Deadly whispers: Luka's secret [Pv Kayline]

Les jours, les semaines et les mois passèrent...
Depuis ta dernière rencontre avec Kayline, celle durant laquelle elle eut un fade mais amère aperçu d'une facette de ton passé que tu lui avais caché, par honte et non par orgueil, tu avais évité de la croiser trop longtemps, tu ne lui avais adressé que des salutations, et encore. Toutefois, tu lui as bien laissé un bouquet de roses dans le casier, le jour de la St Valentin. Tu ne voulais pas qu'elle pense que tu étais en colère contre elle, que tu lui « boudais » ou autres, non...

Elle n'y était pour rien.
Tu aurais simplement préféré qu'elle ne se fasse pas d'idées à ton égard, qu'elle le découvre autrement, par toi-même, lorsque tu aurais eu assez de courage pour remuer le passé et le lui raconter. Malencontreusement, les événements avaient exigé que tu déterres ce vieil uniforme et tu le portes, une fois de plus. Tu lui avais tout de mêmes promis de lui donner des vraies explications, un jour et relativement vite, c'est pourquoi, hier soir, tu as écrit ceci :

« Chère Kayline,
Ne crois pas que j'ai oublié ce que je te dois... Rendez-vous dans l'entrepôt de l'académie à 20h15, demain. Navré de t'avoir fait attendre.

Luka »

Tu as donné le petit mot à Kuroha et tu as commencé à faire le tour du soir. Ton fidèle corboss traversa les couloirs, silencieusement, jusqu'au dortoir des élèves. Il s'est rendu au troisième étage puis a faufilé ce bout de papier manuscrit par dessous la porte de la chambre de Kayline avant de toquer avec son bec. Sans préambules, il s'en alla, retournant auprès de toi.

Au petit matin, tu t'es couché, puisque avais la journée libre, en tant que surveillant et en tant que célébrité. Tu as profité pour dormir un peu, rattrapant ainsi les quelques heures de sommeil qui te manquaient. Puisqu'il n'y avait eu aucun bruit et que tous tes pokémons étaient avec toi, rien ne t'a réveillé, toi qui avais le sommeil si léger.

Toutefois, ce fut Ishtar qui te réveilla vers 17h, afin que tu puisses aller t’entraîner avec tes compagnons, manger puis prendre une douche afin d'éclaircir tes idées. Tu ne devais pas te braquer, rien qu'à l'idée de parler du passé. Certes, c'était difficile, très difficile et douloureux pour toi, mais tu devais le faire afin de rassurer ta bien aimée et/ou ne pas perdre sa confiance. Enfin, c'était ce que tu pensais.

Quelques minutes avant l'heure, tu t'es rendu à l'entrepôt et tu t'es adossé contre cette grande porte rouillée. Tu as prit ta petite snubull entre les bras, laissant le reste de l'équipe à leurs occupations. Droite et sérieuse, Ishtar patientait près de toi, à ce qu'une tête blonde daigne d’apparaître.

Tu n'avais pas eu à attendre longtemps puisque des pas retentirent dans le parc de l'académie, se rapprochant de l'entrepôt. Tu restais adossé contre cette grande porte rouillée, accompagné par tes pokémons. Tes deux petites fées demeuraient silencieuses et attentives. Aussitôt, deux silhouettes apparurent dans leur champ de vision : celle de la dresseuse et de son gallame. D'un pas confiant, la blonde s'approcha du petit groupe avant de leur adresser la parole.

_ Salut Luka.  fit la jeune femme aux yeux bleus.

En apparences, elle ne savait pas quoi dire de plus. Après tout, c'était toi qui l'avais invité, non ? C'était à toi de parler et non à elle. Phébus s'inclina poliment, devant tes deux petites fées et toi, avant de prendre la parole :

_ Ravi de vous revoir, monsieur Redfield.  déclara-t-il, observant discrètement Ishtar, tout en restant près de la blonde.

Fière, élégante et sérieuse, telle une reine, la gardevoir resta droite, près de toi. Elle n'était pas le genre de pokémon à s'incliner face à qui que ce soit, mais, par politesse, elle fit une légère révérence face à son confrère et à la dresseuse. Un léger sourire étira ses lèvres alors qu'elle observait ce gallame qui t'avait déjà aidé à plusieurs reprises. Quant à ta petite snubull, elle agita un peu ses papattes afin de saluer ta bien aimée Kayline. Sans vraiment faire gaffe aux deux invités, le reste de l'équipe continue de vaguer par le parc, jouant, s’entraînant ou dormant.

