« Premier jour et j'me paume déjà. » Pv Arian ~

Il était tard, assez tard comme pour décourager la plupart des élèves et membres du personnel à sortir de leurs confortables et agréables lits. Bien lovés entre les draps et les couettes, la plupart des humains et des pokémons dormaient, sauf Lui; Arian et son insomnie nerveuse causée par le changement de phase lunaire: la pleine lune allait être pour aujourd'hui, pour ce soir et cela lui ôtait le peu de sommeil qu'il pouvait avoir.

Malgré le fait que la nuit était close à cause des épais nuages qui couvraient la voûte étoilée, dérobant au monde dans les terres ténébreuses entachées par des courageux flocons qui commençaient à tapisser le sol et à couvrir le feuillage des arbres, le flocombien demeurait hors de l'académie. N'ayant point envie de retourner aux dortoirs qui lui avaient été assignés, il maraudait dans la pénombre, sans crainte d'agression ou de froid. Lui qui était toujours armé et bien accompagné, n'avait pas grande chose à craindre, notamment dans une nuit comme celle-ci où les Hommes n'avaient plus de lieu d'être et les pokémons le respectaient de par son apparence et sa surveillance.

Uniquement accompagné par quatre de ses compagnons dont l'un d'entre eux dormait paisiblement, cramponné à ses mèches argentés, Arian marchait en direction de l'académie suite une petite balade en forêt et une visite à son vieil ami Nagumo, qui avait réussi à réanimer son fossile plaque il y a quelques jours de cela. Cependant, la carapagos n'était pas vraiment coopérative avec les autres pokémons et avait un caractère digne d'un mafieux.

Portant en main la clé de voûte appartenant à son spiritomb qui parlait depuis l’intérieur de la relique et suivi par son lugulabre qui semblant apprécier autant que la momartik les jours de glaciaux comme celui-ci, le jeune chef de la Team Plasma entra dans l'académie par l'une des fenêtres qu'il savait qu'on oubliait toujours de fermer : l'une des vitres de la bibliothèque. Étant donné que peu de gens y allaient, on oubliait pratiquement toujours de les verrouiller et, même si c'était le cas, il pouvait toujours demander à Sion d'utiliser son attaque psychique pour l'ouvrir.

Faisant attention à ne pas faire tomber son statitik, vu qu'il dormait et qu'il avait les reflets d'un chaglam mort, il sauta à l’intérieur de la salle, suivi par le spectre candélabre et la momartik. Une fois dedans, il referma silencieusement la fenêtre, la verrouillant avant de poser sa clé de voûte par terre, de laquelle sortit l'esprit malin qui avait pour habitude de mettre son dresseur en évidence. À ce moment même, alors que le silence baignait les lieux, des voix parvinrent aux oreilles du maudit.

Interloqué, espérant que ce soient des pokémons parce que son apparence et sa tenue seraient quelque peu limitées par la logique des événements présents, l'entre-deux s'avança, discrètement, se glissant sans les spectres non loin de la source du son, où une jeune femme rousse accompagnée d'une riolu aussi sympathique que sa future carapagos, avait levé le poing avant de foncer vainement contre la porte d'entrée, lâchant une sorte de cri de guerre -sans doutes- un peu trop enthousiaste, du moins, par rapport à sa tentative foireuse de « libération ». Visiblement, elle tentait de sortir de la salle, elle et son pokémon étaient restées enfermées dans la bibliothèque et cela avait fait glousser Arian. La seule chose qu'elle réussit à faire ce fut se faire craquer les os de sa main. Elle allait avoir mal pendant quelques jours, après cela, ça, c'était sur.

L'unysien décida d'observer les deux jeunes filles pendant quelques minutes, jusqu'à ce que ses pokémons le rejoignent. Fenwick se plaça tout en haut de la salle, imitant une lampe, par amusement, comme sa famille avait l'habitude de faire dans les vieilles demeures désaffectées. Murmurant, la momartik s'adressa à Arian :

_ Nee, A-chan... Tu penses pas qu'on devrait intervenir ? Elle va finir par se faire mal. Ce n'est pas la fille dont tu avais feuilleté le dossier de recrutement ? Demanda-t-elle, inquiète pour la rouquine.

Arian détailla la jeune fille depuis sa cachette, se souvenant d'avoir jeté un coup d’œil à son dossier le matin même, étant donné qu'on l'avait prévenu qu'elle allait s'infiltrer aussi dans l'académie. Elle avait beau être jeune, elle était prometteuse, comme Gray et, selon le membre qui la lui avait recommandée, elle avait déjà vécu avec un membre nommé Law donc, il hésita un instant. Non pas parce qu'il doive se montrer en tant que chef mais dans un état instable lors du changement lunaire. La jeune fille s'assit et quelque temps après, son pokémon parla :

_ Rio, Riolu, Rio. *Y a quelqu'un.* fit la riolu.

Arian cru un instant qu'il avait été complètement démasqué, cependant, ce n'était pas vraiment le cas.. Les dires de la pokémon type combat déclenchèrent une réaction aussi logique que comique, chez la jeune dresseuse : elle se leva de sa chaise et se précipité vers la porte d'entrée, la tambourinant avec ses poings indiscrètement. La riolu n'avait pas l'air de s'en soucier plus que ça, elle s'en foutait royalement et ne daignait pas de bouger le petit doigt alors que sa dresseuse demandait à l'aide :

_ EYH !! AIDEZ-MOI J'SUIS ENFERMÉE !! criait-elle, plutôt que demandant... Les pauvres oreilles d'Arian en avaient souffert sur le coup, à cause du écho de la bibliothèque, entre autres.

L'entre-deux fit signe à sa momartik, pour qu'elle l'accompagne, tout en fixant son spiritomb qui ricanait, moqueur. Il ne manquait pas une seule occasion pour se rire de malheurs des autres, il adorait ça et il se moquait même de celui qu'il considérait comme son "jeune maître" et éleveur. Arian s'avança, sortant de sa planque, suivi par Sion et Yuurei, qui riait toujours, du moins, jusqu'à ce qu'il vit la tête de la riolu. Il ne fit qu'esquisser un sourire malicieux, restant silencieux mais toujours aussi enjoué.

_ Personne ne t'entendra, même si tu cries aussi fort. Tout le monde est au lit depuis deux ou trois bonnes heures et il n'y a personne d'autre que quelques pokémons dans ce bâtiment. Intervint le flocombien, passant une main sur ses cheveux, doucement, sans réveiller son Statitik. Accessoirement, mesdemoiselles, bonsoir. Tu devrais plutôt profiter du calme plutôt que de hurler ainsi. Termina-t-il, restant à quelques mètres de la rousse. Il parlait d'une voix relativement douce, mais aussi plus grave que d'habitude, étant donné qu'il ne parlait pas très fort et, malgré tout, elle portait.

Les lueurs violacées qui éclairaient la pièce étendaient macabrement les ombres sur le sol, ombres qui dansaient avec le mouvement des flammes des deux spectres qui étaient la source de lumière. Arian, lui qui pensait être tranquille pour un moment, voyait sa nuit encombrée par les cris vains et aigus d'une adolescente faisant partie de son organisation, et bien, en fin de comptes, il n'allait sûrement pas s'ennuyer !