'ai déjà dit... Je ne suis plus une menace pour qui que ce soit. termina-t-il, insistant sur le fait qu'il n'était plus un quelconque obstacle.

Le cœur du flocombien se serra pendant un court d'instant.
Le visage serein, les yeux clos et un faible sourire aux lèvres, l'ex-shinobi semblait prêt à recevoir un châtiment illusoire que l'entre-deux ne comptait point lui inculquer. Il était apaisé, comme un homme qui avait accepté que la vie était un simple passage, court, éphémère et que son heure, allait  bientôt sonner. Après avoir poussé un long soupir, l'entre-deux prit la parole :

— T'aurais-je accordé ne serait-ce qu'une seconde de mon temps si ça avait été le cas ? Si tu m'insupportais, je t'aurais déjà tué, tu devrais le savoir puisque tu m'as surveillé pendant longtemps. Tes compagnons savent ce que je pense à ton égard. Crois-tu qu'ils m'auraient laissé entrer ou qu'ils seraient venus à ma rencontre si je te voulais du mal ? Je n'ai jamais dit que je te détestais, Kaito. commença-t-il, passant une main dans ses propres cheveux. Les humains sont des créatures instables, des êtres faibles, en soi. Pourtant, il ont une grande force spirituelle. Ils me dégouttent bien plus que tu ne penses. Je ne renie plus le semblant d'humanité que je possède parce que je suis fier de faire partie des rares individus qui n'ont pas été corrompus par la société. Tu es une exception, toi aussi...

Arian était un brin gêné, de parler aussi ouvertement à quelqu'un, mais il le jugeait nécessaire : il voulait se montrer à lui, tel qu'il était, sans artifices, laissant l'orgueil de côté. Il laissa sa phrase en suspens avant de s'accroupir devant son cadet. Les premiers signes de la transformation commençaient à modifier le corps du flocombien : ses ongles s'allongèrent davantage, tout comme ses canines.

— Malgré tout, les humains sont intéressants, puisqu'ils peuvent être imprévisibles. Certains ont une pensée déplacée, par rapport à cette  folie collective qu'est la société, en elle-même. Ce concept n'a été créé que pour nous berner, pour nous contrôler... Les personnes normales restent dans l'ignorance et le vivent bien, précisément parce qu'elles n'en savent rien. expliqua-t-il, à son tour, tendant une main vers son cadet, la posant sur sa tête. Tu n'as que partiellement échappé aux limitations qu'on nous impose. Ceci dit, tant que tu vivras ici, reniant entièrement ce qui se passe dehors, tu seras incapable de voir à quel point tu n'es plus toi-même et la société aura réussi à faire de toi ce qu'elle voulait : une loque, un corps dépourvu de volonté. Tes pokémons sont peut être heureux, ici, mais tant que tu continueras à te vider de tes émotions, ils s’inquiéteront à ton égard.

Arian fit bien attention de ne pas le griffer, faufilant ses doigts entre ces mèches bleutées qu'il aimait tant. Il ne les avait plus pu toucher depuis le jour où ils sont arrivés à Parmanie, il y a -plus ou moins- un an. Il les avait furtivement effleurées pendant que son coéquipier dormait. Discrètement, il mit ses mains dans ses poches.

— Quoi que tu puisses croire, j'ai aussi traversé une période du genre. Mes raisons ne différaient pas des tiennes, en soi, bien qu'il y avait eu un autre facteur qui s'y était ajouté. précisa-t-il, désignant sa lanière avec les perles runes en levant les yeux. Mais, dis-moi :  qu'est-ce le bonheur, pour toi ? Une simple illusion ? Sache que le bonheur, en soi, c'est à nous de le forger par le biais de nos choix, nos actes. Ton bonheur n'est pas ici, il est là où tes pokémons sont. Peu importe l'endroit où vous vous trouvez, non ?

HRP:

L'ancien ninja répondit directement que le flocombien avait raison. S'appuyant pratiquement contre le mur, il se releva, observant chacun des présents : visiblement, il avait comprit le message qu'on avait voulu lui transmettre.

— Je suis désolé... Pardon à tous de vous avoir mal menés et inquiétés. J'ai été égoïste en ne pensant qu'à me réfugier. commença le bleuté, parlant sincèrement : il était un inquiet, lui aussi... Il désigna le chalet tout en poursuivant son discours :Cependant, j'aime vraiment cet endroit qui n'est qu'à nous... Je ne veux plus retourner à Gakuen ni à Edenia. Je veux vivre ici, avec vous, car c'est vous mon bonheur... Chacune de mes rencontres et aventures avec vous, vraiment. Je vais me reprendre, mais il faudra m'aider aussi.

Les pokémons présents semblaient tous aussi soulagés les uns que les autres.
Le salamèche du sinnohsien semblait tellement heureux que la flamme de sa queue s'intensifia le rondoudou flotta jusqu'à son dresseur pour l'embrasser sur les joues -avant de faire de mêmes avec le flocombien- et le riolu évolua à ce moment même, admiratif et tellement heureux du fait que son compagnon avait retrouvé son éclat.

— Merci à toi, Kaito de nous avoir laissé une chance auprès de toi. déclara le lucario, posant une main sur l’épaule du bleuté tout en regardant l'entre-deux. Merci à vous aussi, je ne vous ai jamais perçu comme une mauvaise personne, juste comme quelqu'un avec beaucoup de secrets. continua-t-il, rassurant l'unysien vis à vis de son propre point de vue. Ensuite, il traversa l'entrée : Je vais aller chercher Sama, et le rassurer sur la situation. A plus tard.

Une fois qu'il eut quitté la demeure, le kecleon ferma la porte, ignorant indiscrètement le plasma : sa fierté l’empêchait de le remercier, même s'il avait réussi à redonner le sourire à son cher Kaito. De ce fait, l'ex-shinobi tendit une main vers son aîné, reprenant la parole :

— Je manque à mes devoirs... Puis-je vous offrir l'hospitalité ? Pour cette fin de journée et cette nuit si vous le souhaitez. J'ai une chambre d'ami.  lui proposa-t-il, visiblement gêné mais attentif aux éventuels dires du professeur. C'est comme bon vous semble. Ce sera comme chez vous. 

Après avoir hésité quelques instants, observant son bien aimé, il sortir une main et saisit la sienne afin de se redresser. Aussitôt levé, il rangea sa main dans sa poche, une fois de plus. Malgré tout, il savait qu'il était sûrement temps de dire à Kaito ce qu'il ressentait, qui il était et ce qu'il était, principalement. Dans cette intimité, n'aurait-ce été simple ? Pourtant, aucun mot à ce sujet ne daigna de quitter ses lèvres. Il regarda par la fenêtre, surveillant ses pokémons avant de répondre à son cadet, haussant un peu la voix afin qu'il puisse l'entendre -puisqu'il était parti en cuisine.

— Mes compagnons sont fatigués, ils doivent se reposer. Bien que je ne veuille point m'imposer, je vais accepter ta proposition, Kaito. Ceci dit... je ne dormirais certainement pas... répondit-il, tournant le dos à la fenêtre, se dirigeant d'un pas lent, mais silencieux, vers la cuisine. Il s'adossa contre l'encadrement de la porte, observant le rondoudou et le bleuté.

Quelques secondes de silence s'écoulèrent, pendant lesquelles il regarda intensément le jeune homme dont il convoitait le cœur : il en avait conscience mais ne pouvait pas s’empêcher de le regarder ainsi. Le moindre de ses mouvements captaient ses yeux, il avait envie de le prendre contre lui, une nouvelle fois, d'enfouir son visage contre son épaule pour humer son odeur, embrasser son cou...

Ah ! Il se ferait une joie de le marquer afin qu'on sache à qui « il appartenait ».
Ses instincts pokémon le faisaient penser étrangement, selon autrui, mais il n'en était rien. Plus que de la perversion, c'était de la passion... Il n'avait jamais ressenti cela, il n'avait jamais aimé quelqu'un à ce point, du moins, un humain...

— Tu as dû noter que mon plus grand nombre d'absences se concentraient durant une certaine période, n'est-ce pas ? Pendant un peu plus d'une semaine par mois... Tu n'as pas dû trouver d'informations valables, à l'époque, puisque M. Yoshi a commencé à me couvrir dès qu'il a su ce qu'il en retournait... lança-t-il, parlant aussi calmement que toute à l'heure. Crois-tu en l'existence d'entités qui ne sont ni humaines ni pokémon ? termina-t-il, parlant sérieusement, posant sa tête contre la porte sans jamais quitter l'athlète des yeux : il voulait qu'il sache mais, pour une fois, il préférait tâter le terrain, plutôt que se lancer dans quelque chose qui pourrait leur être nuisible.

Le regard du flocombien interpella le kecleon qui tira les rideaux afin que son aîné ne puisse pas surveiller l’ascension de la reine argentée. Arian ne fit aucun commentaire car il était bien trop occupé à suivre son cher Kaito du regard. Il le vit préparer le plateau sur lequel il posa une théière, des tasses, des cuillères et des biscuits avant de passer près de lui, l'air songeur.

L'ancien ninja posa le tableau sur la table basse qui se trouvait en face du canapé, au salon, non loin de la cheminée. Le salamèche du bleuté alla s'installer sur le canapé, quittant son petit coin de cheminée. Aussitôt, il fut rejoint par le kecleon, qui s'installa sur les genoux de l'athlète tout en frottant sa tête contre le torse du parmanien : il cherchait indiscrètement à rendre jaloux l'entre-deux. Cependant, au lieu de cela, il ne reçut qu'un regard interloqué, où on pouvait discerner un brin de pitié. S'il avait été autrement, Arian aurait crevé de jalousie mais il était incapable d'éprouver ce genre de sentiments de lui-même. Il comprenait  ce concept, mais il ne comprenait pas le sentiment en soi.

Jusqu'à ce que le rondoudou l'invite à s'asseoir sur le canapé, l'y guidant, le plasma observait la petite scène qui avait lieu dans le salon tout en restant en retrait. Quelque part en lui, il avait l'impression de gâcher un portrait de famille, comme lorsqu'il était enfant. Combien de fois lui avait-on dit qu'il gâchait les photographies de la famille ? Sa génitrice lui avait dit tellement de fois qu'il refusa de poser lorsqu'ils devaient faire des photos ou des tableaux de famille, même lorsqu'il était travesti.

Pourtant, il avait l'impression d'appartenir à ce petit groupe, sans pour autant y mériter sa place -selon lui-. Il réfléchissait trop, il tentait de se contrôler, de rester civilisé et de ne pas montrer ses vraies émotions. C'était dur, très dur et le silence de son cadet lui était pesant. Que pensait-il vis à vis du sujet qu'il avait abordé ? Arian souffla un « merci » à l'entente d'Elvis, caressant doucement sa tête. Il détacha enfin son regard du bleuté, saisissant sa tasse avant de siroter le thé.

— En effet... J'ai associé ces absences à votre organisation secrète. Après tout, moi aussi je n'étais pas très assidu. Je n'ai pas pu émettre d'autres hypothèses. répondit Kaito, posant ses bras le long du dossier de son divan, tout en regardant le plafond.

Ensuite, il baissa la tête, reportant son regard sur son aîné avant de prendre sa tasse. Ryu, le salamèche, s'éveilla afin de mettre une bûche au foyer afin de le maintenir allumé, retournant au canapé par la suite. Les yeux du sinnohsien croisèrent ceux de l'unysien avant qu'il ne veuille reprendre la parole :

— Il y a beaucoup de mystère dans ce monde, pourquoi Sama est un shiney ? Et pourquoi pas Elvis ? Pour ce qui est des entités non humain, non pokémon... Je ne sais rien. 
s'enquit-il, parlant d'une voix grave mais aussi douce qu'elle fit frémir l'entre-deux : Kaito n'avait jamais employé ce ton avec lui. Je ne sais rien, je n'ai aucun avis sur ce sujet, de ce fait.  ajouta-t-il avant de voire une gorgée de thé, adressant un léger sourire à son aîné.  Mais vous... Vous semblez savoir beaucoup de choses. Et si vous abordez ce sujet, ce n'est pas pour rien, j'ose espérer. Arian-sama, je vous sens enchaîné à des secrets tout comme je le fus dans le passé, à cause des ninjas de Parmanie. J'ai brisé ces chaînes en les quittant... En vous parlant à cœur ouvert il y a peu, en vous ouvrant ma demeure... Vous êtes allé plus loin que n'importe qui dans ma vie.