_ Bonsoir. Merci d'être venus. soufflais-tu dans un ton très sérieux.

D'habitude, tu n'étais pas aussi formel avec elle, tu savais même te montrer doux. Toutefois, la situation ne t'incitait pas à être aussi familier que d'accoutumé. Tu as balayé d'un rapide coup d’œil la zone avant de demander à Ishtar d'ouvrir la porte d'un signe de tête. Elle s’exécuta sans faire de bruit, grâce à ses pouvoirs psychiques. Suite à cela, tu t'y es glissé avant d'inviter la blonde et son pokémon à entrer dans l'entrepôt.

D'un pas lent et silencieux, la fée chromatique te suivit à l'intérieur, quittant Phébus du regard durant quelques instants. Une fois à l'intérieur, tu as vérifié qu'il n'y avait personne sur place avant de te tourner de nouveau vers ton amie.

_ Je suis allé plusieurs fois te chercher en cours, quand on était à Carmin-sur-mer, je connais un peu ta famille pour diverses raisons mais à toi, je ne t'ai jamais laissé savoir où j'étudiais, où je vivais ni parlé de mon milieu... Tu sais... J'ai toujours été quelqu'un de faible, qui manquait énormément de confiance en soi et d'amour propre... Et, contrairement aux apparences, j'étais quelqu'un de chétif et j'avais une très mauvaise vue. commençais-tu, lui expliquant peu à peu ce qu'était ta vie avant sa rencontre. Tu avais on ne peut plus honte de ta famille, et pourtant, pour celle que tu aimais, tu avais décidé de faire remonter ces souvenirs boueux. Ma famille élevait des pokémons pour leur profit, ils avaient tous des miaouss ou des persian, contrairement à moi... J'ai eu Kuroha, qui m'a adopté quand j'étais enfant. Il avait appartenu au petit fils de la seule personne ayant tenté de me sortir de ce misérable milieu : mon mentor, un vieil observateur qui avait essayé de prendre ma garde parce que mes parents me négligeaient. J'étais le wattouat galeux des Redfield donc, j'ai grandi un peu à l'écart... Même s'ils me haïssaient et ne voulaient pas de moi, la police et les agents sociaux ne voulurent pas se mêler de l'affaire, par crainte de ce que ma famille pourrait leur faire... continuais-tu, d'un ton aussi calme que dépourvu de sentiments : tu refusais de montrer à quel point ça te blessait de devoir en parler.  Tu aurais tellement aimé ne pas devoir replonger dans ces eaux sombres qui constituaient ta mémoire...J'ai dû suivre plus ou moins les pas de mes aînés jusqu'à entrer -tout comme eux- dans la Team Rocket puisque, avec un tel semblant de famille, je ne pouvais aspirer à mieux... Malgré tout, je détestais ce travail. Depuis le moment même où j'ai dû les rejoindre -à 15ans-, j'ai été chargé de soigner les pokémons qu'ils rapportaient, plus tard,  je dus aussi créer et améliorer les systèmes de sécurité pour leurs installations, d'où le fait que j'ai pu rentrer aussi facilement dans leur QG. Quand on s'est connus, j'étais une sorte de chercheur, pour eux, malgré le fait que je voulais être un poké-athlète et j'avais tout fait pour pouvoir le devenir. Ma famille... non, la Team Rocket brisa mes rêves et mes espoirs... Ma popularité, mon succès sportif et le reste ne me comblaient pas, je ne pouvais que compter sur Kuroha... Et, inutile de dire que je m'étais renfermé au point de ne plus pouvoir l'écouter. La seule personne qui me fut chère, à l'époque, fut tuée par ces ordures... Ce fut peu avant que l'on se rencontre, avant que je me décide enfin à me suicider. Si tu n'avais pas été là, ce jour, j'aurais sauté.

Suite à ces mots, ton visage s'est adouci, jusqu'à prendre -malheureusement pour toi- une expression à la fois triste et nostalgique.

_ « Ne compte pas sur moi pour te sauver, t'es beaucoup plus lourd que moi, sans compter tes piercings. Mais je veux bien t'écouter, sauf si tu commences à pleurer là je t'achève. » C'est ce que tu m'as dit, ce jour là. Je m'en souviens clairement. ajoutais-tu en esquissant un mince sourire. Tu te trouvais pitoyable et ton orgueil prenait un bon coup. Malgré tout, tu as levé le regard et tu l'as plongé dans celui de ta cadette. Quand tu as quitté la ville, j'ai disparu, j'ai tout abandonné sans préavis, l'organisation y comprise, et j'ai été m’entraîner ailleurs. Je n'ai prit qu'un sac, mon argent et Kuroha. Je n'avais rien à faire dans cette ville de pouilleux. Je me suis entièrement consacré aux études et au sport jusqu'à ce que quelqu'un m'a remarqué et que j'ai commencé ma carrière... D'ailleurs, j’espérais ne plus devoir parler de ça, peu importe les circonstances mais... en voyant ton expression, l'autre fois, je me suis dit que pour toi, ça valait la peine... Tu es la seule personne qui m'est chère, tu le sais, je ne veux pas que tu te sentes trahie ou que tu croies avoir à faire à un inconnu. Je ne suis pas celui que j'étais avant. Ce que je suis, je te le dois à toi, Kayline. terminais-tu, perdant le sourire.

Tu as fermé les yeux un instant, soupirant.
Tu as reprit cet air presque glacial que tu arborais durant le travail. Les sourcils un peu froncés, tu cachais le fait que tu étais nerveux : ton cœur battait à tout rompre. Tu te souciais de la moindre petite réaction de ta bien aimée Kayline et tu espérais qu'elle n'allait pas t'en vouloir de lui avoir caché tout cela. Malgré tout, tu te sentis plus léger : tu avais été libéré d'un poids en te confiant à elle.

Les réactions de ta bien aimée se succédèrent le long de ton discours, passant d'un semblant de calme à la surprise puis à la compassion, venant se mêler à la tristesse et aux regrets. Elle avait écarquillé les yeux avant de baisser la tête, t'écoutant attentivement, comme elle avait l'habitude de faire, les rares fois que tu daignais de te confier à elle.

Tu étais bien le genre de personne à en prendre sur toi, plutôt que laisser les autres porter ton propre fardeau. Te confier n'était pas une façon de le partager, selon toi, puisque cela revenait à faire porter à ladite personne ce poids qui t'avait tant fait peiner, autrefois. Elle avait même eu le souffle court, était-elle mal à l'aise, à cause de ce que tu lui disais ?

D'ailleurs, elle s'excusa pour ses dires passés alors qu'elle n'en avait nul besoin puisque ce fut grâce à ce punch que tu as réussi à continuer ta vie et que tu as pu engager une conversation avec elle. Kayline s'approcha de toi, une fois que tu eus fini ton discours, et posa une main sur ta joue. Elle te fit te pencher légèrement lorsqu'elle vint poser son front contre le tien.

— Je suis si désolée... te souffla-t-elle,

À ce moment même, tu as ouvert les yeux : elle te parlait sincèrement, le regard brillant. Elle demeura près de toi quelques instants, avant de reculer doucement, afin de permettre à Victoria de « respirer » de nouveau. La petite fée regarda la blonde, à la fois curieuse et compatissante : elle n'y était pour rien dans le malheur du poké-athlète.

— Luka... Si j'avais su... Non, en fait je n'aurais jamais su, jusqu'à aujourd'hui. Et je regrette, je regrette de t'avoir planté pour mon avenir alors que toi, tu as toujours été là pour moi et désormais, tout s'imbrique... J'ai quelque chose à te dire aussi. Je n'ai pas été... Honnête non plus. commença-t-elle, gardant ses mains dans son dos ; Elle recula lentement jusqu'à sentir le mur contre elle. Toutes les excuses du monde ne suffiraient pas pour ce que je t'ai fais... Tout ce que je peux te dire, c'est que moi... J'ai été manipulée par mon propre père que je soupçonne aujourd'hui, membre de la Team Rocket, car j'ai découvert des choses dans la planque. 

Kayline passa une de ses mains dans sa longue chevelure blonde. Souvent, tu avais envie d'y plonger doucement tes doigts, mais tu devais malheureusement te contenter de la regarder faire, de l'observer de loin, en temps normal. Elle semblait un honteuse, malgré sa fierté habituelle. Et qui ne le serait pas, en ayant des rockets dans la famille ? Tout comme toi, elle avait honte de sa famille, enfin, de son père, surtout, parce les Lewis étaient bien connus et il n'y avait aucune honte à y appartenir, contrairement aux Redfield.

— J'ai été bercée d'illusions aussi, j'ai couru après la reconnaissance d'une personne qui aujourd'hui, n'attise que ma colère et mon mépris. Il a su me manipuler pendant tout ce temps, au point que je le craigne...  continua-t-elle, serrant les poings.

Tout comme toi, elle avait recherché l'approbation d'une personne qui n'allait sans doutes jamais atteindre grande chose de toi et qui ne faisait que te pressionner, te rendant nerveux, te faisant douter de toi et te poussant sans regrets vers le gouffre. Tu haïssais cet homme qui avait blessé ta chère valkyrie... Tu connaissais vaguement, d'ailleurs, sa réputation... C'était un homme cruel et strict et tu remerciais Arceus de ne pas te l'avoir fait croiser, encore.

— Mais aujourd'hui c'est finit. Je suis indépendante Luka, et libre de penser par moi même. Je ne crains plus personne et... Et je me vengerais de la Team Rocket ! De ce qu'ils t'ont fais subir aussi. ajouta-t-elle avant de te tendre une boite, sortie d'on ne sait où, visiblement gênée. Je sais pas si c'est le bon moment pour ça mais... Je ne pouvais pas te le glisser dans ton casier, il était plein. Et je vais pas garder cette boite éternellement, elle est pour toi. Prends la... Comme un gage de... Euhm... baragouina-t-elle en rougissant fortement. Un gage de ma volonté pour te rendre heureux et rendre ce monde plus juste !! Plus rien ne sera comme avant et ne me cache plus rien ! J'essayerais de faire pareil ! déclara-t-elle avant de se racler la gorge, tentant de se détendre. Donc nous sommes tous les deux des enfants de personnes absolument immorales et qui méritent notre colère ainsi qu'un châtiment... en conclut-elle, souriant tout en te regardant. Ça nous fais un point commun en plus, non ?

Tu l'as regardé dans les yeux, un brin surpris par sa réaction. Tu ne t'attendais pas à ce qu'elle le prenne aussi « bien », même si tu savais qu'elle allait plus ou moins l'accepter, malgré tes craintes : tu avais une confiance aveugle en cette fille, en cette déesse guerrière. Elle et tes compagnons étaient tout ce que tu avais. L'argent, la célébrité et autres n'étaient rien, ne valaient rien si elle n'était pas près de toi. Tout ce que tu as fait, jusqu'à présent, était pour pouvoir la retrouver, pour pouvoir te sentir digne d'elle.

Esquissant un mince sourire, signe de soulagement, tu as posé doucement ta snubull, qui resta près de tes pieds, même lorsque tu as opté pour te rapprocher de Kayline. Tu as caressé sa main avant de récupérer ce qu'elle te tendait, l'approchant de tes lèvres. Même si en apparences tu n'affichais qu'un air un brin amusé par ce petit visage rougi -que tu trouvais adorable-, tu te réjouissais intérieurement : tu étais heureux d'avoir pu recevoir des chocolats de sa part, ne serait-ce qu'en retard. Tu les avais attendus, lors de la St. Valentin, mais parmi tous les autres cadeaux sans importance, tu ne les avais pas trouvés. D'ailleurs, tes pokémons se firent une joie de les manger, puisque tu ne comptais pas le faire.

— Tu as tout à fait raison, cela nous fait un autre point en commun... Mais, la vengeance est un plat qui se sert froid. Pour moi, je n'ai plus de famille et si j'utilise un autre nom publiquement c'est pour qu'ils ne me retrouvent pas et pour ne pas te mettre en danger. La Team Rocket a beau être remplie d'incapables, les hauts rangs sont des personnes redoubles que même moi je n'aimerais pas croiser, avec ou sans pokémons. Ils n'hésiteront jamais à user de mauvais tours et à blesser, voire tuer, ceux qui auront le malheur d'entraver leur chemin. répondis-tu, posant discrètement tes lèvres sur cette boite, cachant un sourire un peu plus prononcé. Il faut être patient car la moindre erreur peut nous coûter cher... Je veux aussi rendre ce monde plus juste, je veux que tu vives dans un monde meilleur...

Tu t'es rapproché d'avantage, rangeant les chocolats dans ton sac avant de poser une main sur le mur, près de la tête de la blonde. Ensuite, tu t'es penché vers elle, laissant ton visage à seulement quelques centimètres du sien. Tu la regardais dans les yeux, un peu plus détendu. Tu étais nerveux, malgré les apparences : l'ayant aussi près de toi, tu craignais de faire une bêtise que tu risquais de regretter plus tard si jamais elle venait à penser que tu te moquais d'elle. Tu as décidé de changer de sujet, revenant sur quelque chose de bien plus important qu'une vengeance :  Kayline.

— Si tu savais à quel point je suis heureux et soulagé de te savoir de nouveau près de moi. Je te remercie pour, ce « gage » mais je ne peux pas te promettre que je ne te cacherais plus rien... continuais-tu en venant caresser son visage avec ta main libre, du bout des doigts. Il y a des choses que je ne peux pas te dire, pour l'instant, à risque de me faire détester... ajoutais-tu te retenant de l'embrasser, regardant ses lèvres.

L'envie ne te manquait point, cependant, tu as préféré saisir soigneusement une de ces mèches dorées qui cascadaient sur ses épaules et de poser tes lèvres dessus, regardant ta cadette. Doucement, tu as lâché cette mèche de cheveux, te redressant. Il se faisait tard, le couvre feu n'allait pas tarder à tomber...

— Si tu me le permets, je vais te raccompagner au dortoir. Je suis de tour de nuit, aujourd'hui. Si tu as besoin de quelque chose, tu as juste à m'appeler ou à envoyer un de tes compagnons me chercher. terminais-tu avant de fouiller dans une de tes poches, sortant un petit papier où tu avais préalablement noté ton numéro de pokématos et tu le lui as tendu.

La chère Kayline sembla déçue lorsqu'elle entendit que tu ne comptais pas tout lui révéler, pour l'instant. Elle baissa le regard même si, aussitôt, son regard azuré fut plongé dans le tien. Lorsque tu as faillit m'embrasser et que tes lèvres se sont détournées de leur cible, tu as fait preuve qu'un très grand self-control.

L'envie de t’emparer de ses lèvres était on ne peut plus présente, à ce moment même. Ta chère valkyrie semblait en état de choc : elle était ailleurs. Après quelques instants de silence, une fois que la blonde réussit à reprendre les esprits, elle soupira, optant -enfin- pour te répondre, rangeant son numéro dans une poche de sa veste :

— Comme tu veux... J'ai Phébus qui est là pour ça mais- s'interrompit-elle en balayant son entourage du regard, semblant paniquer. Phébus est partie !! Et ... Oh, Ishtar aussi. ajouta-t-elle.

Discrètement, tu as jeté un coup d’œil autour de toi, toi aussi, constant que c'était vrai. De son côté, Ishtar posa une main sur l'un des bras de son confrère empathe, flattée par son compliment. Très fière d'elle, de son nom, de ce qu'elle était devenue, elle lui rendit le compliment :

— C'est Luka, qui en a décidé ainsi. Je vous remercie, Phébus, mais je ne peux que vous retourner vos propos. Vous semblez être un pokémon aussi rayonnant que humble, sans pourtant perdre votre fierté. Votre maîtresse a su vous accorder un nom digne de votre personne. Phébus... N'est-il pas le dieu du soleil, « le brillant », le jumeau d'Artémis ? avança-t-elle au gallame.

De nouveau, de ton côté. Pourquoi contenais-tu cette irrésistible envie de l'enlacer, Luka ? Elle ne t'avait pas repoussée alors que tu avais manqué de l'embrasser. Alors, pourquoi est-ce que tu luttais contre ces sentiments que tu éprouvais à son égard ? Craignais-tu qu'elle te rejette, à ce point ?

— Je crois qu'ils sont partis faire connaissances... Entre Gardevoir et Gallame. Je me fais pas de souci, Phébus raccompagnera Ishtar à ton appartement. poursuivit Kayline, en te rassurant.

Oh, ça oui, qu'ils faisaient connaissance. Tu avais bien vu que ton amie était heureuse de rencontrer quelqu'un d'autre de son espèce. Elle avait seulement vu un tarsal, quand elle était une kirlia, mais il ne l'avait pas même accordé un regard. Il était très désagréable, ce pokémon, tout comme son dresseur. Tu savais que ta gardevoir était entre des mains, à présent.

— Je vais avoir besoin de toi alors pour sortir d'ici, puisque je n'ai pas la clé. S'il te plaît. t'expliqua-t-elle.

Tu ne savais pas comment est-ce qu'elle était passée. Pourtant, il y avait un trou dans la grille, caché, mais il y en avait un, puisqu'on t'en avait déjà parlé. Avait-elle grimpé et sauté ? Ou avait-elle usé des pouvoirs d'un de ses compagnons ? Qu'importe, elle était venue.

— Merci de ton... Honnêteté en tout cas. Et j'espère qu'avec le temps, tu m'en diras d'avantage. termina-t-elle.

— Bien sur, je te raccompagne. Je n'ai pas non plus les clés de la grille, je ne suis pas un garde de nuit. Je connais cependant un endroit par lequel entrer et sortir de l'académie sans soucis. répondis-tu, t’éloignant un peu de la blonde.

Tu n'avais pas ignoré ses propos, tu ne voulais juste pas y répondre. Tu ne savais pas quoi répondre, plutôt puisque tu ne comptais pas les lui donner des détails pour l'instant. Tu jugeais que t'en avais assez dit, en une seule fois.

Doucement, tu as récupéré Victoria, puis tu as quitté l’entrepôt, incitant la dresseuse à te suivre. Tu savais où se trouvait sa chambre, puisque tu t'arrêtais souvent devant. D'ailleurs, tu la regardais en silence durant des longues minutes quand tu avais le tour du soir, avant de retourner au travail. Tu as fait signe à tes compagnons afin de leur dire qu'il était temps de partir. Tu les as tous mis dans leurs balls respectives, sauf Victoria, Nacho, Kuroha et Ishtar, puisque tu ne savais pas trop où est-ce qu'elle était allée. Tu avais juste qu'elle était en bonne compagnie.

Le bébé brutalibré observa longuement celle que tu désirais, celle que tu aimais. Il avait entendu parler de Kayline, puisque tu te confiais à ton équipe sans aucune gêne. Se rapprochant de toi, il s'accrocha à une de tes jambes afin de grimper jusqu'à ton épaule, étant trop fatigué pour faire des cabrioles. Il poussa un long soupir, agrippant à toi comme un enfant épuisé qui venait de rentrer d'un parc d'attractions. Il n'avait aucun avis à porter sur ta bien aimée Kayline puisqu'il ne la connaissait pas.

Cependant, il ne savait pas ce qui te plaisait chez elle. Il la trouvait jolie, mais, étant un enfant, il craignait surtout qu'elle lui pique sa « maman », c'est à dire, toi. L'air peu commode, comme d'habitude, il plissa les yeux, jetant des petits regards méfiants vers la blonde. Il tendit le cou pour renifler ton amie « d'enfance » puis détourna le regard : elle sentait bon, mais ne voulait pas l'avouer.  Il lâcha un petit couinement, se frottant contre toi, comme s'il cherchait à rendre jalouse la blonde. Il t'enlaça avec ses petits bras/ailes rouges. Tu savais à quoi il pensait, plus ou moins, ce n'était pas la première fois qu'il faisait une petite crise de « jalousie ».

— Il y a un trou dans le grillage, il derrière un arbre, près de l'entrée principale, mais personne n'y prête attention. précisais-tu en ouvrant le grillage à une main. Tu as grattouillé un peu le bébé pokémon avant d'inviter la blonde à passer en premier.

Une fois ceci de fait, tu t'es dirigé aux dortoirs des élèves, raccompagnant à contrecœur la blonde. Tu aurais aimé la garder avec toi, tu aurais aimé rester avec elle, qu'elle reste avec toi, qu'elle vienne dans ta chambre afin de pouvoir parler davantage et/ou rattraper le temps perdu. Hélas, tu ne pouvais point te permettre cela. Ton cœur s’accéléra lors que tu as pensé à ce que tu lui dirais ou à ce que tu ferais pour la saluer, avant de partir. Ou est-ce que tu comptais partir sans rien dire, sans lui accorder un regard ? Non, tu n'étais pas ainsi.

Déglutissant discrètement, une fois que vous vous êtes retrouvés devant sa chambre, tu l'as regardée dans les yeux. Tu as entrouvert tes lèvres, mais aucun mot ne daigna de sortir. Avais-tu pensé à ce que tu voulais dire, au moins ? Non plus... Tu étais nerveux, même si tu ne le montrais pas tellement. On pouvait sans doutes te sentir mal à l'aise, par contre. Tu as détourné brièvement le regard puis tu as tendu une main, la passant derrière la tête de Kayline afin de la approcher de toi. Dans un élan, cédant à tes envies -à ton plus grand malheur-, tu t'es penché et tu lui as volé un baiser.

Lentement, tu as éloigné ton visage du sien, replongeant furtivement ton regard dans le sien. Tu t'es redressé et tu as laissé ta main glisser dans ses cheveux ; Suite à cela, tu es parti. Ce dernier contact, presque chaste, valait plus que tous les mots que tu aurais pu dire, à cet instant même.

HRP: