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 [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.

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Kaos Black
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MessageSujet: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeJeu 24 Jan - 0:43

Dans une noirceur abyssale, des trainées rouges s'échappent de plusieurs hypocentres sanglants... l'extrémité de ces jets rougeoyants semble s'effacer, en fumée, vers le haut, si étant donné que l'on puisse distinguer une quelconque direction logique, à travers ce voile d'ébène... Un bruit de voiture qui retentit, un cri obscène qui s'ensuit... Le gaz se matérialise partiellement, reformant cet odieux visage, venu d'un lointain et tragique passé, il revient... lui faire du mal...

" Il vaudrait mieux que tu oublies ce qui vient de se passer... Cela vaut mieux pour toi... " Dit-il, d'un sourire sarcastique et moqueur.

Un sourire diabolique, oui, c'est tout ce que cette immonde apparition laisse transparaitre, de son visage fumant... Il fait froid, tellement froid... Ce lieux est horrible, loin d'être rassurant et tellement malsain. Pourquoi faut-t-il revivre ça, encore et encore ? Une pensée qui obsède l'esprit du sombre jeune homme, au centre de ce cauchemar qui n'en finit pas. Il a pourtant pris toutes les dispositions possibles pour ne plus y penser, alors pourquoi ? Pourquoi un acharnement d'une régularité aussi vicieuse ? Les ténèbres demeurent silencieux, face à cette interrogation d'une mortelle persistance... Une issue, il lui faut en trouver une... L'adolescent cherche un moyen, même insensé, pour s'enfuir loin de cette atroce scène, d'une effrayante familiarité. Des fins filets de sang lui bloquent le passage, l'enserrant d'une douloureuse étreinte. Impuissant devant la situation, maintenant dépourvue d'espoir, Kaos ne peut qu'observer, tétanisé, cette horrible tête... le fixant de ses deux perles, d'un rouge écarlate. De la brume de sang se forge une main, mais celle-ci focalise sa constitution sur un doigt en particulier... Ce dernier se pose doucement sur le visage paralysé de sa victime. Se faisant arracher la chair de ses joues, la proie de ce piège infernal ne peut qu'admirer son sang couler, une grande partie de celui-ci dangereusement entrainé dans la bouche de son possesseur, sous le sourire amusé de l'agresseur... Les phalanges ennemies s'engouffrent, peu à peu, dans cette gorge qui ne demande qu'à les repousser, dégoutée du spectacle... Et alors que ce corps difforme dépose son cadeau ensanglanté sur une langue tétanisée, lui vient également une question douteuse et mal placée...


" Mais dit-moi... c'est b- "

" Waaaaaaaaaaaaaghuu ! " Interrompit le garçon, de noir vêtu, se relevant brusquement de son lit.

Il fait nuit... Aujourd'hui encore, le sommeil ne fut pas bien long... comme chaque nuit de cette maudite saison... Kaos se tenait le crâne, de la main droite, un affreux mal de tête ravageant sa cervelle, pendant un court instant.


" Evo ! Evoli ?... " ( Hé, Kaos ! Tu vas bien ?... ) Lui demande son fidèle compagnon, inquiet.

" Oui, ce... n'est rien, Evoli... C'était juste un cauchemar. Ouais, juste, un cauchemar... n'est-ce pas ?... " Lui répond-il, finissant sa phrase dans murmure, à peine audible.

* Mais comment suis-je censé oublier quoi que ce soit, si tu reviens me hanter chaque nuit d'hiver ?... *

Le jeune garçon tourne lentement son visage vers la fenêtre... L'astre lunaire éclaire son être, telle une mère voulant calmer et rassurer son enfant... Il la fixe, d'un regard faible, avant que ses paupières ne se referment, lassées des évènements présents...

Piti opening. x)

Les couloirs de Gakuen baignent dans un voile nocturne... Et alors que le silence règne en maître, une silhouette s'avance fièrement, défiant du regard le voile de Morphée... Un insomniaque incurable, condamné à errer la nuit en quête de repos. Mais cela ne dérangeait pas tant que ça Kaos, il avait l'habitude, et au moins les humains ne venaient pas lui casser les pieds en ces sombres instants. Un bien pour un mal, un mal pour un bien... En fait, tout n'était qu'équilibre, à bien y réfléchir. La peine, la colère, l'envie, le désir, le désespoir, la frustration... Un chemin d'émotion d'une étanchéité parfaite au bonheur, voilà à quoi pouvait se résumer sa triste existence.

" Evoli, evo ? " ( Kaos, où nous rendons-nous ? ) Demanda l'Evoli du jeune garçon, curieux.

" Parle moins fort, s'il te plait, Evoli. Nous nous dirigeons vers le toit, profiter des rayons que nous offre la lune... " Lui répondit-il, doucement et harmonieusement.

Les deux amis s'enfonçaient lentement dans l'académie, bravant courageusement le couvre-feu. Le sombre adolescent savait que sa petite boule de poils était toujours partante pour une courte balade, au coeur de l'obscurité journalière... Cela lui faisait du bien, à lui aussi, de prendre un bol d'air frais en toute sérénité, regardant avec plénitude un paysage endormi, aux lueurs pourtant inassoupies... Pour y avoir accès, il suffisait à présent, au dresseur et à son fidèle compagnon, de monter délicatement les marches de l'escalier, les liant à leur objectif. Kaos faisait attention à tous ses mouvements, il ne voulait pas attirer l'attention. Ce n'était pas dans le but de préserver le sommeil des élèves, non, mais simplement car il avait envie d'être seul, du moins presque... Entouré de son vieil ami, de cet air pur, et d'un tête à tête avec celle qu'il considérait comme sa mère astrale... Hélas, un obstacle semblait lui barrer le passage. En effet, une fois gravit la colline dentelée, le garçon ne put se retenir de lâcher un faible juron... La porte donnant sur le toit était fermée, la poignée, enlacée d'une chaine et donc rattachée à un poteau, semblait devoir son emprisonnement à un maudit cadenas qui maintenait le tout.  


" Eh bien... c'est embêtant... Je supposes qu'il n'y a pas d'autres solutions... " Réagit, dans un soupir, la personne étant actuellement la plus affectée par cette infâmnie.

L'adolescent se retourna, fit quelques pas et s'arrêta. Il réfléchissait aux conséquences de sa future action, ainsi qu'aux moyens d'y remédier. Quand il eut fini, le jeune homme se retourna et asséna un puissant coup de pied dans la porte. Cette dernière s'ouvrit sans attendre, brisant le cadenas par la même occasion. Kaos replaça alors faussement la chaine en place, gardant jalousement la cause de ce vacarme dans la poche. Et oui, il ne valait mieux pas le laisser ici, au risque de se faire enfermer si quelqu'un venait à découvrir son acte. De toute façon, peu de personnes allaient prendre la peine de sortir de leur lit à cette heure-ci, brisant par la même occasion leurs doux rêves, juste pour aller vérifier dans la pénombre un bruit quelconque qu'ils n'auraient qu'à moitié entendu... Et si c'était le cas, la seule chose qu'ils verraient serait une porte enchainée à un poteau, comme d'habitude. Rares sont les gêneurs qui vont jusqu'à vérifier s'il manque ou non un petit élément, dans cette opaque brume de ténèbres... De cette manière, il était assuré à 96% de ne croiser personne ce soir, voilà qui était plutôt engageant ! S'engouffrant doucement dans la faille de la porte, l'orphelin n'altéra pas trop la rigidité du lien qui unissait celle-ci au poteau.  


* Ouf, ça c'est fait... Maintenant, il est temps de me consacrer à toi... Ce n'était tout de même pas ces pitoyables chaines qui allaient réussir à briser notre réunion, Dame Lune... * Pensa Kaos, une fois la porte refermée, s'avançant vers sa demoiselle préférée.

Au moins avec elle, il n'était pas obligé de sacrifier sa visibilité pour la regarder dans les yeux... Sa lumière était douce et bienfaitrice, pas agressive et aveuglante comme son ainé. Debout, près du petit muret, qui le mettait mis en garde à une éventuelle chute, le sombre adolescent l'observait calmement, un léger sourire parcourant son visage... Elle était radieuse et pourtant si torturée... Elle semblait faire valoir un chant tellement mélodieux, d'une égale tristesse... Vous l'aviez deviné, le garçon en était charmé, elle lui ressemblait tellement, comme un reflet plus mature de lui-même, d'une sagesse vieille de plusieurs millénaires, et c'était peu dire... Le petit Pokémon grimpa sur l'épaule de son allié, lui aussi voulait la voir. Mis à part leur amour commun pour cet ange du ciel, le doux renard était plutôt différent de son ami. Ce qui était plutôt normal, au vue des dures épreuves de la vie que ce dernier avait mené seul, dans son esprit. Evoli, lui, bien qu'ayant un petit côté ténébreux, malpoli et stratégique, respirait la joie de vivre et sautait toujours dans les bras des jolies filles... en fait, le contraste, ainsi donné, n'était pas si dérangeant au final. Il n'était également pas rare de voir l'adorable créature se blottir contre le torse de Kaos, qu'il considérait comme un frère à part entière... Généralement, il se conduisait ainsi lorsqu'il avait sommeil. Sentir le réconfort d'une personne, en qui on avait confiance, au moment de s'endormir... c'était un sentiment merveilleux que l'animal n'hésitait pas de se procurer, à chaque occasion possible... Le jeune garçon, au manteau flottant de par le vent, s'assit finalement sur ce petit muret, prenant sa peluche vivante dans les bras, avec pour objectif de la câliner subtilement... Visiblement, elle semblait aimer ses caresses, vu les petits ronronnements qu'elle laissait échapper... c'était bien, l'adolescent était ravi de ce petit moment solitaire entre amis. De son éclat blanchâtre, la figure céleste donnait l'impression de voiler la réalité, d'un rêve imperméable et mystique... Exactement, ces moments étaient magiques, rien qu'à eux, la proue apaisante de ce bonheur en observatrice astronomique... Une légère brise accompagnait des mouvements réguliers, engendrés par les mains de cet orphelin, se voulant rassurant et tendre envers son fidèle compagnon de toujours... Etrangement, il ne faisait pas aussi froid que d'habitude... Le vent soulevait faiblement les quelques flocons de neige sur son passage, apportant un souffle de bien-fraicheur qui était plus que bienvenu, pour les deux êtres aimant que voici...


" Je vois que cela te plait... Tu es si mignon et tellement gentil... merci d'être là pour moi, Evoli... Tu vas certainement me trouver radotant, mais je donnerais tout pour toi, pour que tu gardes cette éclatante joie de vivre que j'ai moi-même perdu, il y a de cela fort longtemps... La retrouverais-je un jour ? Je ne sais pas, mais pour l'heure, je dois me raccrocher à mon objectif, c'est une priorité. M'aideras-tu lorsque le besoin s'en fera sentir, ou plutôt... pourras-tu me sauvegarder d'emprunter une mauvaise voie, un jour de désolation où je risquerais d'atteindre un point de non-retour, trop pressé d'atteindre l'arrivée ?... Excuse-moi, je parles trop, oublies ce que je viens de dire... Je n'ai pas à te casser les oreilles avec mes ébats d'âme... " Dit le jeune adolescent, prenant la parole, d'une intrigante façon.

" Evo, evoli ! Ev evo, liiii... Evoli evo, ev evoliiii ! " ( pas du tout, Kaos ! Tu n'as pas à garder tout pour toi, je suis ton ami... Saches que pour moi aussi, tu es celui qui m'importe le plus au monde ! ) Lui rétorqua la brave bestiole, se relevant en lui faisant face.

Le jeune éleveur esquissa un demi-sourire de soulagement... Il n'était pas d'un naturel bavard, toutefois, en présence de son acolyte, il se sentait nettement plus apte à la confidence, cela le gênait parfois de se retrouver au centre d'une telle attention, sans pouvoir vraiment rentre la pareille, à sa juste valeur... La loyauté de son frère d'âme lui faisait chaud au coeur, mais il se devait de rappeler les raisons de son silence et du tassement, qu'il s'efforçait de maintenir dans la crypte de ses souvenirs...


" Ce n'est pas que je veux tout garder pour moi... juste que... je préfère oublier le passé plutôt que de le relater... Comprends-tu ? C'est pour cela que je veux obtenir son aide, je veux simplement... oublier, pour toujours, ces évènements... Et bâtir une vie nouvelle à vos côtés, pour l'éternité du temps qu'il me reste à vivre... C'est mon désir le plus cher, de quitter ces humains sans l'ombre d'un regret, sans me préoccuper de ce lointain passé, trainant tel un boulet à mes pieds... "

L'animal, au soyeux pelage, resta silencieux devant cette ode à l'oubli... La symphonie qui s'en dégageait reflétait une profonde blessure, camouflée dans les draps de l'inconscience... Il était inutile d'en rajouter, cela n'irait pas plus loin et Evoli le savait bien... L'adorable boule de poils se tut alors, et s'engouffra dans les bras de son ami, s'octroyant un petit somme... Le sombre dresseur, aux cheveux ébouriffés, ne pouvait lui en vouloir. Parfaitement, puisque l'adaptation aux horaires scolaires nuisait forcément sur leurs sorties nocturnes, à présent... Malgré tout, le garçon aux yeux jaunes décida de rester sur le rebord du toit, guettant les nuages, jaloux de leur insouciance. Et alors que le zéphyr, sifflant à travers les feuilles, produisait une agréable et onctueuse mélodie, Kaos ferma les yeux à son tour, s'imprégnant de cette ambiance paisible et tranquille, sous un air flegmatique et olympien...


Dernière édition par Kaos Black le Mer 27 Nov - 22:42, édité 1 fois
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Mégami Hells
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeDim 27 Jan - 17:09

Hana Watanabe.
Ca faisait très longtemps. Désormais, ce nom ne signifiait presque plus rien pour Mégami. Il devenait peu à peu comme tous les autres noms qu’il avait connu durant toute sa vie. Pourtant, c’était différent. Sa rencontre avec elle avait eu l’air d’une rencontre anodine, mais il n’en était rien. C’était un jour neigeux, autrement dit le temps où Mégami se sentait le plus spirituel, sage, ou encore émotionnel, possible. Sans que cette Hana n’ai fait quelque chose de particulier, sans qu’elle ne s’en rende compte, elle avait affecté Mégami. C’était lorsqu’il avait voulu observer ses deux coéquipières de mission pour savoir comment leur parler, comment faire un plan avec elles, la base quoi. Ca n’avait pas posé de problèmes pour la première, Rika Hikari. Mais dès que le dresseur avait tenté d’analyser également la fille aux cheveux roses pâles, il n’avait pas tenu cinq secondes. Une sensation, ou plutôt un mélange de sensations, s’était alors emparé de lui sans qu’il ne comprenne pourquoi. Même aujourd’hui, il ne le savait toujours pas. C’était comme si... comme si il était redevable de quelque chose à cette fille, comme s’il voulait la remercier alors qu’il ne l’avait absolument jamais vu auparavant. Et en même temps, il était répugné par elle. Il n’avait pas envie de coopérer avec elle, comme une certaine méfiance venue de nulle part. Ca avait été un vrai combat dans sa tête, d’où la très forte migraine qu’il avait eu par la suite, certainement.
Mais le problème fut réglé. Très bien, c’est cool ça, mais de quelle manière ? Pas la meilleure. Loin de là.
Elle était tout simplement partie. En cours de la mission, elle était revenue à l’académie, avait prit ses affaires et avait déguerpi de l’académie en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Cela laissait vraiment un goût amer dans la bouche de Mégami. Il avait déjà vécu ça une fois en plus, lorsqu’une certaine Kaori Nariya l’avait défié. Elle était aussi partie en plein cours du match, alors que le blond avait comme le pressentiment que cette rencontre changerait quelque chose dans sa vie. Cependant, même à ce moment, cette « déception », si on peut appeler cela comme ça, était bien moins importante que lorsque Mégami avait appris pour Hana. Et le pire dans tout ça, c’est qu’un autre pressentiment lui disait qu’il ne les reverrait jamais, ces deux-là. Jamais il n’aura la moindre occasion de questionner Hana, jamais il ne pourra en apprendre plus sur elle, afin de comprendre d’où venait ce trouble.
Et après tout ce temps, il commençait seulement à se faire une raison. Ces questions seront donc sans réponses, jusqu’à la fin de sa vie, et jusqu’à la fin de sa vie il sera condamné à rager intérieurement pour cette raison. Comme pour toutes les autres foutues questions qu’il se posait légitimement, comme pour toutes les foutues incohérences qu’il relevait et qui ne choquait qu’une poignée de personnes pas fichues de s’en intéresser plus que ça.
En fait, ça pouvait paraître extrêmement cliché, mais le jeune homme ne trouvait plus de sens à sa vie. Y en avait-t-il déjà eu un, au moins ? Il avait décidé de devenir dresseur, mais il n’avait pas de rêve à proprement parler. Il était dans une académie Pokémon, mais il ne voyait pas pourquoi. Pourquoi il existait, d’ailleurs ? Si son destin était de sans cesse remettre en question la cohérence du monde dans lequel il vivait, pourquoi vivait-il ? N’était-est-ce pas une preuve d’erreur de la nature ?
Ne vous faites pas d’idées, il était hors de question de se donner la mort. Mégami avait toujours considéré ça idiot de le faire pour la moindre petite broutille. Certains s’imaginent que la mort, c’est les petits oiseaux qui chantant et le soleil qui brille, en train de se reposer sur des nuages. Mais qui est venu pour le dire, ça ? Pourquoi ça ne serait pas tout l’inverse ? Personne ne le sait, et c’est pourquoi il faut vivre à fond ce que l’on est aujourd’hui.
Donc non, Mégami n’était pas suicidaire. Mais, alors qu’il commençait à justement aller mieux, il commençait presque à déprimer en repensant à cette Hana Watanabe. Pourquoi est-ce que c’était tombé sur lui... tchh, et évidemment, comme les émotions ne se décrivent pas, il était juste impensable d’en parler à quelqu’un. Déjà parce qu’il n’était pas du tout de ce genre, et aussi parce qu’il aurait le droit à un ridicule « C’est parce que tu l’aimes que t’es déçu. ». Pour la dernière fois, non il ne l’aimait pas, et il snobait tous ceux qui prônaient le contraire, c’est pas de sa faute s’ils étaient pas assez ouverts d’esprits pour reconnaître qu’avoir un sentiment étrange via quelqu’un du sexe opposé ce n’était pas forcément de l’amour.

Bon Dieu. Et dire qu’il pensait à tout ça en pleine nuit, alors que les autres dormaient paisiblement. Il ne pouvait pas rester cloîtré dans sa chambre, cette fois, il avait décidé d’en finir pour de bon avec ce souvenir et de se dire « C’est bon Mégami, tu ne dois pas enrager de savoir que tu n’auras jamais de réponses, tu dois l’accepter maintenant et relativiser. ». Il devait prendre l’air, dans les couloirs, dans le hall, peut importe, de toute façon il était resté habillé à cause de cette histoire, il avait juste enlevé son manteau, qu’il remit donc par la même occasion.
Il ouvrit doucement la porte de sa chambre, et s’apprêtait à sortir silencieusement, quand un bruit de ferraille le fit définitivement sortir de ses pensées. Eh merde, ça serait pas pour ce soir qu’il accepterait ce qu’il lui était arrivé. Question discrétion, c’était râpé.
Une chaîne glissa. C’est le glissement des mailles de fer qui le fit penser à Mégami. Il tourna la tête en direction de ce boucan et se rappela aussitôt qu’il n’y avait qu’une porte verrouillée avec une chaîne, au quatrième étage. Celle qui menait au toit. Eh oui, au bout d’un moment, mine de rien, on commençait à l’enregistrer le plan de l’académie.
En tout cas, il n’y avait pas de doutes : quelqu’un était bien passé par la porte, les cadenas ne s’excitent pas tous seuls comme ça, sans raison. Même avec une raison d’ailleurs, en fait. Remarque, ça serait assez marrant, tiens. « Wooooooouuuuuuuuuuuh, je suis le cadenas, je voltige et j’enlève ma chaîne ! » Marrant pour Mégami, bien sûr, même si l’heure n’était pas vraiment à la rigolade.
La probabilité que ceci soit l’exploit d’un élève en ayant plus dans les bras que dans la tête était du coup assez élevée. Oui, parce que si quelqu’un voulait s’introduire dans l’académie, s’il y a bien un point sur lequel Mégami n’avait rien à redire, c’était la sécurité du bâtiment. Donc, si quelqu’un était parvenu à entrer dans cette académie, ça aurait été étonnant qu’il fasse tout foirer avec un vacarme pareil. Etonnant et incroyablement con, aussi.
Bref, il avait quand même bien envie de voir qui était l’auteur de cette idée ma foi fort brillante, et en plus, pour prendre l’air, le toit semblait justement l’endroit idéal, même si merde quoi, il devait faire froid là-haut, même pour Mégami.

Le blond aux yeux bleus prit donc la décision d’emboîter le pas à son prédécesseur en remettant lui aussi la chaîne en place après avoir passé la porte. Il grimpa encore quelques marches et vit une silhouette, sûrement celle de celui qui avait décidé de péter le cadenas.
Mégami s’avança doucement, lui aussi vers un muret, regardant l’horizon même si de toute évidence il n’en voyait pas beaucoup, la lumière de la lune suffisant tout de même à éclairer une partie du paysage. Une chose était sûre, il ne faisait effectivement pas chaud ici, mais étonnamment, ça allait, il faisait pas si froid non plus, en tout cas, l’originaire de Bourg-Geon n’avait pas froid du tout.
Puis, c’est alors que lui vint une formidable idée, résumant bien son caractère, une idée originale, celle de lancer une réplique donc l’audace n’avait d’égale que son sarcasme. C’est ainsi que, doucement mais suffisamment fort pour faire style « Je veux pas que tu entendes ce que je dis, mais je le dis quand même assez fort pour que tu puisses l’entendre », il dit à l’intention de l’autre personne présente, tout en fourrant les mains dans les poches de son manteau :

-Tiens, c’est marrant ça, j’aurais juré qu’il y avait un cadenas maintenant la porte fermée pour nous empêcher d’avoir l’idée d’aller sur le toit en pleine nuit... Oh bah il a dû disparaître.

Ah, le sarcasme, il aimait ça.
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeVen 1 Fév - 17:23



S'enivrant du parfum de la nuit, Kaos ne pensait plus à rien d'autre que ce doux moment de calme nocturne... Un véritable régal pour son âme, meurtrie de ses péripéties humaines... Et alors qu'il confondait les minutes et les secondes, dans cette ambiance idéale à la relaxation, de délicats bruits de pas se firent entendre. Le jeune homme pensa au préalable à un Pokémon, vu la faible intensité de la résonance... Mais comprenant qu'un animal n'aurait pu enlever la chaine qu'avec beaucoup de bruit, l'adolescent réalisa aussitôt qu'il s'agissait encore d'un humain... silencieux, toutefois... Il y avait donc de fortes probabilités pour que ce soit une personne curieuse, avide de réponses à ses multiples questions. Mais c'est lorsque celle-ci prit la voix, que la sombre forme, dans la pénombre, savoura un aspect supplémentaire de sa personnalité... Un petit humain au sarcasme florissant, allons donc, comme si il ne s'ennuyait pas assez dans la journée, à entendre les mêmes ramassis de conneries en classe et dans les couloirs... franchement. C'était sans parler des préjugés, et autres surnoms, que cette pitoyable race osait déjà lui donner, d'entrée de jeu... Gothique, émo, intello, p'tit génie, le noir... Ouais, il n'y avait pas à dire... l'humain, quelle créature fascinante... Ouvrant les yeux, un petit soupir inaudible à la bouche, le sombre orphelin décida de jouer un peu avec lui, puisqu'il semblait adorer ça...

" Amusant, n'est-ce pas ?... Comme quoi parfois, la mémoire ça joue des tours, pas vrai ?... " Répondit-il, d'une intensité suffisante dans la voix pour qu'il entende, gardant néanmoins son timbre sombre et impassible.

Il ne faisait aucun doute que ce jeune garçon le soupçonnait, alors autan le frustrer un petit peu, pendant qu'il était encore possible de le faire... En même temps, il s'attendait à quoi ? A ce que Black, surnommé ainsi dans le bâtiment, vienne pleurer à ses genoux de ne pas le dénoncer ? Dans ses rêves oui... L'éleveur n'avait clairement aucune raison de se sentir dominé pour quoi que ce soit, il avait prit toutes les dispositions nécessaires. Et afin de bien faire comprendre, au petit malin apparent, que ce dernier n'était pas plus en position de force que lui-même, il reprit la parole, de sa voix imperturbable, à présent plus sarcastique qu'auparavant...


" Dit-moi... Ce cadenas en question, tu ne l'imaginerais pas un peu doré, rayé horizontalement vers le milieu, verticalement sur les tranches, avec un joli #R&M security# sur les faces, un peu comme celui-ci ? Non, jamais entendu parler... dommage... " Répliqua encore l'homme en noir, faisant tournoyer pendant un bref instant le cadenas, sur son doigt, avant de le ranger dans sa poche.

Kaos, de son élégance naturelle, et également un poil moqueuse, résumait bien la situation présente... Son jeune interlocuteur n'était rien de plus qu'un insomniaque chanceux, doublé d'une curiosité et d'un sarcasme douteux, dont les preuves de ses accusations lui manquaient implacablement... Qu'espérait-il donc en parlant de la sorte ? Au final, la phrase de cet inconnu n'était peut-être qu'un prélude, ne faisant sourire que lui, dans le but d'entamer une conversation plus diversifiée par la suite, afin de le sortir de son misérable ennui humanoïde... Peut-être, ou peut-être pas... Néanmoins, le garçon, vêtu de noir, n'avait pas écarté cette possibilité et la prochaine question posée lui permettrait certainement d'en savoir plus sur les réelles motivations de cet étrange individu... Demeurant impénétrable, comme à son habitude, le beau ténébreux ne regardait même pas le personnage à qui il s'adressait, ne jugeant pas cela obligatoire pour se faire comprendre... Allant même jusqu'à caresser son Evoli, prit d'une torpeur, qui semblait maintenant bien entamée. Soudain, avec la subtilité d'un Delcatty, mais aussi avec le poids d'un Ronflex, le sombre dresseur reprit la parole, se voulant ferme et honnête avec son nouveau partenaire de discussion.


" Mais cessons ce petit jeu, cela ne m'amuse plus suffisamment... Si tu n'es venu ici que dans le seul but de m'ennuyer avec des remarques sans importances, alors va... Je n'ai pas à recevoir des conseils sur la sécurité, ni sur la préméditation d'une action, provenant de ta part. En oubliant un petit humain fouineur, ne respectant pas le couvre-feu, se baladant donc à trois heures du matin dans les couloirs, et se donnant de surcroit l'accès à un lieu qui lui est interdit... je ne risque pratiquement rien... Comprends-tu ?... Je n'agis jamais précipitamment, tout est réfléchi et calculé pour réduire à zéro mon pourcentage de risque dans un geste compromettant, ou tout autre action dont je vises la réussite... "

L'insaisissable vent des hauteurs taquinait, de sa fougue, les deux adolescents, dont les vestes se laissaient mener par celui-ci... un souffle frais, mais d'un silence lourd. Black ne pouvait maintenant qu'attendre une réponse, sans pourtant se hâter, car n'ayant que peu de chances de vraiment l'intéresser... Et alors que la bourrasque délaissait ses otages capillaires et vestimentaires, le sombre garçon fermait lentement les yeux... quitte à attendre une réaction, il valait mieux le faire calmement, plutôt que de se ruiner la santé à s'impatienter. De toutes façons, il n'avait pas vraiment le choix, puisqu'il ne voulait pas risquer le réveil de son ami et surtout pas pour un intrus dont il ne connaissait même pas le nom... Vint finalement ce nuage grisâtre, recouvrant les lieux d'une noirceur quasiment opaque, de part son duel naissant avec l'astrale mère de toutes les tristesses... privant ainsi la zone paysagiste de sa lumière bienfaitrice... C'est dans cette obscurité naissante, que le jeune stratège se détendait, humant doucement le nouvel air, parasité en partie par le sujet qui se tenait non loin de lui. Pour dire vrai, il était frustrant de s'avouer qu'il n'y avait jamais moyen d'avoir la paix sur cette île, pourtant reculée de la région...

* Mère... pourquoi faut-il toujours que nos réunions soient aussi éphémères ?... N'est-ce qu'un hasard répétitif, ou devrais-je en déduire autre chose ? Un message que tu voudrais me faire passer, depuis l'au-delà, peut-être... * Pensa, lors d'une profonde sérénité, la silhouette ombreuse, tout en frottant de la main son mystérieux collier...
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeMer 6 Fév - 15:17

Oh, mais tiens donc. Là, Mégami pouvait réviser son jugement, pour sûr. Un mouton ou une brute n’aurait jamais répondu de cette manière, il s’agissait donc sans hésitations de quelqu’un de plutôt intelligent, qui eut même la présence d’esprit d’arrêter au sujet du cadenas à temps. Les plus courtes sont les meilleures après tout, et si ils continuaient sur le même sujet, l’ironie n’allait plus être drôle mais lourde.
Cependant, cette personne avait bien confirmée qu’elle était élève, comme le dresseur le pensait. Et, du point de vue de Mégami pour l’instant, du moins, elle se prenait un peu trop au sérieux. Penser qu’il suffisait de lui sortir une phrase longue faussement argumentée pour se débarrasser de lui était une erreur, au contraire, ça l’incitait plutôt à poursuivre la conversation et à prouver par tous les moyens que c’est lui qui avait raison. Que ce soit vrai ou non d’ailleurs, mais bon, il était né comme ça, une fois un débat lancé, Mégami supportait mal qu’il ai eu tort. Pour l’instant, il avait encore assez d’atouts dans sa manche pour s’avouer vaincu.
La lumière de la lune disparue, le blond aux yeux bleus pouvait encore moins discerner son interlocuteur, mais il lui semblait bien qu’il n’était pas un ancien élève, plutôt nouveau, même. Au passage, tant qu’on parle de la lumière lunaire, Mégami préférait lui-même la lune au soleil. Bon, bien sûr, un peu de soleil de temps en temps, ça ne faisait pas de mal, après tout on a besoin de soleil pour vivre. Mais le soleil assèche, le soleil fait transpirer, le soleil agresse, et les yeux bleus, il faut avouer que ça supporte assez mal le soleil en général. La lune ne fait rien de tout ça, au moins. Pareil pour la pluie d’ailleurs, Mégami préfère également la pluie au soleil. Et la neige... mais on en a déjà parlé.
C’est sans se soucier que l’inconnu ne prenait même pas la peine de le regarder en face que Mégami se tourna vers lui et continua la discussion.

-Non je te rassure, ma passion n’est pas d’ennuyer les élèves insomniaques, j’ai autre chose à faire de ma vie et de ma nuit... mais bon, je trouve quand même ça assez injustifié que quelqu’un qui force un cadenas me dise ça. Excuse-moi, mais donner un grand coup dedans, c’était peut-être pas la meilleure solution, tu devrais être content qu’il n’y a que moi qui me sois levé. Les autres ont un sommeil de plomb apparemment. En tout cas, de la part de quelqu’un qui dit ne jamais prendre de risques, c’est surprenant. Et d’ailleurs, si t’étais aussi prudent que tu l’affirmes, tu saurais que le risque zéro n’existe pas.
Pour résumer, je suis pas bien convaincu de ce que tu viens de me raconter.


La réponse était peut-être un peu acide, mais malgré tout Mégami n’avait pas l’intention de passer sa nuit ici, déjà que c’était foutu pour ce qu’il avait prévu de faire à l’origine, alors autant tout déballer dès le début.
En attendant, le jeune homme s’imprégna de l’environnement ténébreux, du souffle du vent qui se frottait contre son visage et passait à travers ses vêtements, tout en fermant lui aussi les yeux afin de s’habituer plus rapidement à l’obscurité. Il frissonna légèrement pendant un court instant en prenant conscience de cette brise, puis ce changement de température cessa au moment où il réussi à se dire que le vent n’était pas là pour le refroidir, mais pour d’autres tâches bien plus nobles comme faire fonctionner le monde, tout simplement. Ouais, c’était une étrange façon de penser, mais Mégami avait toujours eu un respect inné envers la nature et malgré ce qu’il disait, le soleil n’était pas là pour assécher, mais bien parce qu’il était lui aussi essentiel à l’équilibre du monde. Et dire que c’était l’humain qui avait réussi à dérégler tout ce système à lui tout seul... dommage, il pouvait pourtant faire preuve de bien plus de bienveillance que n’importe quel autre animal. Un beau gâchis, oui. Heureusement qu’il avait tout de même fait beaucoup de bonnes choses. On pouvait se demander, du coup, s’il valait mieux être intelligent ou ne pas l’être... mais ça, c’était une question de philosophie, et l’heure n’était pas vraiment à ça.
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeJeu 14 Fév - 1:28

La noirceur ambiante apporta avec elle la réponse du blondinet... Quel dommage... d'autant plus que c'était celle prédit par le sombre garçon. Oui... il n'avait pas compris... comme prévu, de la part d'un jeune humain. Cependant, il ne semblait pas aussi stupide que la plupart de ses semblables, de par sa réaction... Ce qui pouvait être un bon, comme un mauvais point. Chose amusante, ce jeune homme semblait insinuer qu'il n'était pas réveillé avant que le cadenas n'aie cédé... Il mentait, cela était impossible et c'était d'ailleurs cette impossibilité qui confirmait la thèse de Kaos sur ses probabilités, hautement basses, quant à ses risques pris... Il fallait donc rétablir vérité sur ces fausses pensées. Ce que l'orphelin s'apprêta à faire, tournant son regard glacial, d'un jaune or, vers la silhouette de son interlocuteur. Ce dernier le regardait, visiblement certain de ses affirmations. Une bien triste croyance, pourtant erronée... Les rayons, d'une blancheur astrale, s'échappèrent enfin, peu à peu, de cette barrière nuageuse. Ceux-ci s'entrechoquaient sur la chevelure ébène de l'éleveur, semblant exécuter une danse mystique dont eux-seuls possédaient le secret... La lumière à présent revenue, deux visages distincts se faisaient face... Et c'est dans cette ambiance, un poil tendue, que Kaos prit doucement la parole, d'une voix habituellement calme et sombre.

" ... Tu m'as l'air bien sûr de toi, pour un aussi jeune garçon... Je suppose que l'âge n'importe nullement dans le raisonnement, après un certain niveau intellectuel. Mais soit, le fait est que tu as tord et que tu me mens... Essayerais-tu de me faire croire que je suis la cause d'un réveil, qui t'as mené jusqu'ici ?... Non, je n'y crois pas une seule seconde. Comme tu le dis toi-même, la probabilité zéro en soi n'existe pas... Néanmoins, différentes probabilités, d'une valeur propre et malgré tout très faible, sont présentes. Parmi celles-çi, trois principales. La première, admettant, bien que difficilement, qu'une personne soit réveillée à 3 heures du matin pour X raison. J'ai évalué cette probabilité à 4%. A l'intérieur de celle-ci, une autre probabilité que cette même personne se trouve parmi des chambres adjacentes à la porte menant au toit ou dans le couloir, non loin de la porte encore une fois, afin de pouvoir être assuré que le bruit vienne bien de là, et non pas d'une chambre quelconque... 12,5%. Continuons... La majorité des gens, arrivant alors sur le lieu dit, rebrousserait chemin en voyant que la porte est toujours attachée et que rien ne laisse paraitre qu'elle s'est fait forcée, du moins de loin et dans la pénombre... En effet, ils pourraient se figurer qu'un Pokémon a pu percuté la porte de l'extérieur, ou même que le bruit venait d'en bas, au même emplacement vertical. En comptant le fait d'une curiosité moindre dans l'ambiance nocturne qui règne dans le couloir, ainsi que de par la fatigue, nous pouvons plus ou moins évaluer un risque de 10 à 15% de chance, ou plutôt de malchance, qu'il prenne la peine d'aller plus loin. Encore là, le risque qu'il remarque le manque d'un cadenas, qu'il n'aurait peut-être même pas vu avant, est de... 45, non 50%. Cela peut te sembler grand, mais au vu des faibles pourcentages qui s'imbriquent, nous approchons en réalité du néant, en terme de risques de me faire prendre, s'entend. Jusque là, tu suis ?... Je préférais parler de cette possibilité en premier, pour avoir toute ton attention. Les deux autres sont beaucoup moins longues, rassure-toi. Je poursuis donc avec la raison pour laquelle je ne crois pas à ton réveil brutal, par ma faute... Tout simplement, le cerveau, en repos, perturbé dans son sommeil par un bruit rapide et vif, n'est pas encore en mesure d'interpréter les données de localisation fournies par ton appareil auditif. Tu aurais donc l'impression d'avoir été réveillé par un bruit dont tu ne peux ni reconnaître la sonorité, ni être en mesure de deviner la source. Et encore, il faudrait pour ça que tu te réveilles... Effectivement, une personne très curieuse pourrait reproduire les mêmes actions que dans le premier cas. Hélas, ce cas possède des probabilités encore plus faibles de se produire, et cela de manière exponentiellement négative, à cause d'une incertitude grandissante, étant donné qu'il ne peut pas avoir la moindre idée de l'origine de ce bruit. Pour finir, on pourrait supposer que ce n'est pas un élève mais bien un surveillant, pour la première possibilité. Mais je dis non, c'est impossible. Les pions ne sont plus en surveillance à 3 heures du matin, de plus leur lits ne se trouvent pas au quatrième ni au troisième étage. Ils ne dorment pas avec les élèves. C'est soit dans une autre partie du bâtiment, pour les pions, soit chez eux, pour les professeurs. Nous nous approchons donc de la conclusion... " Raconta, sans se presser, le sombre adolescent.

Celui-ci marquait à présent une petite pause, histoire que le destinataire des paroles traite bien toutes les informations et juge par lui-même. Soit il s'était perdu dans toutes ces probabilités et ces paroles, soit il réfléchissait à tous ces dires, de manière adéquate. Quoi qu'il en soit, cela ne causerait nullement un problème... Absolument, dans le premier point de vue, il serait saouler et voudrait s'en aller, ou au moins ne plus lui adresser la parole. Ce qui serait magnifique, mais ne rêvons pas... une personne aillant réussi à parvenir jusqu'ici n'aurait qu'une soif de curiosité et de vérité d'autant plus grande que la normal, et tenterait donc de comprendre voir même de trouver une faille dans le raisonnement. Hélas pour lui, il n'y en avait pas. C'est réellement ce qu'allait démontrer la conclusion que le jeune dresseur préparait délicatement...




" Je penses que tu commences à saisir où je veux en venir... ou peut-être qu'au contraire, cela ne t'intéresse nullement. Cependant, ta précédente réponse me permet d'entrevoir le contraire. Tu m'as tout l'air d'une personne curieuse aux interrogations qui se posent, mais surtout que tu t'imposes, pas vrai ?... Alors soit, humain... Même si il s'avère que tu es parvenu jusqu'ici, et que donc tu es un heureux élu de la chance ainsi que de la curiosité, tu n'es pas en mesure de prouver que je suis venu ici ni que j'ai effectué une action répréhensible sur ce pauvre cadenas... C'est ta parole contre la mienne et je peux utiliser les mêmes arguments que toi pour t'accuser à ma place, si tu tentes quoique ce soit. Je penses que si tu as un grain de bon sens, tu comprends donc bien que cela ne mènerait à rien, mis à part à embrouiller la personne chez qui on se plaint et à risquer de se faire tous les deux suspecter, comme étant des ennemis puérils qui ne cherchent qu'à se piéger l'un l'autre. Tu vois, je ne risque rien. Le seul, faible et véritable, risque était que je croises un étudiant, au final. Mais à part me perturber de sa présence, je ne risquais pas grand chose... Et c'est toutes ces certitudes de faits qui me poussent à affirmer que non, jeune étudiant, je n'ai pas eu de la chance que seul toi soit en face de moi, mais bien de la malchance, car normalement je n'aurais du rencontrer personne durant cette petite pause nocturne... Tu ne crois tout de même pas qu'un tirage, avec autant de numéros, peut retomber plusieurs fois d'affiler, n'est-ce pas ? Cela m'attristerait que tu y songes... Et de toutes façons, que cela changerait-il, au fond ? Au Shôgi... c'est ce que l'on appelle, un MAT. " Clôtura Kaos, appuyant sur le dernier mot, comme un tic nerveux, provenant d'un joueur régulier.

Des mots, des phrases, aboutissants à une réponse qui ne manquait pas de piquants... Cela était plutôt normal, venant d'une personne qui avait l'habitude d'analyser chaque élément pouvant le mener à la victoire... Il répondait aux coups qu'on lui donnait, par un autre, deux fois plus puissant, se servant de la vitesse du premier à son avantage, dans le contre qu'il assénait. Cette confrontation était gagnée d'avance et si l'ennemi espérait quand même la remporter, alors soit, le jeune homme irait jusqu'au bout pour acquérir la victoire et démontrer que son adversaire avait tord. Il y avait des choses sur lesquelles il ne fallait pas s'attaquer à lui, des choses qui faisaient parties de sa fierté, son raisonnement et les convictions qui en résultaient... Malgré tout, il parvenait à garder son sang-froid légendaire, ainsi que son sombre timbre de voix. L'adolescent, à la veste noire, avait terminé d'exposer son raisonnement, ou plutôt de l'imposer. Détournant le regard de la personne, à qui il s'adressait, Kaos observait à présent le réveil de son compagnon, perturbé par tout ce bruit, bien que silencieux...


* Merde, je l'ai réveillé... Je savais que j'aurais simplement dû ignorer cet humain... Voilà qui va encore, un peu plus, perturber nos horaires respectifs. Soit, je ne pouvais tout de même pas me laisser me remettre en cause, par un bête étudiant. Ce serait une atteinte à ma personne, à mon intelligence... Et Arceus sait à quel point il serait pitoyable d'être considéré comme un simple mouton, un de ces Terriens qui n'ont de cesse d'entreprendre les plus effroyables bêtises, les enchaînant successivement et inlassablement... Non, je ne suis pas l'un d'entre eux, je vaux plus que ça. Tu n'es pas le premier à essayer de m'en dissuader... et si il le faut, je te mettrai la pression, coup après coup... je te mettrai en MAT, partie après partie. Alors de grâce, n'ose pas t'aventurer dans un duel dont tu ne repartiras pas gagnant... Il en va de ton intérêt. * Pensa l'homme en noir, en caressant sa fidèle bestiole.

Celle-ci s'éveilla peu à peu, découvrant un garçon plutôt jeune, muni d'une veste... Se dégageant doucement des bras de son maître, le petit animal marcha un peu sur le rebord avant de redescendre sur le toit, faisant maintenant face à l'inconnu...


" Evo, evoli ? " ( Mais, c'est qui lui ? ) Demanda, intrigué, le joli renard.

Qui c'était ? Kaos lui-même ne le savait pas, au fond. Etant donné qu'il n'avait pas l'air de vouloir s'en aller, il faudrait sans doute passer aux présentations, à un moment ou à un autre. Ce n'était pas vraiment une perspective qui réjouissait l'étudiant, mais force était d'avouer que tenir le mystère aussi longtemps allait commencer à être pesant pour tout le monde... L'adolescent se leva alors, s'approchant calmement de la boule de poils. Cette dernière se retourna et grimpa, d'un saut vif mais contrôlé, sur l'épaule de son ami... Et c'est face à face avec son opposant, que le sombre orphelin laissait dévoiler son être... Une veste ouverte au bassin et vers le haut du torse, remontant en haut col ouvert, un étrange collier au cou et des yeux jaunes, dont un reflet perturbant semblait se jouer de cette ambiance obscure... Les mains dans les poches, Black se figura qu'il était plus que temps de faire part aux politesses, bien qu'il décida de privilégier la réponse de son Pokémon, dans un premier temps.


" Je ne sais pas Evoli, tout du moins, pas encore ?... Jeune étudiant de Gakuen, je me nomme Kaos... Mais peut-être que mon surnom, Black, t'évoque plus que ma première appellation ?... Les gens ont en effet tendance à utiliser ce pseudonyme pour me définir, en rapport aux teintes noirâtres de mes vêtements, c'est plus facile à retenir... Mais ça n'a pas d'importance, appelle-moi comme tu le souhaites, je n'applique pas d'intérêt à cela. Bref, après m'avoir tenu tête, aurais-tu la bonté de me faire part de ton nom ?... Pas que je veuille absolument le savoir, c'est juste une diplomatie. Ne voit pas là une quelconque envie de faire plus ample connaissance, je m'ennuie juste de rester bloqué sur un débat de sécurité dont tu n'as pas la moindre chance de gagner, c'est tout. "

Des paroles harmonieuses, siégeant néanmoins sur un ton froid et sec. Kaos n'avait pas pour but de faire sympathie, après tout... il n'avait donc pas à se forcer d'une empathie qu'il n'enviait même pas. La petite bête, de type normal, regardait maintenant le jeune garçon d'un oeil interrogateur, penchant la tête sur le côté, curieux... Une réponse se faisait attendre, mais quelle était-elle ? Cette question ne taraudait qu'un peu l'esprit du jeune homme, vêtu de noir, qui avait cédé aux formalités, par ennuie... Le regard ferme, perçant et nullement impressionné par la jeune silhouette, se tenant fièrement devant lui, Kaos la regardait, tentait déjà de jauger l'adolescent, d'un oeil observateur et impénétrable... Il fallait avouer que cela ne donnait pas une impression des plus joyeuses, celle d'être jugé avec désinvolture, au plus profond de soi-même, d'être mis à nu d'un simple regard... il n'y avait pas là de quoi se réjouir. Une nouvelle brise s'empara, une fois de plus, des éléments vestimentaires et capillaires que les deux humains possédaient toujours... un souffle plus frais, un vent d'Hiver... Pourtant, c'est sans broncher, sans même avoir l'impression de ressentir une gêne particulière, que le beau ténébreux se tenait debout, demeurant immobile et impassible envers cet élément naturel... Il faisait en effet corps avec la nature environnante, et ce depuis de nombreuses années, rejetant sa part d'humanité à chaque occasion se présentant. Un être libre de tout préjugé, libre de toute société, d'une prestance royale, d'une âme d'argent...
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeVen 15 Fév - 22:25

« Humain » ? « Etudiant » ? Wow... Why so dark ?
Sérieusement, quelle était cette façon étrange d’appeler Mégami ? OK, il ne connaissait pas son nom, mais de là à l’appeler « humain », y’avait une marge quand même. On aurait dit que ce mec parlait d’une race différente de la sienne, alors que, manifestement... sauf si le dresseur avait loupé les actualités et qu’une nouvelle race ressemblant aux humains était apparue. Mais bon, c’était pas très probable ça, honnêtement.
D’ailleurs, cet humain, comme il disait, assez dark, venait de lui faire tout un discours pour lui prouver qu’il avait raison. Ah, intéressant, donc Mégami se trouvait face à un têtu, comme lui. La conversation était donc partie pour durer trois heures.
N’empêche... fallait suivre avec ce gars. Déblatérer autant de probabilités sans s’arrêter presque, c’était quelque chose quand même. On aurait dit qu’il avait même pas reprit son souffle. Une vie faite de probabilités, ça doit être vachement triste et pas amusant, quand même.
Mais quelque chose gênait le blond aux yeux bleus -qui les avait d’ailleurs rouverts-. Son interlocuteur était sûr de lui. Trop sûr de lui. Et donc, que cela voulait-il dire ? Ca voulait dire que Mégami était décidé à lui mettre des bâtons dans les roues même s’il n’arrivait pas à lui prouver au final qu’il avait eu tort. Déjà que de base, Mégami n’aimait pas vraiment les gens qui se surestimaient, mais en plus il avait eu certaines mauvaises expériences avec ceux-ci... Remarque, en un sens, elle était drôle la Kayline Lewis.
Bref, autant partir sur de bonnes bases, tout de même, pour pas que la suite soit trop hostile, et c’est ainsi que le jeune dresseur se décida à se présenter à sa distraction de la nuit. Au passage, un Evoli se fit entendre, le jeune homme en conclut donc qu’il venait juste de se réveiller, tout simplement parce que la nuit, un Evoli, ça dort.

-Non, ni ton prénom ni ton surnom ne me disent quelque chose. Enfin je pense que c’est normal étant donné que t’es assez nouveau, il me semble, je t’ai jamais vu avant. Et je t’appellerai Kaos, j’aime pas les surnoms.

Ca, c’était à moitié vrai. A l’oral, Mégami appelait toujours les autres par leurs prénoms, sauf les moutons, mais en vérité, dans sa tête, tous les charmants surnoms qu’il donnait à ceux qu’il rencontrait, c’était assez drôle. L’incompétente, les deux manchots, l’OGM, maquillage-sur-pattes, Monsieur Je-fais-mon-mystérieux... il en avait une ribambelle comme ceux-ci. Mais il ne connaissait pas assez Kaos pour décider. Enfin, c’était quand même bien parti pour « Le mec dark ».

-Moi, je m’appelle Mégami, et j’ai pas de surnom distinctif, sauf ceux que me donnent les moutons de temps en temps mais ils comptent pas. Au passage, désolé pour ton Evoli, j’voulais pas le réveiller.

Même si, du point de vue de Mégami, c’était pas très malin d’emmener son Evoli sur le toit d’un bâtiment. Au fait, le gars qui se tenait devant Mégami, il avait pas l’air d’avoir froid non plus, tiens. Et pourtant il était pas chaudement habillé.

-En plus, je trouve pas ça génial d’appeler les gens en fonction de la couleur de leurs vêtements, sinon moi faudrait m’appeler Blue-Grey Green Black et question longueur c’est pas le top, bref, on s’en fout.
Une chose est sûre, tu peux m’appeler par mon prénom, ça t’évitera de m’appeler « humain », ou « étudiant », ou même « jeune »... après tout, t’es un humain, un étudiant et jeune aussi, enfin à ce que je vois.
Bref maintenant que t’as cherché à réfuter tous mes arguments, même si t’es sûr de toi, j’ai quand même envie d’essayer de te prouver que t’as tort. Tant pis si j’y arrive pas, de toute façon ça me sera bénéfique, comme on dit, on apprend plus de ses défaites que de ses victoires. Et maintenant que je suis là, j’ai pas vraiment envie de gentiment retourner dans ma chambre.
Alors attends deux secondes, je me repasse tes arguments en tête.


Là, Mégami avait dit la stricte vérité du début à la fin. Il avait toujours été beaucoup plus bavard la nuit que le jour, chose logique vu qu’on est plus émotionnel à ce moment. Et, même s’il avait déjà des contre-arguments, il se remit donc en mémoire tous ceux de son opposant pour voir ce qu’il pouvait en faire, en reposant son menton contre son poing gauche fermé à la verticale, ce bras maintenu par la main de l’autre bras. Une de ses positions favorites pour réfléchir.
Et une fois ceci fait, après une petite quinzaine de secondes, il reprit la parole, en remettant ses deux mains dans les poches de son manteau. Pour une fois cependant, Mégami était assez content, car d’habitude cela gênait les autres qu’il les fixe dans les yeux. Là, ça n’avait pas l’air de déranger le gars en noir, et ça c’était plutôt bien, ils allaient pouvoir se faire une vraie conversation sérieuse comme ça.

-OK, c’est bon. Pour commencer, je dois te dire que je ne m’embêterai pas avec des calculs et plein de trucs du genre, puisque je trouve ça inutile, surtout à une échelle aussi petite que le nombre d’étudiants dormant au dernier étage. J’expliquerai pourquoi après. Mais je tiens à préciser que ce n’est pas parce que je n’en suis pas capable que je ne le fais pas. Dans l’académie, je suis maintenant plutôt reconnu pour être un bon stratège en matière de combat, et pourtant j’ai horreur des pourcentages. Mais bon, après tout, chacun ses méthodes, on va dire.
Donc, la raison pour laquelle je ne suis toujours pas vraiment convaincu, c’est parce que tous les calculs que t’as effectué ne sont valables que si les sujets de ce calcul sont tous les mêmes et agissent tous pareil. Sinon, ça revient à calculer des x avec des y, avec des z, et avec tout ce que tu veux d’autres. Et c’est précisément le cas ici, le comportement humain est trop instable et imprévisible pour être prédit, sauf à une immense échelle évidemment, comme un pays tout entier par exemple, puisqu’on ne compte plus en humains à proprement parler mais en ensemble d’humains. Un comportement collectif est plus facile à prévoir qu’un comportement individuel.
Au dernier étage, on n’est pas assez nombreux pour qu’on puisse être considéré comme une collectivité, et surtout, on n’a presque rien en commun, on ne s’est peut-être même jamais parlé. C’est mon cas, en tout cas. Alors ta toute première probabilité, le 4%, me gêne déjà. T’aurais peut-être pu approximativement l’évaluer si t’étais ancien, c’est pas le cas et donc j’imagine que tu connais pas grand-chose aux élèves du dernier étage.
En plus, la déduction que t’as faite de ce que j’ai dit était fausse. J’ai jamais voulu te tenir responsable de mon réveil, j’ai dit que j’étais levé et que tu pouvais être content que j’ai été le seul à être levé, pas que je m’étais levé par ta faute. Je n’ai menti en rien.


Jusque là, Mégami était plutôt content de lui, ce qu’il avait dit était assez clair, de son point de vue du moins. Il fallait continuer dans ce sens.

-Une autre variable que t’as pas pu prendre en compte, c’est l’ancienneté des élèves, plus particulièrement, dans le cas présent, la mienne. Pourquoi celle des élèves ? Parce qu’un élève ancien sait pertinemment qu’il est interdit de se promener sur le toit, et malgré que quand on vienne de se réveiller, on ne peut pas analyser précisément l’origine d’un bruit brusque, d’après ce que tu dis, on peut quand même deviner qu’il s’agit d’un bruit de ferraille. Comme les portes ne sont pas métalliques, et qu’un ancien élève sait bien que la porte du toit à un cadenas, sans compter le fait que depuis que je suis ici c’est bien une des seules fois que j’entends un bruit pareil, cet ancien élève sera forcément interloqué et, pour peu qu’il ne soit pas trop flemmard, il ira vérifier ce qu’il se passe. Pas forcément, mais y’a des chances, et pas mal, je pense.
Et en parlant des autres élèves, je peux te dire qu’à cet étage, on peut trouver entre autre une gothique qui semble adorer la nuit, un poké-athlète que personne connait vraiment mais dont tout le monde sait qu’il a des capacités bien développées, et une fille plus intéressée par son ordi et ses jeux plutôt que par son lit. Ca fait déjà trois cas à part, je peux en citer d’autres mais je trouve ça inutile, l’important c’est que t’ai compris ce que je voulais dire.
Ensuite, pourquoi plus particulièrement mon ancienneté ? Parce que si tu décidais de me faire porter le chapeau pour le coup du cadenas, ça serait perdu d’avance, contrairement à si je décidais de le faire, moi. Depuis le temps, tous les profs et même le directeur savent que je suis quelqu’un qui respecte le règlement le plus possible. Je suis appliqué autant en classe que dans mes devoirs, je suis silencieux, je ne sèche jamais aucun cours, je suis respectueux, bref, impossible de leur faire croire que j’ai littéralement démoli un cadenas. Toi par contre c’est une autre histoire, comme je l’ai dit, t’es pas ancien du tout, et tu serais donc le suspect numéro 1 entre nous deux, et de loin.
M’enfin t’inquiètes, je suis pas venu pour te dénoncer, pas que ça à faire non plus. Et de toute façon, étant donné que sur un point tu me ressembles, ou du moins c’est ce que j’ai deviné, comme moi tu dois détester avoir tort et comme moi tu vas finir par t’éloigner du sujet d’origine, pour qu’au final on finisse par s’attaquer sur d’autres fronts en laissant celui-là de côté jusqu’à ce qu’on trouve une ouverture pour le reprendre d’assaut. Et on avancera jamais, ou alors dans très longtemps.


Eh voilà, c’était fini pour le moment. Si la veille on avait dit à Mégami qu’il allait entamer une conversation comme celle-ci avec un autre élève sur le toit de l’académie à trois heures du mat’, il se serait bien marré intérieurement. Comme quoi, tout pouvait arriver.
Et puis tiens, pour conclure le tout, parce que ça, ça faisait assez moche comme fin, le jeune dresseur avait une petite idée sympathique. En effet, son interlocuteur semblait jouer au shôgi, mais Mégami aussi aimait les jeux de stratégie comme ça, et plus particulièrement l’un d’eux.
Et c’est ainsi qu’avec une voix bien moins monotone que celle qu’il avait adopté pour son discours, il prononça la phrase suivante :

-Au go, c’est ce qu’on appelle un ko.
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeLun 4 Mar - 4:04

Au bout d'un certain temps, le jeune homme, dont le nom résonnait aux douces syllabes entrelacées de Mégami, ouvrit les yeux, répondant alors à l'interrogation de son opposant... Jusque là, rien de bien inattendu, une réponse logique. Quoi que... De prime abord, le fait qu'il voit la majorité des gens comme étant des moutons prouvait qu'une certaine remise en question de la race humaine avait été effectué, de sa part... En soi, c'était plutôt rassurant. Ce garçon semblait cependant aussi têtu que lui, comme avait justement fait remarquer ce dernier... En fait, au fil de la discussion et de ses arguments, le taux d'intérêt de celui-ci augmentait graduellement dans l'esprit du beau ténébreux. 8%... C'était l'intérêt actuel, concernant le blondinet, que Kaos lui consacrait. D'un point de vue humanitaire, il était sans conteste que cela représentait une part inhabituellement plus grande qu'à l'accoutumé, dans l'esprit du sombre orphelin. Il était trop tôt pour affirmer une estimation de Q.I, le débat étant trop basique et fermé pour cela... mais ce n'était nullement un problème, la situation se débloquerait peu à peu, dévoilant les véritables aspects de l'intelligence. Quand bien même, il fallait maintenant répondre aux contre-arguments présentés. C'était assez délicat comme discussion, les deux points de vues se valaient... même si les thèses du jeune garçon, aux yeux bleus, semblaient prendre l'avantage, dans ce bras de fer nocturne... En réalité, cela ne représentait qu'un jeu, ou plutôt une sorte de prélude, un test, pour les deux adolescents. Là où beaucoup de monde se serait perdu dans tant d'objections, Kaos, lui, concevait et analysait chaque point de la discussion... soumettant mentalement une réponse à chaque parole de son interlocuteur, les gardant ainsi précieusement et discrètement dans un coin de sa mémoire, modifiant par ailleurs certaines données de ces mêmes réponses, quand de nouveaux éléments, les concernant, arrivaient, pour les dévoiler au moment opportun.

-Au go, c’est ce qu’on appelle un ko. Renchérit Mégami, laissant apercevoir une pointe de sarcasme.

" Huh... "

Il en devenait presque divertissant... Un sens de la répartie intéressant et un sarcasme distrayant. Oui, Black n'avait pu s'empêcher de lâcher un soupir amusé. C'était assez rare, pour ainsi dire... Voyant que les dires de son interlocuteur prenaient fin, l'ombre décida de garder sa sérénité et de ne pas se précipiter. De ce fait, il décida de déballer ses réflexions posément, en commençant par le début, comme si il n'avait rien entendu des sujets suivants, avant d'émettre une réponse. Généralement, ce genre de comportement provoquait l'impatience chez l'ennemi, et cela le perturbait dans la mémorisation et l'affirmation de ses pensées, émises précédemment.

" Qu'il en soit ainsi... c'est comme cela que tu souhaite m'appeler, soit. Pour dire vrai, ce n'est qu'à moitié normal que tu n'aies jamais entendu parler de moi, même d'entrée de jeu... Mais patience, tu m'as laissé une ouverture pour en reparler, de manière plus adéquate... " Commença naturellement l'orphelin, gardant néanmoins son timbre obscur et impassible.

Cela pouvait sembler puéril, mais il prenait un petit plaisir à garder des moments de pauses entre ses réponses, comme pour agacer encore un peu plus son adversaire... N'allez pas tout de suite penser qu'il détestait l'entité se trouvant devant lui... non, en tout cas pas plus que les autres humains. Ce n'était réellement là qu'un petit jeu psychologique, dont le but était de sortir l'éleveur quelques instants de la monotonie de ces discours. Arborant une posture un peu moins charismatique, courbant un peu le dos, les mains toujours en poches, Black exécuta quelques pas vers la droite, détournant son regard de l'étudiant... Quelque secondes plus tard, il s'arrêta, fixant de nouveau la fière figure, en face de lui. Les yeux, or, du dresseur, examinaient le degré d'impatience provenant de leur cible...




" Hum... Je verrai plus tard quelle sera l'appellation que je t'octroierai... En attendant, je ne t'appellerai qu'avec le deuxième pronom personnel du singulier... Vois déjà cela comme une première reconnaissance de ton potentiel intellectuel. Cependant, garde à l'esprit que je parle bien du potentiel... il est trop tôt pour moi que pour pouvoir en assurer l'utilisation correct de ce dernier, à ton égard. Le simple fait que tu utilises ainsi le mot, mouton, suffit à déduire que tu te considères comme différent de la majorité des humains, supérieur, en quelque sorte. En y repensant, j'utilise le terme, humain, de la même manière moi... Cela veut-il dire que je ne me considère pas comme un humain ? Non, pourtant je n'hésite pas à en parler à la troisième personne, comme si cela ne me concernait pas. On refuse de voir une évidence à laquelle on ne peut pourtant échapper... Mais en réalité, qu'est-ce qui définit vraiment un être humain ?... Est-ce son physique ou sa psychologie ? Si il se peut que je sois un humain sans le vouloir, il est aussi possible que tu sois un mouton sans le savoir... mais à une plus grande échelle... Plus grand est l'enclos, moins tu as de chances de réaliser ton emprisonnement. C'est logique. Dis-moi, es-tu plus heureux de savoir que tu te trouves un grade au-dessus d'eux ? Où plutôt, cela te rend-t-il triste de constater la bêtise humaine, de ton être planant par delà cette prairie ? Moi, cela fait bien longtemps que je me suis posé la question... mais je n'ai plus aucun ressenti envers la race humaine. La seule chose qui m'attriste encore est la souffrance qu'ils infligent aux autres espèces, de part leur non-respect de leurs droits les plus élémentaires... Mais soit, tu ne t'excuses pas pour les bons motifs, c'est de ma faute si mon ami s'est réveillé. J'ai, en effet, beaucoup plus parlé que toi lors de son sommeil... Même si il est vrai que mes paroles ont étés provoquées par ta présence, cela n'excuse pas le fait que j'aurais pu m'y prendre autrement, afin d'éviter cette situation. " Reprit l'entité mystérieuse, de sa voix sèche, mais si harmonieuse.

Se redressant finalement, l'étrange personnage s'appuya, de son pied droit, sur un mur. Le jeune homme semblait effectuer quelques flexions de la jambe, trahissant ses démangeaisons martiales dans ce domaine. Il regardait le mur, d'un air songeur, oubliant presque la présence de son interlocuteur... Le Taekwondo n'était pas un art martial créé dans un but offensif, mais défensif. Kaos respectait cette règle, mais cette absence de challenge avait pour effet de provoquer en lui des pulsions, des tics, qu'il tentait inefficacement de contrôler. Il n'était pas faux d'oser affirmer que dans ce monde il existait mille et une raisons de stresser, de s'énerver, ou bien même de frapper... Un tel geste, aussi bête soit-il, restituait déjà 40% de son calme légendaire... Les soixante autres, lui étaient attribués par son doux compagnon. Se retournant, le sombre adolescent voulait encore préciser un certain point, avant de rentrer dans le vif du sujet...


" Avant de continuer ce petit affrontement, je voulais clarifier une dernière chose... Je n'aime pas que l'on parte avec l'idée arrêtée qu'une défaite signifie plus dans l'amélioration qu'une victoire. En réalité, ni l'un ni l'autre ne te font réellement progresser, en soi... Seul l'observation des diverses situations et possibilités de raisonnements font la différence. Ce n'est pas le fait d'être victorieux ou perdant qui importe, l'important c'est la compréhension et l'observation. Même une victoire n'est jamais parfaite. Etre intelligent, c'est savoir tirer autant partie de ses défaites que de ses victoires... Voir toutes les faiblesses et erreurs, aussi infimes soit-elles. Tu es un dresseur, non ? Alors retiens que la reconnaissance du véritable potentiel des Pokémon passe par une totale compréhension, envers ces derniers. Que ce soit au niveau de leurs capacités, leurs particularités propres, mais aussi et surtout de la confiance mutuelle que vous abordez l'un envers l'autre, vos émotions... le langage du coeur... " Dit-il sombrement, finissant en un murmure énigmatique.

Kaos fixait Mégami dans les yeux, d'un regard insistant, le manteau gigotant faiblement sous l'air environnant. La noire silhouette retira enfin les mains de son pantalon pour prendre son adorable créature dans les bras, la caressant sous les petits bruits de contentements, émanant de cette dernière. Ne voulant plus trop faire attendre le destinataire des froides paroles, le jeune adolescent prit la décision d'enchainer un peu plus rapidement, ne sacrifiant toutefois pas la délicatesse de ses phrases...


" Laisse-moi tout d'abord te dire que les pourcentages ne sont pas fait pour nous rassurer, mais pour nous donner une estimation plus ou moins concrète du taux de risque ou de finition, concernant l'une chose ou l'autre. Ne pas les calculer ne signifie pas obligatoirement une perte, du moins tant qu'on est capable de palier au problème d'une manière sûre, ce qui est de toutes façons mon cas. Je ne les cite que par altruisme envers toi, pour te donner une idée plus précise, concernant ma prise de risque sociale infime de ce soir, que tu sembles réfuter depuis tout à l'heure. Je développe donc... Je savais qu'un pourcentage de 4% te semblerais exagérément faible. Cependant... Tu ne réfléchis pas assez loin. Tu as en effet raison en avançant que je suis nouveau ici, et que cela ne me donne pas un avantage au niveau connaissances des domiciliés de cet étage, ce qui en temps normal aurait pu me jouer un vilain tour... Visiblement, le 4ème étage semble être celui des cas à part... Malgré tout, lors de ma première visite, le guide m'a décrit les arrivés d'une grande majorité des personnes s'y trouvant, sans vraiment s'en rendre compte d'ailleurs. J'ai remarqué que ceux-ci étaient là depuis au moins 1 mois, même depuis Septembre, pour certains... Or, nous sommes en Janvier... Les périodes d'inscriptions sont généralement fermées pour les étudiants, après Décembre, sauf cas échéant particuliers, car il est assez dur que de rattraper un train en marche dans sa vitesse de pointe. Heureusement, ma prestation lors des tests a montré que j'étais largement capable d'assumer ce gros retard et d'enchainer les différents contrôles passés, sans grande difficulté... Tu ne vois peut-être pas où je veux en venir, mais c'est pourtant très simple... Que ce soit à l'échelle de tous les étages ou seulement du 4ème, nous sommes tous soumis aux horaires scolaires. Il est physiquement impossible qu'un élève puisse enchainer des horaires tel que ceux-ci, en allant dormir tous les jours à trois heures du matin, car une grande majorité du temps, il devra se trouver en cours vers 8 heures, sans oublier que nous sommes Jeudi, aujourd'hui. Bien sûr, une fois de temps en temps c'est possible, mais pas pendant un mois d'affilé. De plus, cela nécessite de récupérer les heures de sommeil à un moment... donc pendant les cours, dans ce cas ci... Ce qui enclenche diverses punitions et retenues, pour finalement parvenir à un renvoi. Il serait alors logique qu'un repli dans les horaires s'effectue assez rapidement... On pourrait calculer toutes ces situations en pourcentages, mais comme tu viens de très justement le dire, cela ne signifierait plus grand chose, à présent... D'autant plus que j'ai déjà effectué un résumé, les rassemblant dans un taux de 4%. Je suis néanmoins d'accords avec toi que, si nous avions étés début Septembre, le pourcentage aurait pu être nettement plus haut... mais hélas pour toi, ce n'est pas le cas... Au fait, je m'excuse pour le quiproquo. Ta phrase, faisant mention de ton réveil, prêtait à confusion... Enfin, disons que j'ai pour habitude de voir les gens tenter d'effacer leurs propres fautes derrière les personnes qu'elles accusent, pour un geste répréhensible. Pardonne-moi de cette petite erreur de jugement... " Finit le sombre garçon, faussement gêné par sa bourde.

Black s'arrêta de caresser son petit compagnon, qui sauta de ses bras pour s'assoir non loin de lui. L'adolescent en profita d'ailleurs pour marquer une courte pause, histoire de bien préparer son final... Il était sûr que ce n'était pas tous les jours qu'on avait accès à un débat comme celui-là, en plein milieu de la nuit, de surcroit. Malheureusement, celui-ci ne semblait pas sur le point de finir... Quoique, d'autres sujets faisaient subtilement leurs apparitions, tout comme l'avait prédit ce garçon, à la chevelure blonde... Sauf que l'homme en noir ne comptait pas abandonner maintenant le sujet principal. Si Mégami pensait que ce dernier avait perdu, il allait bientôt s'en mordre les doigts. Ce n'était, effectivement, pas dans sa nature de s'avouer vaincu, sans avoir au préalable dévoilé toutes ses cartes. Dans cette optique, voici donc l'une de celles-ci, qui allait bientôt prendre place sur la scène, aux reflets lunaires... Relevant sa tête, baissée précédemment, pour observer les actions de son Pokémon, l'orphelin décida enfin de reprendre la parole.


" Outre de ce que tu pourrais penser, le sommeil est un petit peu plus trompeur que ce que tu pourrais croire... Dit grossièrement, nous avons le sommeil léger et le sommeil profond. Lors du sommeil profond, il n'est ni possible de trouver l'origine d'un bruit, nous ayant réveillé, ni possible également de connaitre son intensité, l'idée de proximité, et très rarement sa sonorité. En somme, il y a déjà un certain pourcentage à éliminer, mais poursuivons... Lors d'un sommeil léger, ce qui nous intéresse, il n'est pas possible de trouver l'origine d'un bruit, difficilement son intensité et la proximité, ainsi que seulement parfois sa sonorité. Sachant cela, tu comprends bien que ces facteurs incluent de nouvelles probabilités qui s'ajoutent aux autres. N'oublies pas également que, pour un réveil par un bruit, cela se passe de manière exponentiellement négative, comme je te l'ai déjà dis... Je crois que tu rapportes trop les choses à toi, tu n'es pas dans ce cas de figure. Toi tu étais déjà réveillé, tu fais partie des 4%, donc la formule n'est pas la même. De la même façon que, tout le monde, malgré sa venue en Septembre, n'est pas forcément un ancien élève et ne connait pas forcément toutes les sonorités métalliques de ses environs, et surtout des objets, provenant des chambres adjacentes et de l'étage d'en bas, sans oublier que l'on a pas forcément perçu ces sons comme étant métalliques... Vois-tu, c'est bien beau d'avoir la curiosité, faut-il encore savoir où aller. De plus, étant donné que l'on se fournit des raisons sur le trajet, à cause de notre incertitude, dû à l'absence de précision, ça aide pas vraiment. Pour finir, il ne faut pas oublier qu'il faut d'abord pour cela se réveiller, et donc qu'il ne faut pas se trouver trop loin de la source du bruit. Ce sont des points que je recite, mais c'est pour m'assurer que tu en aies bien pris conscience. Bref, nous en arrivons donc à mon instant préféré... "

Ce fameux point temporel, attendu du jeune homme depuis déjà de précieuses minutes, maintenant. Oui, il était à présent temps de dévoiler les raisons de sa quasi-popularité, au sein de l'académie... Et c'est toujours de sa voix glaciale, mais douce, que Kaos décida de clôturer son monologue... Pour le moment, tout du moins.

" Je pense que c'est plutôt toi qui a oublié de mieux me connaître, et c'est ce qui fait toute la différence. Toi, tu n'étais qu'une possibilité que j'avais déjà évalué. Entre la personne normal, voir un peu flemmard, les petites frappes, et les fayots, pour ne citer grossièrement que trois cas de figures récurrentes. Mes acquis, mes compétences, ainsi que mon allure, bien qu'à double tranchant, me permettent de tous vous contrer, en vous donnant des mobiles de discriminations, de préjugés et même de jalousies... Il est certain que dans ton cas, c'est un petit peu plus compliqué à assumer, mais... Si tu venais à m'accuser d'avoir cassé le cadenas, alors cela voudrait dire que monsieur Mégami se baladait librement dans le couloir à trois heures du matin... Allons, ce n'est pas très sérieux, pour un élève modèle... De plus, prétendre que tu aurais été réveillé par ma faute voudrait dire que tu ne pourrais pas affirmer que j'ai cassé le cadenas... Pourquoi ? C'est très simple, parce que la seule personne à pouvoir le savoir est celle qui l'a justement cassé. Et bien entendu, il est totalement impensable que j'aurais osé te le montrer dans cet état, plutôt que de le camoufler, tu vas bientôt savoir pourquoi... Donc, je dis que même si tu te donnes une image impeccable aux yeux des professeurs, tu seras obligé de la détériorer pour m'incriminer... et si tu es suffisamment vilain pour braver le couvre-feu, en dehors de ta chambre, il est également possible que tu caches des actes répréhensibles, sous le manteau de ta préméditation et de ta réflexion. Je vais à présent t'avouer que si je suis populaire, d'entrée de jeu, dans l'académie, c'est parce que j'ai passé les examens d'admission en sans faute. Que ce soit dans le test pratique ou théorique... J'ai, de surcroit, terminé, en moins d'une semaine, les trois quarts des contrôles et leçons en retards, en sans faute aussi. Il m'en reste encore un quart, mais cela ne devrait pas poser de problème également. Il est impensable de croire que j'aurais cassé un cadenas menant au toit, c'est beaucoup trop risqué, en plus, je dormais à ce moment, moi... Et puis, imaginons que tu ne parles pas du cadenas cassé, le fait est qu'il ne sera pas reposé, or, si j'étais si intelligent, vu que je ne l'aurais pas cassé, j'aurais pu aisément le reposer à sa place pour briser toute attaque envers moi. C'est complètement illogique. Là je te vois venir, oui j'aurais pu faire cela pour me sauver, sauf qu'il aurait alors été beaucoup plus simple de crocheter le cadenas, afin de ne pas faire de bruit, et donc de ne pas t'attirer. Tu auras beau retourner la situation dans des contre-contre-contre-anticipation, au final rien n'avancera et tu seras la seule personne ayant l'air de t'épuiser à t'acharner pour m'incriminer... ce qui paraîtra bien plus louche qu'une personne qui se défend simplement et qui prônait dormir, elle, alors que toi tu seras bien obligé d'avouer avoir violé le règlement... La principale différence entre toi et moi est là... A essayer de faire justice, tu saliras ton image, ce qui portera des soupçons sur toi... alors qu'au contraire, moi je serai sauvé des erreurs que je n'aurais du commettre, grâce à elle. alors dit-moi, qui est le plus en danger, si tu viens m'attaquer ? Je sais que tu ne vas pas me dénoncer, simplement parce que sinon tu n'aurais pas entamé une discussion comme celle-ci, en dévoilant des éléments sur ta personne. D'ailleurs, étant donné que je fais pareil, tu peux être sans crainte sur le fait que mes tactiques ne sont que défensives... Je n'ai pas la possibilité de t'attaquer de la même manière, surtout si tu es bon élève, juste celle de riposter contre une attaque, un peu comme un voile miroir... Maintenant, et parce qu'il faut bien un mobile pour justifier tes actes, en voilà un plus ou moins crédible pour une personne de ton statut : Une fois de plus, notre cher Mégami obtient une très belle note à son contrôle, une félicitation lui est rendue pour sa belle écriture et le respect strict des règles, concernant les questions posées, mais aussi par rapport avec sa politesse envers ses ainés et le règlement. Ce garçon est admirable, bon élève et travailleur, ses bonnes notes et son statut de premier de la classe, ainsi que de bon stratège, font sa fierté et définissent ce qu'il est... Malheureusement ce bonheur ne dure pas aussi longtemps que voulu, car voilà qu'un autre jeune homme fait son apparition, bien plus sombre et réservé... qui ne semble faire aucun effort véritable, égalant, voir même surpassant son jeune opposant, en l'espace d'une semaine... Intrigué, celui-ci veut se familiariser avec ce dernier, mais il le rejette, ne lui apportant pas le moindre intérêt... La jalousie augmente petit à petit, causant une frustration d'infériorité chez ce jeune garçon, perdant son estime de lui, jour après jour. Ce pauvre jeune homme, qui s'efforce d'être meilleur, se voit profondément atteint par cette injustice, injustice qu'il estime devoir être réparée... Il faut alors se débarrasser du gêneur que je suis devenu, quoi de mieux qu'un élève impeccable pour se débarrasser d'un nouveau venu ? C'est dans l'impasse, le besoin, que l'être humain peut démontrer tous ses vices cachés... Même le directeur, pourtant pas très perspicace, sera en mesure de constater que le jeune Mégami n'est pas si parfait que ça, et ne respecte pas autant le règlement qu'il le devrait... En fait, ce garçon porte peut-être un masque aux yeux des gens, sans toutefois agir toujours ainsi. En secret, en cachette, se trouve une personne bien plus calculatrice et mauvais perdant qu'il n'y parait, une caractéristique typhique des premiers de classe... Hélas, celle-ci ne voit pas assez loin, et des éléments contradictoires à son accusation, qu'il ne put prévoir, entrent en ligne de mire. De plus, cette même personne a oublié le mobile, concernant celle qu'elle accuse. J'aurais défoncé un cadenas juste pour accéder à un toit, sans importance ?... Allons, ce n'est pas sérieux, ouvrir la fenêtre de sa chambre est tellement plus simple... Mais vois-tu, le véritable problème, ce n'est pas que toi ou moi soyons suffisamment intelligents pour avoir exécuté de tels actions avec de tels raisonnements, mais bien que les personnes, auxquelles nous allons nous adresser, ne le sont pas suffisamment pour pouvoir décrypter et trancher, de manière certaine, nos accusations... Ils le savent... Ils savent que je suis un surdoué et qu'un tel spécimen ne commettrait pas de telles fautes pour quelque chose d'aussi futile qu'une balade sur le toit... Et pourtant... ils sont loin de savoir à quel point un surdoué peut se plier en quatre, afin de se servir de son statut et de ses erreurs pour réaliser une action immature, qui n'a de sens que pour lui-même... en balayant tous ses risques, se cachant derrière des actions impossibles de sa part, qu'il a pourtant commisses pour arriver à des fins improuvables et inconcevables. Des erreurs qui n'en étaient pas, au final... J'ai tout prévu depuis le début, il n'y a aucune échappatoire logique à cette boucle sans fin, que j'ai moi-même ficelé pour me protéger... Je n'ai absolument rien à craindre de toi, alors cesse ton bluff. De ma vie, j'ai appris qu'une riposte était souvent bien plus pratique qu'une attaque, plus sécurisée et plus facile à asséner. Le changement de sujet dépendra en partie de toi... car aussi longtemps que tu m'attaqueras, je riposterai avec deux fois plus de puissance. Je rends toujours les coups que l'on me donne... sauf que moi, je les prépare soigneusement, en un temps record, anticipant les prochains... "

Cet affrontement faisait presque penser à deux navires, s'attaquant aux boulets de cannons, à la différence que l'un d'entre-eux possédait une coque bien plus résistante... Un duel dont l'issue semblait certaine pour chacun, mais qu'en était-elle réellement ? Une question posée bien trop tôt que pour avoir une réponse bien précise... Et alors que les mots, lourds de sens, se taisaient dans la nature environnante, des Noarfang sillonnaient le ciel, à la recherche de proies... survolant la forêt de leurs ailes déployées et de leurs bruits particuliers... Le sombre dresseur détournait, encore une fois, le regard, de son interlocuteur... regardant les oiseaux refléter les teintes argentées de l'astre grisé, de leur soyeux plumage... L'air frais taquinait les narines des deux adolescents, se faisant face, d'un air déterminé... Sans expression, sans émotion, d'un oeil dubitatif et observateur, Kaos jaugeait son opposant... cherchant plusieurs signes, plusieurs tics d'inquiétude, de flétritude, émanant de son être. Il le testait... Peut-être qu'en fait son simple but avait été de vouloir un divertissement pour la soirée, une sorte de mise en scène pour trouver un compagnon de jeu avec qui discuter plus intellectuellement qu'à la normale. Oui, faire d'une pierre deux coups, voilà peut-être la véritable raison, le mystère du cadenas résolu... Avait-il vraiment manigancé tout cela uniquement dans l'espoir de trouver un certain réconfort à sa solitude ? Au fond, cela n'était peut-être qu'implicite, une sorte d'appel à l'aide, dans le but de s'assurer une espérance sociale que son intelligence entrainait pourtant vers le néant. Seulement, Black n'avait plus aucun sentiment envers l'espèce humaine, que cela signifiait-il donc ? Peut-être que dans une période, en proie au doute, ressentait-il le besoin de parler à quelqu'un qui pourrait, ne serait-ce qu'un petit peu, le comprendre, possédant un Q.I suffisamment élevé pour cela... Il aurait donc attendu, d'un espoir perdu, cet être, lui déroulant un beau tapis rouge ainsi qu'un sujet propice pour reconnaitre ses capacités motrices... tout en s'assurant une grande immunité, en prévision des différents cas de figures possibles pouvant se présenter à lui... Mais au fin fond de son âme, qui était vraiment Kaos Black ? Personne ne le savait, à part peut-être lui-même ?... Une interrogation d'une forte pertinence, ainsi que d'une probabilité non-négligeable, au vue de ses facultés mentales tout à fait exceptionnelles... L'énigme noire ne prononçait plus un mot, attendant les réponses patiemment, tandis que son frère spirituel observait la scène, d'un sourire amusé...
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Mégami Hells
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeMar 5 Mar - 14:37

Ah ouais quand même. Ca, c’était du discours politique, pour sûr.
Mégami avait de quoi faire, là. S’il ne trouvait rien à dire après ça, c’est qu’il y avait un gros problème. Ca devait bien faire cinq minutes que Kaos avait parlé en continu. Heureusement, la majorité de son dernier monologue était erronée, tout simplement parce que le blond N’était PAS un premier de classe. Mais il le lui ferait remarquer dans peu de temps.
Par contre, ce que le gars en noir ne pouvait pas savoir –enfin ce qu’il aurait dû savoir, comme apparemment il avait déjà évalué Mégami-, c’est qu’il était quelqu’un d’extrêmement patient, et qu’il pourra attendre autant de temps qu’il le souhaite que le discours finisse, Mégami n’en sera pas agacé pour autant. Ce dernier, contrairement à son interlocuteur, n’avait d’ailleurs pas bougé d’un poil pendant l’écoute de Kaos, mis à part la tête bien évidemment, pour continuer de le regarder en face.
Oui, parce que si ce Kaos tentait de jauger le blond aux yeux bleus, celui-ci faisait de même, m’enfin c’était pas vraiment compliqué pour les deux étant donné que cette conversation révélait bien leur personnalité. Kaos était donc un de ces rebutés de la vie, qui ont perdu foi en l’humanité, dont les Pokémon sont les meilleurs amis du monde, et qui tentent donc de se rendre inaccessible, blablabla...
Bon, il exagérait un peu, Mégami n’avait véritablement rien contre ces gens, c’est juste qu’il en avait rencontré une bonne quinzaine de ce genre dans l’académie, et que la plupart le faisait juste pour se donner un style raté. Ce qui n’avait pas l’air d’être le cas de l’autre, celui-là avait l’air tellement dans ce rôle que visiblement, c’était un vrai rebuté de la vie, non pas un « cloud et tr0 d4rk je fé kom lui lol ». Qu’est-ce qui faisait dire ça à Mégami ? Simplement qu’un gars comme ça n’aurait jamais pu déblatérer autant de questions philosophiques/probabilités/scénario d’un seul coup et sur autant de longueur.
Hm, mais bref, il attendait une réponse là j’crois, non ? Ben c’est parti alors.

-Ouais, ben déjà, bien joué pour la longueur de ton monologue, je crois pas être capable d’en faire autant, je préviens d’avance. Et bien joué aussi pour tes examens passés en sans-faute, c’est pas particulièrement dur d’avoir une note correcte, mais un sans-faute j’imagine que c’est une autre paire de manche, j’en serais pas capable non plus. Surtout avec les profs spéciaux qu’il y a ici... d’ailleurs ça m’étonnerait qu’avec eux, t’ai le droit à un sans-faute, mais bon, on sait jamais, tout est possible.
Bref, on s’en fout un peu. Concernant tout ce que tu viens de dire, y’a plusieurs points où je suis parfaitement d’accord avec toi. Déjà, quand tu dis que j’ai oublié de te connaître. En fait, j’ai pas vraiment oublié, mais c’est vrai que je me fiche un peu des élèves avec qui je n’ai aucun lien particulier et que je ne m’embête donc pas à analyser chacun d’eux, j’estime avoir autre chose à faire. Donc effectivement je ne te connais pas tellement, même si je cerne peu à peu ton caractère, du coup.
Par contre, tu dis que t’as évalué chacun de nous. Je ne te crois pas. Soit tu ne l’as pas fait, soit tu l’as mal fait. Evaluer précisément toutes les personnes présentes ici, je crois que ce n’est pas possible, et je peux même l’affirmer tout de suite, en passant à ton mobile que tu viens d’inventer pour m’incriminer.


Comme Kaos, Mégami marqua lui aussi une pause, le temps qu’il prenne bien conscience de tout ce qui a déjà été dit. Cependant, Mégami lui, préférait commencer par la fin et terminer avec ce que Kaos avait dit en premier dans son discours, simplement parce que c’était plus simple pour lui de répondre directement à ce qui venait d’être dit et que c’était aussi plus honnête.

-Je ne suis pas un élève modèle. Bon, je ne dirai pas « loin de là », ou « au contraire », parce que ça serait faux, c’est clair que je me rapproche plus de l’élève modèle que de la racaille qui pense que profiter de la vie, c’est foutre le bazar en cours, pour parler poliment.
Cela dit, mon écriture et loin d’être parfaite, je peux même dire qu’elle se situe un peu en dessous de la moyenne, et surtout, il n’y a aucun participation en classe de ma part, et c’est ce qu’on me reproche le plus souvent.
Tout comme je suis pas un élève modèle, je suis pas non plus le premier de ma classe générale. Pour te le prouver, je peux même te donner son nom : il s’agit de Levy McGarden, et même elle il me semble qu’elle n’a pas des notes parfaites à tous les contrôles.
Après cette Levy, il y a trois ou quatre personnes, et en général, je me situe ensuite. Pas que je veuille raconter ma vie, mais ce que je veux dire, c’est que comme plusieurs personnes sont déjà au dessus de moi, je n’aurais aucun intérêt à me débarrasser de toi plutôt que des autres.


Ce point terminé, il refit une pause, signifiant qu’il allait lui aussi passer au concret maintenant que les points avaient été restitués aux i.

-Ca, c’est fait, donc je peux passer à la suite. On a vu que je n’étais pas un élève modèle et que par conséquent, aucun intérêt pour moi de me débarrasser de toi.
Ton cas de figure était intéressant, mais moi, je ne voyais pas la chose comme ça. Imaginons que demain, ou plutôt tout à l’heure, les membres du personnel s’aperçoivent que le cadenas de la porte menant au toit a été brisé ou enlevé, suivant ce que tu vas faire, pendant la nuit, et qu’ils décident donc de réunir les élèves par étages.
Bien entendu, ils font le coup classique du « Dénoncez-vous, ou dénoncez celui qui l’a fait si vous le savez, ou alors c’est tout le monde qui prend. » qui ne marche jamais. Eh bien, si à ce moment, je décide d’y mettre mon grain de sel, en disant que je n’arrivais pas à dormir, et qu’à un moment j’ai entendu un bruit, j’ai ouvert le porte de ma chambre et j’ai vu cet élève-là –en te désignant- se diriger vers le toit, même en te défendant, moi j’aurais donné mon témoignage et je n’aurais rien à ajouter pour le moment.
Et donc, voyant que ça se passe entre nous deux, tous les autres élèves seraient alors écartés et nous serions certainement pris à part pour en rediscuter.
Eh bien moi, au début, c’est à ce que je pensais. On se trouve tous les deux devant le directeur, par exemple, si tu décides de m’accuser, j’aurai bien plus de chances de m’en sortir que toi si je décide de t’accuser. Je ne parlais pas d’un cas où je vais moi-même dire que je t’ai vu casser un cadenas alors que personne ne m’a rien demandé. La différence, elle est là, dans ton cas, ils s’en foutent, dans mon cas de figure, ils veulent des témoignages. Ils en veulent, moi je leur en donne, et ils ont par conséquent rien à me dire, après, s’ils arrivent pas à prouver que c’est bien toi qui a fait ça, c’est pas mon problème, mais techniquement je ne peux pas être moi-même suspecté si j’agis comme ça.
Ca serait aussi plus idiot qu’autre chose, en plus : si je l’avais fait, j’aurais aucun intérêt à accuser quelqu’un d’autre en prenant le risque donc d’être moi-même découvert... surtout en accusant un surdoué qui a obtenu des sans-fautes à tous ses examens.
Bref en conclusion je suis d’accord avec toi que t’accuser sans que personne n’ai rien demandé, c’est plutôt masochiste comme comportement.


Comme quoi, finalement, ils arrivaient à se mettre d’accord sur pas mal de choses tout en restant à peu près dans leur point de vue. C’était pas si mal ça, et puis de cette manière l’orgueil de chacun n’était pas blessé. Tout le monde est content.

Et en parlant de mobile, de toute façon, pour prouver le tien, il faudrait déjà que je le connaisse... ce qui n’est pas le cas. Et j’ai pas l’intention de te le demander, tout simplement parce que ça ne se fait pas.
Bref. Maintenant que j’en ai fini avec ta dernière partie, je vais passer aux plus intéressantes. Oui parce que finalement, c’est bien beau cette histoire de cadenas mais j’avoue que j’ai une préférence pour la question que t’as soulevée vers le début. J’y viens, mais d’abord je voulais te dire que concernant le sommeil, là je te crois volontiers, je m’y connais pas assez pour avoir mon mot à dire. Disons que la seule partie qui m’intéresse dans le sommeil, ce sont les rêves, étant donné que c’est quelque chose d’encore assez mystérieux je crois bien. Donc pour le sommeil, je me contenterai d’un : D’accord, si tu le dis.
Ensuite, pour ce que tu as dit sur les horaires scolaires, eh bien justement, ça rajoute une difficulté pour en déduire une probabilité, non ? Si encore c’était possible de se coucher tous les jours à trois heures de matin, tu pourrais facilement en déduire un pourcentage. Or là, tu viens clairement de me dire que c’était pas possible et je suis d’accord aussi, on va dire, une ou deux fois toutes les semaines, bien que certaines personnes n’ai besoin que d’à peine six heures de sommeil pour être en forme le lendemain.
Le caractère aléatoire de cette possibilité qu’une nuit et pas une autre un élève décide de se coucher à point d’heure, devrait rajouter une difficulté dans ton calcul de probabilité. Comme ça dépend de chaque élève et que ce n’est pas régulier, c’est carrément impossible de le prévoir, non ? En fait, c’est pas vraiment une question, là je suis quasiment sûr de moi, pour le coup.


Waouh. Bon, on reprend un peu son souffle hein, surtout que la partie intéressante allait commencer. La partie plus philosophique, on va dire, qui rebutait habituellement les adolescents qui entraient dans les « normes ».
Et puis d’ailleurs, à force de rester dans la même position, soit debout, les mains dans les poches, Mégami commençait à avoir les membres engourdis. Surtout que, ne l’oublions pas, il était trois heures du matin.
Il sortit alors ses mains, puis avant de poursuivre cette discussion qui devenait, ma foi, forte intéressante, il s’étira les bras, tout simplement, puis d’adossa au petit muret en posant ses mains dessus, tout en continuant de regarder son « opposant », si on pouvait l’appeler ainsi.
La pierre était assez froide, mais c’était pas très important.

-Bon. J’arrive finalement au plus intéressant. Effectivement en soi on ne progresse pas simplement en perdant ou en gagnant, c’est pas magique, il faut se demander pourquoi est-ce que ça s’est passé comme ça, quelles ont été nos erreurs, etc... tu vois ce que je veux dire.
Mais je pense que si c’est quelque chose qu’on entend souvent, qu’on apprend plus de nos défaites que de nos victoires, c’est qu’on a plus de raisons d’étudier une défaite qu’une victoire, justement, et qu’il y a généralement plus de problèmes dans une défaite que dans une victoire. C’est pour ça qu’on utilise cette expression. Si tu gagnes et que tu perds un match, et qu’on te donne dix minutes pour les étudier, je pense que tu te focaliseras plus sur celui que tu as perdu.
Cependant t’as raison de dire que j’aurais pas dû penser directement à ma défaite, d’ailleurs c’est quelque chose que j’aurais jamais fait dans un match Pokémon.
Quant à la suite, je comprends bien ce que tu veux dire, à propos de la compréhension. Et là aussi je suis d’accord, quelqu’un qui ne prend pas conscience de ça ne pourra jamais devenir bon. Maintenant je vais te présenter mes méthodes.
On peut dire que je suis un dresseur « classique ». Mes captures, je les effectue par un moyen de moins en moins apprécié des dresseurs, en tout cas dans l’académie, je rencontre un Pokémon sauvage, je lui fais savoir mon intention de le capturer, et j’engage le combat en l’affaiblissant. Puis je lui lance une ball, et même s’il ne m’avait pas donné son accord, il m’appartient. Et je comprends bien que cette façon d’attraper les Pokémon puisse sembler petit à petit assez cruelle, surtout qu’il y a près d’ici un centre d’adoption dans lequel des dizaines et des dizaines de Pokémon n’attendent qu’une chose, celle de trouver un bon maître.
Mais je ne considère pas ça comme une fatalité pour ces Pokémon que je capture. Je suis d’ailleurs prêt à les relâcher s’ils manifestent vraiment l’envie de me quitter, mais je compare ça avec ce que tu as dit aussi plus tôt, une question qui m’a intéressé parce que je me la pose souvent également. En gros, c’est, vaut mieux t-il accéder à la connaissance et connaître diverses émotions, ou rester ignorant et vivre heureux ?
Lorsque je capture un Pokémon sauvage, ce n’est pas un simple arrachement à sa vie quotidienne. C’est, pour lui, l’accessibilité à la connaissance et à la prise de conscience du monde qui l’entoure. C’est un peu comme un échange équitable, je loue ses services et en contrepartie, je le nourris, je le loge, je lui fais connaître des sensations qu’il n’aurait jamais connu autrement dans sa vie sauvage, en fait, je fais de lui un Pokémon qui peut réfléchir sur lui-même et capable d’utiliser ce langage du cœur, comme tu dis.
C’est pourquoi je ne me sens pas coupable d’attraper des Pokémon sauvages de cette manière. Le lien qui se met ensuite en place entre lui, moi, et les autres membres de mon équipe fait alors partie du domaine de la spiritualité, et justement... c’est assez difficile de le décrire.
Bien sûr je suis conscient que je ne connais pas encore tous mes compagnons aussi bien les uns que les autres, et que j’ai encore des progrès à faire pour certain. Cela ne m’empêche pas non plus d’instaurer une certaine discipline sans pour autant qu’elle devienne une tyrannie... quand je dis « On rentre dans la ball », on rentre dans la ball, c’est comme ça. Et malgré tout, je sais les écouter et leur parler comme il faut, quand il faut.
En tout cas, ce sujet a l’air de te tenir à cœur. Je suppose que c’est une bonne chose.


Enfin, Mégami quitta son partenaire nocturne du regard, pour le poser devant lui, sans vraiment observer quelque chose de précis. Il croisa en même temps les bras, ça commençait à faire vraiment froid aux mains la pierre, puis passa également sa jambe droite devant sa jambe gauche, pour que son pied droit finisse juste à la gauche de son autre pied.

-Et si on discutait de ta question, donc ? Est-ce que j’aime me considérer différent des autres, ou est-ce que ça me désole de voir l’idiotie générale sans que je ne puisse rien faire ? Je crois qu’en fait, c’est un peu des deux. Comme je l’ai dit, je me suis souvent posé la question, et je peux pas nier que je me plais à me penser différent des autres. Quand on me dit que je suis bizarre, étrange, excentrique, je le prends pour un compliment. En revanche, je déteste être mis dans le même panier que les autres, par exemple dans la phrase que certaines personnes âgées aiment bien prononcer devant nous « Ah, ces jeunes ! ». Ca, j’aime pas.
Et pourtant... c’est vrai qu’inconsciemment, je sais parfaitement que je suis comme tout le monde et que je ne pourrai jamais rien y changer. Je n’ai rien de plus qu’un autre humain, je n’ai pas de pouvoirs ou d’autres trucs du genre, je suis juste un dresseur Pokémon. Juste un humain, un de ces humains qui polluent tous les jours la nature sans le moindre remords.
Mais je ne perds pas foi en l’humanité pour autant. Je sais très bien que tous les humains ne sont pas de ce genre, rien qu’à l’académie j’en ai rencontré plusieurs qui pensent la même chose que moi à ce propos. Dans le monde entier différentes actions sont effectuées pour préserver ce qui nous est donné par la nature, et c’est celles là qu’il faut soutenir, il ne faut pas se morfondre sur notre sort et ne rien essayer de changer.
Toi qui te considère comme moi, différent, et qui ne l’est pas vraiment. Si nous avons une occasion de l’être, c’est bien en prenant des initiatives que nous pensons perdues d’avance. C’est comme ça que je vois les choses. Rester dans notre coin à maudire les humains, ne nous avancera à rien, au contraire même on ne pourra que se plaindre parce que, finalement, on n’en fera pas plus que les autres pour faire bouger les choses.
Tout à l’heure, tu m’as dit que comme moi j’utilisais le terme mouton, toi tu utilisais le terme humain. Ce n’est pas tout à fait la même chose. Un mouton -dans notre contexte évidemment, sinon ça veut plus rien dire-, est forcément un humain. Alors qu’un humain n’est pas forcément un mouton.
Ca veut dire que même si je considère une grande partie des élèves qui peuplent cette académie comme des moutons, et que donc j’admets qu’il en reste un certain nombre qui se démarque, toi tu considères tous les humains dans un même terme et par conséquent, tu considères qu’il n’y a aucune exception. Ca me semble un peu pessimiste comme comportement, tu crois pas ?
Aussi, je suis le genre de personne qui pense dur comme fer que la fatalité n’existe pas. C’est pour ça que je n’ai jamais cherché à calculer mon quotient intellectuel, et si tu cherches à le savoir, fais-toi plaisir, mais je n’ai pas besoin de le connaître pour avoir mes idées et mes raisonnements. Je pense bien me servir de mon intelligence et ça me suffit, je m’en contente.
Bon... je crois que mon monologue touche à sa fin. Je veux juste préciser une dernière chose. Plus l’enclot est grand, moins y’a de chances qu’on réalise notre emprisonnement. C’est vrai, j’y avais jamais réfléchi mais pas besoin d’y réfléchir très longtemps pour se rendre compte que c’est vrai, et c’est pour ça que je parlais, quand je disais moutons, de l’échelle académique uniquement, pas de l’échelle mondiale, par exemple. Je n’ai pas vraiment réfléchi à savoir si j’étais un mouton ou non à l’échelle mondiale... mais je crois, en survolant juste ce sujet, qu’il y a moyen de ne pas en être un si, comme je l’ai dit un peu plus tôt, on soutient des actions effectuées dans le but de préserver un bon monde.


La vache. Sûrement le plus grand discours qu’il ai jamais fait de toute sa vie, le jeune Hells. Un sourire apparu d’ailleurs sur son visage, et il se décida à émettre une dernière phrase à l’intention de Kaos.

-Eh ben tu vois, comme quoi... je pensais que j’arriverais jamais à faire aussi long que toi, apparemment je me suis trompé.
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Kaos Black
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeSam 6 Avr - 0:54

Intéressant... ce garçon était persistant, mais avec des arguments convaincants, en plus de cela. Si jeune, et pourtant si réfléchi... Oui, Kaos était rassuré de cette rencontre, n'ayant pas que des mauvais points. Pour dire vrai, les bons côtés semblaient prendre le dessus... Hélas, toutes les réflexions de l'opposant n'étaient clairement fondées que sur ses connaissances, malheureusement limitées, sur le sujet philosophique. Mégami semblait avoir un esprit logique développé, mais celui qui ne savait rien ne pouvait rien comprendre... L'intelligence était là, mais sans l'information secrète, il était impossible pour la tête blonde d'émettre le raisonnement de la vérité... Fallait-il lui révéler ce secret ? C'était risquer de remettre tout son raisonnement en question, de transformer toutes ses convictions, à propos des Pokémon, en d'innombrables pièces d'un puzzle gigantesque, en recommençant l'exercice depuis le début. Voilà pourquoi l'humanité était condamné à s'enfoncer dans son erreur, par déni, par fainéantise de recommencer les choses sur de bonnes bases, dans ce monde ou le rendement est en continuelle expansion et doit le rester... Croyait-il que c'était facile de changer le monde ? Non, tout aussi bien que Black, le blondinet était suffisamment observateur pour en voir la complexité... Néanmoins, il manquait donc d'informations. L'être humain était une entité fascinante, doté de capacités surprenantes, mais dont le mal pouvait subsister avec une intensité défiant la raison... Mais le plus grave, c'est que celui-ci ne s'en rendait, la plupart du temps, pas compte, des actes odieux qu'il commettait. Certains dénigraient même, allégrement, leurs actes, car la situation résultant d'une reconnaissance ne les arrangerait pas... Que fallait-il faire ? Les forcer ? Mais un coup n'en entrainait qu'un autre, ce n'était pas par la violence que la justice serait comprise. Effectivement, le problème n'était pas de faire régner la justice, mais que celle-ci prenne son véritable sens dans l'esprit de chacun, ce qui était loin d'être évident. Dans le cas des Pokémon, tout ce que pouvait faire Kaos, c'était forcer le monde à reconnaître la supériorité de ses méthodes... C'est seulement en devenant maître de la ligue qu'il pourrait révéler au monde une force surpassant de loin celle de la grande majorité des dresseurs. Les efforts et la compréhension dépassent toujours la rapidité et l'empressement, sur la longue. Dans cette société visant la productivité, les vraies valeurs se perdent, les valeurs pourtant sûres, démontrant le véritable potentiel de chaque élément, en son temps. Pour cette raison, pour sauver ce qu'il pouvait sauver de cette pitoyable race, le sombre adolescent se devait d'écraser tous les challengers se dressant devant lui, devant son but. En réalité, c'était les pauvres créatures sauvages, dont la liberté d'exister et de penser, comme bon leur semble, était menacée, qui constituaient la principale source de motivation de Kaos. Ne possédant plus de sentiments envers les humains, il se voulait à présent protéger les créatures restantes de l'influence néfaste de ceux-ci. Il y avait deux solutions, changer les humains ou se hisser contre eux... Pour le moment, Black subsistait dans un entre-deux qu'il avait de plus en plus de mal à tenir. Il y avait de quoi se morfondre... Au moment où ces deux dresseurs discutaient, quelque part dans le monde des centaines de Pokémon étaient retenus captifs, ou subissaient les erreurs de leurs maîtres... Au plus profond du coeur de ces bestioles, une tristesse régnait, une peine voilée par une sordide manipulation mondiale... L'homme en noir avait écouté, avec attention, toutes les paroles de son interlocuteur, cela allait donc être à lui d'entrer, à nouveau, sur cette scène de dialogue nocturne... Mégami s'était déplacé pendant ses réflexions, expliquées à voix haute. Désormais, le garçon, aux cheveux blonds, était adossé à un muret... L'orphelin était dos à lui, il s'était retourné à la fin des dires lui étant consacrés. Le vent s'était tu et le calme régnait en maître... Les mains dans les poches, Kaos s'apprêtait à répondre, alors que son Evoli observait l'autre humain, lui daignant finalement un petit sourire amusé.

" Merci, mais je me fiche de mes résultats en cour, je ne suis pas là pour être le premier de la classe. Ce ne sont que des connaissances déjà acquises, pour la plupart, le reste n'est qu'une parcelle d'observation, de concentration et de compréhension. Si je prends les notes maximales, c'est juste pour m'assurer une immunité dans plusieurs cas de figures, ce n'est qu'une sécurité, une couverture. Dès que j'aurai la moitié des points, je n'aurai plus aucune raison de m'ennuyer à faire ces devoirs et ces leçons. Bien sûr, je suis au courant qu'un tel comportement n'est pas censé m'apporter grand chose, mais c'est chiant de devoir toujours réciter ce que l'on sait depuis des lustres, à chaque cours. Le système scolaire ne s'appuie essentiellement que sur l'étude et la connaissance, il n'y a aucun mérite, c'est juste de la mémorisation et j'ai de la chance d'avoir une bonne mémoire. Les responsables ne s'orientent pas sur l'intelligence et le développement de cette capacité. En même temps, pour des personnes qui n'ont appris que par l'expérience, tu vas me dire qu'ils auraient un peu du mal à parler de cette faculté innée, mais qui pourtant peut se développer. C'est censé être une académie difficile, ça ? N'importe quel crétin avec une bonne mémoire et de la volonté peut réussir sans soucis. Bref, je ne suis pas là pour me vanter ou pour vexer les étudiants qui veulent simplement en apprendre plus sur ce monde. Ca m'emmerde juste que certains se prétendent meilleurs que d'autres, uniquement grâce à leurs notes, c'est du vent. 1/3 des surdoués sont cancres, 1/3 des surdoués sont premiers de classe, et 1/3 des surdoués sont dans les notes moyennes ou bonnes, cela veut bien dire ce que ça veut dire... Soit t'as une bonne mémoire à long terme, soit pas, pareil pour ta volonté. En somme, c'est quasiment tout ce qui détermine ta réussite en cours... Désolé pour ce petit égarement sans importance, je reviens à tes dires. Donc, je ne vois pas où j'ai affirmé vous connaître parfaitement, je n'en ai pas besoin. Maintenant que plusieurs mois se sont écoulés, je peux vous inclure dans un régime scolaire généraliste, avec des pourcentages satisfaisants. Mais je vais respecter l'ordre de tes réponses, donc j'en reparlerai. Tu sais, tôt ou tard, mais certainement avant une possible confrontation, je pourrais savoir, par simple bouche à oreille, le genre de personne que tu es en classe, sans même que tu n'aies à me dire quoi que ce soit d'autre que ton prénom. D'une certaine manière, je t'ai forcé à me le donner, en jouant le jeu d'une petite discussion pour camoufler ma prise de renseignements. J'ai aussi fais exprès de ne pas montrer mon visage avant de voir le tien, du moins pas avant que je puisse être sûr qu'on allait engager une conversation, me permettant d'avoir ton nom. Le visage et le nom, cela me suffit pour avoir rapidement les renseignements dont j'ai besoin, en fonction de ça j'adapte une stratégie. Que tu sois premier de classe ou non m'importe peu, je l'aurais su assez vite. D'ailleurs, cette rectification ne pose pas beaucoup de problèmes dans ma théorie, vu que les personnes au-dessus de toi travaillent assez durement, et que moi je vous passe devant sans effort, avec un sale caractère envers les humains, en plus. Je suis parfois tellement concentré sur l'extérieur, que j'en oublie presque de remettre les copies, trop vite complétées, au professeur. N'importe quel élève, un temps soit peu respectueux et travailleur, serait susceptible d'être suffisamment vexé pour vouloir me tendre un piège. Tu n'échappes pas à ce cas de figure. D'autant plus que vu ton caractère, je pourrais aussi émettre l'hypothèse que tu ne fasses cette mise en scène que dans le but de me tester, ou plutôt de me soumettre une énigme que je ne pourrais résoudre, afin de te rassurer dans ton estime de toi, tout en me donnant une bonne leçon. Pour ce qui est de ta participation ou de ton écriture, je ne prenais évidemment pas ces points au sérieux, n'ayant aucune importance. En fait, j'irais même jusqu'à dire que faire un sans faute sur ta description serait plus que louche, alors que je ne suis pas censé te connaitre. Je ne tomberai pas dans un ridicule piège de connaissance. Je sais rester dans un rôle d'ignorance sur les sujets où je ne devrais pas en savoir trop. Beaucoup d'idiots se trahissent en dévoilant un élément qu'ils ne sont pas censé connaître, du moins pas sans prouver qu'ils sont coupables, n'essaye même pas. " Dit le garçon, aux cheveux noirs, se retournant et s'asseyant sur le petit muret, vers la fin de sa justification.

Le sombre personnage releva sa tête vers la blonde chevelure. Il était peu probable que Mégami avait effectué ces précisions pour le coincer, mais ça ne coutait rien de le prendre de court. L'adolescent riait intérieurement, son adversaire n'était pas bête, mais il n'avait pas suffisamment d'informations et ses défenses étaient assez précipitées, alors que Kaos avait eu largement le temps de se préparer à toutes les ripostes ennemies. Le jeune homme adverse ne pouvait pas gagner, au mieux se défendre et provoquer une égalité. Black détourna son regard vers le ciel, un début de sourire aux lèvres, malgré les yeux plissés. Il avait envie de continuer à exposer sa pensée, en recommençant par une petite modification d'une affirmation, précédemment émise par son interlocuteur.


" Hum, ça, c’est fait, donc je peux passer à la suite. On a vu que tu n’étais pas un élève modèle et que par conséquent, cela ne change toujours rien au fait que tu pourrais avoir un intérêt de me jouer dans les pattes. Mais soit, il est très peu probable que les pions s'aperçoivent du manque d'un cadenas, déjà pas très en évidence de base, surtout de loin. Et pour cause, le petit couloir, menant au toit, n'a rien de spécial, mis à part la condamnation de ce dernier... je ne pense pas que la vérification constante de celui-ci soit d'actualité, d'autres choses à faire, on y porte pas plus qu'un simple regard lointain. Pour ce qui est des femmes de ménages, là c'est différent, elles sont obligées de se rapprocher. Cependant, elles ne passent pas tous les jours et encore moins le matin. Plusieurs jours passeront, où tu attendras sagement que l'on te demande de pointer quelqu'un du doigt, ce qui est assez louche. Eh oui, si tu es vraiment sûr que c'était bien moi dans la pénombre, tu aurais largement eu le temps de me dénoncer, alors pourquoi attendre la demande, si ce n'est une couverture de ta préméditation odieuse ? Malgré tout, je me rends bien compte qu'il ne s'agit là que d'une défense insuffisante pour parvenir à t'inculper à ma place, tout comme tu pourrais vaguement t'en sortir en prétextant que tu attendais d'être sûr, avant d'émettre de fausses accusations. Dans tous les cas, tu ne parviendras pas à m'avoir, juste à créer une égalité. Ce que tu ne comprends pas, c'est que je ne t'attaque pas directement, je me défends innocemment, en me servant de ton attaque pour tenter de faire croire que c'est : soit une erreur, soit un acharnement. A partir de là, je fais semblant de déduire, à l'instant, toutes les possibilités qui vont en ce sens. J'ai pas besoin d'attaquer, juste de retourner le coup. D'ailleurs, comme tu viens très justement de le dire, c'est assez idiot que d'essayer absolument de faire porter le chapeau à quelqu'un... Même si mon statut de surdoué pourrait, là encore, jouer en ma faveur, trop de choses seraient couvertes par celui-ci, avec la même explication. Au final, je me trahirais moi-même en voulant trop en faire. Alors que si je me défend simplement, je pourrais arriver à te battre ou simplement à égaliser et, dans ce dernier cas donc, l'affaire serait considérée comme étant un simple malentendu. On pourrait même imaginer que, sous la pression de la menace de groupe, tu aies décidé d'accuser la personne qui te semblais la plus ressemblante à celle que t'avais cru apercevoir. Aussi, je ne crois pas que, contrairement à moi, tu sois satisfait d'une égalité, bien que tu pourrais t'y retrancher, par sécurité. Absolument, vu que tu m'accuses, c'est forcément pour gagner. Alors que moi, j'émets des possibilités qui justifient tes pensées et tes possibles actes, afin de plaider efficacement mon innocence. Que tu sois coupable ou non, ce n'est pas mon problème, dans ce cas. Je suis donc intouchable. Mais je suis entièrement d'accord que cette dernière méthode est bien plus sécurisée et intelligente de ta part. Toujours aussi inutile pour mon cas, hélas... Bien, j'ai encore deux ou trois tours dans mon sac pour éviter de me faire emmerder, mais je préfère ne pas t'en faire part, histoire de ne pas les foutre en l'air, au cas où. " Reprit, de sa voix sombre, le jeune adolescent, refixant peu à peu Mégami.

Il s'ennuyait. Ce sujet de discussion ennuyait Kaos, de plus en plus. Non pas qu'il perdait, c'était même plutôt le contraire, mais qu'il avait suffisamment vu les capacités de son opposant, donc il n'y avait aucun intérêt à continuer l'échange de points de vues, du moins sur le cadenas. Et pendant que Black se préparait à reprendre, la petite boule de poils s'approchait doucement du dresseur adverse... Sournoisement, mais surement, Evoli s'appareilla suffisamment près pour tenter de fouiner dans une des poches, parsemant le manteau du blond aux yeux bleus. Le Pokémon avait reniflé une petite douceur sucrée, émanant de la poche en question. Hélas, bien que discret, l'adorable créature se fit visiblement repérée, vu qu'elle cessa son action... affichant à présent une petite moue désolée et attristée, à l'attention du concerné.


" ... Eeev, li voliiii ?... " ( ... Eeeuuhh, je pourrais avoir ce truc sucré qui sent bon dans ta poche ?... ) Demandait-elle alors, d'un ton tout mignon.

Celui-là, décidément... C'était un Pokémon qui savait s'y prendre pour amadouer, c'est sûr. D'ailleurs, cela ne s'arrêtait pas à la faim. Que ce soit pour attirer l'attention des femelles, avec son charme naturel, ou pour se faire câliner par les jolies filles qu'il croisait, sautant dans leurs bras, Evoli mettait la même élégance et dégageait le même aspect attendrissant... tout l'inverse de son dresseur, bien qu'ils avaient certains points communs, mais le caractère était frontièrement différent. Kaos soupira, un peu gêné, pour son ami, de cette action déplacée.


" Haa, Evoli... combien de fois devrais-je te répéter de demander avant de chiper ?... Tu te laisses trop entrainer par tes sentiments et ta faim... c'est pour ça que tu perds contre moi, au Shôgi. Mais après tout, je ne peux pas t'en vouloir, ce sont tes seuls défauts et ils peuvent aussi s'avérer être des qualités, selon les circonstances. Bref, je suis désolé que mon ami aie tenté un vol prémédité... Il est un peu malpoli quand il a faim ou qu'il veut de l'attention, mais il a bon fond. Cette fripouille te demande si tu veux bien lui donner ce que tu as à manger, de sucré, dans ta poche. Faut comprendre qu'il se fait tard, cette zone temporelle lui est favorable à l'appétit, lorsqu'il ne dort pas. Le choix te revient... de toutes façons, j'ai toujours quelques aliments qu'il aime bien, à portée de main. C'est juste qu'une certaine odeur et saveur, moins connue ou plus rare, a attiré sa curiosité. "

Terminant donc sa phrase, en s'adressant au blondinet, l'orphelin marqua ensuite une petite pause, pour que Mégami prenne le temps d'effectuer un choix de bonté ou non. Lorsque ce fut terminé, le sombre garçon entreprit de s'asseoir doucement, ayant reprit l'attention. Et alors que ce dernier eut fini son fléchissement, un rayon lunaire ricocha sur l'aspect un peu lisse de son collier... ce qui eut pour conséquence d'éblouir légèrement son interlocuteur, avant que l'homme en noir ne dissimule le précieux objet, par sa main, pour stopper l'effet de lumière céleste.

" Ah, pardon, c'est... mon collier, n'y prête pas attention. Hem, je reprends donc. En fait, vois-tu, la force de mon mobile, c'est qu'il est improuvable... même si tu le connaissais, jamais tu ne pourrais faire croire à quelqu'un que j'ai organisé tout ce stratagème pour une raison qui peut sembler aussi futile... Mais passons, je t'avouerais que l'Hiver n'est pas vraiment la période où je suis le plus à même de pouvoir réfléchir aux rêves, je n'en fait généralement aucun, durant ce laps de temps. Enfin... disons que ce ne sont pas les songes dominants, en tout cas... Quoi qu'il en soit, tu soulèves un point important, au niveau de mes probabilités. Tu as en partie raison. Pour ainsi dire, il est effectivement impossible de prévoir le jour où un élève sera encore debout, à trois heures du matin. Sauf que, ça, cela ne fait pas partie des probabilités. Eh oui, j'ai fais un pourcentage par rapport aux probabilités de chances qu'un élève soit réveillé cette nuit pour X raison, en partant du fait que, maintenant les 4 premiers mois écoulés, il est fort improbable que ce soit le cas. Mais comme tu le précises ici, les pourcentages ne sont que des pourcentages, et c'est bien pour cette raison qu'il est dangereux de s'y reposer. Car toutes les personnes ont un taux de 4% d'être encore éveillées, il est impossible de prévoir si les 4% ou les 96% domineront sur la personne, cette nuit là précisément, vu que les causes de possibilités sont généralement multiples et incontrôlables... il y a des mauvais jours, un peu comme un tirage du malheur, puisqu'il y a choix et influence sur les probabilités, par les personnes concernées. C'est comme pour un coup critique effectué sans observer. Il y a une probabilité de chance existante, mais en fonction du lieu où le point faible se trouve, cela peut arriver à n'importe quel moment comme jamais. Les probabilités sont un sujet très casse-gueule, je n'utilise moi-même ces valeurs que dans un but d'évaluation personnel. Tant que je ne suis pas à 0% de risques, je prévois toujours un plan B. Je vais te raconter une petite anecdote que j'ai entendue, il y a quelques années, provenant d'une ville d'une région voisine à la mienne... Cela s'est passé à Céladopole, plus précisément dans son Casino... Une nuit, aux allures tout à fait banales, de prime abord, il y avait du monde autour de la roulette. En fait, plusieurs millionnaires jouaient autour, et pour cause, cela faisait déjà 7 fois que la bille retombait sur le rouge. Elle allait forcement finir sur le noir tôt ou tard, non ? Car ça devenait de plus en plus improbable. Et pourtant, elle est tombée 20 fois d'affilée sur le rouge. Furieux, tout le monde perdait et ne comprenait pourquoi. En réalité, c'était tout con. Chaque jet de bille était # indépendant #, donc il fallait calculer 50% de chance à chaque fois, non pas les accumuler. Et le pire, c'est que plus les pourcentages sont élevés, plus une telle chaine a la possibilité de s'accroitre, sans prendre en compte les précédents résultats. Au total, la bille est tombée 32 fois sur le rouge, les gens étaient tous ruinés et le Casino a effectué la plus grosse journée de bénéfices de son histoire. Tout ça parce que ces idiots ne pensaient qu'au cumul des probabilités, et pour cause, ils avaient joué ainsi toute leur vie, jusqu'au jour où la série maudite, un peu trop longue, est apparue et a tout pris. Toutefois, ces cas sont très rares et n'arrivent généralement qu'avec l'abus de ce système d'assemblage de probabilités. Moi, je ne suis pas dans ce cas, vu que je ne défonce pas la porte du toit tous les jours. Je peux donc avoir la quasi certitude que mon premier # jet de dés # sera conforme à mes pourcentages. De plus, comme mes probabilités sont assez basses et que votre doute vous influence, je n'ai pas beaucoup de risques, au niveau blague aléatoire. La prochaine fois, je pourrais avoir plus de malchance, cela dit. Enfin, même si je considère ta présence comme étant un semi-échec, sache qu'également, malgré le fait que tu sois beaucoup plus dur à battre qu'une simple personne et que donc tu aurais pu plus facilement devenir un danger potentiel, tu m'es d'une compagnie plus sympathique qu'une grande majorité des humains... " Dit le dresseur, aux habits noirâtre, de sa voix obscure et harmonieuse.

Il était bientôt temps de parler d'un sujet bien plus intéressant... Comme l'avait justement remarqué Mégami, le sujet de la relation # Humain-Pokémon # était un débat qui manifestait plus qu'un simple intérêt, aux yeux de l'éleveur... C'était aussi le plus sensible et épineux sujet que l'on puisse aborder avec Black... Recroquevillant sa jambe droite sur le muret, et y prenant appui de son avant-bras, de la même direction également, le jeune homme s'apprêtait à entamer bientôt l'un des noeuds de sa haine envers les humains. Son souffle glacial se percevait dans l'ombre de cette nuit douce, mais un peu froide. Ses yeux or se faiblirent sous ses élégantes paupières, avant que le regard ne revint, fixant la pleine lune. Finalement, d'un petit balancement de la tête, le garçon, vêtu de noir, daigna continuer la conversation, face à face avec son interlocuteur.


" ... Pour moi, une victoire est aussi importante à analyser qu'une défaite... Ne serait-ce que pour au moins savoir la raison de notre réussite, pas simplement nos erreurs. Lors d'un combat, certaines actions s'effectuent par instinct, par précipitation ou par peur... Il est important de transformer cela, de façon à contrôler l'issue des prochains matchs. Instinct doit devenir réflexion, ce que précipitation et peur doivent évoluer respectivement en réflexe et assurance. C'est très important, et pourtant, peu de dresseurs appliquent cela, justement parce qu'ils croient que gagner c'est le plus important. C'est pour cette raison que la majorité des dresseurs analysent plus leurs défaites et délaissent leurs victoires... parce qu'ils se battent pour gagner, pas pour apprendre. Lorsque ceux-ci gagnent un match, ils fêtent leur victoire mentalement et oublient le point le plus essentiel que chaque dresseur, digne de ce nom, se doit de ne pas oublier... ridicule... Un combat Pokémon devrait rester un moyen de communication, de compréhension et de développement psychologique entre ces derniers et l'humain. Au lieu de cela, ce crétin ne pense généralement qu'aux coups critiques, au K.O facile et à la puissance... C'est pathétique... il n'y a aucun avenir dans ces dernières pratiques... Tu as raison, la relation entre les humains et les Pokémon est de loin le sujet où je suis le plus sensible, et également le plus exigeant. Je n'ai rien contre l'imperfection, mais contre la mauvaise volonté de considérer ces justes propos, en profit d'un égoïste personnel et mal placé, là si. Maintenant, passons donc à mon avis sur tes méthodes... La principale différence entre toi et moi, c'est qu'un Pokémon ne m'appartiendra jamais, tout comme tu n'appartiendras jamais à qui que ce soit, du moins il vaudrait mieux pour toi. # Mon # Pokémon est totalement libre, il me suit de son propre chef, et si il me demande toujours mon avis, c'est parce que je suis son ami, non son maître, parce qu'il sait que je suis de bon conseil pour lui et non par égoïsme. Si Evoli me demande la permission d'effectuer quelque chose, ce n'est pas par soumission, mais bien parce que l'on se soucie l'un de l'autre, que nous savons que nos choix peuvent affecter notre compagnon, en bien ou en mal, que nous ne voulons pas le décevoir ou le rendre triste. Et tout cela, marche évidement dans les deux sens, créant donc un respect mutuel non-forcé et amical au possible. Il est une partie de moi comme je suis une partie de lui, nos liens sont plus forts et plus robustes que la pire des tempête... Nos coeurs sont connectés dans une symbiose frôlant la perfection... Je doute que tu puisses avoir ressenti un jour l'immense sensation qu'un tel lien octroie et des responsabilités ayant dues être prises pour en arriver là... Non, sans doute même que tu ne le comprendras jamais, avec tes méthodes actuelles... Le coeur de tes Pokémon, est bloqué... Tu n'es pas sur la bonne route, en prônant l'échange équitable. L'amitié ne donne pas pour recevoir, elle offre de bon coeur, sans rien attendre en retour... Tes réflexions ne sont pas totalement mauvaises, mais tes bases le sont et t'aveuglent... Ne salis pas de tes fausses idées ce que tu ne connais pas, le langage du coeur est bien plus complexe et impressionnant que tu ne peux le penser, moi-même je n'en ai toujours pas percé tous les mystères... mais ce que je peux affirmer, c'est que tu n'es pas sur la bonne voie pour le comprendre. La représentation de ce terme, que tu crois percer, n'est en réalité qu'une imitation... elle ne vaut rien. Comment pourrais-tu penser sincèrement qu'une de ces charmantes créatures puisse te révéler la véritable nature de ses sentiments, à ton égard, si ceux-ci sont scellés ? Pour entrer dans une harmonie mélodieuse du coeur en duo, tu ne dois pouvoir rencontrer aucun obstacle entravant la connexion... tu dois pouvoir comprendre chaque parcelle de son être, de ses rêves, ses joies et même de ses peines les plus enfouies... Après, je dois t'avouer que je n'ai jamais eu besoin de discipline avec mes amis, c'est obsolète lorsque l'on comprends ce que je viens de te dire. En fait, ça en devient même inconcevable et dérisoire que de penser à ce simple mot, qui sonne comme une preuve de non-compréhension. Tu dois certainement trouver mes propos grotesques, absurdes, ou que sais-je... Mais JE suis dans la réalité, c'est vous qui êtes dans l'illusion... Malheureusement tout ceci n'aura pas de sens dans ton esprit, tant que je ne te l'aurai pas dit... ce secret bien gardé qui te ralentit et te stoppera, net, un jour... dans ton avancée spirituelle... Mais je ne veux pas te forcer, malgré qu'il serait un choix préférable, la révélation de ce secret... Sache que si je te le dis, ta vision du monde changera à jamais, tu seras également pris dans un choix angoissant ou dans une culpabilité dont tu traineras le boulet, pour l'éternité du temps qu'il te reste à vivre... Je ne parle pas de ça à tout le monde, précisément parce que peu de personnes sont capables d'en assumer les conséquences... peut-être même que toi non plus... Es-tu prêt à te réveiller de ta douce et agréable torpeur, de délaisser tes délicats rêves pour le prix amère de la dure vérité ? Cela ne dépend que de toi... " S'élança-t-il, à travers les méandres de sa discussion favorite et détestée, à la fois.

D'un seul coup, puissant et durable, Kaos venait de plomber l'ambiance, en tout cas de l'alourdir plus qu'elle ne l'était déjà. Finalement, les débats philosophiques, c'était peut-être pas une très bonne idée pour se divertir... en tout cas sur le sujet le plus sensible... E5, porte-avion touché. En même temps, si on répond aux questions en décrédibilisant les mauvais emplacements, fallait pas s'étonner que cela tombe sur un bon à un moment... Mais soit, ce n'était pas grave, de toutes façons, quelque part, c'était sans doute ce que Black avait cherché depuis le début... C'était triste, stupide, de penser pouvoir trouver autre chose à long terme qu'une déception, en la présence d'humains... Et pourtant... à chaque fois qu'il jugeait une personne plus intelligente que la moyenne, il s'essayait à montrer une direction, de son doigt... peu la suivait, personne, pour ainsi dire. Le sacrifice était bien trop grand, bien trop pesant, et surtout obligatoire pour la grande majorité des gens. Un système était en marche, depuis maintenant un bon paquet d'années, prenant de plus en plus d'importance et dont la révélation apporterait de lourdes conséquences, c'était plus simple de fermer les yeux... La petite boule de poils revint vers son éleveur et lui demanda de douces caresses, que ce dernier offrit de bon coeur, le prenant doucement dans les bras... la complicité qu'ils entretenaient était unique en son genre. Leur caractère était différent, la majorité de leurs habitudes aussi, pourtant, c'est sans peine qu'ils s'aimaient et s'entre-aidaient... Evoli était un Pokémon qui n'était presque jamais rentré dans sa ball, et en tout cas, jamais pour longtemps. Celle-ci apparaissait sur la ceinture du pantalon du jeune garçon, maintenant un peu dévoilée par les frottements de l'animal. Une Copain Ball... Tenant la fidèle créature dans ses bras, le sombre orphelin reprit doucement la parole...


" Je peux comprendre que tu n'aimes pas, tout comme moi, être mis dans un panier généraliste de personnes irréfléchies... Surtout que ces réactions, de personnes âgées, sont généralement le signe que eux-même ont été ces idiots sans cervelles et qu'ils discréditent ce qu'ils ont étés durant certainement de longues années, avant d'enfin prendre conscience de leurs erreurs... Et encore ! Cette prise de conscience ne vient souvent même pas d'une observation sur soi, mais bien de diverses expériences qui les ont forcés à être ce qu'ils sont aujourd'hui, en agissant, de manière brute, sur leur mental, par la force. Par la force, oui, c'est ainsi que les idiots comprennent parfois. Ca me fait un peu penser à l'exemple de la compréhension ou de la discipline envers les Pokémon, tiens... Mais soit, passons. Tu crois que mon choix est de rester là, à ne rien faire ? De laisser l'humanité mettre à feu et à sang ce que je m'efforce de respecter et de préserver ? Tes prétendues actions ne me suffisent pas, c'est trop lent et pas assez populaire... La majorité écrase ces actions durement menées, au fil du temps. Ca ne progresse pas, parce que les modèles, les icônes du changement, ne sont pas celles du peuple et du but qu'il se fixe. La seule manière de se faire respecter nos idéaux, c'est d'avoir le pouvoir d'être en mesure de les imposer, d'obliger les humains à comprendre, sans qu'ils puissent y échapper, sous peine de ne plus avoir de raisons d'exercer leurs ambitions... Je vais leur montrer que la reconnaissance du véritable potentiel des Pokémon, passe par la compréhension et la confiance absolue, de l'un envers l'autre... Je les humilierai tous en combat Pokémon, et leur ferai savoir leurs erreurs. Tout comme je peux déchiffrer des langages mathématiques, décrypter chaque point d'un problème, chaque note d'une symphonie, je percerai le mystère du langage du coeur. Celui qui en comprend la totale complexité peut changer un monde, de sa présence éblouissante sort le monde des ténèbres, de son voile d'obscur déni... Et quand le temps adviendra, enfin pourra-t-il révéler l'incroyable vérité, du haut de son trône, durement acquis... sans aucune protestation possible. Ce ne sera pas une dictature, mais une remise en question forcée, de manière mondiale. Alors peut-être pourrons-nous ramener la paix, dont font mention les anciennes légendes, à qui veut bien les entendre et les considérer... Je l'espère, mais... ce n'est peut-être qu'un rêve, les choses s'engrènent et pas dans le bon sens, c'est peut-être déjà trop tard... Après tout, comment peut-on savoir ce qu'est le bien, si l'on ne conçoit pas le mal ?... La bêtise humaine est sans limite, toutefois, les quotients intellectuels plus élevés sont souvent plus aptes à comprendre les erreurs commises par la majorité des gens, pour peu qu'on leur donne accès à la vérité, les autres suivent le chemin que leurs icônes indiquent... comme un berger guide ses brebis... Le problème, c'est que généralement, si le maître prends conscience des avantages, liés à sa position, celui-ci peut tout aussi bien prendre le mauvais chemin, soumettre le peuple à sa volonté, pour ses propres intérêts, sans pour autant avoir un quotient intellectuel plus faible. Les ennemis sont partout et souvent là où l'on s'y attend le moins. Pour l'instant, tu es encore un mouton, mais prochainement, peut-être pourras-tu au moins en comprendre la raison, pouvoir t'éloigner de ce troupeau, tout comme moi, l'observer, réfléchir pleinement par toi-même. Tu sais, le problème ce n'est pas d'être un mouton, c'est d'avoir un mauvais berger... Si tu ne sais pas de quoi tu parles, alors tais-toi, écoute et observe... "

Des mots durs, des propos mystérieux, sombres et angoissants, laissant proie au doute... Voilà ce que le dresseur, à la chevelure d'ébène, venait de faire hériter au destinataire de ces étranges paroles... La nuit se faisait doucement plus chaude, malgré la bataille avec le froid ambiant, encore persistant. Mais que pensait Mégami, en cet instant ? L'air nocturne reprit, une nouvelle fois, d'une faible bourrasque... soulevant les quelques feuilles mortes, dont certaines, suffisamment vaillantes, parvinrent jusqu'au toit, taquinant acrobatiquement les deux adolescents... L'astrale veilleuse de ce tableau, noirâtrement bleuté, semblait observer, d'un oeil avisé, ce qui paraissait être de bien funestes dires, en cette tardive soirée, aux teintes éclatantes de pureté...
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeSam 20 Avr - 16:56

Mégami avait cessé de sourire. Il avait l’impression d’avoir une personne différente en face de lui. Et plus il écoutait ce très long discours, plus il avait l’impression de débattre avec un de ces illuminés qui pensent que la pokéball est une prison. Et plus cela continuait, plus il avait envie d’une seule chose, celle qu’il faisait d’habitude avec les gens qui prônaient cet avis : un petit ricanement et un « Tiens-toi au courant avant de parler d’un sujet que tu connais pas ». Chose qu’il n’allait pas faire cette fois-ci car ce personnage avait bien démontré juste avant qu’il était plus que ça. Mais s’il pensait réussir à influencer Mégami avec un monologue digne de... mince, comme elle s’appelait déjà la team d’Unys dont ils avaient parlé une fois, en cours... de la Team Plasma, voilà, eh bien il se mettait le doigt dans l’œil. Si t’es le seul convaincu de tes croyances, alors il fallait peut-être te remettre en question, garçon.

Sinon, concernant la demande de son Evoli, sur le coup, Mégami n’avait pas percuté. « Qu’ai-je dans ma poche ? » avait-il pensé, tel Bilbon Sacquet dans Bilbo le Hobbit en parlant de l’Anneau Unique.
Mégami mis alors sa main droite dans sa poche, décroisant de ce fait les bras, et se souvint alors qu’il avait reçu il y a peu un paquet d’une trentaine de bonbons au miel d’Apitrini, venant de sa sœur. Pourquoi ? Bah comme ça, simplement, cadeau de sa sœur quoi.
Bref, il avait donc effectivement trois de ces bonbons qui se trouvaient dans sa poche, pas que c’était son habitude de grignoter, au contraire, mais une fois de temps en temps ça faisait pas de mal. Donc tant qu’à faire, il en sortit un de sa poche, retira l’emballage en plastique et le déposa à côté de l’Evoli de Kaos. Sa sœur en aurait sûrement fait de même après tout.
Puis il rangea le plastique vide dans sa poche et se remit dans la même posture qu’auparavant.
Une chose était certaine, c’est pas les Evoli qui étaient en voie de disparition ici. C’était un peu ce chouchou des élèves. Le premier Pokémon qui avait accueillit Mégami dans l’académie, c’était l’Evoli de Luke Fon Fabre. C’était marrant, mais le dresseur se souvenait encore parfaitement de l’ambiance générale du hall, des petites patounes du Pokémon appuyées sur sa jambe, et du mignon petit « Evo ! » lancé par celui-ci. Et aussi de lui-même qui s’en était presque foutu, mais bon. C’était qu’un détail, hein.

Mais passons. Pour l’heure, ce qui intéressait le blond aux yeux bleus, c’était Kaos. Et il était intéressant de remarquer qu’il avait carrément changé de ton. « chiant », « ça m’emmerde », « crétin », « idiots sans cervelles », et surtout, « Je les humilierai tous en combat Pokémon ». Gné ? C’était quoi ce raisonnement de gamin ? On croyait entendre l’autre pauvre fille qui pensait que démonter tout le monde sans le moindre scrupule lui servirait à gravir les échelons.
De ce fait, Mégami se décida donc le premier à briser la chaîne des « Je te réponds point par point » et ne se focalisa que sur le sujet sur lequel Kaos était le plus sensible. Il n’aimait pas les personnes qui pensaient avoir raison sur toute la ligne et encore moins quand elles proclamaient haut et fort que tous les autres étaient dans l’erreur.

-« Tu m’as l’air bien sûr de toi, pour un aussi jeune garçon ». C’est bien ce que tu m’avais dit tout à l’heure ? Mais contrairement à toi, moi je peux me permettre d’utiliser pleinement cette phrase. Tu peux pas avoir la science infuse à ton âge, surtout pas en ce qui concerne la liaison entre humains et Pokémon, sujet débattu depuis des centaines d’années, voire des milliers. Alors désolé de te décevoir, mais effectivement je ne te crois pas. Je réponds juste non, à la majorité de ce que t’as affirmé, parce que ça fait longtemps qu’on a démontré que ce que tu défends, eh bien... c’était juste n’importe quoi.
Je sais ce que t’es en train de te dire, en ce moment même. « OK, un autre borné abruti qui veut pas voir la vérité en face, j’aurais jamais dû parler de ça. » Mais même si t’en as rien à faire de ce que je vais dire à partir de maintenant car tu seras persuadé que je suis dans l’erreur -ce qui est loin d’être le cas, bien sûr-, je vais te demander de renoncer un tant soit peu à tes principes de morale pendant quelques minutes, rien que pour avoir l’esprit assez ouvert quand t’écouteras ce que je vais dire.


Certes, Mégami était d’un seul coup moins poli, mais entendre quelqu’un lui dire qu’il avait tort en prenant comme preuve un ressenti personnel basé sur rien, surtout quand tout ceci venait d’un surdoué, ça avait le don de lui faire éprouver un minimum d’antipathie à l’égard de ce locuteur.

-Y’a quelque chose que je veux préciser avant toute chose. Il serait temps de casser ces préjugés concernant la pokéball. Elle n’est pas une prison, et pour le savoir, il ne faut pas chercher bien loin, je tiens à rappeler que la plupart des Pokémon aime rentrer dans sa pokéball. Pourquoi ? Parce qu’elle recréé un environnement holographique correspondant à l’habitat naturel de ce Pokémon. Pas la peine de me contredire, je suppose que tu connais Fargas, le célèbre fabriquant de balls d’Ecorcia ? J’ai assisté à quelques une de ses conférences, et il le disait lui-même. La pokéball n’est pas une horrible boule rouge coupant le Pokémon du monde extérieur. C’est un objet pratique, pour le dresseur mais aussi pour son Pokémon.
Alors, à partir de maintenant, évite de dire que mes Pokémon sont scellés, d’accord ? S’ils sont dedans pour dormir, par exemple, c’est leur choix, pas le mien, je les ai jamais empêchés de sortir quand ils le voulaient. Et justement j’ai un Pokémon qui préfère rester dehors plutôt que d’aller dans sa pokéball, il est justement en train de dormir sur un de mes pulls, dans ma chambre, si tu veux tout savoir.


Ouais, Wynn aimait bien dormir sur des affaires de Mégami. Au moins comme ça, elle avait son odeur pour s’endormir et elle était contente.

-Oui, tout à l’heure j’ai bien dit que quand je leur disais de rentrer dans la ball, ils rentraient dans la ball, c’est vrai. Et alors ? Ca ne les gêne pas. Parce qu’ils savent très bien que si je leur dis de le faire, c’est que j’ai une bonne raison. Et ça leur suffit de savoir que j’en ai une, parce qu’ils me font confiance.
Ensuite, je crois que tu critiquais le fait que j’établissais une hiérarchie, c'est-à-dire, je suis leur maître. Et depuis quand un maître ne peut pas être proche de ses compagnons ? J’ai dit que j’étais leur dresseur, mais ils ne sont pas mes esclaves. Tu me sembles avoir des idées bien arrêtées sur les mots « Maître », « Dresseur », « Dompteur », et je trouve ça dommage. Ca prouve bien que t’es encore loin de comprendre parfaitement le lien qui unit un humain et un Pokémon.
D’ailleurs, comment est-ce que tu pourrais le comprendre, finalement ? Tu dis que tu te fiches complètement des humains, tu dis qu’ils sont tous pareils. Mais pour établir une hypothèse sur la liaison entre un humain et un Pokémon, il faut prendre les deux en considération, pas seulement l’un ou l’autre. Alors tant que tu n’auras pas pris le bon recul pour observer sans préjugés les humains, tu seras incapable de trouver une solution miracle pour la moindre action que tu veux entreprendre. Parce que prendre du recul est une chose, mais là le problème, c’est que t’en as pris tellement que t’es complètement à côté de la plaque.
Il y a autre chose que t’oublies. En critiquant la hiérarchie établie entre un maître et son équipe en cause, alors c’est la nature entière que tu remets en cause en même temps. Les Pokémon ne sont pas égaux entre eux, c’est un fait. La plupart vivent en troupeaux, et il y a presque toujours un dominant dans un troupeau. Tout le reste du groupe est soumis à ce dominant, et ceci dans une dictature bien plus flagrante que dans le cas de mon équipe et moi. Je ne fais que continuer ce que la nature a construit, c’est-à-dire que je suis le dominant, le point de repère de mon équipe. Je maintiens le système naturel des Pokémon, mais assez bien pour qu’ils ne soient pas effrayés par ma présence. Toi par contre, même si ta volonté de mettre les Pokémon d’une équipe au même niveau que leur dresseur part d’une bonne intention, tu remets ce système en cause. Et par conséquent, tu remets la nature en cause.
Alors bien entendu, il y a des dresseurs qui mériteraient une bonne correction de la part de leurs Pokémon pour qu’ils soient dignes d’être appelés des « dresseurs », et j’en connais quelques uns. Mais quoi ? T’as l’intention de faire la chasse de tous ceux-là un par un peut-être, en les humiliant dans un combat Pokémon comme tu dis ? Impossible. Tu peux pas changer la mentalité de tout un groupe de cette ampleur seulement en mettant une raclée à des dresseurs.
Au contraire même. Avoir un esprit fermé comme le tien en pensant que sa manière est le meilleure et en refusant d’écouter les autres, ça te mènera qu’à la défaite.
J’espère que tu t’es rendu compte que t’as tenu un discours d’illuminé à la dernière partie de ton discours. Et, je te le cache pas, à un moment, j’ai eu envie de rire. Le monde n’est pas plongé dans les ténèbres, hein. Et surtout, c’est drôle de t’entendre dire que ta présence sera un jour éblouissante, toi qui t’habille en noir complet. Si j’ai bien compris, tu veux être un berger qui montrera la voie de la raison à tous les humains.
Mais non. C’est peine perdue. Tu ne seras qu’un loup. Un loup qui aura bouffé tout le troupeau pour ses intérêts personnels.
Enfin tu le seras si tu réussis. Mais comme c’est pas le cas, je dirais plutôt que t’es actuellement un louveteau qui va se casser les dents dans peu de temps en tombant sur un os un peu trop dur.
L’ouverture d’esprit, c’est sûrement la chose la plus importante au monde. C’est celui qui aura l’esprit le plus ouvert qui saura mixer toutes les bonnes idées de toutes les personnes et ce sera lui qui pourra se démarquer.
Toi, t’en es encore très loin.
Pour en revenir à notre façon d’élever nos Pokémon, je respecte ta façon. T’as choisi un chemin différent du mien et je respecte ce choix. Mais ne dis pas qu’il est meilleur que le mien, puisque tu ne le sais pas, et ça te fait perdre toute ta crédibilité. J’ai mes méthodes, t’as les tiennes, et honnêtement, il est trop tôt pour dire lequel de nous deux a raison, si c’est le cas.


Eh voilà, il en avait fini. Mégami espérait vraiment que son interlocuteur n’aurait pas une attitude bornée et n’écouterait rien de tout ce qu’il venait de lui dire, ça le décevrait profondément de la part d’un surdoué. Il devait comprendre que ni son attitude ni ses méthodes n’étaient les meilleures, et le blond savait que cette affirmation était vraie. C’est l’autre qui était dans l’erreur en ne prenant en compte que des ressentis personnels.
Mais peu importe s’il ne l’acceptait pas, après tout il le verrait bien par lui-même au fur et à mesure du temps.
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeSam 4 Mai - 21:44



Les dires de Mégami commençaient sérieusement à jouer avec les nerfs de Kaos. Bien sûr, ce dernier était au courant que son interlocuteur ne l'était pas, au sujet du secret bien gardé. Cependant, sa bêtise sur plusieurs points dépassait la simple excuse du savoir manquant. Exactement, et c'était bien tout le problème. Car avant d'aborder la fâcheuse vérité, Black devait être sûr que la personne, en face de lui, serait en mesure de la comprendre, de l'interpréter de la bonne manière, et non pas de saisir la révélation comme une opportunité de profiter plus encore de ce système odieux. Indigné, oui, c'était le mot, face aux paroles du blondinet. Celui-ci était tellement à fond dans ses convictions, tout comme la noire silhouette, comme deux adversaires mettant en jeu leur dignité, leurs croyances, dans un bras de fer haut en émotions... Le garçon, aux yeux bleus, ne semblait pas démordre son point de vue, qu'il croyait évidemment supérieur... Et à sa place, nombre d'humains en auraient fait surement autant... Un vif débat que voilà, éclipsant par ailleurs tous les autres... Mais où résidait l'équité ? Etait-elle seulement bien présente chez l'un de ces deux adolescents ? Ou n'était-elle qu'un éternel problème insoluble ? C'était difficile à dire. Pour l'heure, les dernières paroles du protagoniste, aux cheveux blonds, eurent l'effet de cesser immédiatement les caresses du sombre jeune homme, envers le petit Evoli. C'en était trop. Il en avait marre d'entendre des ramassis de conneries, encore et encore. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que ce soit toujours pareil ? Pourquoi ne pouvait-il que constater la bêtise humaine, sans pouvoir y faire quoi que ce soit ? L'orphelin n'en pouvait plus, il ne voulait plus vivre ainsi... La réalité faisait trop mal à voir, il aurait beau s'effacer la mémoire des centaines de fois, à quoi cela servirait ? A repousser l'inévitable ? A trahir ses principes ? A trahir ces êtres qui souffraient d'un système qu'ils ne maitrisaient même pas ? Non, il n'en était pas question, il était temps que quelqu'un agisse, que quelqu'un réveille ces pauvres cons. Sur le coup, l'homme en noir avait comme cette désagréable impression d'une manipulation... Le pauvre type avec la vie la plus pourrie, ayant eu accès aux vérités cachées, comme si toute sa vie était basée sur le fait qu'il doive faire rayonner l'équité et la justice, après avoir vécu les notions inverses. Néanmoins, celui-ci n'avait pas le droit d'abandonner la mission qu'il s'était fixé, car sa vie n'aurait alors plus aucun sens... c'était là son seul espoir de sortir des ténèbres, qui engloutissaient peu à peu son âme juste et fière... Au prix de sa vie, s'il le fallait, il accomplirait cette noble tâche. La mort ne lui faisait pas peur. Et puis, au fond, qu'était-ce que la mort ? Juste une fin en soi, un repos. Malgré tout, mourir n'était pas la solution... Que ferait son ami ? Triste d'avoir perdu son frère de toujours... L'exil serait-elle alors la seule solution ? Loin de tout ces hypocrites, volontaires ou non... Kaos ne savait pas, mais de toutes façons, ce n'était pas le moment d'y penser. Tapant brutalement son pieds contre le petit muret, comme un signe d'impatience, le concerné prit enfin la parole.

" La ferme... Tu ne comprends rien... Tes fondements sont mauvais, entachés par de fausses vérités, de mauvais fondements que tu ne comprends même pas. Comment peux-tu oser prétendre que je suis dans l'erreur, alors que contrairement à toi, moi je connais la vérité, une vérité dont tu n'as pas conscience et qui remettrait en cause tout ton jugement ! Je n'ai jamais dis qu'une ball agissait forcément comme une prison, mais que les humains avaient tendance à les considérer un peu trop comme la maison de leurs Pokémon. Ca te ferait plaisir que je considère un petit objet comme étant le réceptacle logique de ton être ? Non, parce que tu vaux plus que ça. Parce que nous sommes nés sur cette terre, et non pas dans un logiciel informatique, décoré mais vide d'émotions, vide de toute vérité, vide de toute amitié... Tu crois que tes compagnons aiment y entrer ? C'est possible, mais le plaisir de se balader dans la vrai nature, en compagnie de leurs amis, dominera toujours. La ball t'aveugles les vraies valeurs, tout comme elle le fait pour eux. Je peux reconnaitre l'utilité de la ball, et c'est d'ailleurs bien pour ça que j'en ai moi même. Toutefois, n'oses pas prôner sa fatalité, ce n'est que foutaises. Le monde s'en sortait très bien sans, avant. C'est votre désir de prendre le dessus, de maitriser des créatures plus rapidement, qui vous a poussé à en créer de plus en plus. Au début, ce n'était pas un problème... Au début... elles ne servaient qu'à protéger l'équilibre, éviter les guerres... par après à transporter les Pokémon pour des urgences, pour un aspect pratique forcé, il n'y avait pas de soucis... Et puis... " Commença l'ombre humaine, serrant son poing vers la fin, la mine dégoutée.

Il ne pouvait s'empêcher d'y penser... cette tragédie, cette imposture, cet égoïsme grandissant, émanant des humains... c'était dégoutant, affligeant. Le mignon Evoli se serra contre son dresseur, pour le calmer, le soulager... Celui-ci se détendit un peu... Oui, il ne devait pas céder à la tentation, ne pas révéler aussi facilement un tel secret, qui pourrait bouleverser son locuteur, sans son accord préalable... Black s'était apaisé faiblement, mais suffisamment que pour pouvoir continuer la conversation. Ce dernier effectua une petite caresse à son ami, le remerciant de son attention, un geste rendu par un sourire et un petit gémissement de plaisir. Reconcentré sur son discours, l'énigme noire continua alors à parler.


" Fargas... Ouais, je le connais, personnellement même. C'est chez lui qu'on allait chercher des balls... Comme j'habitais pas l... mais ça ne te regarde pas. Fargas ne connait pas tout des balls, en fabriquer n'implique pas forcément de connaître chaque élément d'une ball industrielle. Si il avait su... alors il ne se serait pas mis à les commercialiser, les laissant aux mains des mécaniciens... Mais soit. Tes pokémon ne sont pas scellés parce qu'ils restent longtemps ou non dans leur ball, ce serait trop facile. Tu es leur maître, alors ils obéissent... Un maître ne sera jamais aussi proche de ses Pokémon qu'un ami. Parce que ce sont tes Pokémon... Evoli n'est pas mon Pokémon... C'est mon ami, mon frère, il ne m'appartient pas, seul nos liens d'amitiés s'appartiennent entre-eux. Peux-tu en prétendre autant ? Le simple fait que tu utilises ces termes valorisants prouve que tu t'estimes plus haut qu'eux, une amitié n'a pas de dominants ni de dominés, elle survie par une symbiose parfaite d'entraide. Tu crois savoir ce qu'est la nature ? Toi ? Tu n'y as probablement jamais vécu. Tu ne connais pas les facettes que peuvent revêtir chaque forme de vie, dans telle ou telle situation, ne vient pas me faire la morale ! Il y a des dirigeants, des bons et des mauvais, c'est un fait. Mais les bons dirigeants protègent leur groupe, de leur vie s'il le faut. C'est un guide, il peut se montrer sec par moment, mais toujours pour le bien du troupeau. Mégami... Tu n'es pas un mauvais dirigeant, j'en suis persuadé. Mais est-ce vraiment nécessaire d'en être un ? Dans la nature, ils n'ont pas toujours le choix, parfois il faut quelqu'un pour guider, pour prendre des décisions qui mettraient un temps dangereux à se prendre, en situation délicate. C'est pourquoi, chez certains Pokémon, une organisation est importante. Nous-même sommes des guides, voués à améliorer et à s'améliorer, en compagnie des Pokémon. Nous sommes complémentaires. Mais pourrions-nous ranger notre fierté ? Ravaler notre estime pour prendre le temps de devenir ami avec ces Pokémon ? Pourquoi avoir besoin de la discipline, lorsque l'on partage l'amitié ? Cette capacité à s'écouter au-delà des ordres... à se comprendre au-delà des paroles, de la supériorité, de la force. N'as-tu pas envie d'y gouter ? Tu n'as rien à y perdre, tout à y gagner. Les amis s'écoutent, se font confiance... Ce qui étaient des ordres deviennent des requêtes, s'acceptant en symbiose... des conseils, des avis considérés et approuvés... N'est-ce pas là le véritable sens d'un lien entre humain et Pokémon, la véritable facette qu'il devrait aborder ? Je suis un Dresseur / éleveur, mais je suis avant tout un ami. Tu ne sais pas ce qu'est la nature, Mégami, car tu n'y as jamais vécu. Tu ne portes des jugements qu'à partir de livres simplistes, en faisant vaguement mention. Même si il se trouve que ces exemples existent bel et bien, le monde est plus riche en surprises que tu ne le penses... Et tes contres-exemples sont loin d'être une fatalité. Mais je reconnais que la nature n'a pas toujours du bon, c'est normal, parce que tout est modifiable. Ce n'est pas magique, il faut agir en conséquence, pour remédier aux problèmes... ça ne signifie pas pour autant que la nature est mauvaise, il y a juste de l'incompréhension qu'il faut faire réaliser. Certains Pokémon n'ont pas une intelligence très élevée, il faut parfois les guider pour qu'ils comprennent leurs erreurs, nous sommes aussi là pour ça, pour être des médiateurs, afin de prouver notre complémentarité. " Reprit l'obscur garçon, devenant plus serein vers la fin.

La nuit bleutée suivait sa traversée, doucement et poétiquement... Mais là, sur le toit, deux humains se faisaient face, dévoilant à tour de rôle leur points de vues. Une vision amusante, ne manquant pas de piquants... Un duel de choc. Mais Kaos n'était pas du style à se laisser rabattre par des explications corrompues, non, il n'était pas dans l'erreur, comment le pourrait-il d'ailleurs ? Avec les éléments dont celui-ci avait conscience, c'était certain, le monde courait à sa perte. Pour y remédier, il n'y avait pas 36 solutions... Non, juste deux. Transformer le Gris en Blanc, ou séparer le Blanc du Noir. Mais la première solution se devait d'être testée avant la deuxième. Absolument, puisque le Gris et le Noir représentaient les humains. Et si le Gris n'acceptait pas devenir Blanc, alors c'est qu'il se proclamait Gris tout en étant Noir. L'ignorance... n'était pas la même chose que le déni, ce dernier était plus grave et puisait sa force dans l'égoïsme du Noir... Le Gris consumait les choses, il était dangereux également, car ceux qui puisaient dans cette teinte fonctionnaient parmi des règles établies par le Noir... Le principal soucis était que Gris ne se rendait pas compte de son implication, des actions implicites qu'il commettait, parce qu'il ne voyait pas sa part de Noir, à cause du Blanc de l'innocence, ou plutôt de l'ignorance, encore présent en lui... L'orphelin reprochait cet aspect dégoutant de la société, ayant un impact négatif sur le Blanc. Hélas, pour que Blanc demeure, il devait comprendre ce qu'était Noir, sans quoi la grisaille reviendrait tôt ou tard. Une quête difficile, semblant paradoxale, telle une équation avec des valeurs manquantes... Cependant, Black avait choisit d'y croire. Le Noir et le Blanc étaient inséparables, comme deux rivaux aux ambitions dramatiquement opposées, mais ils ne devaient fusionner, sous peine de créer une couleur beaucoup plus compliquée à gérer, à comprendre et a réguler... C'était le cas des humains. L'adolescent, vêtu de noir, posa son regard ambre dans celui, outremer, du dresseur adverse... s'apprêtant alors à reprendre la parole... de sa voix si particulière, énigmatique à jamais...


" Je pensais avoir été clair sur ma manière de faire... Je ne suis pas un loup, tout comme je ne suis pas un prophète, ni un dieu... Je suis, un simple humain, un humain comme il en existait tant d'autres, auparavant... Le monde n'est pas plongé dans les ténèbres... Il est plongé dans un néant, grisé d'incompréhension, de mensonges, de secrets... qui poussent tout le monde vers un abysse noirâtre, peu à peu... Tu me prends pour un illuminé ? Un sauveur auto-proclamé ? Je suis un rouage... un rouage d'une montre gigantesque, qui essaye de remettre en marche le cours du temps, qui essaye de faire avancer l'horloge du progrès... de l'évolution, la vraie. Que mes dents pures puissent entrer suffisamment profondément dans leur chair impure, afin que leur évolution se fasse par la rotation de ces premières... Alors, peut-être les observateurs comprendront à leur tour comment tourner d'eux-mêmes, s'associant l'un avec l'autre, pour créer une révolution dans les esprits... Mais pour attirer l'attention, dans l'obscure noirceur et bruits des mécanismes inutiles de la montre en panne, le rouage doit briller, et tourner efficacement pour que sa présence soit remarquée, au paroxysme des valeurs et buts individuels de chacun. C'est en grande partie pour cela, qu'il faut que moi, ou un autre représentant prônant les mêmes valeurs, arrive au sommet... qu'il faut devenir maître Pokémon, dans le cas des dresseurs. Une énorme part de la population compte des dresseurs, ils font également partie d'une énorme part qui sévit, intentionnellement ou non, les Pokémon. C'est donc par là qu'il faut idéalement commencer, pour changer la réalité un jour. Ce n'est pas trop tôt pour affirmer qui, de toi ou moi, a raison... En revanche, il est encore trop tôt pour que tu le comprennes pleinement et de façon évidente... Il n'est pas encore trop tard pour effectuer des changements, mais plus tu attends, et pire il sera de se convaincre de suivre la bonne voie. Cela implique un changement bouleversant, mais tes ambitions et tes objectifs n'en seront pas chamboulés, juste tes habitudes et tes liens... Les adversaires que je bats au long de ma route, ne sont qu'un prélude, un entrainement en même temps qu'une possible prise de conscience, de vérité, si je décèle en eux les possibilités de les changer, de leur faire comprendre la réalité, tout en étant sûr qu'il puisse l'accepter et en gérer les implications... Je ne sais pas si tu auras l'aisance d'essayer ou non de comprendre, d'analyser le secret que je détiens. C'est ton droit de rester dans les doux rêves, loin des cauchemars de la réalité. Non, je ne devrais pas comparer le problème ainsi... Tu ES dans la réalité, tu as juste un philtre, un voile d'illusions devant ton nez, qui te fait réaliser des actions dont tu ne réalises pas le véritable sens, parce qu'il t'es caché... Ce n'est pas une question de point de vue, c'est bien plus profond... Ici, il n'y a pas de place pour la multiplicité des visions, il n'y a que des faits. Justice et injustice, vérité et mensonge, rêve et cauchemar, illusion et réalité, Blanc et Noir. J'en ai assez de voir ce gris cendré, qui brûle le monde, l'embellit délicatement comme un paquet cadeau, en faveur des mauvaises mains... Je ne peux pas accepter ça ! Les Pokémon, non, l'humanité toute entière, ne devrait pas avoir à subir un tel châtiment, un tel blasphème des règles et droits fondamentaux ! Je ne peux pas faire comme si de rien n'était, je ne veux pas ! Aux moins pour eux... Je me dois de lutter contre ce fléau, de les protéger du mal qui frappe, qui enfonce la porte de la raison, tel un bélier diaboliquement rythmé ! Je ne sais pas ce que je ferai, si je n'arrive pas à changer l'opinion des humains... mais je dois au moins tenter une prise de conscience collective... Les choses se doivent d'être aussi distinctes que le noir et le blanc. Le gris n'est qu'un perturbateur sur la voie de la pureté, une passade qui se doit de disparaître, de cesser d'entraver le bon déroulement de la logique ! Comment respecter les humains, lorsque l'on sait toutes les atrocités qu'ils commettent, jour après jour, installant tout cela dans une norme dégoutante ou dans une justification de minorité faussée... Tu crois qu'ils ne sont pas tous pareils ? Il ne font juste pas forcément les mêmes erreurs, mais c'est dans le besoin, dans la désolation, que l'on peut voir tout le vice, caché dans leurs êtres pathétiques. J'essaye de faire d'une pierre deux coups, parce qu'intérieurement, un espoir faiblissant m'ordonne de ne pas céder. Toutefois, si je ne suis pas capable de faire des ricochets... alors je lancerai la pierre dans l'eau, si fort qu'elle produira un raz de marée... si fort qu'elle restera ancrée dans le fleuve, résistant aux torrents, après avoir dépouillé la grande flaque d'une partie de son eau, en en créant une nouvelle plus pure, loin de la première... Je ne veux pas en arriver là... Ce serait idiot, mais si je veux les sauver, des choix s'imposeront. Pour le moment, je m'en tiens au plan A, parce qu'il me permet d'avoir un espoir, un rêve, une lumière dans la nuit nocturne... Telle la Lune éclairant le monde de sa lumière bienfaitrice, perçant difficilement les nuages grisés du désespoir, afin de nous guider vers le droit chemin, lors des périodes de doutes... " Continua l'étrange personnage, passant par des états de colères, d'indignations, et pour finir... en un calme instable.

L'ambiance était de mort et il était sans nul doute que Mégami avait dû être impressionné, par cette fougue, animant son locuteur, lorsque le sujet s'était intensifié en justifications... Une impression bonne ou mauvaise, on ne pouvait pas encore le savoir. A la fin de ses dires, l'éleveur avait tourné son regard vers l'astre blanchâtre... Oui, il venait de dévoiler la raison de sa présence, aujourd'hui... Mais cela importait peu, si ça faisait plaisir au blondinet, tant mieux pour lui. Ce n'était pas les seules informations implicites qu'il avait laissé, de surcroit... comme son appartenance à la région de Johto, et plus particulièrement près du célèbre Fargas, dont il avait feint la divulgation... On pouvait aussi réfléchir sur son passé, vu le ton et sa connaissance de la malice humaine... Kaos n'avait pas vraiment fait attention à en dévoiler le moins possible, bien que son taux d'obscurité sur ces sujets était encore bien opaque... Le mignon renardeau appuya le torse de son ami, muni de ses fidèles pattounes... Les regards se croisèrent... Le petit animal était triste de voir son frère dans cet état, son regard se voulait consolant. Lui aussi endurait les mêmes épreuves, la tristesse de son compagnon. Tout cela, Kaos le perçu en un seul coup d'oeil. Alors, celui-ci prit la décision d'effectuer un léger sourire, d'amour et de tendresse, en direction du mentionné. C'est vrai, il n'était pas seul pour ce combat... La bestiole se fit serrer dans les bras, en un câlin d'amitié exposée... La route était sinueuse, bosselée, parfois en construction, mais rien ne stopperait leur lien indéfectible, agissant comme un gps pour leur moitié, lors des mauvaises passes... L'homme en noir décida de reprendre une dernière fois la parole, mais brièvement, cette fois-ci... de façon à pouvoir entendre son interlocuteur parler, sans devoir tout répéter...


" Mégami Hells... Peu importe de quelle manière on tourne la conversation, nous sommes arrivés à un rond-point... Et comme chaque rond-point de carrefour qui se respecte, il y a 3 sorties possibles... Soit tu acceptes la révélation que je peux te fournir, au risque de devoir subir les conséquences morales qu'elle implique.... Soit tu ne l'acceptes pas et dans ce cas nous parlerons peut-être d'un autre sujet de ton choix. Et pour conclure, la 3ème alternative est que je m'en aille, si tu ne choisis aucune de ces propositions... Fais ton choix, cela te regarde. Je n'ai rien d'autre à ajouter pour le moment... J'ai sans doute dû te sembler très obstiné et impoli, j'ai du mal à contrôler mes émotions lorsque je fais mention de ce sujet.... parce qu'il m'implique personnellement, je dois l'admettre... Nonobstant, ce n'est pas mon passé qui s'exprime, mais bien les faits et les constatations que j'ai pu relever partout, que ce soit des moyens d'informations ou de ma propre expérience, je sais ce que je dis. Peut-être que j'extrapole un peu, que je généralise les humains, mais ce n'est pas en se consolant sur les exceptions que l'on change un monde... Prends ta décision, le voile de la belle ignorance, ou les épines de la triste réalité... "

L'apogée du monologue venait d'imposer sa présence, la réponse du jeune étudiant allait désormais déterminer la suite de la discussion... A lui de voir quel était son destin, la route à prendre vers ce dernier... Le sombre dresseur ferma les yeux, humant l'air pur de la nature, de la nuit, afin de se détendre légèrement, de ne faire qu'un avec l'environnement. L'adorable créature, brune et blanche, toujours dans les bras du chat errant, regardait l'autre élève, d'un petit sourire mignon et innocent. Pour sûr, Evoli savait se faire apprécier... fallait aussi préciser que le petit bonbon, au miel d'Apitrini, avait beaucoup aidé dans son estime du donateur... D'ailleurs, le Pokémon effectua un clin d'oeil amusé et un son de contentement, à son égard. Sortant de sa somnolence passagère, Kaos caressa le pelage de la bestiole, avant de reporter son attention sur le destinataire du précédant discours, maintenant plus détendu et apte à l'audition...
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeLun 22 Juil - 15:33

Bon. Mégami essayait de se retenir et simplement de répondre à la dernière question de Kaos. Mais il en avait juste assez là, d’entendre que les liens qu’il entretenait avec ses Pokémon n’étaient rien comparé à ceux de cet inconnu. Et il fallait bien insister sur « inconnu », parce que non ils ne se connaissaient pas avant cette nuit, et quoi qu’ai pu dire l’autre « surdoué » comme il se qualifie très modestement, il n’a visiblement pas vu une once de la relation entre Mégami et son équipe. Ce gars donnait l’impression de faire un discours présidentiel et de donner des arguments convaincants tout le long, mais en vérité la moitié de son monologue était constitué de métaphores sans intérêts servant juste à lui donner un genre. S’il ne s’était pas calmé, alors le blond lui aurait bien dit qu’il s’en foutait sérieusement de savoir qu’il se prenait pour une lune ou pour un rouage, ou alors que son idéologie était une pierre à balancer dans l’eau. Cependant il avait bien l’intention de revenir sur son histoire de Noir et de Blanc puisque c’était quand même une notion élémentaire de chaque être vivant –même des Pokémon- et il était temps de la lui rappeler.

-Avant de répondre à ce que tu viens de me demander, je veux juste te dire quelques petites choses. La première, c’est que t’auras beau chercher, aucun animal ne sera complètement noir ou complètement blanc. Oui, c’est dur à admettre pour certains, mais le plus pur des Pokémon ne sera pas tout blanc. C’est le principe de Yin et Yang, tu connais je pense. Un être bon aura toujours une part de malfaisance en lui, et un être mauvais aura toujours une part de bonté en lui, autrement dit, t’auras beau le chasser autant que tu le voudras, le gris restera, tout simplement parce que le noir et le blanc n’existent pas. C’est dans la conception même de la nature.
Et en parlant de nature, tu me connais pas, tu peux pas savoir si je n’y ai jamais vécu. Donc ne t’avance pas trop vite là-dessus, je ne parlerais pas si je n’étais pas en connaissance de cause. Ce que je crois, c’est que tu te persuades que la moindre chose mauvaise dans notre monde n’est forcément pas naturelle. Mais la nature n’est pas un synonyme du bien.
Deuxième chose. Nous vivons en ce moment dans une académie, t’es bien d’accord ? Une académie, ce n’est pas la nature qui la construit toute seule, c’est complètement artificiel. Pas holographique, mais artificiel, le résultat est le même. Et il s’agit de ce qu’on pourrait appeler maintenant le « réceptacle logique de notre être » comme tu dis, alors qu’on devrait tous être en train de dormir dehors, si on étaient restés naturels. Là où tu as raison c’est que moi, personnellement, ça ne me fait pas particulièrement plaisir de voir que je vis dans un endroit artificiel et non naturel. Mais effectivement la plus grande part de la population qui en a l’occasion préfère avoir une maison et être bien chez-soi plutôt que dehors. Bien sûr le cas des Pokémon est assez différent étant donné que pour la plupart ils n’ont pas évolué dans le même sens que les humains et sont donc restés proches de la nature. Mais je voulais juste préciser ce point pour quand tu m’as demandé si ça me ferait plaisir qu’un petit objet soit mon habitat. Moi non, mais la grande majorité, oui.
Troisième chose, moins importante, je chipote un peu mais je l’ai quand même noté. T’as dit tout à l’heure « C’est votre désir de prendre le dessus ». Ah non, j’y suis pour rien moi, j’ai rien désiré du tout. Donc soit tu fais du cas par cas, ce qui risque d’être long, soit tu t’inclus dedans et tu dis « notre », parce que je suppose que quand tu disais ça, tu parlais des humains, et comme on l’a déjà dit plus tôt, je crois, on est des humains au même titre que tous les autres.
Quatrième chose. Tu connais Peter je suppose, le maître de la ligue Indigo. C’est un dresseur tellement puissant qu’il arrive sans peine au même niveau que les autres Maîtres, et est peut-être même plus fort que les autres, et pourtant, il s’agit d’un expert dracologue, donc, en théorie, il a des grosses lacunes dans son jeu. Cependant il arrive à les compenser par d’autres moyens. Inutile aussi de mentionner que Sandra, la championne d’Ebenelle et cousine de Peter, est une des meilleures championnes d’arène.
Et donc, au final ? Depuis que Peter est devenu Maître, les dracologues ne se sont pas particulièrement multipliés. Tout ça pour dire que ce n’est pas parce que tu arriverais à devenir Maître que ta parole atteindrait les dresseurs.


Bien. C’était déjà ça. Maintenant il avait encore une cinquième chose à lui dire, ou plutôt à lui répéter, en espérant que cette fois-ci il ne se borne pas et accepte qu’il peut y avoir plusieurs types de bonnes relations.
Un bon coup de vent froid se fit tout à coup sentir. Apparemment le vent se levait un peu plus qu’auparavant.
Le dresseur blond n’en fut pas perturbé pour autant et continua, en parlant d’une voix bien claire et sans hésitations pour montrer qu’il savait de quoi il parlait.

-Cinquièmement et dernièrement. En général il y a des débats qui ont lieu à propos de l’amitié et l’amour. Pour savoir lequel des deux est le plus fort. En plus d’être complètement idiots, ces débats n’ont pas à avoir lieu ; tout simplement parce que ce sont des liens différents. C’est impossible de les comparer. Et en plus, ils peuvent se cumuler.
Eh bien je t’annonce que pour la relation maître-apprenti, guide-élève, dresseur-Pokémon, c’est la même chose. Elle n’est pas comparable à l’amitié, elle est différente. Je connais les liaisons entre amis, et je connais aussi les liaisons entre un dresseur et ses Pokémon. Mon lien d’amitié avec mes Pokémon n’est peut-être pas aussi poussé que le tien, ça, d’accord. Mais par contre, ma relation avec eux en tant que guide, comme tu l’as justement dit, est bien plus élaborée que ma liaison avec eux en tant qu’ami, et pourtant ça ne m’empêche quand même pas d’être leur ami. Encore une fois c’est difficile à expliquer. Moi en tout cas, je te dis qu’un tel type de lien peut-être aussi puissant qu’un lien d’amitié. Je t’avoue que quand je suis entré à l’école, je n’y croyais pas non plus au départ, et je me demandais de quelle façon j’allais m’y prendre pour entraîner ma future équipe. J’ai découvert cette méthode, et je l’approuve.
Donc, je vais te le répéter une dernière fois : Si, un maître peut être aussi proche de ses Pokémon qu’un ami. Si tu poses une balle au centre d’une pièce, que tu vas dans un des quatre coins de la pièce, imaginons que la distance entre toi et la balle soit de 20 mètres, et qu’ensuite tu vas te mettre dans un autre coin de la pièce, alors la distance sera toujours 20 mètres mais t’auras juste changé l’angle.
Là c’est pareil. Un maître peut être très proche de ses Pokémon, mais l’approche sera juste différente qu’avec l’amitié. Je vais peut-être passer à côté de sensations que toi tu auras connu, mais l’inverse sera aussi vrai.
Je ne vois pas comment je pourrais être plus clair et c’est pour ça que quoi que tu répondes aux cinq points que je viens de citer, j’y répondrai pas, parce que comme tu dis on tourne en rond. Alors je vais te répondre.
Vas-y, annonce-moi ta grande révélation qui risque d’avoir des conséquences morales sur moi. Dis-moi ce que c’est, ça m’intéresse de savoir. Mais je pense que tu comprendras qu’après la discussion qu’on a eu et de l’entêtement dont t’as fait preuve -je dis pas ça comme une critique ou autre mais simplement la vérité, autant que moi j’étais entêté aussi-, il y a des chances pour que je ne te crois pas.


Franc jusqu’au bout. C’était une des caractéristiques de Mégami. Il savait faire preuve de tact et être franc à la fois, même si pour le coup, le tact avait plutôt été occulté. Ce genre de personnage dépressif, blasé de la vie, qui pensait avoir raison sur tout, l’ennuyait au plus haut point, surtout dans cette situation précise parce que d’habitude Mégami ne se souciait pas de ces gens et les laissait dans leur délire, mais là, c’est lui qui avait lancé la discussion, donc il était bien obligé de la terminer même si pour ça il devait se lamenter intérieurement de parler dans le vide.

Bref, restait plus qu’à voir si la fameuse révélation de l’autre se trouvait être un argument convainquant. Mégami en doutait fortement. Cette rencontre n’était pas une des plus joyeuses qu’il lui ait été donné de faire, dis-donc.


[Désolé à toi aussi pour le long temps de réponse, au moins t'as pu voir que ça m'arrivait que rarement, c'est déjà ça]
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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeLun 4 Nov - 5:45

Une fine couche de brume se levait doucement, pendant les monologues respectifs des deux entités. Signe que le jour se lèverait dans une ou deux heures... Kaos restait silencieux, écoutant les dires de son opposant, dans ce débat compliqué qu'était devenu un simple sujet apparent. Comme le précisait Mégami, il serait inutile de continuer encore à débattre sur le sujet sensible, des informations visiblement manquantes. Pour ça au moins, ils étaient du même avis... Ceci dit, deux trois précisions supplémentaires, sur quelques parties anodines au noeud du problème, pourraient encore s'étendre un peu. Et puis... ce secret, cette révélation... Etait-ce vraiment une bonne idée d'en parler maintenant ? Sur un coup de tête ? Comme une aide, un renfort de décision, la boule de poils s'endormait de nouveau dans les bras du sombre garçon. L'issue devenait évidente...

" Désolé, mais je vais devoir la faire courte. Non seulement la situation ne permet presque plus une importante décision, sans précipitation, mais en plus... il vient de s'endormir... Il vaudrait mieux également que nous en fassions de même, prochainement. C'est pourquoi, je ne vais pas te répondre tout de suite, j'en suis désolé... Je te propose cependant de nous revoir, dans 3 semaines, au parc. Là, je te prêterai un document qui t'illustrera mieux ce dont je pourrais essayer de t'argumenter oralement. Je ne veux pas que ces informations se fassent prendre à la légère, il s'agit d'une édition spéciale d'un magasine pertinent de base, sortit il y a 8 ou 9 ans. A la suite de la diffusion de l'article choc, moins d'un jour, pour être précis... le magasine en question s'est fait retirer de la vente. Hélas, il était encore assez peu connu et peu répandu, il est pratiquement certain qu'un petit nombre de personnes seulement aient pu se le procurer à temps, et encore... si ils ne se le sont pas fait reprendre par la suite... Enfin bref... " Commença Black, en se relevant délicatement du rebord, prenant bien soin de ne pas déranger le sommeil de son ami de toujours.

Ce n'était jamais facile de s'arrêter, lorsqu'on venait à peine de commencer à développer... Les petits ronflements, de l'animal brun et blanc, ramenaient le dresseur aux priorités, et ce n'était pas plus mal. Il ne fallait pas trop en dire, pas tout de suite. Les regards ambré et outremer se croisèrent, dans la marée encore noirâtre que représentait leur environnement. L'orphelin effectua quelques pas, en direction de la chevelure blonde. En plus de se faire bientôt mieux entendre, cela laissait la possibilité de parler moins fort... La raison, vous la connaissez déjà. Le vent avait pour effet de tirer la veste noire de l'éleveur vers sa droite, légèrement mais perceptiblement, les cheveux poursuivant la même tendance. Cela ne déconcentrait pas le concerné, qui continuait de regarder son interlocuteur, les yeux mi-fermés, avant de se mettre de profil, rentrant les mains dans ses poches. Ce premier reprit sombrement la parole, de la signature énigmatique le caractérisant.


" Tu as raison, lorsque tu dis que chaque être n'est pas totalement noir ou blanc... Mais de mon point de vue, posséder du noir et du blanc ne signifie pas d'avoir forcément du gris. Les Pokémon sont Blanc ou Noir, pourtant, même dans le blanc subsiste une partie noire et inversement. C'est effectivement la théorie du Yin et du Yang, même si eux sont plus souvent Yang que Yin... Mais leurs couleurs ne sont pas mélangées, ils sont purs. Le mal et le bien sont assumés, compris d'eux-mêmes. C'est beaucoup plus facile de percevoir le bon rôle et le mauvais rôle, chez les Pokémon, plus facile de savoir qui combattre, qui raisonner. Les humains ont mélangés le noir et le blanc, à présent ils sont gris... Gris plus clair, gris moins clair, le gris reste imparfait et peu distinctif, entouré de ses compères de teintes... Il est un entre-deux perturbateur, un gris fade d'éclat, un gris cendré. Comprendre ses mauvaises actions et saisir la véritable situation des bonnes, devient difficile lorsque l'on est mélangé, mixé par une société que nous ne comprenons même pas, dont nous ne saisissons pas l'emprise de son contrôle sur nous... Il n'y a pas de gris dans le symbole du Yin et du Yang. Ce sont les humains qui héritent de cette couleur, malgré eux. Le gris n'est qu'ironiquement le refoulement et l'incompréhension des deux couleurs qui le composent. Tant que nous ne sommes pas conscient de la véritable part noire et de la part blanche qui sommeillent en nous et que nous exposons donc de manière hasardeuse, on ne peut logiquement pas se représenter autrement qu'en étant gris. Bien sûr, même dans cette couleur, le taux de noir et de blanc peut être mesurable, ce qui permet des remises en question. Voilà mon point de vue. On ne devient que clairement noir et/ou blanc, à partir du moment ou l'on sait ce qui l'est et ce qui ne l'est pas chez nous. Le croire ne suffit pas, il n'est pas rare de s'ignorer sans vraiment le savoir soi-même. Je ne peux d'ailleurs pas prétendre me connaître parfaitement. Ceci dit, je me connais, moi et mes actions, certainement beaucoup plus que la majorité d'entre-vous. Je suis proche d'être entièrement noir et blanc, parce que je reconnais les positions de ces deux opposés en moi. Contrairement à ceux qui ne sont pas conscients de certaines vérités, à leur propos ou les touchant par globalité, en toute discrétion. Haa... Même lorsque j'essaye de faire court, je parviens toujours à rallonger... quelle plaie. " Finit, en murmurant, le garçon aux cheveux d'ébène.

Un temps de pause s'imposa, laissant la possibilité à l'ombre humaine d'humer, de nouveau, le parfum nocturne enveloppant les deux adolescents. La suite de la discussion allait s'avérer brève, il était bientôt venu le moment de séparer les protagonistes, pour une certaine durée. Avançant légèrement plus, le chat solitaire se décida enfin, prolongeant la séance de sa voix mystérieuse et harmonieuse...


" Je termine avec ton point 2, la réponse des autres devenant trop obsolète, dans la mesure actuelle des choses... Je considère que le seul réceptacle logique de notre être, et de ceux de tous les organismes vivants ici, n'est autre que cette planète, dans son entièreté. D'un point de vue plus général, on peut dire l'univers. Mais disons que nous sommes nés ici, sur ce morceau de terre gigantesque. Ce que l'on construit dessus est dépendant de notre volonté, et le lieu ou nous sommes est généralement dépendant de nos choix. Ainsi, je ne considère pas cette académie comme une maison, mais comme un lieu de passage, une sorte d'auberge temporaire. Le problème, ce n'est pas l'existence de la technologie et le possible recueillement qu'on peut lui apprécier. Non, le problème c'est que la technologie se joue de la nature pour grandir et dominer, au lieu d'agir en symbiose avec cette dernière, pour lui permettre d'être plus florissante et accueillante. Les humains ont oublié pourquoi ils ont commencé à se développer technologiquement, c'était simplement pour assouplir la dure loi de la jungle, pour donner plus d'éclat encore à une nature, en voie de devenir un véritable havre de paix. Nous disposons à présent, et ce depuis un bon moment, de possibilités supérieures aux calculs estimés, à la base, pour créer un paradis terrestre, un Eden. Bien sûr, plusieurs points ont quelque peu évolués dans le bon sens, mais majoritairement, la montée fulgurante de la technologie a puisé sa source dans la nature. Et maintenant qu'elle est suffisamment grande, cette première continue encore de se faire aider par la nature, jusqu'au trognon, à cause d'intérêts égoïstes et inutiles, plutôt que de rendre la pareil à cette dernière, en se servant des compétences et des moyens acquis, pour parfaire un système idéal, un monde où l'on pourrait vivre équitablement avec nos véritables besoins primordiaux, sans manquer de quoi que ce soit, et sans provoquer de conséquences, portant atteinte à qui que ce soit. Nous aussi, formons la nature, apportons notre touche caractéristique au grand tableau, plutôt que d'en déchirer la toile pour en créer un grotesque, égocentrique et vide de sens. Ramener à la raison ces incroyables créatures, que sont les Pokémon, capturés et soumis à un système qu'ils n'ont même pas décidé en partie, c'est la mission que je me suis octroyé. Les Pokémon, comme tu l'as très justement dis, sont encore très proches de la nature et de ses besoins, son état. En les laissant s'exprimer plus souvent hors de leurs ball, en leur laissant les moyens de nous dévoiler leur fond de pensée, nous nous rapprocherons à nouveau de nos idéaux passés, car jadis nos ambitions étaient communes à eux et pures. Tu comprends ? Ils sont la clé, l'espoir, la représentation d'une volonté commune, dont la majorité d'entre-nous en ont oublié le sens. La première étape est de laisser la voix des Pokémon nous conseiller et nous guider plus intensément qu'avant, nous devons entendre et comprendre ce qu'ils ont à nous dire, afin d'éviter la déchéance d'un destin, aux semblants déjà fatalistes. "

Non loin de l'académie, quelques bruits se faisaient entendre, comme si la nature elle-même appuyait les paroles de l'incompris... comme si il incarnait une figure de messager, choisi par celle-ci. Le feuillage s'agitait mélodieusement, l'eau des rivières limitrophes s'écoulait délicatement et de façon apaisante, mais bien présente... Quelques sons, relatifs aux réactions des éléments et de leurs obstacles, agrémentés par ceux de quelques Pokémon environnants, nocturnes et discrets... comme pour un concert de notes savamment orchestrées, une ode symphonique et reposante... L'ombre humaine semblait pleinement faire partie de cette douce partition, tel un pilier central et protecteur, une colonne froide mais robuste. A peine effleuré et entouré par ce voile souple qu'était le vent, l'intégrant dans une sorte de cocon, constitué de matériaux purs... La nuit était une période à part de la journée... L'instant des vérités, celles qui blessent, celles étendent l'intérêt porté à la vie et ses mystères, ou encore celles qui révèlent les secrets du coeur... La magie d'une vision tout autre, où les barrières tombent, même concrètement, puisque le voile atmosphérique se taisait, laissant admirer la magnificence d'un ciel étoilé, ainsi que d'une vision plus poétique et étendue de l'espace nous entourant... Une ambiance enchanteresque de sensations musicales uniques, dont l'intensité était faible et seulement audible en ces rares dimensions temporelles de sérénité particulière. l'odeur aussi, était significative de l'instant mentionné, car non-corrompue de la pollution journalière... Comment ne pas tomber amoureux de ce charme noctambule ? Surtout lorsque celui-ci avait pour Joker une fière et bienfaitrice lune meurtrie, apportant bénédiction d'une lumière intrinsèque, une faible lueur blanchâtre, pour une clarté modestement tamisée...

" Tu vois Mégami... C'est précisément parce que tes arguments sont tels qu'ils sont, que je peux affirmer que ton point de vue ne concorde pas avec celui d'une personne qui aurait vécu une partie de sa vie dans la nature. Si tu avais vu ce que j'ai vu, si tu avais entendu et ressenti les mêmes choses que moi, tu ne parlerais pas de cette manière, en défendant autant ce que tu considères maintenant comme juste et normal. Un Pokémon n'est pas né dans le vide émotionnel de l'espace virtuel d'une ball. Et même si celui-ci peut en apprécier temporairement sa sérénité, il n'est pas dans la richesse de cette réalité qui l'a vu naître. Autrement dit, la ball ne sera jamais pour lui, contrairement à nous et nos maisons bien encrées dans la réalité, le réceptacle logique de son être. Il ne faut pas confondre les dimensions. C'est tout... Si tu désires savoir ce que j'ai à te révéler, il te suffit donc, je le répète, de me retrouver, dans 3 semaines, jour pour jour, au parc. Je devrais y être pendant la pause de midi. Si l'on ne se voit pas, tu pourras réessayer 3 semaines plus tard, ça arrive de se louper, que ce soit dans l'espace ou bien dans le temps. Passé ces deux possibilités, j'en conclurai que ta soif de vérité n'est pas suffisante et que tu n'es pas en mesure d'en supporter les conséquences morales, encore moins de tenter d'y remédier efficacement. Je parle beaucoup, mais j'ai fini, rassures-toi. Sur ce, je te souhaite tout de même une bonne nuit. En espérant, que le choix d'une vérité corrosive te permettra encore de regarder sincèrement et joyeusement les yeux d'un enfant, naïf des manipulations l'entourant. " Reprit, après une courte pause, l'homme en noir, clôturant une bonne fois pour toute la discussion.



La veste toujours flottante, l'étrange garçon poursuivit sa marche, en direction de la porte du toit, qu'il avait déjà précédemment passée, en sens contraire toutefois. Que pensait Mégami du vent noir ? Plus important, quelle serait peut-être prochainement, sa nouvelle vision du monde, provoquée par celui-ci ? Ces questions ne pouvaient point encore avoir toutes obtenues une réponse claire et précise... Néanmoins, et même si l'aspect misanthrope de Kaos freinait à lui faire concevoir les points positifs chez un être humain, il était tout de même apte à reconnaître les différences notables, d'une personne par rapport à la majorité... Par conséquent, le blondinet lui paraissait réfléchi. Et même si la méfiance de ce dernier était perceptible, sur les points de vues abordés, la manière dont il se défendait n'était pas en grande partie due à un effet de groupe... Incontestable était l'évidence qu'il en était forcément relié, ne fusse qu'un peu, mais son esprit critique et déductif cherchait avant tout la vérité, sans pour autant faire émerger en lui une impulsivité incontrôlée de naïveté... En somme, cela ne faisait que prouver une sage prudence, avant d'affirmer et d'agir, à son propos. Des caractéristiques représentatives de personnes intelligentes. Black était donc partagé entre l'intérêt et le dégout, mais plus curieux qu'autre chose. Puisque c'était un dégout basé sur un manque de connaissances, plutôt que sur une vérité niée mais bien comprise... Il espérait lui donner accès à son savoir, et idéalement l'aider à se sortir de la norme, afin que la chevelure blonde en question puisse pleinement profiter d'une relation plus épanouie encore, avec ses compagnons... Le sombre orphelin n'y croyait que moyennement, mais les présumés talents cognitifs qu'il soupçonnait chez son interlocuteur, valaient la peine de tenter un partage, à son sens. Dans lequel le regard outremer de cet adolescent prendrait la nouvelle ? Le mystère demeurait épais... aussi opaque que le brouillard séparant le coeur de Black, de ceux de ses semblables... Ce dernier, sous la douce fouettée des brises environnantes, rejoignit la poignée convoitée, de ses pas lents, sa marche lourde et délicate à la fois. Une proue charismatique mais tourmentée, retournant dans les cauchemars de la nouvelle lune qui l'avait vu naître, chaines invisibles de l'éternelle souffrance psychologique, là où était visiblement sa place, pour le restant de ses jours à venir... à contrario de sa créature à poils longs, sommeillant encore dans des illusions pleines de candeur et d'innocence... S'en réveillerait-elle seulement un jour ? Au final, peut-être était-ce simplement Kaos, qui faisait un mauvais rêve, après tout. Il aurait bien supplié que ce soit le cas...


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MessageSujet: Re: [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse.   [Terminé] L'ode d'une ombre symphoniquement mélodieuse. Icon_minitimeMar 26 Nov - 16:53

-J'y serai. Bonne fin de nuit aussi.

Et cette fois, on la faisait courte, comme l'autre avait dit. De toute façon il partait, et le jour montrerait bientôt le bout de son nez. Il laissa donc son interlocuteur s'en aller, et rejoignit sa propre chambre peu après, en se faisant discret comme il savait bien le faire.

Finalement, Mégami n'avait qu'un seul principal regret dans cette histoire : celui d'avoir parlé à un mur pendant tout le long de cette conversation. Alors que lui avait fait des efforts pour tenter de comprendre les différents points de vue de Kaos, ce dernier s'était braqué et n'avait rien voulu savoir des opinions de la personne avec qui il débattait, ce qui était quand même un comble, non ? Malheureusement, les débats intéressants, constructifs et enrichissants des deux côtés se font de plus en plus rares...
Par contre, le jeune dresseur blond avait bien noté un des derniers points du gars dark, le coup du noir et blanc séparé et non pas mélangés. En effet, Mégami reconnaissait qu'il n'avait pas pensé à ça mais que ça avait sa (grande) part de vérité, le fait que les gens ne savent pas discerner ce qu'il y a de bon ou de mauvais en eux. Pour sa part, il estimait bien se connaître et donc, sans parler de qualités ou défauts parce qu'une qualité peut très bien se transformer en défaut suivant la situation et inversement, savait ce qu'il valait, il ne se sentait donc pas visé le moins du monde. De toute façon, il savait déjà qu'avec le temps, il se connaîtrait encore de plus en plus. Enfin normal quoi, c'est pour tout le monde pareil normalement.

Bref... mis à part « déçu », il n'y avait pas beaucoup d'autres mots pour qualifier l'état du garçon au manteau bleu. Mégami ne savait pas ce que Kaos avait vécu pour en arriver à être borné sur une telle façon de penser, et ne voulait pas le savoir parce que ça ne le regardait pas, mais il devrait bien se rendre compte un jour ou l'autre que les Pokémon n'incarnaient pas des figures de sainteté en opposition à l'humain qui incarnait une figure du diable. Et de plus, même avec la meilleure volonté du monde, on ne devenait pas Maître comme ça... les gens avaient souvent du mal à comprendre qu'il n'y avait qu'un seul Maître par région et qu'il n'y aurait pas de place pour les 265886521 dresseurs qui peuplent la planète. Seuls quelques élus, sortant du lot, arriveront à percer, d'une manière conventionnelle ou non.

Mais évidemment, vous le savez maintenant, Mégami était du genre entêté quand il le voulait, et il n'aimait pas ne pas aller jusqu'au bout des choses. Donc oui, il irait le récupérer dans trois semaines, son magazine (du moins s'il s'en souvenait d'ici-là mais ça c'était une autre histoire, normalement il ne devrait pas y avoir de problèmes pour ça). Mais ce qui risquait de décevoir Kaos, c'est que le blond aux yeux bleus avait les nerfs solides et, aussi grave soit-il, ce n'est pas un petit article qui le détruirait moralement. « Supporter les conséquences morales », « vérité corrosive », « naïf des manipulations »... c'est bon, c'était pas la fin du monde non plus, détendons-nous.
Il n'espérait qu'une seule chose à présent, que leur prochaine rencontre soit plus intéressante que celle-ci ; et difficile de douter sur ce fait au vu de l'intérêt ridiculement bas de leur précédente discussion.


[Merci pour ce RP qui est maintenant (enfin) clôt ! \o/]
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