Enchaîné à des secrets, hu ?
Arian prit un biscuit et le croqua tout en écoutant son cadet. Ses secrets n'étaient pas vraiment des chaînes, mais certes, ils avaient établi une distance entre son prochain et lui. Il n'était pas toujours facile d'enjamber le gouffre afin de se confier à autrui. Il était fier de ce et de qui il était, mais pas de ses origines. Parler aux humains sur l'existence de créatures comme lui, n'étant ni humaines ni pokémon, ou bien, étant les deux à la fois, n'était pas un sujet abordable. Avouer être le chef de la Team Plasma au premier passant croisé dans la rue, serait bien plus simple, si on ose comparer.


— Ici, il n'y a aucun réseau qui passe... Nous sommes coupés de tout. Vous êtes libre de me dire tout ce que vous voudrez, il n'y aura pour témoins que mes amis pokémon et moi même. Vous êtes libre de me parler, d'expliquer et de vous libérer un peu si vous jugez cela nécessaire. termina-t-il, après avoir passé une main dans ses cheveux et posé sa tasse sur la table basse.

Freddy demeurait sur les cuisses du parmanien, somnolant, tout en se laissant caresser par son dresseur. Ce dernier était attentif à la moindre syllabe qui daignerait de quitter les lèvres du flocombien. Arian ferma un instant les yeux, poussant un léger soupir. Il posa sa tasse après avoir bu une dernière gorgée, accompagnant le reste de son biscuit.

— Je pense que je vais commencer par ce qui est le plus... facile à dire. Tu sais déjà la base, comme quoi je fais partie d'une organisation secrète. Ceci dit, je n'ai jamais travaillé pour personne et ça ne risque pas d'arriver, sauf en dehors de l'organisation. Être professeur sans avoir fait des études pour... C'est bien la première fois que je fais quelque chose du genre. commença l'entre-deux, pouffant légèrement. Il trouvait ironique le fait qu'il soit devenu professeur, rien que pour tuer le temps et qu'il y ait prit du plaisir, parfois. En ayant un travail ici, bien que je n'aie guère besoin d'argent, j'ai une résidence fixe qui me permet de veiller sur mes hommes, mes partenaires commerciaux et la réserve pokémon que nous avons ouvert il y a quelques années de cela. Je venais à peine de prendre l'organisation en charge. expliqua-t-il, rouvrant les yeux. Il tourna la tête, fixant son cadet avec un léger sourire aux lèvres. Oui, je suis le Chef et le Roi de la Team Plasma. Contrairement à l'ancien souverain, j'ai prit les rennes très tôt, j'avais un peu moins de dix-huit ans. J'ai été couronné une fois que j'ai atteint la majorité établie à Unys. Nonobstant, j'avais demandé à ce que cela soit confidentiel, du moins, jusqu'à il y a quelque temps. Pourquoi ai-je fait cela ? J'ai mes raisons, dont le fait de vouloir observer les actions des conservateurs. Certains ignoraient les ordres que la personne qui se faisait passer pour le Roi donnait de ma part. continua-t-il, reprenant les caresses sur le rondoudou. M. Yoshi sait qui je suis et nous avons un accord : tant que je protège l’académie, lui il m'aide à repousser la Team Rocket, puisqu'il en est... relativement « proche ». On peut dire qu'autant lui comme Mlle. Aikawa, Mlle. Nova -la jeune enseignante qui est morte l'année dernière-, M. Redfield et bien d'autres, sont des alliés en toute connaissance des causes... termina-t-il, optant pour laisser sa phrase en suspens.

Il ne voulait pas non plus bombarder son bien aimé d'informations. Il préférait le laisser digérer cette première partie avant d’entamer la partie la plus importante...