Encore une rencontre [PV : Arian]

Que faisais-tu là, non loin de l'académie alors que la phase lunaire ne t'était pas encore propice ? Ah, oui, bien sur, tu attendais. Mais quoi ? Ou qui, plutôt ? Tu faisais juste du temps, jusqu'à ce que l'heure d'aller rejoindre l'un de tes nouveaux sbires soit arrivée.

Tu t'étais bien habillé, comme pour faire cours, mais tu n'allais sûrement pas le faire, dans ton état actuel... Tu portais un pantalon assez serré, malgré ton petit souci avec les habits étroits durant ce périodes, ainsi qu'une chemise noire, ouverte et fine. Quelques mèches argentées surplombaient ton visage d'une pâleur accentuée par tes habits... De plus, tu portais une vieille cape sombre, la même que tu avais utilisé pour te rendre aux Ruines Alpha, le jour que tu as été récupérer la dernière plaque de ton ami, Arceus.

Que voulais-tu cacher, avec cet étrange accoutrement peu discret ?
Bien sur... Ton apparence et ton instabilité physique puisque tu ne pouvais pas cacher tes attributs à cause de l'incidence lunaire. Il était encore tôt et tu étais le premier et le seul « humain » sur place. Tu t'étais assit sur un banc, profitant pour laisser que tes plus jeunes compagnons s'amusent un peu.  

Armélia, Lydia, César, Carina, Marxia, Maero, Passerouge, Dylan et Haru...
C'étaient tes bébés et ils n'avaient que rarement l'occasion de quitter la réserve pokémon ou l'enclos de ta salle de cours. Parmi tous ces bébés pokémon se trouvaient trois jeunes adultes qui voulaient t'aider à les surveiller : Sion, ta momartik ; Evangeline, ta pashmilla et starter ; et, dernièrement, Ten, ton voltali manchot.

Ce dernier avait  eu un petit souci avec sa mecha-greffe, puisqu'il avait grandi et elle lui était restée petite. Tu la lui avais retirée, le temps de bidouiller un peu, assit sur un banc. Il resta couché près de toi, jouant avec la petite mouffouette chromatique et le statitik, qui lui courait dessus, se nourrissant de son électricité statique.

Carina semblait se remettre lentement de la perte de son ancienne dresseuse et ne s’éloignait jamais de toi. Lorsqu'elle n'était pas accrochée à tes pieds ou entre tes bras, elle était cachée dans ton sac-bandoulière ou bien, dans sa pokéball, que tu gardais toujours collée à toi afin de la rassurer. Elle s'était habituée à ton apparence d'origine. Elle regardait le vide, silencieuse et relativement sérieuse, alors que d'habitude, elle était joyeuse et joviale. Tu savais ce à quoi elle pensait, c'est pourquoi tu as posé ton tournevis avant de poser une main sur sa petite tête rosée, la rassurant silencieusement. Elle leva le regard vers toi puis esquissa un mince sourire, se blottissant contre ton flanc.

Tous tes compagnons semblaient être à l'aise avec toi, sauf Passerouge, qui était encore craintif à ton égard,  à cause de ton aura. Pourtant, il ne te détestait point. On t'avait déjà fait remarquer qu'elle était sombre, sauvage et intimidante, comme ton regard lorsque tu étais en colère ; Pourtant, elle ne manquait point de prestance. Après tout, tu étais pratiquement un feunard, plus qu'un humain.

— Ten, redresse-toi un peu, je pense qu'elle t'ira maintenant. fit-il en tapotant ses genoux afin d'inviter le fennec électrique à s'y appuyer.

— Je pensais que c'était ma faute ou quelque chose du genre... T'sais ? Je n'avais pas envisagé le fait que j'avais grandi. lança le voltali en se redressant brusquement, manquant de faire tomber le petit parasite aux yeux bleus.

— Mais non. Il faudrait qu'elle tombe dans la lave pour qu'il lui arrive quelque chose, tu peux être tranquille. Elle est à preuve de batteries sur pattes, comme toi. rétorqua le Chef de la Team Plasma en ricanant.

Certes, elle était quasi indestructible, comme greffe. Elle pouvait supporter beaucoup de poids et un haut voltage. Arian, tu avais prit un grand soin à choisir le matériel avec lequel on avait fait la greffe roborthopédique puisque, en plus, elle était ignifuge et imperméable avec water proof. Tu as donc approché la patte robotique de la base mécanisée de son épaule afin de la rattacher et la réajuster.

Le voltali grimaça légèrement, puisque c'était toujours désagréable comme sensation, de sentir des câbles en guide de nerfs et une barre métallique pénétrer dans son corps et lui servir de prolongation artificielle de son squelette. Aussitôt il récupéra sa patte artificielle, il s’éloigna un peu, la testant : il sautilla, trottina puis courut un peu sans accrocs avant de te faire un geste approbateur.

HRP:

Tu savais que vous étiez observés parce que tu voyais certains pokémons sauvages s'approcher et jouer avec tes compagnons. Mais, tu voyais les observateurs, tu ne savais pas qu'il y avait quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus grand, plus imposant et...rare ? La légère brise qui soufflait ne t'apportait point l'odeur de cet individu qui vous guettait en secret, en silence, parmi les arbres et les buissons.

Néanmoins, malgré ses pas discrets, le regard de la petite Carina se posa sur la femelle sombrenarde qui approchait, le regard bas et plein d'hésitation. Tu as donc rapporté ton attention sur elle, curieux. Tu ne comprenais pas sa réaction et pourtant, tu ne pouvais t’empêcher de t’inquiéter à son égard. Tu la croyais malade, dérangée ou autres, donc, tes prunelles rougeoyantes n’osèrent s'en détacher, en attendant un quelconque geste de sa part qui pourrait t'aider à mieux comprendre son état actuel.

Lorsqu'elle fut relativement près et à portée de ton champ psycho-physique, tu sus desceller chez elle de la fatigue, peut être de la confusion, de la tristesse, de la peur et de la gêne ou de la honte, va savoir... Ses pattes tremblaient  et elle semblait détachée de la réalité. Ses pattes cédèrent sous l'emprise de la fatigue, l'obligeant à plaquer ses genoux contre les dalles marquant le chemin de promenade du parc.

Soudainement, ce regard cristallin, profond et pourtant dépourvu de joie, accrocha le tien ; ces yeux te lançaient un cri de détresse auquel tu ne fus point insensible. Aussitôt tu eus retiré tes gants et rangé les outils avec lesquels tu avais arrangé la patte de Ten, tu te levais du banc et t'approchais d'elle, sous le regard interloqué de tes compagnons.

Doucement, tu as posé une main sur son épaule : tes ongles étaient naturellement noirs et longs, tels de griffes. Tes canines aussi, elles étaient longues et dépassaient légèrement par dessous tes lèvres lorsque tu parlais ou souriais. Attentif, tes oreilles se dressèrent sur ton crane et firent glisser ta capuche avant que tu ne prennes la parole :

— Tu n'as rien ? soufflais-tu à la sombrenarde, d'une voix aussi sereine que douce, malgré le fait qu'elle soit aussi grave. N'en fais pas trop. Repose-toi, tu es en sécurité... ajoutais-tu sans détourner le regard, sans rompre le contact visuel.

Ses sentiments pénétraient dans ton esprit comme s'ils t'appartenaient.
Tu ne connaissais pas les causes de cet épuisement, ni de cette peur, et pourtant, tu ne pouvais pas t’empêcher d'en compatir. Tu allais devoir attendre à ce que la zoroark aille mieux pour pouvoir lui poser directement la question. Avec cette même tendresse que tu offrais à tes pokémons et aux rares personnes qui t'étaient chères, tu as passé une main sur le visage de la femelle afin de la rassurer et/ou de la détendre, avant de lui adresser un léger sourire.

La jeune femelle leva les yeux et te regarda, sans vraiment te voir, puisqu'elle semblait regarder dans le vide. Néanmoins, tu sus desceller une certaine joie chez cette pauvre créature désespérée et  désireuse d'attention. Vos regard s'accrochèrent et, après lui avoir adressé la parle, la zoroark s'assit sur les fesses, fermant les yeux avant de soupirer -d'aise ou d'envie ?-.

Ce souffle se transforma en un ronronnement que tu as trouvé adorable.
Tu savais que ta présence l'apaisait, pour l'instant, puisque tu le ressentais. Ton empathie te transmettait ses émotions, ses sentiments. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, la sombrenarde t'adressa un petit sourire, hésitante. Elle était intimidée par tes pokémons mais, d'une petite voix, signe d'affaiblissement, elle réussit à prendre la parole:

— Je... Vais bien.. Je crois... te répondit-elle.

La fennec bicolore semblait confuse, pour une raison qui t'échappait.
Elle était tiraillée d'un côté, par la prudence et la raison, d'un autre, par un étrange besoin affectif ou une sorte de curiosité. Tu ne comprenais pas très bien ce qui se passait dans l'esprit de ton interlocutrice. Un nouveau soupir s'ouvrir chemin entre ses lèvres, mais un soupir différent du précédent : était-elle soucieuse ? Qu'est-ce qui la tracassait ?

Soudainement, elle baissa les yeux et s'approcha de toi, à quatre pattes.
Elle tendit ses bras vers toi, comme si elle comptait t'enlacer -geste que tu n'as pas refusé-, mais, au dernier moment, elle baissa les bras et se laissa tomber sur son derrière. Elle se recroquevilla sur elle même avant de prendre sa tête entre ses mains. Alors, tu ressentis un sentiment familier, ce qui te fit comprendre ce qui la torturait à ce point : une crainte envers les humains refoulée par ta présence, ce qui semblait la perturber.  

Les yeux de la sombrenarde s’embouèrent de larmes qui ne tardèrent à sillonner et à couler sur ses joues.  Cette jeunette te faisait de la peine et, même si les larmes d'un humain -inconnu- n'avaient aucun effet sur toi, voir un pokémon pleurer te brisait le cœur.

Doucement, tu as tendu tes bras vers elle avant de l'attirer contre toi. Tu l'as enlacée tendrement et tu as calé son museau dans le creux de ton cou. Par la même occasion, tu as caressé l’arrière de sa tête, afin de la rassurer avant de l’étreindre un peu plus fort.

— Les humains sont des créatures aussi odieuses que fascinantes, pourtant, je ne peux pas m’empêcher de les détester. Moi-même j'ai pu comprendre et constater qu'ils n'étaient pas tous  pareils. commençais-tu en lui murmurant d'une voix un brin plus grave mais douce. Tu lui parlais dans cet étrange langage que seuls les pokémons -et ceux qui pouvaient leur parler- comprenaient. Par ailleurs, sache que je ne suis pas entièrement humain. Je me considère principalement comme étant un pokémon. continuais-tu en gloussant un peu.

Lentement, tu as baissé l'une de tes mains, afin de fouiller sous ta cape, dans ta trousse. De celle-ci, tu as sorti un flacon avec une infusion d'herbes, du jus baies sitrus -pour le propriétés énergétiques- et pecha -pour sa douceur-. Ensuite, tu as prit l'une des mains de la femelle avant de poser ledit flacon dans son creux et de la refermer -doucement- sur celui-ci.

— Bois ceci, ça te fera du bien.  

La jeune sombrenarde leva la tête afin de toiser l'objet que tu lui tendais.
Tel que tu le lui avais demandé, elle ouvrit la fiole avant de boire doucement son contenu. Elle semblait te faire confiance, c'était déjà bien. Une fois qu'elle eut vidé le récipient en verre, elle esquissa un sourire en la regardant.

—  Merci... C'est très gentil de te préoccuper de toi, heu... Comment dois-je t'appeler ? te dit-elle après avoir soufflé un peu.

Même si ce que tu lui avais donné n'était pas grande chose, c'était suffisant pour lui redonner un peu d’énergie et lui remonter le moral, si jamais elle aimait les baies sucrées. Et, visiblement, ça avait eu l'air de lui plaire, elle avait une meilleure mine. La zoroark posa la fiole au sol avant de se blottir contre toi, fermant doucement ses yeux, soupirant d'aise avant de se détendre.

— Arian. Tu peux m’appelle Arian ou Filraën, comme tu veux, même si je n'utilise pas toujours ce prénom. Par ailleurs, je suis professeur dans l'académie ci-près. lui as-tu répondu.

Visiblement, c'était vrai, ce que les pokémons te disaient : ta présence était vraiment rassurante et, ta haute température corporelle semblait plaire, en général, sauf à certains pokémons type glace, parce qu'ils craignaient de fondre si jamais tu réchauffais davantage -même si ça ne les empêchait pas de vouloir de tes caresses-.

Le sourire aux lèvres, tu as récupéré le flacon avant de le ranger dans ta trousse. Ensuite, tu as reposé une main sur la tête de la fennec, la lui caressant tendrement, la serrant davantage, ressentant son besoin affectif.

— Et toi, tu as un nom ? t'enquis-tu en calant la tête de femelle dans le creux de ton épaule, comme s'il s'agissait d'un enfant humain que tu voudrais réconforter.

Tu pouvais et semblais te montrer tellement affectueux et tendre envers les pokémons que n'importe qui qui te verrait -à cet instant même- ne croirait point reconnaître ce sadique et froid professeur qui faisait parfois pleurer et effrayait ses élèves.

Pour toi, les pokémons étaient tes semblables.
En soi, tu étais misanthrope et tu ne pouvais pas t’empêcher de détester la plupart des humains, bien que tu avais suffisamment de recul et d'esprit critique afin de ne pas les mettre tous dans le même sac : tu n'étais pas du genre à juger, avant de connaître. De plus, ton empathie t'aidait à comprendre ceux qui osaient t'approcher, qu'ils soient humains, pokémons ou autres.

Cette jeune zoroark répondit à ton étreinte, commençant à ronronner.
Tu venais à peine de la rencontrer mais tu appréciais déjà la sombrenarde. Malheureusement, tu n'allais pas pouvoir rester toute la journée avec elle, puisque tu avais un rendez-vous de prévu et, si jamais quelqu'un te voyait dans les parages alors que tu étais théoriquement « absent », ta nature était en danger. C'était la raison pour laquelle tu allais devoir quitter le parc en vitesse, si quelqu'un daignait de s'y pointer.

— J'ai un nom... Beroz. te répondit-elle, en ronronnant un peu plus.

Tu ressentais qu'elle allait vraiment mieux qu'avant et pourtant, il y avait une sorte d'hésitation, chez elle, comme un débat intérieur que tu n'étais pas capable de déchiffrer. Qu'est-ce qui la turlupinait, à présent ? Soudainement, un bruit se fit entendre, infime mais sur : des pas et un bruissement. Tes pokémons ne semblaient pas nerveux, ce qui montrait que ce petit curieux n'était pas hostile ni dangereux pour vous.

La zoroark dénommée Beroz ne semblait pas tellement rassurée puisqu'elle cessa de ronronner et huma l'air à la recherche d'un quelconque indice, sans grand succès, puisqu'ils étaient à contre-vent, par rapport au nouvel arrivant. Malheureusement, tout comme elle, l'entre-deux ne pu ni su discerner l'origine du bruit, du moins, jusqu'à ce qu'une voix familière parvienne jusqu'à ses oreilles :

— M. Philgard ? Où êtes-vous ? fit une voix féminine : une professeure avec qui avais promis de boire un café, un jour.  

Cette gourde n'hésitait pas à flirter avec toi quand elle te croisait et n'avait toujours pas compris qu'elle ne t’intéressait pas pour le moins. Ton cœur était déjà prit, ce que tu ne disais pas toujours, puisque ce genre d'informations ne concernaient que toi et tes proches, et encore. Tu fis un discret signe à tes pokémons pour qu'ils aillent tous se cacher.

— Navré, Beroz, je vais devoir te laisser. Demain je fais cours donc, si tu veux venir, n'hésite pas, ma salle est près d'un enclos avec un bassin, tu ne peux pas la rater. lui as-tu soufflé, la lâchant à contrecœur avant de remonter ta capuche, cachant tes oreilles. Ensuite, tu t'es levé et tu as embrassé le museau de la sombre fennec, esquissant un léger sourire.Accessoirement, tu as un très joli nom. À très bientôt. terminais-tu avant t’éclipser, tel un shinobi : silencieusement et rapidement, allant rejoindre tes pokémons. Tu espérais fortement que la sombrenarde assiste à ton cour car tu avais déjà envie de la revoir.

HRP: